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La réflexion sur
les rapports entre histoire et mémoire à partir de l'exemple des deux
guerres mondiales, commencée dans le cadre du stage " Enseigner la mémoier ? " inscrit au plan de formation de l'académie de Reims au début des années 2000, et poursuivi depuis sur le site " Histoire et mémoire" du CRDP de Champagne-Ardenne, peut être élargie et appliquée aux conflits de la décolonisation et en particulier à la guerre d'Algérie ( 1 ).
Mémoire
de Vichy, mémoire de la guerre d'Algérie :
un même cycle mémoriel
Selon Henry
ROUSSO ( 2 )
, les souvenirs de la guerre d'Algérie ont connu, décalés dans le temps,
le même cycle mémoriel que les souvenirs
de Vichy, en quatre phases :
1/
La première phase correspond à «
la liquidation de la crise clôturée par des lois d'amnistie »
au lendemain de la 2ème guerre mondiale et de la guerre d'Algérie.
2/
Elle est suivie d'une seconde phase
d'amnésie, d'occultation, d'oubli,
de deuil silencieux, qui culmine dans les années 1960 de
la république gaullienne.
À partir de 1962, tout ce qui pouvait rappeler les
divisions internes du passé, tant de l'époque de Vichy que de l'époque
de la guerre d'Algérie, a été refoulé, tandis que le général
de GAULLE plaçait la construction
européenne sous le signe de la réconciliation franco-allemande.
3/
Après l'amnésie vient le temps de l'anamnèse,
c'est-à-dire une prise de conscience, un retour progressif sur le passé
qu'on avait refoulé, une sorte de
retour de mémoire, intervenant une quarantaine d'années après
les événements concernés, qui est la durée qui correspond habituellement
à la période de deuil, de refoulement d'un passé douloureux, parfois
indicible.
4/
Enfin, pour les deux événements que sont Vichy et la guerre d'Algérie,
on est entré presque simultanément depuis une dizaine d'années, dans
une phase d'hypermnésie, correspondant
à une sorte d'excès
de mémoire, par laquelle les souvenirs de l'implication
de Vichy dans le génocide et les souvenirs de la guerre d'Algérie occupent
une place de plus en plus obsédante dans l'exercice de la mémoire.
Un
sursaut de mémoire
Ce sursaut
de mémoire s'exprime à travers de
multiples manifestations :
1/ La
multiplication des témoignages et des prises de paroles publiques, vecteurs
d'une mémoire plurielle
:
- mémoires des
rescapés du génocide et des minorités persécutées, mémoires des prisonniers
de guerre, des déportés résistants et politiques, des requis du STO,
mémoires des anciens hauts fonctionnaires de Vichy ;
- mémoire
des officiers qui ont commandé en Algérie, mémoire des soldats du contingent,
mémoire des irréductibles de l'Algérie française, mémoire des pieds-noirs,
mémoire des harkis, mémoire des anciens combattants du FLN, mémoire
de ceux qu'on a appelé les « porteurs de valises »
).
2/ Les
revendications d'indemnisation et de réparation exposées par les victimes
:
- rescapés et
orphelins du génocide, minorités persécutées en ce qui concerne Vichy
;
- victimes de
la torture ( 3 ),
pieds-noirs ( 4 ),
harkis ( 5 ),
soldats du contingent ( 6 )
s'agissant de la guerre d'Algérie.
3/ L'exigence
de reconnaissance officielle formulée par les victimes et
progressivement prise en compte par la classe politique et les dirigeants
de l'État français :
- reconnaissance
en
1995 par le président CHIRAC,
en
1997
et en 2002 par
les Premiers ministres JOSPIN
et RAFFARIN,
de la complicité de l'État français dans la mise en œuvre du
génocide en France ;
- requalification
de ce qu'on a longtemps appelé les «
événements d'Algérie » ou « les
opérations de maintien de l'ordre en Algérie »,
en « guerre d'Algérie » par un vote
parlementaire en
juin 1999.
4/ La
judiciarisation du passé et le débat sur l'application de l'imprescriptibilité
des crimes contre l'humanité :
- procès TOUVIER,
affaire LEGUAY-BOUSQUET,
procès PAPON
en ce qui concerne la complicité de Vichy dans la mise en œuvre du génocide
en France ;
- affaire AUSSARESSES
( 7 )
s'agissant de la torture en Algérie, processus qui abouti à transformer
la justice en vecteur de la mémoire.
