Détournement d'objet

niveau(x) éducatif(s)

Cycle 3 : Cycle de consolidation (CM1,CM2, 6e)

Moment : début de cours

Durée : 5 minutes

Périodicité : hebdomadaire

Objectif : En détournant un objet de sa fonctionnalité usuelle et en développant la créativité des élèves, susciter le désir de prendre la parole.

Support : Un objet du cadre classe, par exemple le compas.

Modalités :

Le professeur choisit l'objet et interroge de manière incongrue les élèves sur l'identité de l'objet. « Qu'ai-je entre les mains et à quoi cela sert-il ? ».

Réactions premières des élèves : « Mais monsieur, c'est un compas ! »

Le professeur met en doute la réponse des élèves et leur propose une interprétation différente. Il tient compte des possibilités qu'offrent la forme et la taille du compas tout en mimant le geste induit par l'objet : « Mais non, regardez, il s'agit d'un boomerang... à moins que ce ne soit une pince à cornichon... et vous, que voyez-vous ? »

Chaque élève propose une interprétation en l'associant à une gestuelle adéquate. Il s'agit de leur faire prendre conscience de leur gestuelle naturelle, qu'ils perdent une fois interrogés à l'oral (au sein d'activités plus traditionnelles) et qu'ils peuvent légitimement retrouver de manière décomplexée. La gestuelle aide à verbaliser, à donner du sens, à prendre possession de l'espace et attirer l'attention d'autrui.

Il faut tenir compte du niveau de classe et des possibilités individuelles des élèves. Ce « détournement d'objet » permet d'introduire une séance d'étude de la langue ou bien de la conclure.

En classe de 6ème, par exemple, dans une séance visant l'apprentissage du présent de l'indicatif.
En classe de 5ème, par exemple, dans une séance ayant pour objectif l'acquisition des degrés de l'adjectif.
En classe de 4ème, par exemple, dans une séance visant l'apprentissage des propositions subordonnées circonstancielles de cause et de but.
En classe de 3ème, par exemple, dans une séance consacrée au vocabulaire de l'argumentation.

Échange : Les élèves peuvent réagir aux propositions de leurs camarades en leur demandant d'expliciter leur pensée, de mieux la justifier (en mettant mieux en évidence le lien entre l'objet et la fonction qu'ils leur attribuent). Le sens se construit ainsi collectivement grâce à cette émulation. Chacun tire bénéfice de cette situation de communication.

Rôle du professeur dans un premier temps, puis progressivement celui des élèves :

encourager toute prise de parole
assurer la cohérence des réponses
inviter à adopter le point de vue de l'élève interrogé pour choisir le vocabulaire le plus adéquat possible, ne pas corriger systématiquement les erreurs de langue pour ne pas freiner l'élan
adopter une gestuelle plus significative et un ton convaincant (enjeux du corps et de la voix)