Lettre Édu_Num Thématique N°08
L’objectif de cette nouvelle lettre Édu_Num associée à une collection Zotero est de s'inscrire dans la thématique « Citoyenneté numérique et numérique citoyen » abordée lors du 10ème colloque ÉcriTech et des Rencontres de l'Orme 2019. Il s'agit de voir en quoi les technologies digitales redessinent les contours de la notion de citoyenneté souvent associée à la nationalité, dans un contexte où le numérique permet de s'affranchir des frontières physiques de l’État-nation. Peut-on cependant utiliser l'expression de « citoyenneté mondiale » qui fait référence « à un sentiment d’appartenance à une grande communauté et à une humanité commune [et] met l’accent sur l’interdépendance politique, économique, sociale et culturelle, et sur l’interconnexion entre le local, le national et le mondial » (Unesco, 2015) ? Comment éduquer à la citoyenneté à l’ère du numérique ?
On trouvera ci-dessous un outil de remue-méninges permettant de recueillir les contributions pour tenter de définir ce que recouvre la citoyenneté à l'ère du numérique. Des pistes d'analyse théoriques et pédagogiques sont également suggérées.
SOMMAIRE
L’objectif de cette nouvelle lettre Édu_Num associée à une collection Zotero est de s'inscrire dans la thématique « Citoyenneté numérique et numérique citoyen » abordée lors du 10ème colloque ÉcriTech et des Rencontres de l'Orme 2019. Il s'agit de voir en quoi les technologies digitales redessinent les contours de la notion de citoyenneté souvent associée à la nationalité, dans un contexte où le numérique permet de s'affranchir des frontières physiques de l’État-nation. Peut-on cependant utiliser l'expression de « citoyenneté mondiale » qui fait référence « à un sentiment d’appartenance à une grande communauté et à une humanité commune [et] met l’accent sur l’interdépendance politique, économique, sociale et culturelle, et sur l’interconnexion entre le local, le national et le mondial » (Unesco, 2015) ? Comment éduquer à la citoyenneté à l’ère du numérique ?
On trouvera ci-dessous un outil de remue-méninges permettant de recueillir les contributions pour tenter de définir ce que recouvre la citoyenneté à l'ère du numérique. Des pistes d'analyse théoriques et pédagogiques sont également suggérées.
1. citoyenneté et numérique
1.1 Qu'est-ce que la citoyenneté à l'ère du numérique ?
Remue-méninges collaboratif
Contribuez à définir la citoyenneté à l'ère du numérique en soumettant vos propositions (mots-clefs ou expressions-clefs) dans le nuage textuel ci-dessous via AnswerGarden :
1.2 Approches de la citoyenneté numérique
Comme le précise Benoît Petit, « Être citoyen, [aujourd'hui], c’est nécessairement exercer ce rôle en prenant en compte le numérique, qu’on y soit acteur ou non ». L'expression même de « citoyenneté numérique » fait débat et sa définition tout autant, ce qu'illustrent les différentes contributions rassemblées ci-dessous.
Définir le concept de « citoyenneté numérique »
Dans leur article issu de la revue Réseaux, Fabienne Greffet et Stéphanie Wojcik indiquent que « spécifier le caractère numérique de la citoyenneté ne relève pas de l'évidence ». L'expression « citoyenneté numérique » renvoie à la notion de « digital citizenship » beaucoup plus usitée dans la littérature anglo-saxonne, pouvant couvrir « un spectre extrêmement large de significations ». La citoyenneté numérique se réfère à de nombreuses figures, selon les auteures, celle du monitorial citizen de Michael Schudson surveillant la scène politique, celle du consumer citizen (citoyen consommateur) étudiée par Sigrid Baringhorst ou encore celle du digital citizen identifiée par Zizi Papacharissi.
Outre ces figures, d'autres auteurs travaillent « à la conceptualisation, plus large, des rapports entre démocratie et technologies ». À cet égard, Fabienne Greffet et Stéphanie Wojcik précisent plus loin dans l'article que « de nombreuses études posent encore largement comme prémices la capacité d'Internet et désormais des réseaux socio-numériques, du "web 2.0", à revitaliser la citoyenneté - en référence d'une part, aux formes de la participation politique et d'autre part, à celle de l'engagement civique, parfois en associant les deux [...] ».
Réseaux sociaux numériques et engagement citoyen
Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) a adopté, le 10 janvier 2017, un avis intitulé « Réseaux sociaux numériques comment renforcer l'engagement citoyen ? ». Le Conseil économique, social et environnemental favorise le dialogue entre les différentes composantes de la société civile organisée et qualifiée en assurant l’interface avec les décideuses et décideurs politiques. L’avis (adopté à l'unanimité) propose de favoriser, reconnaître et valoriser l’engagement, les initiatives citoyennes et la démocratie participative via les réseaux sociaux et de donner aux socionautes des instruments, au cœur desquels l’éducation et la formation, afin de développer un usage responsable et de lutter contre les dérives de ces nouvelles technologies numériques. Les préconisations du CESE sont les suivantes :
- Faire de l’accès à internet un droit effectif pour toutes les personnes (réduction de la fracture numérique, inclusion numérique, financement du droit à l'Internet).