5/ L'instauration
de journées commémoratives officielles concernant
la mémoire du génocide et
la
mémoire de la guerre d'Algérie :
-
le 16 juillet, jour anniversaire de la rafle du Vélodrome
d'Hiver, instituée en février 2000 «
Journée nationale à la mémoire des victimes de crimes racistes et antisémites
de l'État français et d'hommage aux " justes " de France »
- le
27 janvier, jour anniversaire de la libération du
Camp d'Auschwitz par les Alliés, instituée en octobre
2002 par les pays membres du Conseil de l'Europe en « Journée
de la mémoire de l'Holocauste et de la prévention des
crimes contre l'humanité »
S'agissant de la guerre d'Algérie, il n'y a
pas eu de consensus sur l'adoption d'une
date unique à commémorer :
- le
19 mars ( 1962 ) ? date du cessez-le-feu
en application des accords d'Évian ( 8 )
mettant fin à la guerre d'Algérie, une guerre qui a fait environ 30
000 morts français et 300 000 morts algériens (
9 ) ;
- le
17 octobre ( 1961 ) ? répression
de la manifestation des Algériens de la région parisienne qui a fait
des dizaines de victimes, matraqués, jetés à la Seine ( 10 ) ;
- le
8 février ( 1962 ) ? répression
de la manifestation contre l'OAS à l'appel de la CGT et du PCF au métro
Charonne, qui a fait 9 morts ;
- le
26 mars ( 1962 ) ? fusillade
de la rue d'Isly à Alger, au cours de laquelle les soldats ont tiré
sur les manifestants sans armes descendus dans la rue à l'appel de l'OAS
pour affirmer leur attachement à l'Algérie française,
fusillade qui a fait des dizaines de morts, parmi les Européens d'Algérie ;
- le
5 juillet ( 1962 ) ? jour de l'indépendance
de l'Algérie, célébration marquée à Oran, par l'exécution
de 200 à 300 pieds noirs ( 11 ),
perpétrée par l'Armée de Libération nationale ( ALN ).
Une " Journée
d'hommage national aux anciens membres des forces supplétives
qui ont combattu aux côtés de l'armée française
durant la guerre d'Algérie " a été
instaurée en
2001 et 2002 à la demande du président de la
République, Jacques
CHIRAC, et fixée au 25
septembre.
Cette journée a été
pérennisée en 2003
par le décret
du 31 mars 2003, qui institue « une
journée nationale d'hommage aux harkis et aux autres membres
des formations supplétives en reconnaissance des sacrifices qu'ils
ont consentis du fait de leur engagement au service de la France lors
de la guerre d'Algérie », journée
marquée par une cérémonie
officielle organisée
le 25
septembre à
Paris et dans chaque département ( 12 ).
Le
17 septembre 2003, le Conseil des ministres a finalement
approuvé l'instauration d'une « Journée
nationale d'hommage aux morts pour la France en Afrique du Nord »
dont la célébration a été fixée le
5 décembre.
Le 5 décembre
qui ne rappelle aucun événement historique précis
de la guerre d'Algérie, correspond en fait à la date d'inauguration
par Jacques CHIRAC, en
2002, du Mémorial national
de la guerre d'Algérie.
Cette date a été proposée par
une commission composée de représentants du monde combattant
et présidée par l'historien Jean
FAVIER.
La plus importante des associations d'anciens combattants
d'Algérie, la Fédération nationale des anciens
combattants d'Algérie ( FNACA ), et l'Association républicaine
des anciens combattants ( ARAC ), de sensibilité de
gauche, avaient initialement proposé de retenir le 19
mars, date du cessez-le-feu
en Algérie et de l'application des Accords d'Evian, mais cette
date a été récusée par les autres associations
parce qu'elle correspond à la célébration de l'indépendance
de l'Algérie, et par certains anciens d'Algérie parce
que c'est la date à partir de laquelle ils se sont sentis trahis
par la métropole.
Au début de 2002,
l'Assemblée nationale avait adopté une proposition de
loi qui retenait la date du 19 mars,
mais le gouvernement de Lionel JOSPIN,
considérant que cette proposition n'avait pas réuni une
majorité suffisante, avait décidé de ne pas la
transmettre au Sénat ( 13 ).
6/ L'érection
de monuments ou de plaques :
- monument
à la mémoire des victimes de la rafle du Vélodrome d'Hiver
inauguré
en 1994 par François
MITTERRAND, quai de Grenelle ;
- monument
à la mémoire des victimes civiles et militaires tombées
en Afrique du Nord, inauguré en
1996 à Paris par Jacques
CHIRAC, mais qui n'honorait pas les supplétifs algériens :
- plaque
commémorative en hommage aux manifestants algériens du 17 octobre
1961, apposée en
2001 sur les quais de la Seine ;
- mémorial
national de la guerre d'Algérie et des combats du Maroc et de
la Tunisie.
