TraAM : habiter une métropole
Le programme de 6e (cycle 3) propose l’étude de différents habiter, en laissant le choix de la progression à l’enseignant. Dans ce scénario, proposé par Elodie Fornoni et Eric Cazaubon (professeurs d'Histoire-géographie, collège Schuman, Reims), les élèves ont déjà étudié ‘’habiter le monde’’, il s'agit désormais d'étudier Habiter une métropole au travers de la question : comment habiter une métropole aujourd’hui et demain ?
Les outils numériques mobilisés (baladeur MP3, Photorécit) peuvent être utilisés au lycée, notamment dans la restitution des études de cas en géographie.
Compétences particulièrement travaillées
Pratiquer différents langages en histoire et en géographie
Se repérer dans l'espace : construire des repères géographiques
Coopérer et mutualiser
Domaines du socle : 1, 3 et 3
Hypothèses
1. Faciliter la production de traces de l’activité (ici une visite de terrain) pour un public en difficulté avec l’écrit.
2. Développer une expression orale courte (plus ou moins étayée selon les besoins identifiés, grille avec critères de réussite), dans des contextes différents (évaluation, restitution et production organisée autour d’une problématique), en exploitant la possibilité de travailler en plusieurs temps.
3. Production mutualisée obligeant à une prise de parole argumentée au sein du groupe de travail.
4. Conscientiser l’importance de l’écoute et de l’entraînement comme moyens d’un meilleur apprentissage des compétences visées.
Mise en œuvre pratique
Séquence de 6 heures et une sortie sur le terrain.
Travail collaboratif et synchrone.
Plan de la séquence :
I- Les métropoles et leurs habitants
a) Deux études de cas et contextualisation
b) Evaluation en trois temps :
1- découverte de l’outil et de l’exercice (décrire une image de métropole)
2- temps de préparation étayée
3- production d'un photorécit
II- Sortie sur le terrain : quartier en rénovation urbaine en face du collège
a) Parcours-découverte autour des différentes thématiques : voirie, réseaux, habitat, espaces collectifs… (1h 30). Les élèves utilisent un baladeur MP3 pour garder une trace de la visite (trace guidée par une grille). Prise de photos.
b) Retour en salle : reprise des notes sonores, écoute appuyée sur des photos du quartier. Production d’un son qui devient la trace de la visite.
III- La ville de demain : imaginer mon quartier demain.
Projet collaboratif en deux temps : dessin (A3) et commentaire audio pour expliquer quoi et pourquoi (‘’une visite guidée’’). Le travail s’inspire du travail précédent en se centrant sur la question du vivre-ensemble dans un environnement durable. Les réalisations (Photorécit ou autre outil possible) des différents groupes sont déposées dans le Moodle de la classe ; elles sont évaluées collectivement (élaboration d’une grille collective)
- Action des élèves - mise en apprentissage de la compétence
Les élèves doivent produire des sons avec des objectifs différents :
- Une prise de notes audio
- Une évaluation orale co-corrigée par les deux enseignants
- Action de l'enseignant
Accompagnement sur la production de sons :
- Guides pour utiliser les outils et la visite
- Grilles avec critères de réussite
- Evaluation différenciée selon les élèves
- Gestion des productions et mise à disposition dans Moodle
Bilan, obstacles et modifications possibles
La prise de notes audio avec le baladeur MP3
La sortie a eu lieu un jour de neige … ce qui a entraîné une inévitable perte d’attention ! La sortie dans le quartier rénové a été organisée en trois temps (1h30) :
1- Observation par les élèves
2- Apports des enseignants
3- Prise de notes audio des binômes
Au retour en classe (1h30, dans la continuité), les élèves ont eu le temps de réécouter leurs notes, en s’aidant des photos du dossier documentaire. Ils ont ensuite dû réorganiser leur compte-rendu à partir d’une trame écrite appuyée sur des critères de réussite. Enfin ils ont enregistré leur son, les deux voix devant être présentes sur le son. La plus-value de l’activité est évidente et multiple. L’outil utilisé est assez simple à prendre en main, souvent présent dans les salles de langues, et les élèves peuvent avoir l’habitude de le pratiquer, ce qui réduit d’autant le temps de prise en main. La sortie sur le terrain a évité le traditionnel questionnaire papier, que les élèves remplissent dans de mauvaises conditions, et qui focalise une part importante de leur concentration avec pour objectif principal de ‘’remplir’’ des cases et pas forcément d’observer et de réfléchir. Dans le cas présent, le projet concerne une classe de Sixième en difficulté réelle (plusieurs ULIS et PPRE) et de toute façon, la prise en notes en sortie avec des jeunes élèves est toujours complexe et chronophage. La démarche choisie a donc contourné l’obstacle du passage à l’écrit, dont le principal intérêt est de garder une trace, au profit d’une démarche qui a permis de maintenir mobiliser la concentration des élèves sur l’observation du terrain. La prise de notes, libérée de l’écrit, est donc relativement riche et importante, les élèves ayant le temps de s’enregistrer après chaque étape du parcours, en s’appuyant sur leurs observations et les explications des enseignants. On a une trace qui se construit au gré du parcours et sans difficulté car la prise de notes audio est simple pour les élèves, chaque binôme pouvant prendre la parole sans le regard de la classe.