- Reconnaître et valoriser l’engagement sur les réseaux sociaux.
- Former des internautes responsables.
- Favoriser un engagement et des usages responsables des réseaux sociaux.
- Protéger l'engagement.
Le rapport mentionne les démarches en plein essor de « gouvernement ouvert » (« Open Gov » et de démocratie participative « Civic Tech ») qui s'appuient sur le libre accès et usages des données publiques (« Open Data ») répondant à ce souci d’assurer la transparence du processus de co-élaboration et des outils.
Éducation à la citoyenneté numérique
Dans son ouvrage traduit de l’anglais en langue française par William Piette, Mike Ribble identifie 9 éléments pour cerner, selon ses termes, la complexité de la citoyenneté numérique et les soucis liés aux usages abusifs ou maladroits de la technologie : accès au numérique (participation complète à une société numérique), commerce électronique (acheter et vendre dans un monde numérique), communication numérique, littératie numérique, étiquette en ligne, loi numérique, droits et responsabilités en ligne, santé et bien-être en ligne, cybersécurité (autoprotection).
Ces 9 éléments visent selon l'auteur à permettre aux enseignants notamment de mieux saisir la variété des sujets qui forment la citoyenneté numérique et à offrir ainsi un cadre à la fois souple et structuré d'exploitation pédagogique. Karine Thonnard, collaboratrice spéciale au présent ouvrage, met à disposition en ligne une présentation complète axée sur cette même notion.
Selon le Conseil de l'Europe, la citoyenneté numérique désigne « le maniement efficace et positif des technologies numériques (créer, travailler, partager, établir des relations sociales, rechercher, jouer, communiquer et apprendre), la participation active et responsable (valeurs, aptitudes, attitudes, connaissance) aux communautés (locales, nationales, mondiales) à tous les niveaux (politique, économique, social, culturel et interculturel), l’engagement dans un double processus d’apprentissage tout au long de la vie (dans des structures formelles, informelles et non formelles) et la défense continue de la dignité humaine ».
Le développement desdites compétences doit viser selon Benoît Petit une réelle autonomisation des apprenants dans le cadre d'une démarche de réflexion éthique :
Analyse philosophique
Avant de nous demander s’il faut définir la citoyenneté numérique comme l’extension au numérique des droits et devoirs de la citoyenneté classique ou bien comme la nouvelle forme de citoyenneté rendue possible et nécessaire par le numérique lui-même, dissipons préalablement la confusion qui empêche d’accéder à la notion même de citoyenneté. Rappelons que, conceptuellement, un citoyen ne se confond ni avec un individu (être biologiquement individué défini par des besoins physiologiques) ni avec une personne (entité morale et juridique jouissant de capacité autonome d’action et de décision) : est citoyen l’humain qui jouit des droits et devoirs civiques par lesquels il est reconnu membre d’une communauté de nature politique. Le citoyen ne s’envisage donc « que par ses relations avec le corps de l’État » (Jean-Jacques Rousseau, Discours sur l’économie politique. p. 18). La citoyenneté est ainsi le fait d’appartenir à un corps politique dont les membres sont organiquement reliés par des droits et des devoirs définis par constitution. L’exercice de la citoyenneté est l’exercice de ces droits et devoirs. Cet exercice s’effectue concrètement dans tous les espaces et territoires reconnus, définis et régis par la législation dont se dote le corps politique en vertu de sa souveraineté, c’est à dire en vertu de l’exercice de son pouvoir d’autodétermination effectif en tant que corps (pour la législation ayant cours en France, voir le Journal officiel).
On pourrait penser que l’invention des espaces numériques a simplement ajouté à la citoyenneté un espace, un territoire supplémentaire d’exercice et qu’il s’agit simplement d’étendre à ce territoire, progressivement annexé à des normes autres que ses propres normes techniques, la juridicité déjà en vigueur dans le corps politique. C’est là le point de vue de Mike Ribble de l’ISTE (International Society for Technology in Education) qui identifie 9 éléments constitutifs de la citoyenneté numérique comme autant de domaines numériques dont la normativité juridique et politique et le citoyen doivent s’emparer, notamment grâce à l’éducation : accès au numérique, commerce électronique, communication numérique, littératie numérique, étiquette en ligne, loi numérique, droits et responsabilités en ligne, santé et bien-être en ligne, cybersécurité.