Le
Mémorial national de la guerre d'Algérie ( 14 )
Inauguré le 5
décembre 2002 par Jacques
CHIRAC quai Branly à Paris, à la mémoire
des soldats français et des supplétifs algériens,
des harkis, tués en Afrique du Nord de
1952 à 1962 ,
le Mémorial de la guerre d'Algérie
et des combats du Maroc et de Tunisie est constitué
de trois colonnes sur lesquelles défilent par afficheurs électroniques,
la liste provisoire des noms des soldats français et des supplétifs,
musulmans d'Algérie, « morts
pour la France », ainsi que le texte suivant :
1 343 000 appelés ou rappelés,
405 000 militaires de carrière ou engagés,
près de 200 000 supplétifs
ont servi sur les différents théâtres d'opération
d'Afrique du Nord :
- Algérie
: du 1er novembre 1954 au 2 juillet 1962
- Maroc : du 1er juin 1953
au 2 mars 1956
- Tunisie : du 1er janvier
1952 au 20 mars 1956
À
l'occasion de l'inauguration de ce mémorial, dont le
projet avait été initié en
1998 par le gouvernement de Lionel
JOSPIN, et dont l'érection avait commencé en
octobre 2001, le président de la République,
Jacques CHIRAC, s'est exprimé
en ces termes :
Soldats
de métier, combattants volontaires, Français musulmans
engagés dans les forces supplétives, appelés
et rappelés du contingent : tous ont connu les mêmes
épreuves. Tous ont lutté pour le même idéal
au service de la République et au service de la France.
Près d'un million et demi d'appelés
et de rappelés ont participé à la guerre d'Algérie.
Ils formaient l'essentiel des effectifs. Ces hommes, jeunes, grandis
à l'ombre de la deuxième guerre mondiale dont ils avaient
enduré les souffrances et les privations, ont, à l'orée
de leur vie adulte, connu l'épreuve d'une autre guerre.
Leur existence en a été marquée
pour toujours [...].
De retour en France, beaucoup, qui avaient servi
avec honneur, ont porté seuls le poids de cette guerre dont
on ne parlait pas, et qui a laissé de profonds stigmates dans
notre mémoire nationale.
Les Harkis, les membres des forces supplétives,
qui ont tant donné à notre pays, ont également
payé un très lourd tribut. À eux, à leur
honneur de soldats, à leurs enfants qui doivent trouver toute
leur place dans notre pays, la France adresse aujourd'hui un message
tout particulier d'estime, de gratitude et d'amitié [...].
Tous les soldats tombés en Afrique du Nord, tous
ceux que nous avons pu identifier, ont leur nom sur ce monument du
souvenir placé au centre de Paris. Aucun ne doit être
oublié. Et je remercie les associations d'anciens combattants
qui, avec le ministère de la Défense, ont accompli les
longues et patientes recherches nécessaires à cette
oeuvre de mémoire.
La liste qu'ils ont établie n'est pas close. Elle
suscitera peut-être des témoignages qui permettront de
la compléter et de rendre ainsi justice à des héroïsmes
méconnus [...]
Quarante ans après la fin de la guerre d'Algérie,
après ces déchirements terribles au terme desquels les
pays d'Afrique du Nord se sont séparés de la France,
notre République doit assumer pleinement son devoir de mémoire.
Au-delà des ombres et des lumières. Au-delà
de la mort et des souffrances, elle doit garder vivante la mémoire
des deux millions de soldats qui ont combattu, de tous ceux qui ont
été tués ou blessés. Fidèle à
ses principes et à son histoire, elle associe dans un même
hommage ses enfants de toutes origines morts pour la France.
Le
passage du témoignage à l'histoire
Ainsi, les
enjeux de mémoire qui ont longtemps concerné les deux guerres mondiales,
se sont progressivement déplacés sur la guerre d'Algérie,
pour laquelle, comme pour les deux guerres mondiales, les victimes,
leurs descendants, leurs associations, mais aussi les personnalités
qui s'expriment à l'occasion des différentes commémorations ( le président
de la République, le Premier ministre, le secrétaire d'État
à la Défense chargé des anciens combattants, les préfets, les maires…
), invoquent à leur tour le « devoir
de mémoire ».
Même s'ils continuent
d'exprimer leurs réticences à l'égard de ce concept de « devoir
de mémoire », les historiens et plus particulièrement
les historiens de la guerre d'Algérie, français et algériens,
constatent qu'il s'inscrit dans un
processus de retour de mémoire ( 15 )
qui a contribué à lancer ou relancer le débat au sein de la communauté
des historiens, permis de passer du témoignage
à l'histoire, et nourri de nombreux travaux et publications,
tels que ceux de Guy
PERVILLÉ, Benjamin STORA, Mohammed
HARBI, Gilbert MEYNIER, Raphaëlle
BRANCHE ( 16 ).
Selon
Jean-Charles JAUFFRET,
« ceux qui ont vécu directement la guerre d'Algérie »,
après avoir longtemps refusé de parler, ressentent
le besoin avec l'âge de faire un retour sur eux-mêmes,
devenant après avoir été longtemps « hommes
mémoire » et « hommes
silences », des
« hommes témoins ».
