création d'un BOT littéraire sur Twitter : le compte "ça me bot !" explore l'oeuvre de Gorges Orwell
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« Rhô, un Bot ! » par Caroline Bertelle, professeure de Lettres au collège Jean Monnet, Epernay.
Dans le cadre de l’expérimentation du TraAM interacadémique Lettres 2019-2020 "Usage de "Bot" pour Renforcer les compétences en langue au collège et au lycée", l’expérience du BOT a été conduite au collège Jean Monnet à Épernay avec une classe de troisième, d’un niveau assez hétérogène. Cette expérimentation a été initiée à l’occasion d’une séquence en lien avec l’objet d’étude « Dénoncer les travers de la société ». Les élèves ont eu comme support le discours de Sage l’Ancien ( version intégrale traduite) et la programmation linguistique a été utilisée pour travailler les outils de la langue de manière différente.
En effet, dans le contexte de Twitter un « BOT » s’apparente à un robot automatisé qui permet de coder des structures grammaticales, des vers, de générer de manière aléatoire le remplissage automatique d’une structure préalablement construite. Les élèves ont choisi les éléments du discours qui paraissaient les plus importants et ont constitué, après analyse grammaticale fine, des relevés sur Excell. Nous avons travaillé en salle informatique pour procéder à la saisie des analyses faites en groupe.
L’extrait retenu est le suivant :
Camarades, est-ce que ce n’est pas clair comme de l’eau de roche ? Tous les maux de notre vie sont dus à l’Homme, notre tyran. Débarrassons-nous de l’Homme, et nôtre sera le produit de notre travail. C’est presque du jour au lendemain que nous pourrions devenir libres et riches. À cette fin, que faut-il ? Eh bien, travailler de jour et de nuit, corps et âme, à renverser la race des hommes. C’est là mon message, camarades. Soulevons-nous ! George Orwell
Techniquement il s’agit d’utiliser un corpus suffisamment étoffé de manière à pouvoir travailler avec les élèves sur différents aspects de la langue :
- travailler sur la syntaxe, la composition des phrases c’est-à-dire à la manière avec laquelle l’auteur écrit, comment les modèles syntaxiques les plus fréquents se répètent. C’est une mise en perspective d’un système. Nous avons complétement analysé la construction du texte et procédé d’autre part à un classement systématique de toutes les « natures de mots ».
- travailler sur l’utilisation du lexique en réfléchissant à un classement qui soit opérationnel (entre masculin, féminin ou bien singulier pluriel) et surtout dans le cadre de cette présentation sur le vocabulaire.
Les saisies ont été importées dans TINIGRAMMAR, nous avons relu les possibilités créées et les élèves ont corrigé toutes les erreurs de classement qui avaient pu être faites, ce qui leur a permis de raisonner sur l’importance d’une analyse précise. De nombreux élèves ont pris conscience du caractère quasiment mécanique du langage et ont pu se construire une représentation mentale plus efficace autour du métalangage de la grammaire, dont ils doivent avoir la maîtrise.
Nous avons ensuite transféré le code ( prêt à partir des données) avec Cheap Bot, d’un usage assez intuitif, j’ai géré la mise en ligne sur le compte Twitter @CarolineBertel5 dédié à cet usage et les parents ont signé les autorisations adéquates respectant les RGPD. Nous avons exploité les phrases automatiquement générées en classe, sans que les élèves soient en ligne. Je faisais moi-même un copier-coller des phrases que je projetais. Ce système permet de réfléchir sur le sens logique, implicite, évident et attendu, ou met en évidence les constructions poétiques ou loufoques.
Les élèves étaient en attente de ces temps d’analyse et les compétences langagières ont pu être travaillées de manière plus constructive.
Pour mieux comprendre la démarche, voici la synthèse en images :
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Créé lemardi 30 juin 2020
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RédacteurToussaint Conseil Adeline
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Dernière mise à jourvendredi 10 juillet 2020
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