Avec Bernard Stiegler analysant le phénomène de la disruption, on pourra cependant se demander si ce point de vue ne nous condamne pas irréductiblement à constater l’incapacité de la normativité juridique et politique, c’est à dire aussi du citoyen ayant à exercer cette normativité, à annexer jamais la territorialité numérique : le droit et la législation sont en effet toujours en retard sur l’innovation technologique et la prolifération des territorialités, sociabilités et interactions nouvelles que l’innovation numérique rend possibles ; comment les citoyens n’accuseraient-ils pas ce même retard, voire un retard aggravé car démultiplié par leur méconnaissance du droit, sans parler de leur ignorance du numérique lui-même ? Même avec la meilleure volonté, l’éducation prend du temps et pendant ce temps, l’innovation se poursuit.
L’existence du numérique fait donc assurément entrer en crise la citoyenneté classique, confrontée aux limites de sa puissance d’exercice et de régulation. Aussi, pour éviter de désespérer de la citoyenneté, pourquoi ne pas changer de point de vue et, plutôt que penser que le numérique pourrait être absorbé dans les normes de juridicité existantes et annexé par les corps politiques existants, se demander si ce n’est pas l’inverse qui est vrai, à savoir : c’est le numérique qui, plutôt qu’être un territoire à annexer, est un pouvoir actif qui absorbe, annexe, digère et réinterprète sous des formes numérisées les territoires et domaines sur lesquels le droit légifère, les interactions concrètes par lesquelles les sociétés se constituent en corps politiques, de sorte que ce soit nécessairement dans le numérique et par lui que dorénavant les citoyens soient appelés à faire corps et exercer leur citoyenneté et leur souveraineté ? Ce renversement de point de vue, anticipé par la philosophie du rhizome de Deleuze (Cf. Cours sur le code et l’économie des flux du 14 décembre 1971) ou celle de la distribution universelle du pouvoir et de ses jeux de gouvernementalité chez Foucault (Cf. document vidéo surtout à partir de 14 mn 40 s), n’intéresse la politique et la citoyenneté que parce que d’abord il intéresse la sociabilité effective, la constitution concrète des sociétés humaines et de leurs règles dans et par la prolifération des interactions interindividuelles.
Ces interactions ne sont pas toutes numérisées ni numérisables mais le numérique rend possible une médiation technologique pour nombre d’entre elles, quand elle ne la rend pas de fait nécessaire : aujourd’hui de plus en plus d’actes administratifs élémentaires et socialement indispensables ne sont plus praticables que sous des formes technologiques exigeant le numérique. Aucune campagne électorale, communication politique, ou mobilisation large n’est plus concevable sans utilisation du numérique. Le numérique est devenu une puissance systémique de mise en forme et de production réinterprétée de la relation sociale: il rend même possible des formes de sociabilité non plus seulement avec des personnes humaines mais avec des objets (qui ne sont plus simplement ce par quoi nous communiquons mais ce avec quoi nous communiquons et dans l’interaction avec quoi nous construisons nos subjectivités : robots, faunes et lignées quasi-biologiques d’objets connectés, … Cf. le film Her de Spike Jonze).
Le numérique est gros d’une sociabilité qui en permanence produit ses propres règles d’organisation et autant de sociétés devenant autant de corps systémiquement producteurs de normes, règles ou lois, auxquels sont attachés des membres plus ou moins nombreux et plus ou moins conscients de leur souveraineté acquise dans et par le pouvoir numérique (jusqu’à faire concurrence aux États traditionnels : des entreprises – notamment les grandes entreprises du numérique, les GAFAM : Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft - deviennent autant d’entités néo-hanséatiques reconnues comme des entités politiques à part entière, au point que certains États comme le Danemark leur envoient désormais des ambassadeurs pour traiter avec elles). Ce n’est pas un hasard aussi si on remarque que manque fâcheusement à la liste des 9 domaines pointés par Mike Ribble le domaine de l’exercice numérique de la décision civique, exercice aujourd’hui profondément transformé et revigoré par les recherches et innovations en technologie civique : ici le numérique n’est pas un territoire qui doit subir passivement un encadrement juridique et politique, il est la matrice active qui redonne une impulsion à la juridicité et à la politique comme exercices concrets, en les instituant sur les fondements techniques nouveaux et efficients qui lui sont propres (mais contrairement à Tocqueville qui étudiait dans De la démocratie en Amérique les https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Alexis_de_Tocqueville_-_De_la_démocratie_en_Amérique,_Pagnerre,_1848,_tome_2.djvu/17" target="_blank" rel="noopener" style="height: auto; width: auto; font-family: Helvetica, Verdana, Arial, sans-serif; color: #016193">conséquences de l’invention de la presse écrite sur la vie politique , nous avons du mal à voir que le droit et la politique ont toujours eu des fondements techniques car ils ont toujours eu à trouver les moyens efficients nécessaires pour produire et diffuser leurs effets).