La multiplication des mémoires
particulières, cloisonnées, celles des officiers,
des soldats appelés du contingent, des pieds-noirs, des harkis,
et l'irruption d'un nouveau groupe social,
porteur à son tour de la mémoire algérienne,
celui des enfants issus de l'immigration algérienne,
ceux qu'on appelle les
" Beurs ",
constituent pour Benjamin
STORA « un redoutable
défi à la société française »,
avec le risque de voir se développer
« une mémoire communautarisée
autour de la question algérienne ».
Dans
le même temps, on a vu s'effectuer une
relève au niveau des historiens qui, comme le rappelle
Jacques FRÉMEAUX, n'ont d'ailleurs
jamais cessé de travailler sur la guerre d'Algérie, relève
stimulée par l'ouverture depuis 1992
des archives de l'Armée, de la Justice et de la Police, et qui
a débouché sur de nombreux travaux universitaires ( 17 ).
En
juin 2006,
lÉcole normale supérieure Lettres et Sciences humaines
de Lyon a organisé le colloque international Pour
une histoire critique et citoyenne. Le cas de lhistoire franco-algérienne,
auquel ont participé des historiens français, algériens,
britanniques, allemands, hongrois et italiens.
Pierre VIDAL- NAQUET
en a exposé les objectifs
et les thèmes en ces termes :
Dans
un contexte où saffrontent, sur le sujet sensible de
lhistoire franco-algérienne, les porte-parole de groupes
de mémoire adverses, et des pressions ou injonctions dhistoires
des deux côtés de la Méditerranée, le colloque
se propose, pour assainir et apaiser le débat, de rendre la
parole à lhistoire.
Sont donc invités surtout des historiens,
français, autres européens, et algériens. En
effet, seule une histoire élaborée en partenariat, et
fondée sur léchange et le dialogue international,
est susceptible de fortifier sainement les relations internationales,
en particulier entre lAlgérie et la France.
Le colloque est conçu pour aborder la moyenne
et la courte durée.
Il ne devra pas se limiter aux aspects politiques, afin
dembrasser aussi bien léconomie que les migrations,
le poids des structures sociales et des mentalités, voire de
linconscient.
Mais il devra aussi parler dhistoire politique,
dhistoire militaire, de la colonisation, des résistances
à la colonisation, et du nationalisme ; sans compter encore
de culture, de littérature et dart.
Au-delà, cette initiative ambitionne sur
le court terme lintensification des relations inter-méditerranéennes.
À plus long terme, elle se donne des objectifs
concrets comme, par exemple, la conception douvrages historiques,
de vulgarisation et/ou de recherche conçus en partenariat franco-algérien,
ou la constitution dune commission mixte dhistoriens algériens
et français en vue de la réécriture concertée
des manuels dhistoire de part et dautre de la Méditerranée.
Enseigner
la guerre d'Algérie
Il
nous faut désormais essayer d'intégrer
à notre tour ces contributions multiples dans notre réflexion et dans
notre enseignement à l'école, au collège
et au lycée, en évitant les amalgames.
Il
convient en effet, comme le souligne Sylvie
THÉNAULT, chercheuse au CNRS, de ne pas plaquer sur
la mémoire de la guerre d'Algérie
« les conditions
du " devoir de mémoire " élaborées
à propos de l'épisode traumatique de la période
de Vichy »,
et
« de réfléchir en
des termes différents pour la guerre d'Algérie »,
tout en prenant en compte les acquis de l'expérience précédente
qu'a représenté le retour de mémoire sur l'épisode
de Vichy ( 18 ).
En novembre 2000,
à l'Arche de la Défense, Laurent
WIRTH, inspecteur-général d'histoire-géographie,
a dénoncé le mauvais procès
fait aux historiens et aux professeurs de lycée et de collège encore
souvent suspectés d'occulter l'histoire de Vichy et de la guerre
d'Algérie :
Paradoxalement,
alors que la recherche historique se déploie et que les programmes
scolaires intègrent largement l'histoire de Vichy, se développe
l'idée que l'on nous cache tout, que les historiens ne font
pas leur travail [...]
Les débats sur la torture pratiquée
par la police et l'armée française en Algérie
répètent le même processus. Si l'on en croit certains,
la guerre d'Algérie serait encore un tabou de notre histoire
et on ne l'étudierait pas en classe. Qu'en est-il ?
Les historiens français ont largement abordé
ce sujet et il serait trop long de citer tous ceux qui s'y sont attachés
[... ]
Quant à la place de la guerre d'Algérie
à l'école, rappelons qu'elle est étudiée
en troisième et en terminale depuis le début des années
80 et que, lorsqu'on regarde les manuels, on constate que la torture
ou le massacre du 17 octobre 1961 sont abordés dans le cadre
de cette étude.