Au retour en salle, la reprise des notes audio ne pose pas de difficulté. Les élèves sont entrés de suite dans l’activité, d’autant qu’elle se situait dans la continuité de la sortie. Ils ont essayé de produire un récit réorganisé autour des attributs du concept d’habiter. La qualité est variable mais tous les groupes produisent un son qui présente des qualités au regard des critères de l’évaluation. On peut donc dire que l’expérience est validée : outil simple à prendre en mains, facilement accessible, par exemple en utilisant le téléphone personnel des élèves le cas échéant ; pas d’obstacle à l’enrôlement dans la tâche ; relative liberté de la prise de notes audio pour ne pas tarir la parole ; reprise peut-être plus aisée que dans le cadre d’un travail écrit de relecture de notes ; production d’une synthèse guidée par les critères de réussite introduisant des éléments simples de différenciation : précision de la grille, temps, accompagnement par les enseignants.
Le photorécit
Le cours sur ‘’habiter une métropole’’ a largement reposé sur la lecture de photos à hauteur d’homme, en insistant sur une méthode pour organiser le travail (présenter – décrire en différents plans et selon les attributs du concept – analyser). Les élèves avaient pratiqué l’exercice avec les enseignants, puis en évaluation formative, de nouveau en cours, et lors d’une évaluation sommative finale. Cette évaluation a pris deux heures, ce qui est peu productif au regard d’une évaluation classique sur table. Le temps long s’explique par le manque de familiarité des élèves avec les outils numériques du collège et le temps de découverte de l’outil Photorécit. Les élèves avaient donc à réaliser un travail déjà fait à plusieurs reprises mais pas sous la forme d’un travail oral. Ils ont travaillé en trois temps :
- Préparation du travail en s’appuyant sur une grille de critères de réussite et de fiches d’aide à leur libre disposition
- Enregistrement d’une première version, écoute (pour certains avec les enseignants)
- Enregistrement d’une version définitive.
Les productions témoignent de difficultés certaines à produire un travail réinvestissant les apprentissages de la classe ; en cela le numérique n’apporte pas ici de réponse efficiente. Par contre, on soulignera que le passage par l’oral facilite la mise en activité et la production par les élèves. Les enseignants ne rencontrent pas le barrage de l’écrit avec des élèves en difficulté : l’oral a bien une vertu ‘’libératrice’’ avec des élèves qui osent parler sans avoir peur de leur propre production. C’est particulièrement vrai pour les élèves les plus fragiles (dys-, graphie, lenteur …) qui voient une partie de leur difficulté d’expression être atténuées par l’oral. Leur production est souvent plus importante (on n’a ainsi pas d’absence de réponse comme souvent à l’écrit) et plus spontanée car l’auto-censure liée aux échecs répétés de l’écrit disparaît. Les deux enseignants pensent réutiliser ce logiciel maintenant qu’il est connu par les élèves en en faisant un outil d’apprentissage du récit : l’objectif sera de faire construire un Photorécit avec plusieurs images, de façon à construire un récit. Ensuite, ce récit oral sera retravaillé en vue de progresser dans l’écrit. Il semble en effet intéressant d’envisager un travail qui irait de l’oral (qui ‘’libère’’) vers l’écrit (qui ‘’inhibe’’).
Ressources et outils numériques mobilisés
Baladeur MP3 (mallette établissement permettant la collecte des sons en une fois … ou collecte un par un de fichiers MP3)
Logiciel Photorécit (Microsoft, gratuit)
ENT du collège : groupe de travail et dossier de collecte ; espace personnel sur le réseau ; casque-micro du collège (attention au branchement !)
Moodle
Productions d’élèves
Prise de notes audio : un exemple un exemple
Photorécit : un exemple un exemple
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Créé lejeudi 2 mai 2019
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RédacteurJung-Arescaldino Agnès
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Dernière mise à jourdimanche 16 juin 2019