Dominique Cardon montre dans La démocratie internet. Promesses et limites (Paris, Seuil, 2010) que le réseau numérique de l’Internet est en lui-même, du moins au départ de son développement chez les universitaires dès les années 70, porteur d’un projet de sociabilité à valeur politique, qui est aussi un projet citoyen d’exigence de maintien et respect des libertés individuelles, dans la pleine conscience chez les utilisateurs de chercher à exercer par le pouvoir du numérique des droits et des devoirs en toute légitimité et souveraineté, y compris au besoin contre l’État dont les utilisateurs peuvent être citoyens (voir les cas des cybermilitants Aaron Schwartz, Edward Snowden, Chelsea Manning, ou Julian Assange). Pierre Musso montre dans sa Critique des réseaux (Paris, P.U.F., 2003) que la rationalité réticulaire – qui est le type de rationalité propre aux relations en réseaux) et qui est propre au numérique - semble intrinsèquement porteuse d’une mise en forme horizontale des interactions propice au développement d’utopies sociales et politiques et porteuse de remise en cause de modèles de rationalité verticaux procédant par hiérarchisation et subordination (« semble » seulement, car la rationalité réticulaire, pour être horizontale, reste cependant subordonnée elle-même à des conditions matérielles et techniques d’exercice).
La citoyenneté numérique ne serait donc pas tant la citoyenneté classique cherchant à s’étendre au numérique que la citoyenneté nouvelle dont le numérique produit lui-même la possibilité et la nécessité, peut-être d’abord et surtout parce que, disposant de la puissance de s’auto-organiser, les normes, règles, lois qu’il se donne peuvent aussi tout à fait localement voire très globalement s’instaurer non pas en faveur mais contre les libertés de ses utilisateurs et concepteurs, comme nous l’apprend l’article désormais classique Code is law du juriste Lawrence Lessig paru dans le Harvard Journal en janvier 2000 (https://framablog.org/2010/05/22/code-is-law-lessig/ ). Le numérique ne pouvant sans désespoir être pensé comme une extension territoriale d’une citoyenneté incapable de l’annexer, il resterait à la citoyenneté à se penser comme manifestation politique du pouvoir numérique lui-même, un pouvoir numérique ayant à secréter en son sein ses propres contrepouvoirs citoyens pour ne pas devenir instituteur de tyrannie. Pour paraphraser Kant
( http://classiques.uqac.ca, p.8), n’est-ce pas « l’insociable sociabilité » dont est toujours grosse non la nature mais la puissance du numérique qui nécessite de donner à cette dernière des formes citoyennes d’exercice ?
Quoi qu’il en soit de la solution apportée au problème de la définition de la citoyenneté numérique, on ne peut que noter que l’exercice effectif de la citoyenneté et de la capacité politique est étroitement dépendant des conditions matérielles de production de la sociabilité. Jean-Pierre Vernant remarquait que le principe et la pratique de l’isonomie - égalité sous la loi constitutive de la citoyenneté antique et aujourd’hui encore constitutive de la citoyenneté démocratique moderne - sont les enfants de la phalange hoplitique (Cf. « La guerre des cités », in Mythe et société en Grèce ancienne, p. 56). Pour l’heure, nous sommes loin encore d’avoir rencontré et prévu tous les effets que le numérique aura sur les pratiques civiques et politiques. Il se peut que le problème de l’établissement d’une citoyenneté numérique effective ne puisse pas se régler à partir de la législation particulière d’un État particulier cherchant plus ou moins en vain à annexer une territorialité et une normativité numériques proliférantes l’excédant de toutes parts. Peut-être ne pourra-t-on avancer en direction d’une résolution de ce problème qu’à partir d’une réflexion cosmopolitique et juridique globale sur les libertés humaines universelles et l’intérêt universel humain, deux horizons à garantir quels que soient les corps politiques auxquels sont attachés normativement des membres humains se concevant comme des citoyens. Peut-être le numérique, devenant matrice universelle, transnationale et transétatique de mise en forme de la sociabilité humaine, nous met-il finalement en demeure de penser la citoyenneté et son exercice dans cet horizon cosmopolitique-là et non plus dans les seules bornes de l’intérêt particulier des corps politiques classiques que sont les États particuliers. Cependant, s’il existe un génie politique singulier en chaque nation, pourquoi exclure d’intéressantes réinterprétations numériques nationales de ce que doit être la citoyenneté pour que cette dernière puisse être effective plutôt qu’anéantie par le constat de ses impuissances ?