En 2001, le groupe histoire et géographie
de l'inspection générale a organisé pour les
enseignants une Université d'été sur le thème
Apprendre et enseigner la guerre d'Algérie et le Maghreb contemporain.
[....] L'essentiel est de laisser travailler
les historiens et de faciliter leur tâche de vérité.
C'est effectivement à eux de conduire cette
procédure de vérité qu'est la recherche historique,
c'est à eux d'écrire l'histoire.
On parle beaucoup de devoir de mémoire. Ne
vaudrait-il pas mieux parler de devoir d'histoire et de droit à
la mémoire ? N'est-ce pas le meilleur moyen de promouvoir
la procédure de vérité que doit être l'histoire ?
N'est-ce pas aussi le moyen de fonder cette politique
de la juste mémoire dont Paul Ricoeur fait un de ses thèmes
civiques avoués ( 19 ).
En
mars 1992, à l'occasion du 30ème anniversaire
de la fin de la guerre d'Algérie et des accords d'Evian, la Ligue
de l'enseignement et l'Institut du monde arabe avaient organisé
un colloque sur le thème « Mémoire
et enseignement de la guerre d'Algérie »,
dont le compte-rendu a fait l'objet d'une publication du Centre national
de documentation pédagogique ( 20 ).
En
août 2001 à Paris, l'Université d'été
consacrée au thème « Apprendre
et enseigner la guerre d'Algérie et le Maghreb contemporain »
s'est achevée par une table ronde animée par Henry
ROUSSO sur le thème « La
mémoire et l'histoire » avec la participation
d'historiens, d'inspecteurs de l'Éducation nationale et de responsables
d'association.
On peut retrouver l'intégralité de leurs
interventions dans les Actes de cette Université d'été,
qui ont été publiés en 2002 par le Centre régional
de documentation pédagogique de Versailles et le Centre national
de documentation pédagogique ( 21 )
.
En
octobre 2002, le Bulletin de liaison
des professeurs d'histoire-géographie de l'Académie de
Créteil dans une mise au point sur l'évolution
de l'historiographie et les colloques consacrés à l'histoire
de la guerre d'Algérie, rappelait que « contrairement
à ce qui a pu être dit et écrit par certains médias,
les questions de la torture par des militaires français et de
la répression du 17 octobre 1961 ne sont pas absentes des manuels
scolaires » .
On trouvera dans ce même numéro, un
dossier destiné à « approfondir
le thème de la guerre d'Algérie au collège »
constitué d'une fiche-élève
et d'une sélection de ressources
documentaires, ainsi qu'une proposition
d'approche transdisciplinaie en classe de Terminale dans
le cadre de l'ECJS, organisée autour d'un débat sur « les
mémoires plurielles de l'indépendance de l'Algérie : pour
ou contre une commémoration du 19 mars 1962 »
( 22 ).
Depuis
2002, Daniel LETOUZEY
a mis en ligne un
inventaire des ressources documentaires sur la guerre d'Algérie
régulièrement
mis à jour : livres
et publications, vidéocassettes et cédéroms, choix
de sites Internet.
À signaler également, un
travail de collecte de témoignages d'anciens appelés du
contingent qui ont été engagés en Algérie,
réalisé par le Club Histoire du
Lycée Buffon de Paris, en partenariat avec la Fédération
nationale des anciens combattants en Algérie, Maroc et Tunisie
( FNACA ). Ce travail de collecte
de mémoire, a débouché sur la publication
d'un ouvrage sur la guerre d'Algérie financé par le ministère
de la Défense ( DMPA ), le Conseil régional
d'Île de France et la Mairie de Paris ( 23 ).
Dans
le numéro de janvier 2004 d'Historiens et Géographes, la revue de l'Association des professeurs d'histoire et de géographie, Jean SARRAMEA nous livre son témoignage de professeur d'histoire en classe
de Terminale confronté aux difficultés de l'enseignement
de la guerre d'Algérie ( 24 ).
Dans le numéro de mars 2004, de cette même revue Guy PERVILLÉ a dressé un bilan de l'historiogarphie de la guerre d'Algérie.
L'historiographie de la guerre d'Algérie, entre mémoire et histoire
Au
cours de l'été 2004,
la revue Vingtième siècle
a publié un dossier consacré
à la Guerre
d'Algérie
( 25 ).
En
novembre 2004, à l'occasion
du 50ème anniversaire de la Toussaint 1954 qui a marqué
le début de la guerre d'Algérie, France
5 Éducation a mis en ligne un dossier consacré
à l'Algérie
1830-1962 : de la colonisation à l'indépendance.
En
juin 2006,
le colloque Pour une histoire critique et citoyenne.
