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Concours de la Résistance > Le concours dans la Marne > La remise des prix 2000... | ||
La
cérémonie de la remise des prix Allocution
de Mme Yvette LUNDY
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Monsieur le Préfet, C'est avec une
profonde émotion que je vais rappeler la vie
subie dans les camps. Ma Résistance
s'est arrêtée net dès que la Gestapo est venue m'arrêter, puis m'interroger
dans les locaux du Cours d'Ormesson. Après quelques
jours, nous quittons ce camp, entassées à 120 dans un wagon à bestiaux,
portes plombées et barbelés aux lucarnes. Voilà le portail du camp de Ravensbrück qui paraît nous écraser dès qu'on le franchit. Choc brutal ! C'est un autre monde : des êtres faméliques, corps amaigris, les yeux creux, têtes tondues se traînent avec leurs guenilles. En quelques jours
nous allons leur ressembler. La promiscuité
est totale : les voleuses, les criminelles, les prostituées voisinent
avec le professeur, l'infirmière, la religieuse. Jamais seule ! Jamais le silence ! L'installation dans le bloc après un appel prolongé se fait sous les cris et les coups de gourdin de ces êtres abjects que sont tous ces SS qu'on ne peut considérer comme des hommes ou des femmes Il faut chercher
un châlit libre. On s'y blottit afin d'éviter la schlague. Quelle odeur
! Nous sommes affamées
et maigrissons à vue d'œil, car les 200 grammes de pain et la très très
maigre soupe, distribués en principe chaque jour, transforment nos corps
en squelettes ambulants. Nous sommes dans
un camp de mort lente, c'est-à-dire que nos bourreaux vont nous faire
travailler avec ce qui nous reste de forces. Il y avait des
examens médicaux, toujours en présence des SS. Nues. Ils ricanaient. Je ne puis oublier les cris déchirants et les pleurs de petites filles tziganes que l'on séparait de leur maman pour les stériliser. Je ne dois pas
taire la cruauté immonde appliquée dans les camps d'extermination, en
particulier à Auschwitz-Birkenau où tant de familles juives ont souffert
avant d'être exterminées. Nous ne pouvons oublier. Une plaie profonde est toujours prête à saigner. Nous savons ce
que vaut la vie et la Liberté dont elle a besoin. Si nous n'étions pas revenus, l'Histoire s'écrirait autrement. J'ai confiance en une belle jeunesse. Allocution
de Jacques SONGY , Depuis plus de
30 ans que nous témoignons dans les collèges, les lycées, avant même
l'institution définitive du Concours de la Résistance et de la Déportation,
les générations d'élèves se sont succédées. « Témoignez ! » Cela veut dire
que le Concours de la Résistance et de la Déportation initié par les
Combattants volontaires de la Résistance ( CVR ) et l'Union Nationale
des Déportés, rejoints par toutes les organisations de Déportés et Résistants,
poursuit son chemin grâce bien sûr à l'Education nationale, aux chefs
d'établissement, au dynamisme des fidèles professeurs d'histoire, et
à la générosité des communes et du conseil général. Car nous témoignons
maintenant. On croirait une fable : Que faisiez-vous en rentrant des
camps de concentration ? Nous nous taisions ! Vous vous taisiez, eh
bien ! témoignez maintenant ". Connaissances et récits C'est ce que bon
nombre d'entre vous ont su transmettre à partir de la mise en confiance
de leurs interlocuteurs. Mais il y a aussi
cet épisode connu et vécu par certains camarades ici présents sur le
train de la mort parti le 2 juillet 1944 de Compiègne vers Dachau. Parfois dans ces
témoignages, on découvre le récit d'un copain cité : " Nous étions réveillés
très tôt le matin par le Kapo. Nous devions immédiatement sortir de
nos baraquements pour répondre à l'appel qui durait deux heures en général.
