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" Mémoire"
Représenter la guerre
14 - 45

TPE présenté par
Julien LAURENT et Thomas BOCART
élèves de 1ère L au Lycée Clemenceau de Reims
sous la direction de
Jocelyne HUSSON, professeur d'histoire
Agnès GAILLARD, professeur de lettres

Muriel WEBER, professeur d'éducation musicale
Mai 2002

 





Le sujet

 Le sujet de notre TPE est « Représenter la guerre » par une bande dessinée, en exposant le problème des répétitions d'erreurs du passé, qui sont souvent prises en compte trop tard.

Les planches de la BD

 

Planche 1
 
Planche 2
 
Planche 3
 
 
         
Planche 4
 
Planche 5
 
Planche 6
 
 
         
Planche 7
 
Planche 8
 
Planche 9
 
 
         
Planche 10
 
Planche 11
 
Planche 12
 
 
         
Planche 13
 
Planche 14
 
Planche 15
 
 
         
Planche 16
 
Planche 17
 
Planche 18
 
 


L'analyse de la BD

   La planche 1 sert d'ouverture. La forme de la case rappelle un écran de télévision ; nous sommes en direct sur TF1 le 11 septembre 2001, l'heure n'est pas définie. Nous verrons un peu plus loin que cette planche est importante et sert de détonateur aux souvenirs qui suivront.

   La planche 2 nous emmène dans une grande maison où notre regard se focalise sur un vieillard handicapé qui regarde TF1.

   La planche 3 nous fait passer du personnage à sa main qui se dirige vers un gros ouvrage. Le passage d'un dessin fouillé à un dessin plus simple crée un calme soudain ; c'est un prélude au silence. Le livre s'appelle :  Représenter la guerre Vol. III. La précision du tome souligne le fait qu'il y a eu d'autres atrocités antérieures aux dates inscrites au bas de l'ouvrage ( 14-45 ). Les dates nous informent du contenu du livre, mais aussi de la suite de la BD. La main tourne une page blanche : cette page blanche montre le déclenchement du souvenir chez le vieil homme, à cause du livre et de l'événement qui vient de se produire à New York. Cela provoque un effet de flash, c'est comme si nous entrions dans le livre.

   La planche 4 crée une rupture avec la planche précédente par la violation du silence, du recueillement du vieil homme et son entrée dans le souvenir. C'est la dernière bulle avant la planche 16. Les journaux qui volent marquent la progression du temps par les nombreux titres parus à des dates différentes. L'engrenage rappelle le temps qui passe mais également la machine de la guerre qui s'est mise en route.

   Sur la planche 5 les soldats partent à la guerre, calmes, souriants, confiants, « la fleur au fusil »ils ne savent pas ce qui les attend.

   L'onomatopée de la planche 6 marque une nouvelle rupture avec le silence. C'est la dernière onomatopée avant la planche 15. Elle marque le passage du calme à la violence. Le rythme s'accélère. Les soldats qui courent vers nous sans objectif visible, se pressent pour le combat après l'explosion ; il y a une rotation autour du personnage au premier plan ( case 1 ) qui n'a pas d'objectif connu et l'on retrouve ce même personnage sous un autre angle de vue ( case 2 ) avec cette fois-ci un objectif visible ( l'assaut ). Par l'onomatopée le temps passe. On observe également une montre à gousset cassée qui crée une rupture (encore ! ) avec le temps qui passe : à partir de la guerre des tranchées les soldats ne savent pas combien de temps la guerre va durer. Le temps est assassin ( aiguilles en forme de " piques ", signe de mauvais augure en cartomancie ).

   Dans la planche 7, les morts se succèdent, comme les cases qui créent un condensé des atrocités de la Première Guerre mondiale. Les images apparaissent comme de nombreux flashs, et les cases deviennent des fragments de verres qui se brisent. La vie de ces soldats est détruite.

   La planche 8 sert de transition entre la Première et la Seconde Guerre mondiale. On y voit les conséquences de la première, le passage des ruines de 1918 à la reconstruction, et d'un soldat mort au corps d'un homme juif abattu en pleine rue par des SS

   La planche 9 enchaîne sur les brutalités dont les juifs sont victimes dans l'Allemagne nazie. Hitler a obtenu le pouvoir, et il saura l'utiliser. On trouve derrière sa représentation la foudre qui symbolise le feu de son obsession et la violence de ses actions ( agir vite - Blitzkrieg ). Dans la case suivante, on voit la croix gammée tomber lourdement sur une terre fragilisée ( en verre ) : le nazisme veut dominer le monde.