Le cas de lhistoire franco-algérienne, organisé
par lÉcole normale supérieure Lettres et Sciences
humaines de Lyon, a abordé dans sa dernière partie, la
question des savoirs à transmettre à l'école :
- Seloua
LUSTE BOULBINA, LAlgérie
en France : Histoire, mémoire et transmission ;
- Lydia
AÏT SAADI,
Le
passé franco-algérien dans les manuels algériens
dhistoire ;
- Françoise
LANTHEAUME, Les
difficultés de la transmission scolaire : le lien Algérie-France
dans les programmes dhistoire, les manuels et lenseignement
en France ;
- Gilles
BOYER et Véronique STACCHETTI, Enseigner
la guerre dAlgérie à lÉcole : dépasser
les enjeux de mémoires ?
Parmi
les nombreuses autres communications, plusieurs concernent plus directement
l'enseignement de l'histoire et de la mémoire
de la guerre d'Algérie :
- Boucif
MEKHALED, La
répression de mai 1945 dans le Constantinois : synthèse
historique ;
- Martin
EVANS, La
résistance française à la guerre dAlgérie
: motivations, sociologie et mémoire ;
- François-Xavier
HAUTREUX, Au-delà
de la victimisation et de lopprobre : les harkis ;
- Jim HOUSE
et Neil MAC MASTER, Bilan
du 17 octobre 1961 à Paris ;
- Julian
JACKSON, De
Gaule et lAlgérie : grand dessein ou adaptation empirique
?
;
- Franck
RENKEN, Guerre
dAlgérie et vie politique française ( 1954-2005
).
En octobre 2007, l'équipe de formation continue collège de l'Académie d'Amiens a mis en ligne un dossier documentaire accompagné d'un questionnaire sur " Les mémoires de la guerre d'Algérie ( lieux de mémoire, témoignages... ) ".
En 2008, le Groupe de travail Histoire-Géographie de l'Académie de Besançon a mis en ligne un dossier consacré au témoignage en histoire dans lequel les collègues de besançon s'interrogent sur le statut du témoignage : " Le témoignage, un document comme les autres ? ", se posent des questions sur l'utilisation du témoignage en classe, énoncent des précautions, formulent des recommandations et proposent des pistes didactiques et pédagogiques en prenant trois exemples dont celui de la mémoire de la guerre d'Algérie :
" La France et sa décolonisation : L'Algérie "
En février 2008, Jeanne WEEBER et Guillaume GUIMIOT ont présenté un dossier consacré à la mémoire de la guerre d'Algérie réalisé dans le cadre de la formation PLC2-Documentation à l'IUFM de Rouen, dossier qui s'intègre à une réflexion plus large sur l'enseignement des questions vives.
La France face à son passé colonial :
l'exemple de la guerre d'Algérie
Quelques ressources à destination des enseignants
FormDoc, PLC2-Documentation, IUFM de Rouen, février 2008
En mars-avril 2008, le « triple drame algérien » est abordé dans un dossier de la documentation photograpnique consacré plus largement à l'histoire de la décolonisation.
Bernard DROZ,
" La décolonisation ",
La Documentation française,
Documentation photographique, n° 8062, mars-avril 2008.
En avril 2008, une équipe de professeurs d'histoire-géographie de l'académie de Toulouse, sous la direction de Guy PERVILLÉ, a publié un ouvrage qui replace l'histoire de la guerre d'Algérie dans la longue durée, de la conquête coloniale jusqu'aux enjeux de mémoire d'aujourd'hui.
Guy PERVILLÉ ( sous la direction de ) ,
La guerre d'Algérie, histoire et mémoires,
Histoire de notre temps, Scérén / CRDP d'Aquitaine, 2008.
Présentation de l'ouvrage et extraits sur le site du CRDP de Bordeaux
Compte-rendu de Bruno Modica sur le site des Clionautes
En mai 2008,Guy PERVILLÉ a signé dans un numéro consacré au 30e anniversaiere de la revue L'Histoire,
un article intitulé " La guerre d'Algérie en face ", dans lequel il revient sur la fin de l'amnésie qui a pesé sur ce que l'on a longtemps appelé les « événements » ou encore les « opérations de maintien de l'ordre », le vote de la loi de 1999 relative à l'emploi officiel de l'expression « guerre d'Algérie », l'instauration en 2003 d'une Journée nationale d'hommage aux morts pour la France pendant la guerre d'Algérie, dont la date fixée au 5 décembre reste vivement contestée.
Il rappelle la persistance d'histoires et de mémoires concurentes autour du débat sur la torture, du sort des harkis , du bilan humain de la guerre, et du mythe du soulèvement algérien national et unanime,
Il conclut en évoquant les difficultés rencontrées dans les rapports entre les autorités algériennes et françaises, et considère qu'« il faut que toute l'histoire se fasse, en Algérie aussi », avant d'arriver à une véritable réconciliation franco-algérienne ( 26 ).