« Construire quelque chose » La description
minutieuse et très évocatrice du camp du Struthof reportée dans ce dossier
à la suite d'un voyage de classes de terminale et de première, est un
vrai document qui à lui seul répond à la question. Ne pas rester sur
cette image, retrouver la vie, donner la vie, l'espoir, construire quelque
chose, " un monde nouveau " comme le disait le serment des survivants
dans leurs défroques rayées. Allocution
de Michel THENAULT, Je suis heureux de vous accueillir à la préfecture ce 30 avril, à l'occasion de la remise des prix aux lauréats départementaux du concours national de la résistance et de la déportation. Cette
année est le 55ème anniversaire de la libération
des camps de concentration. Nous
avons, comme chaque année commémoré partout en France, cette
journée nationale du souvenir des victimes et des héros de la déportation. Le
thème retenu porte justement sur l'univers concentrationnaire
dans le système nazi, les camps de concentration et d'extermination,
les causes, le fonctionnement et les conséquences de ce phénomène concentrationnaire. Vous
avez été 183 à participer à la rédaction de
devoirs individuels, ce qui témoigne d'un incontestable intérêt
pour le thème du sujet, et 121 ont remis un
mémoire individuel ou collectif. Le
jury départemental a finalement distingué 55
lauréats, soit une augmentation de 1/3 de récompenses par
rapport à 1999 - 44 filles ( 13 filles
de plus par rapport à 1999 ) et 11 garçons
- représentant 8 collèges et 5
lycées. Vous
êtes, Mlles et MM. les candidats lauréats, porteurs
des valeurs que se donnera demain notre pays. Vous apprenez mais en même temps vous donnez une leçon pas seulement une leçon d'histoire, mais aussi une leçon d'humanité. Je voudrais donc vous exprimer ma gratitude pour avoir rendu hommage à votre manière de la plus belle qui soit, aux victimes des camps de concentration et d'extermination. Cinquante
cinq ans nous séparent de la libération des camps de concentration et
d'extermination. Pour vous, Mlles et MM., comme pour moi et quelques autres réunis cet après-midi qui avons eu le privilège de ne pas connaître cette période, pour vous comme pour moi qui n'avons connu qu'une France libérée, c'est le devoir de mémoire et de reconnaissance qui doit nous animer, singulièrement aujourd'hui. Au-delà, c'est à une leçon de civisme que nous convie le combat pour la liberté qu'ont mené ceux dont nous nous souvenons et que nous honorons aujourd'hui. Je sais que c'est tout cela qui a motivé votre engagement et votre travail. La
tragédie des camps, la Shoah, la solution finale, vous l'avez abordée
avec les témoignages des rescapés,
les études menées sur le sujet dans
le contexte régional et local. La résistance a prouvé que faire de cet idéal un principe d'action permet de refuser, puis de créer les moyens de détruire l'oppression. Prendre appui sur des expériences singulières, des destins individuels ou collectifs souvent tragiques dans une période où l'entreprise nazie a submergé l'Europe, afin de montrer aux générations suivantes le prix de la dignité humaine, tel est l'objectif et le sens du concours. Je
voudrais donc à nouveau adresser mes félicitations
aux lauréats pour avoir su, à travers leurs recherches, mettre
en valeur l'inestimable patrimoine de la mémoire de la résistance et
de la déportation.
Je renouvelle mes remerciements chaleureux
aux organisateurs de ce concours et à tous ceux qui s'y sont impliqués
: Pour
clore mon propos en illustrant toute la portée d'un thème du concours
cette année,
Cet
élan Mlles et MM. les lauréats, personne mieux que vous ne pouviez lui
donner vitalité et de fait, vous avez su, au travers de vos mémoires,
l'impulser. Michel
Thénault, préfet de la région Champagne-Ardenne, Quatre lauréats ont été sélectionnés pour concourir devant le jury national 1/ Dans
la catégorie « mémoire collectif » :
Une cinquantaine de prix départementaux ont été décernés
1/ Dans la
catégorie « mémoire collectif »
les lauréats sont :
2/ Dans
la catégorie « dissertation » :
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