Etude sur l'usage des tablettes numériques en éducation musicale - DGESCO

Préambule

La déferlante « tablettes » ne cesse d'envahir le paysage de l'informatique personnelle nomade. Les produits se multiplient, l'échelle de prix s'étend, les systèmes d'exploitation progressent, les applications disponibles se comptent en centaines de milliers.
D'après les études des cabinets spécialisés, le phénomène n'est pas près de s'arrêter. 250 millions de tablettes circulaient dans le monde en 2012 et 150 millions de plus en 2013 ? Combien en 2014 ? Et en France ? Il suffit de regarder autour de nous, elles sont partout.
En outre, smartphones et tablettes convergent irrémédiablement vers un seul et même produit. Le smartphone, prolongement électronique du corps et qui semble en être difficilement dissociable chez les jeunes, serait le pendant des tablettes, condition d'un nomadisme perpétuellement connecté et interactif pour des anciens nourris à l'ordinateur de bureau puis au portable... Mais tout cela, semble-t-il, sera rapidement dépassé par une tablette/smartphone perpétuellement connectée, totalement polyvalente, dont les applications feront la personnalisation.
Tablette : faisons l'hypothèse que son incontestable succès repose, non seulement sur sa légèreté et sa polyvalence, mais aussi et avant tout sur des fonctions (applications) dissociées en briques autonomes et dès lors beaucoup plus facilement maîtrisables par l'utilisateur néophyte ou réfractaire. Elle serait une alternative des plus séduisantes à la complexité puissante mais obscure de nombreux logiciels destinés aux ordinateurs (portables ou pas).
Quoi qu'il en soit, l'École participe de ce mouvement de diffusion massif. Les initiatives là aussi se multiplient pour équiper des classes, des établissements, des élèves, le plus souvent à l’initiative des collectivités de tutelle. Une nouvelle illusion ou une vraie révolution ? Un mirage ou de vraies transformations ?
Au niveau de l'enseignement musical au collège et au lycée, voire dès l'école, cette question mérite d'être posée à ceux dont les missions de veille et d'expertise sur les technologies appliquées à l'éducation musicale s'enrichissent d'une expérience quotidiennement renouvelée de la pédagogie et donc du travail avec les élèves.
Alors que s’est ouvert le chantier de la rénovation du collège, que le conseil national des programmes récemment installé travaille sur de nouveaux textes de référence (socle et programmes), alors que la loi de refondation de juillet 2013 exprime un volontarisme nouveau pour « faire entrer l'école dans l'ère du numérique », il est nécessaire que l'éducation musicale puisse disposer d'une expertise solide sur ces questions comme d'une réflexion prospective susceptible d'éclairer en ce domaine (du bon usage de ce nouvel outil) les décisions qui ne manqueront pas d'être prises à tous les niveaux.

Vincent MAESTRACCI
Inspecteur général de l’éducation nationale

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