2. Éduquer à la citoyenneté numérique
Comme évoqué précédemment le concept de « citoyenneté numérique » fait l'objet de multiples interprétations. Chaque discipline ou enseignement, à la manière de la philosophie à l'instant, s'approprie ainsi différemment cette notion plurielle : Arts plastiques, Histoire géographie, Langues vivantes. De manière transversale, l'Éducation aux Médias et à l'Information (EMI), composante du parcours citoyen contribue également à l'exercice et au développement d'une citoyenneté numérique.
2.1 Cycles 1, 2 et 3
La construction de la citoyenneté numérique se bâtit dès l'école primaire. En effet, celle-ci structure les apprentissages autour d’un enjeu de formation central pour les enfants : apprendre ensemble et vivre ensemble. La classe et le groupe constituent une communauté d’apprentissage qui établit les bases de la construction d’une citoyenneté respectueuse des règles de la laïcité et ouverte sur la pluralité des cultures dans le monde. Outre les recherches documentaires sur Internet qui peuvent être conduites par l'intermédiaire de la médiation de l'enseignant, des projets de classe ou d’école induisant des relations avec d’autres enfants favorisent des expériences de communication à distance. L’enseignant évoque avec les enfants l’idée d’un monde en réseau qui peut permettre de parler à d’autres personnes parfois très éloignées.
Au cycle 2, l'élève est sensibilisé à un usage responsable du numérique. Par la construction de projets individuels ou collectifs avec le numérique, il aiguise son sens de l’engagement et de l’initiative. Lorsqu'il effectue des recherches accompagnées sur Internet, il est encouragé à développer un esprit critique par l'exploitation et la mise en relation d'informations issues de ressources numériques. La création et la réalisation de contenus avec le numérique participent également au développement de ses capacités expressives. Les possibilités de partage et de diffusion de contenus en ligne contribuent quant à elles à une première éducation aux codes de communication et d’expression numériques. Enfin, l'élève acquiert le respect de soi et des autres en comprenant la nécessité de protéger la vie privée de chacun et de préserver les données à caractère personnel.
Au cycle 3, l'éducation aux médias et à l’information (EMI) permet de familiariser les élèves avec une démarche de questionnement dans les différents champs du savoir. Ils sont conduits à développer des aptitudes à la réflexion critique. En prenant conscience des enjeux civiques de l'usage de l'informatique et de l'Internet, les élèves adoptent une attitude critique en questionnant la fiabilité et la pertinence des sources quand ils mènent une recherche. Lorsqu'ils s'engagent dans la réalisation d'un projet collectif avec le numérique, des dispositifs de productions collaboratives développent des aptitudes de coopération et favorisent le partage d'idées. Les questions liées aux règles élémentaires du droit d’auteur sont aussi convoquées comme celles du droit à l’image et du droit à la protection des données personnelles.
Prim à bord, le portail du numérique pour le premier degré, signale plusieurs ressources en lien avec la citoyenneté numérique, notamment le concours Les trophées des classes ayant pour objectif de promouvoir une culture citoyenne des usages du numérique dans le cadre de l’éducation aux médias et à l’information.
2.2 Arts plastiques
L’approche de la citoyenneté en arts plastiques est tout d’abord définie dans le socle commun et les programmes de la discipline pour les cycles primaire et secondaire. Les arts plastiques contribuent à la formation citoyenne des élèves à partir des compétences et des contenus disciplinaires. Ainsi, nombre de phases pédagogiques, sollicitant le sensible, l'expression personnelle et artistique, amènent les élèves à se confronter au regard de l’autre, à travailler en groupe ou à accepter le différent, le divergent. Tous ces contextes obligent les élèves à comprendre les postures sociales et intellectuelles permettant une articulation constructive avec le groupe à différentes échelles. Les pratiques numériques, qu’elles soient artistiques ou sociales , ont augmenté le besoin en formation des élèves. Elles les mettent en situation dès leur plus jeune âge d’exercer leur responsabilité citoyenne, en particulier sur les réseaux sociaux dont le cadre légal impose une compréhension des règles et une distance critique , notamment dans le domaine des images (publications personnelles, réactions, identité numérique, droits d’auteur, etc…). Nombre d’artistes par ailleurs (qu’ils appartiennent au patrimoine ou au champ contemporain) à travers leur démarche interrogent le spectateur sur son rapport au cadre social, sa responsabilité ou son engagement. Ces exemples développés en classe participent également à la formation citoyenne de l’élève.
Art numérique et citoyenneté, deux exemples
- Collectif HeHe - Nuage vert, Ivry-sur-Seine, 2010.
Helen Evans et Heiko Hansen forment le duo HeHe. Utilisant un langage fondé sur la lumière, l’image et le son, ils mènent une recherche sur les relations entre les individus et leur environnement architectural et urbain. Pour HeHe, la ville est une source infinie de possibilités, non seulement pour construire l’avenir mais aussi pour exercer son sens critique, pour reprogrammer les bâtiments et les infrastructures, pour rendre l’invisible visible et pour créer de nouvelles significations tissant un récit pour les habitants. Les projets de HeHe explorent les possibilités de corrélations entre les phénomènes physiques, chimiques et environnementaux. Sous ce pragmatisme technologique transparaît en filigrane une approche poétique et sociale plus large.