   Dans la planche 10, nous nous trouvons dans une case réduite, un espace réduit, une vue réduite, comme si nous étions dans le train qui arrive ( Serions-nous dans la peau d'un déporté ? ). L'ambiance générale est glauque, calme, froide, comme un désert humain. Le déporté ne sait pas ce qui va se passer… mais nous, lecteurs, nous le savons.

   La dernière case de la planche 10 sert de transition avec la planche 11.
   En effet le second plan devient le plan principal, cette nouvelle planche montre la cruauté, l'asservissement, l'impassible et insensible tueur SS.

   La planche 12 parle d'elle-même : l'âme du juif qui se trouve dans le four, pleure de douleur pour la vie de ses camarades qui subiront malheureusement le même sort. On a l'impression d'un « travail à la chaîne » ( désolés pour l'expression ! ). A peine quelqu'un a-t-il été incinéré qu'un autre corps est amené au crématoire.

   Les convois se suivent et se ressemblentplanche 13 ), le même destin est réservé à la plupart des déportés. Les autres seront cobayes pour des experiences dites « scientifiques », pratiquées par des « chirurgiens » sadiques. Sur la dernière case, les enfants patientent comme dans une salle d'attente, ils ne savent pas ce qui va leur arriver.

    Nous enchaînons avec la planche 14 qui est un condensé des abominations des camps pendant la Seconde Guerre mondiale.

   La planche 15 marque la fin du souvenir par le retour de l'onomatopée. C'est un retour violent. L'évocation de la bombe atomique lancée par les Américains sur Hiroshima en août 1945 nous place déjà dans le cercle des conflits qui n'n finissent jamais.

  En effet dans la planche 16, le vieillard ferme son livre, son souvenir s'arrête. C'est la première fois que l'on voit son visage. Il pleure. On apprend son nom et sa déportation comme juif pendant la Seconde Guerre mondiale. Son père est mort au front en 1917.
   Le vieil homme est dans ses pensées, il est choqué…

   Sur la planche 17 un deuxième avion vient de percuter la seconde tour.
   Il y a une impression de répétition de l'événement, une impression de cercle sans fin : « ça n'en finira jamais …  ».

   Planche 18 :  « Ceci n'est pas une fiction… c'est la réalité »

Nos choix pour traiter le souvenir

   Maintenant que nous avons analysé les grandes lignes de la BD, nous allons expliquer nos choix pour traiter le souvenir.
   La Première Guerre mondiale tient dans moins de planches que la Seconde Guerre mondiale. Pourquoi ?
   Nous savons maintenant que le vieil homme a vécu son adolescence dans un camp pendant la Seconde Guerre mondiale et que c'est son père qui a vécu la guerre 14 - 18 au front. C'est pourquoi nous n'avons pas de références à l'arrière dans la partie de la BD réservée à la Première Guerre mondiale. De même, dans la seconde partie, nous n'avons pas de référence au front.
   Pour restituer le souvenir, nous pouvons avancer que le vieil homme s'est aidé des témoignages de son père ( dans des lettres, souvent censurées ) et des survivants qu'il a pu rencontrer.
   De plus, rappellons qu'il a aussi un livre d'histoire devant les yeux avec des images, des photos précises.
   Le vieil homme a connu lui-même la déportation. Les souvenirs viennent donc de sa propre mémoire mais également de la mémoire collective.
   
Aucun protagoniste n'est précisément défini dans la BD, si ce n'est Simon Shunberg, vu la plupart du temps de dos.
   Soldats, déportés et SS ont souvent les traits du visage réduits à une simple croix.
.  Le temps n'est pas défini entre la première et la dernière planche, on ne sait pas combien de temps sépare ces deux planches.
   Le souvenir est précis mais reste en dehors de la réalité, hors du temps.
   Dans la planche 3, le silence est omniprésent, et symbolise le recueillement du vieil homme pour la mémoire de ses frères.
   Mais la guerre ne respecte rien : le silence est enfreint dès la planche 4.
   La planche 5 marque une rupture par l'onomatopée qui est la dernière avant la fin.
   De la planche 5 à la planche 15, le silence fait office de musique.

   La problématique exposée dans l'introduction n'a pas de réponse : donner une réponse serait imposer une opinion… La seule réponse possible tient dans la réflexion de chacun.

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