En mai 2009, une journée de formation consacrée à la question des Harkis s'est déroulée à la Cité nationale de l’histoire de l’immigration, à l’initiative de l’INRP ( Institut national de recherche pédagogique ) et de l’AHDH ( Association harkis et droits de l’homme ) dont Anick MELLINA, IPR-IA de l'Académie de Versailles présente un compte-rendu sur le site Strabon..
Anick MELLINA,
" La question des Harkis entre histoire coloniale et immigration ",
Strabon, académie de Versailles, juin 2009.
http://www.histoire.ac-versailles.fr/spip.php?article668
La mémoire du massacre du 17 octobre 1961
En 2001, l'association " 17 octobre 1961 : contre l'oubli " dont le comité d'honneur comptait parmi ses membres Lucie et Raymond AUBRAC ainsi que les historiens Jean-Luc AINAUDI, Pierre VIDAL-NAQUET et Madeleine R1BÉRIOUX, s'est constituée pour réclamer « la reconnaissance par les autorités politiques qu'un crime contre l'humanité a éyté commis les 17 et 18 octobre 1961, pour que soit créé un du souvenir à la mémoire de ceux qui ont été assassinés et pour exiger le libre accès aux archives concernant cette période ».
Elle a lancé une pétition rédigées en ces termes :
Les 17 et 18 octobre 1961, lors d’une manifestation non-violente contre le couvre-feu qui leur était imposé, des dizaines d’Algériens étaient assassinés à Paris par des fonctionnaires de police aux ordres de leurs supérieurs.
Depuis trente-huit ans, ce crime contre l’humanité commis par l’État a été occulté, et ceux qui l’ont organisé n’ont jamais eu à rendre compte ni de leurs décisions ni de leurs actes.
Une telle situation est inacceptable, car elle ajoute à ce massacre l’outrage aux victimes et à leurs proches.
Pour que cesse cette injustice qui se soutient d’un silence complice et voulu, nous demandons que soit créé un lieu du souvenir à la mémoire de ceux qui furent assassinés, et que la République reconnaisse enfin qu’il y a eu crime.
Elle a mis en ligne sur son site le communiqué du préfet de Police Maurice PAPON qui a instauré un couvre-feu imposé aux travailleurs algériens, qui, est à l'origine de la manifestation du 17 octobre 1961, et de nombreux témoignages concernant la répression sanglante qui s'en est suivie.
L'association " 17 octobre 1961 : contre l'oubli "
En 2011, le cinquantième anniversaire de la manifestation du 17 octobre 1961 a donné lieu à de multiples initiatives.
Le reportage militant des journalistes Marcel et Paulette FRÉJU qui avait été censuré en 1962, a été réédité, suivi
d'une analys de l'historien Gilles MANCERON qui explique les raisons multiples du silence qui s'est installé autour de ce massacre.
Marcel et Pauletter PÉJU
Le 17 octobre des Algériens
suivi de
Gilles MANCERON
La triple occultation d'un massacre
Éditions La Découverte, 2011
" 17 octobre 1961 : « ce massacre a été occulté de la mémoire collective » "
Le Monde, 17 octobre 2011
Le quotidien Le Monde a mis en ligne sur son site un visuel interctif consacré à la manifestation du 17 octobre 1961 et à sa répression.
17 octobre 1961, la nuit oubliée
sur le site le Monde.fr
Le film documentaire de l'ancien résistant Jacques PANIGEL, Octobre à Paris, tourné dans la clandestinité, interdit dès sa sortie et jamais distribué, est sorti en salle poue la première fois le 19 octobre 2011.
Le film de Jacques Panijel, Octobre à Paris - 17 octobre 1961
sur le site du Cercle d'étude de la Déportation et de la Shoah - Amicale d'Auschwitz
Massacre du 17 octobre 1961 : des livres et des films contre l'oubli
sur le site Rue 89.com
Le " Collectif « 17 octobre 1961 » " a lancé un Appel réclamant :
- que les plus hautes Autorités de la République reconnaissent les massacres commis par la Police Parisienne le 17 octobre 1961 et les jours suivants, comme un crime d’Etat.
- que la Fondation pour la Mémoire de la guerre d’Algérie soit re-fondée sur des bases totalement différentes.
- que la liberté d’accès aux archives soit effective pour tous, historiens et citoyens.
- que la recherche historique sur ces questions soit encouragée, dans un cadre franco-algérien, international et indépendant.
Collectif « 17 octobre 1961 »
Le 1er novembre 2011, une proposition de loi « visant à la reconnaissance de la responsabilité de la République française dans le massacre du 17 octobre 1961 » a été déposée au Sénat.