Le projet Nuage Vert porté par le collectif HeHe consiste en la projection d’une image laser sur le contour fluctuant d’un nuage de fumée d’usine pour former un panache de lumière verte. Ce projet a été réalisé à Helsinki, en 2008, sur les émissions de la centrale électrique Salmisaari, puis, en 2010, sur les fumées émises par l’incinérateur d'Ivry-sur-Seine, à proximité de Paris.
Le Nuage Vert présente une forme simple et spectaculaire, un signe flottant gracieusement au-dessus de la ville. A l’extrémité du cycle création-destruction, là où la collectivité brûle ce qui n’a pas pu être recyclé autrement, il y a encore du sens et de la beauté. Pendant l’événement, les émissions de vapeur deviennent à la fois une sculpture environnementale et un signe d’alerte à tous, nous invitant à moins consommer et à moins jeter. L’œuvre joue un rôle de révélateur, elle fait prendre conscience au public de son implication dans ce cycle et invite chacun à participer au processus.
Nuage Vert à Ivry - HeHe - Vimeo.
- Aram Bartholl, Wow, 2009.
Aram Bartholl est un artiste de l’expérience collective. Sa performance urbaine “WoW” est celle d’une esthétique relationnelle au sens de Nicolas Bourriaud. Inspirée par le jeu massivement multi-joueurs World of Warcraft, elle est aussi issue du workshop définitivement participatif qui s’est déroulé en 2009 au Laguna Art Museum.
A Laguna Beach, en Californie, l’artiste allemand a commencé par évoquer la manière dont les avatars sont affublés de leur nom d’utilisateur dans les mondes persistants. Puis les participants se sont mis au travail en découpant les caractères typographiques de leurs prénoms et noms avant de les accrocher au bout de longues tiges. La performance consistant à se promener dans la ville côtière avec, au-dessus de sa tête, son nom comme c’est l’usage dans les jeux 3D en ligne. A la différence près que l’on dépend du porteur de sa propre identité. En ligne, l’identité est interchangeable, alors que dans le réel en changer s’avère compliqué. La relation du virtuel au réel est l’une des questions récurrentes du travail d’Aram Bartholl. Et qui mieux qu’un artiste numérique serait à même de problématiser une identité 2.0, surtout lorsque celui-ci n’utilise que des morceaux de carton et paires de ciseaux ?
Source : https://www.flickr.com/photos/bartholl/sets/72157621188675795
Ressources pédagogiques
- Lettre Edu_Num N°16
Des usages numériques quotidiens des élèves l’enseignement des arts plastiques
Depuis de nombreuses années, Internet est présent dans les familles et à l’École. Les tablettes se diffusent rapidement. Les smartphones sont aujourd’hui d’un usage quotidien pour la plupart des élèves. Les professeurs d’arts plastiques, dans des règles et des temporalités qu’il convient toujours d’encadrer, ont recours à leur potentialité pour soutenir nombre d’activités (en rapport avec la forme, l’espace, la couleur, l’image..., dessiner, filmer, enregistrer, rechercher, partager, agencer..., travailler le geste photographique, garder trace des étapes d’une production...Aujourd’hui, les œuvres, les images, ne sont plus seulement immobiles ou en mouvement, analogiques ou numériques. Elles changent de codes, d’échelles, de supports, de modalités de diffusion au gré des outils, des usages, des diffusions... Avec les outils numériques mobiles, les élèves ne sont plus seulement des récepteurs passifs. Ils arrachent de nombreuses images au réel, les diffusent d’abondance par l’Internet. Ils participent au « bruit » médiatique où les images sont omniprésentes.
Source : http://eduscol.education.fr/arts-plastiques/edunum/ticedu-arts-novembre-2015
- L'apport des Arts Plastiques dans les valeurs de la République - Académie de Nice
Quatre enseignants sont intervenus pour présenter l'apport des Arts Plastiques pour les valeurs de la République au séminaire académique « Grande mobilisation de l'École pour les valeurs de la République », 8 avril 2015, Centre International de Valbonne Sophia Antipolis.
- Représentations et symboles de la République La peinture d'histoire
- Les valeurs de la République dans la bande dessinée
- Visage de la République, (la Marianne entre tradition et contestation)
- Les valeurs de la République et l'architecture
Source : http://www.ac-nice.fr/arts/indexvaleurs.htm
- Cycle 3 et 4 - Contre des ombres - Académie de Nantes
Un travail par ateliers autour du thème du harcèlement. Comment un objet artistique peut-il entrer dans une démarche d'engagement et poser question, suggérer, interpeller, faire participer.
