Mieux enseigner aux élèves allophones

Collège Colbert, Reims (51)

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Suivie par la CARDIE et le CASNAV depuis 2018, cette action est adossée à la recherche grâce aux travaux d'Elodie Castaingts, professeure de Lettres et doctorante en sciences de l’éducation. 

En 2017, cette dernière faisait le constat que la didactique du FLS en France avait donné lieu à d'importants travaux de recherche (CHISS, CHNANE-DAVIN, CUQ, FAUPIN...) ayant permis des modifications profondes dans le fonctionnement des dispositifs d'accueil destinés aux élèves allophones. Cependant, le constat établi en 2005 que « les informations sur ce nouveau domaine d'enseignement ne parviennent pas aux enseignants » (CHNANE-DAVIN) perdurait, confirmé le rapport de 2009 de l'Inspection Générale. De plus, les rencontres avec les autres coordonnateurs d'UPE2a ou formateurs du CASNAV soulignait, outre un désarroi croissant des professeurs du 2d degré face à un public complexe et changeant, une méconnaissance des avancées récentes en matière de didactique du FLS.

Aussi, c'est toute une équipe du collège Colbert en REP+ qui s'est constituée autour d'elle pour engager une démarche innovante avec une classe UPE2A, avec notamment : 

- répartion de l'enseignement FLS entre 5h de langue de communication (type FLE)/3h de FLSco Maths-Physique, 6h d'enseignement pluridisciplinaire centré sur l'apprentissage de la langue scolaire autour de notions transversales qui font souvent l'objet de séquences interdisciplinaires et permettent de s'affranchir d'une progression linéaire impossible à tenir en raison des arrivées d'élèves tout au long de l'année ;
- cours de documentation (EMI) adapté, conduit en co animation avec le professeur documentaliste ;
- participation active des élèves de FLS aux actions solidaires organisées dans l'établissement ;
- participation à divers concours organisés par les professeurs des disciplines et reposant sur le volontariat ;
- concertation d'équipe pour un affichage illustré du lexique des consignes et pour déterminer les savoirs fondamentaux des différentes disciplines ;
- présence de repères pluriculturels pour valoriser la culture des EANA mais aussi mieux structurer l'ajout de repères issus de l'histoire de France ou signifiants pour les civilisations occidentales ;
- séances ponctuelles entièrement dédiées au "savoir apprendre" : création d'outils de révision (jeux, fiches), techniques pour réviser, seul ou en groupe, utilisation des Dictaphones, utilisation des ressources papier (dictionnaires unilingues, bilingues ou livre de conjugaison).

De quoi permettre de dégager des pistes pour répondre aux questions suivantes : quels gestes professionnels permettent une meilleure inclusion des élèves allophones en classe ordinaire ? Comment les mettre à profit pour répondre à leurs besoins et aider d’autres élèves en difficulté d’apprentissage, notamment dans le domaine linguistique ? Comment l’apprentissage du Français comme langue de scolarisation peut-il aider tous les élèves à mieux comprendre le sens de l’école et à s’investir plus efficacement et plus durablement dans leur parcours scolaire ?