Les collégiens de Pontfaverger sculptent le souvenir de la Grande Guerre

Toutes les classes de troisième du collège Pierre Souverville de Pontfaverger ont pris part à un projet trandisciplinaire sur le premier conflit mondial. Ils ont profité de la résidence de l'artiste Patrice Alexandre dans leur établissement pour réaliser des sculptures sur la guerre.

En amont : un travail en classe et sur le terrain

Pour préparer ce projet, les enseignants d'histoire, de lettres et d'arts plastiques ont animé dans leurs cours une séquence d'histoire des arts sur les séquelles du conflit chez les combattants :

• Un travail a été mené à partir d'un corpus composé d'extraits d'Henri Barbusse, de Blaise Cendrars et à l'aide du roman Cri de Laurent Gaudé qui fait revivre les combats en insistant sur leur insoutenable intensité sonore.
• La réflexion s'est poursuivie par l'étude du film Les fragments d'Antonin. Gabriel Bomin y retrace les tentatives du professeur Labrousse pour ramener à la raison Antoine Verset, l'un de ces poilus que les combats ont rendu incapable de s'exprimer.

Cet itinéraire intellectuel s'est poursuivi par une sortie sur les traces des batailles de Champagne, à Massiges, Suippes, Navarin et Nauroy. Grâce à l'action des associations de bénévoles des Amis de Nauroy et de la Main de Massiges, les troisièmes ont pu comprendre la violence qu'ont subie les poilus.

Travailler la terre avec Patrice Alexandre

Le projet s'est concrétisé par la réalisation de sculptures en terre grâce aux conseils de Patrice Alexandre. Ce sculpteur et plasticien est professeur à l'école des Beaux Arts de Paris et travaille depuis 15 ans sur la Grande Guerre et les monuments aux morts de la région Champagne-Ardenne.

Chaque élève a pu réaliser une œuvre qui évoque le souvenir de ces blessures dans une terre prélevée sur le territoire marnais, à Pargny-sur-Saulx : casques et éléments de protection mis au goût du jour, gisants inspirés de ceux de Pontfaverger, moulage de visages déformés à l'image des gueules cassées.

C'est donc à une réflexion sur le sens du temps qui passe, la déformation, le lien entre territoire et mémoire qu'ont été invité ces collégiens.

Pour aller plus loin

mieux connaître les œuvres de Patrice Alexandre sur le site du Canopé

sur le site de la Mission du Centenaire