Source : http://www.pedagogie.ac-nantes.fr/arts-plastiques-insitu/enseignement/lecons/contre-des-ombres
2.3 Histoire géographie
L’histoire et la géographie utilisent, dans le cadre de leurs enseignements, de nombreuses et diverses ressources numériques (sites institutionnels, systèmes d’information géographiques, encyclopédies etc.). Elles interrogent non seulement les contenus des ressources mais aussi les supports, les acteurs et les contextes de production comme des éléments nécessaires à la compréhension des sociétés humaines dans leur contexte historique et géographique. Les élèves, citoyens en devenir, doivent apprendre à se repérer dans une masse d’informations toujours plus vaste et la notion de citoyenneté numérique a ainsi une résonance et une importance particulières dans ces disciplines mais aussi dans l’enseignement moral et civique. Significativement, les programmes des cycles 3 et 4 de 2016 ont introduit la compétence disciplinaire « s’informer dans le monde du numérique » en histoire et de géographie. La déclinaison de cette nouvelle compétence esquisse les compétences du citoyen numérique qui devra : « connaître et utiliser différents systèmes d’information ; trouver, sélectionner et exploiter des informations ; vérifier l’origine / la source des informations et leur pertinence ; exercer son esprit critique sur les données numériques, apprendre à les comparer à celles qu’on peut tirer de documents de types divers ». Les méthodes et outils scientifiques de l’historien et du géographe semblent ainsi contribuer, s’ils sont maîtrisés, à une information raisonnée dans le monde numérique. Les compétences du citoyen numérique s’articulent ainsi au moins autour de trois dimensions indissociables : une dimension technique (connaissance et utilisation des ressources), une dimension informationnelle (lire, chercher, sélectionner, organiser) et une dimension sociale (identifier les ressources, les publier dans un cadre de confiance et exercer un esprit critique).
Propositions de séquences
- Aix-Marseille - EMC - 1ère STI ou 2nde
Séquence qui propose d'étudier le rôle législatif de l'Assemblée Nationale. La ressource utilisée est un webdocufiction « jour de vote » qui permet aux élèves d'incarner un député récemment élu qui doit se renseigner sur la loi - fictive - censée remplacer Hadopi, parcourir les coulisses de l'Assemblée nationale, en vue d'un vote. Les élèves travaillent en binômes pour argumenter et préparer un débat.
http://www.pedagogie.ac-aix-marseille.fr/jcms/c_10454352/fr/jour-de-vote
- Clermont-Ferrand - EMC - Tous niveaux collège
Rubrique « citoyenneté numérique » en « EMC » sur le site académique [bas de page] http://www.ac-clermont.fr/disciplines/index.php?id=2785
Travail sur la série documentaire « Do not track » sur le tracking et l’économie du Web et sa présentation
Article sur les pratiques numériques juvéniles.
Une activité sur les libertés et les réseaux sociaux. Présentation et fiche élève
- Dijon - EMC / EMI
Tous niveaux collège / lycée Concours blogue ton école, qui vise plusieurs objectifs éducatifs et pédagogiques :
- amener les élèves à produire une réflexion et à des apprentissages dans le domaine de l’éducation aux médias et à l’information (EMI)
- valoriser et appuyer une pédagogie de projet (projet de voyage, échanges linguistiques, projet scientifique, artistique et culturel),
- travailler la publication en ligne et ses enjeux.
Les élèves, encadrés d’un ou plusieurs professeurs, publient leurs productions sur des blogs hébergés par une plateforme académique.
- Paris / Grenoble - Géographie / ICN - 1ère
Ce scénario sur les transports en France en classe de première, proposé par des enseignants d’histoire-géographie et d’informatique, s’intègre dans le cadre de l’option Informatique et création numérique : les élèves sont amenés à réfléchir à la prolifération des infographies aujourd'hui et sur ce que l'on peut « faire dire » à celles-ci en fonction des critères retenus pour les élaborer. En géographie, il s’agit d’identifier les ressources disponibles en ligne pour la collecte de données statistiques (Open Data) et la compréhension des enjeux liés aux représentations graphiques pour la discipline. Le scénario dans l’Édubase - La vidéo produite pour le FIG
- Rouen - Géographie - 2nde
Ce scénario fait travailler les élèves de seconde sur deux SIG qui donnent des informations différentes sur la montée des eaux sur le littoral belge. Les élèves sont amenés à caractériser les données cartographiées dans les deux cas afin de comprendre ces différences et de s'interroger sur la fiabilité des données des deux sites. Le scénario dans l’Édubase - La vidéo produite pour le FIG
2.4 Langues vivantes
Travaux académiques mutualisés (TraAM)
Les langues vivantes sont impliquées dans une réflexion sur la citoyenneté numérique par exemple de l’EPI Information / Communication / Citoyenneté en collaboration avec d’autres matières. Elle est aussi au cœur des programmes. Dans le cadre des TraAM 2015-2016, l’académie de Limoges a proposé une séquence intitulée « Freedom of Speech » (http://pedagogie.ac-limoges.fr/langues_vivantes/spip.php?article210) s'adressant à un public de niveau A2-B1. Il s’agit de permettre aux élèves de s'informer de façon fiable sur un thème d'actualité, de se repérer dans les différents médias possibles et de construire un article de presse en respectant les règles nécessaires à une utilisation citoyenne des médias.