Proposition de loi visant à la reconnaissance de la responsabilité de la République française
dans le massacre du 17 octobre 1961
sur le site du Sénat
La mémoire du 17 octobre 1961
sur le site CineHig
1962 - 2012
L'enseignement de l'histoire de la guerre d'Algérie
50 ans après la signature des accords d'Évian
Cinquante ans après la signature des accords d'Évian qui ont mis fin aux « événements d'Algérie », Benoît FALAIZE, interviewé par Sarah DIFFAL dans le magazine Obsession du Nouvel Obervateur, constate que la guerre d'Algérie, longtemps occultée est bien présente dans les manuels d'histoire depuis le milieu des années 1980, mais qu'il reste difficile d'y aborder le thème de la violence coloniale :
Il y a d'abord une euphémisation de la violence qui s'explique par deux choses : c'est très difficile pour un auteur qui fait l'histoire de France d'avoir à expliquer la violence telle qu'elle a eu lieu. Et souvent les acteurs de cette violence sont renvoyés dos à dos. La torture d'un côté, le terrorisme de l'autre. Doit-on expliquer dans le détail ce qu'a été la violence coloniale ? C'est difficile. Ensuite, il manque également des choses autour du racisme colonial. On n'aborde pas directement aussi les entorses administratives et politiques à la Constitution française, notamment pour les camps de rétention, les mesures d'exception, les déplacements de population, tout ce qui a fait le quotidien de la guerre d'Algérie de la part de l'administration française.
En revanche, contrairement aux idées reçues, la question des pieds noirs a toujours été traitée dans les manuels scolaires. Celle des harkis est plus récente de manière systématique mais a aussi toujours été abordée par une phrase au moins. De même, la torture a toujours été évoquée dans les manuels scolaires dès les années 1970. Surtout, maintenant on trouve des documents à la faveur de la montée de la mémoire harkis dans la société. Enfin, la question des mémoires de la guerre d'Algérie et celle de la guerre en métropole est de plus en plus présente. Elle est inscrite au programme des lycées professionnels et dès la rentrée 2012 pour les Terminales [...]
Il faut expliquer aux élèves que la France a été, pendant la colonisation et la guerre d'Algérie, en contradiction totale et directe avec ses principes les plus fondamentaux, tout en veillant à ne pas leur faire détester la France : rude et subtil équilibre. C'est ce que disait l'historien Marrou a peu près en ces termes : « Les Algériens se battent au nom des valeurs que nous leur avons apprises ». [...]
" Guerre d'Algérie : doit-on expliquer aux élèves la violence coloniale ? "
Obsession-Le Nouvel Observateur
29 février 2012
Lyonel KAUFMANN s'interroge dans le numéro 131 de mars 2012 du Café pédagogique : " Guerre d'Algérie, nos cours sont-ils prêts à l'enseigner ? " et rappelle l'impérieux devoir d'histoire qui s'impose aux enseignants. La nécessité de problématiser et de mettre en perspective l'enseignement de l'histoire de la guerre d'Algérie est d'autant plus forte, que le vécu familial de leurs élèves, qu'ils soient des petits enfants de soldats du contingent, de rapatriés d'Algérie, de harkis ou encore de combattants du FLN, ne manque pas dans sa diversité et ses oppositions d'interférer sur les cours d'histoire. :
Pour traiter l'ensemble de la période coloniale et jusqu'à l'actualité récente, l'immigration française en Algérie et l'immigration algérienne en France ainsi que le départ des populations européennes à l'Indépendance présentent un intérêt certain :
- pourquoi partent-ils/elles?
- qui sont-ils/elles?
- que trouvent-ils/elles sur leur lieu d'arrivée?
- que deviennent-ils/elles?
Dans la perspective de relier, comme certains historiens le préconisent, la Deuxième Guerre mondiale et la Guerre d'Algérie tout en traitant la question de la torture des deux côtés, le questionnement suivant pourrait être proposé aux élèves:
- peut-on être à la fois héros et tortionnaires?
Dans la perspective de l'histoire des débuts de la Ve République entre 1958 et 1962, les violences en métropole m'amènent à questionner
- Guerre d'Algérie : dernière guerre civile française en Métropole ?
Lyonel KAUFMANN
" Guerre d'Algérie, nos cours sont-ils prêts à l'enseigner ? "
Le Café pédagogique
numéro 131, mars 2012
L@BD.CNDP
La mémoire des Harkis
Représentation de la guerre d'Algérie en bande dessinée
Vies d'exil-1954-1962. Des Algériens en France pendant la guerre d'Algérie
Exposition à la Cité nationale de l'histoire de l'immigration à Paris
d'octobre 2012 à mai 2013
Présentation d'une séance d'accompagnement personnalisée en Terminale STMG
sur le thème des mémoires de la guerre d'Algérie
à l'aide du Web-documentaire « Indépendances algériennes »
Déroulé de séance proposé par Maud Bescond professeure au lycée Berthelot de Calais, 2015
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