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Les objectifs
de la politique de mémoire de l'État

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   Jean-Pierre MASSERET, secrétaire d'État à la Défense chargé des anciens combattants de 1999 à 2001, définissait la politique de mémoire de l'État comme une politique qui « doit être au service de l'apprentissage de la citoyenneté » 1 ) .

    Serge BARCELLINI, inspecteur général, ancien directeur de cabinet de Jean-Pierre Masseret, puis directeur général de l'Office national des anciens combattants, en avait fait l'historique en 1986, au colloque Témoins et témoignages organisé à Verdun à l'occasion du 70e anniversaire de la Bataille de Verdun 2 ).

   En février 1999, à la conférence-débat organisée à la Sorbonne par l'association Mémoire et Espoirs de la Résistance sur le thème La mémoire exige-t-elle des sites ou des monuments ?, il a rappelé les objectifs de cette politique articulée autour de quatre composantes :

La composante patrimoniale

   Elle concerne les lieux de mémoire qu'il faut sauvegarder ou créer en France et à l'étranger : nécropoles, mémoriaux, monuments et stèles.
   L'engagement de l'État dans la gestion, l'entretien et l'aménagement des sépultures de guerre a été exposé dans Les Chemins de la mémoire en février 1999 3 ).
   En 1994, 64 dépliants départementaux ont été réalisés et publiés sous l'égide de la Délégation à la mémoire et à l'information historique.
   Ces dépliants, qui concernent les lieux de mémoire de la 2ème guerre mondiale, comportent pour chaque département une synthèse historique, une carte, des photographies de monuments et de plaques.
   Les départements de la Champagne-Ardenne ont été concernés par cette initiative, à l'exception de la Haute-Marne où un guide avait été publié en 1989 aux éditions Dominique Guiniot.

La composante commémorative

   Elle concerne les cérémonies qu'il est nécessaire de renouveler ou de créer.

   Il y a d'abord les temps forts correspondant aux commémorations annuelles :
         - le dernier dimanche d'avril, journée nationale du souvenir de la déportation ;
         - le 8 mai qui commémore la capitulation allemande et la victoire alliée de 1945 en Europe ;
         - le 14 juillet, fête nationale faisant référence à la prise de la Bastille, le 14 juillet 1789 ;
         - le 16 juillet, journée nationale commémorative des persécutions racistes et antisémites, jour anniversaire de la rafle du Vélodrome d'Hiver, le 16 juillet 1942 ;
         - le 11 novembre qui commémore l'armistice de 1918 et la fin à la 1ère guerre mondiale.

    Il y a aussi les temps forts exceptionnels, que constituent les commémorations décennales, par exemple mai 1995 et novembre 1998 s'agissant de la commémoration de la fin des deux guerres mondiales.

La composante pédagogique

   Elle concerne la transmission entre les générations du souvenir de l'histoire combattante de la France.
   Comment passer de la mémoire vécue à une mémoire transmise ?
   La politique de mémoire de l'État consiste :
         - à aider les chercheurs, à faciliter la recherche par l'ouverture des archives et à organiser des colloques ;
         - à produire des vecteurs pédagogiques sous formes de publications, d'expositions ;
         - à promouvoir des projets éducatifs ou des voyages scolaires sur les lieux de mémoire ;
         - à assurer la pérennité du Concours de la Résistance de la Déportation.

La composante « vigilance »

   La politique de mémoire de l'État se doit aussi de dénoncer toutes les dérives révisionnistes et de lutter contre tous ceux qui nient ou mettent en cause les fondements de cette mémoire.

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