Webmédias
L’académie de Versailles, avec son projet Utiliser Twitter en cours de langues vivantes et Faire de l’éducation aux médias dans le cadre de la WebRadio s’est penchée sur la création d’un compte Twitter pour la classe et une WebRadio afin de faire réfléchir des élèves sur leur vocabulaire et leurs codes. L’académie de Grenoble a partagé quant à elle une séquence de collège sur Bullying et Cyberbullying. Dans le cadre d’une campagne de sensibilisation au harcèlement scolaire il s’agit de faire créer par groupe une affiche qui illustrerait une des différentes formes de harcèlement.
Dans l’académie d’Orléans-Tours, des collégiens ont collaboré avec des pairs de plusieurs pays anglophones dont l’Inde, les États-Unis et le Pays de Galles pour produire des supports webmédias avec une vraie réflexion autour de l’usage des médias et du numérique.
Projets multi-disciplinaires
L’académie de Poitiers propose un projet pluridisciplinaire d'éducation aux médias (espagnol, documentaliste, ATPR, animateur culturel, CLEMI) baptisé ¡La diferencia nos enriquece ! ainsi que ce projet interdisciplinaire eTwinning (Espagnol, Philosophie, EMC, Arts Plastiques) mené au Lycée italien de Naples, ¡Luchemos contra la discriminación !
2.5 Éduquer à la citoyenneté européenne : l'exemple d'eTwinning
eTwinning est une communauté d’enseignants en Europe qui utilisent une plateforme sécurisée pour conduire des projets collaboratifs à distance (de la maternelle au lycée) grâce au numérique. eTwinning encourage le développement des compétences numériques des élèves et promeut les valeurs citoyennes au sein des classes à travers les notions d’appartenance. Les élèves sont amenés à interagir au travers d’un espace numérique de travail sécurisé : le TwinSpace. Cet environnement leur permet de travailler en collaboration et de participer activement à des projets tout en étant sensibilisés à la sécurité en ligne au travers des droits et des devoirs que cela nécessite. On trouvera sur le portail national éduscol une page spécifique recensant, entre autres, les projets centrés sur le thème de la citoyenneté numérique, de la maternelle au lycée : http://eduscol.education.fr/cid110753/etwinning-et-la-citoyennete-numerique.html
Le portail eTwinning met également à disposition en décembre 2016 une publication intitulée « Élever des citoyens européens » disponible en 26 langues, mettant en lumière l'impact des projets eTwinning qui promeuvent la citoyenneté active.
Selon les auteurs, « trois grands piliers ressortent lorsque l’on essaie de définir la citoyenneté numérique: l’appartenance, l’engagement et la protection. Les citoyens du numérique appartiennent à la société numérique. Ils utilisent les technologies pour interagir activement avec la société. La citoyenneté numérique permet [à chacun] de tirer parti des technologies numériques de façon sûre et efficace ».
3. Se tenir informé
3.1 Zotero éduscol
Sur le compte Zotero éduscol, vous trouverez plusieurs collections de références imprimées et numériques qui prolongent les lettres thématiques.
Comme pour les autres collections, les ressources proposées sont classées alphabétiquement et identifiées selon le type de support. La recherche au sein de cette base s'effectue grâce au moteur de recherche interne (plein texte, par champ) ou par tag (nuage de mots clefs). Plus de 500 références sont actuellement disponibles : articles de presse, travaux de chercheurs, scénarios pédagogiques, émissions de radio ou de télévision, extraits vidéos...
3.2 Collection Citoyenneté numérique
Cette nouvelle collection, qui s'étoffe progressivement, agrège désormais plus de 80 références. Elle est directement accessible à cette adresse : https://www.zotero.org/groups/eduscol
Pour rappel, Zotero est un logiciel libre et gratuit multiplateformes de gestion bibliographique qui permet de faciliter la collecte, le catalogage et l'indexation des ressources. Une déclinaison simplifiée de l'application (adaptée à l'édition rapide de courtes bibliographies) est également disponible sur le web : ZoteroBib.
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Créé lelundi 25 mars 2019
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RédacteurSinet Eric
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Dernière mise à jourlundi 25 mars 2019