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Le camp de concentration
de Natzweiler-Struthof
en Alsace

Collège Henri Guillaumet de Mourmelon-le-Grand ( Marne )

Lycée Clemenceau de Reims

 





Collège Henri Guillaumet
Mourmelon le Grand
Classe de troisième

Professeur : Marielle Vennetier

Jeudi 9 décembre 1999
Sur les chemins de la mémoire
Le camp de concentration de Natzweiler-Struthof

  • Nom :
  • Prénom :
  • Classe :

   La visite du camp doit se faire dans le plus grand calme et dans la dignité, c'est un lieu de mémoire.
   
Il faut respecter les consignes de bonne conduite durant toute la visite.
   A l'aide des différents documents du dossier, répondez à l'ensemble des questions en étant le plus précis possible.

Les étapes de la persécution

   A l'aide de vos connaissances personnelles, complétez les étapes de la persécutions des Juifs en Allemagne.

          Les persécutions contre les juifs d'Allemagne :

  • 1935 :
  • novembre 1938 :
  • de septembre 19339 à 1940 : ( ................................. ) regroupement des juifs de Pologne dans........................................
  • de 1940 à 1941 : ...................... des juifs vivant dans les pays occupés, avec port obligatoire de..................................
    Début des massacres dans les camps de Pologne : ..........................................................
    ......................................................................................................................................
  • 31 juillet 1941 : .............................. proclame...................................................................
    = .....................................................................................................................................
  • décembre 1941 :  décret ..................................................................................................
    ........................................................................................................................................
  • janvier 1942 :  .................................................................................................................
    ........................................................................................................................................
  • juillet 1942 :  début des .....................................................................................................
    en particulier Varsovie et Paris : ..........................................................................................
  • avril-mai 1943 : ...............................................................................................................
  • à partir d'octobre 1944 :..................................................................................................
    ................... millions de morts de 23 nations dont.........................millions de juifs


    « Nous , Maréchal de France, chef de l'État français, décrétons :
    L'accès et l'exercice des fonctions publiques et mandats énumérés
    ci-après sont interdits aux juifs ».
                                                                                   3 octobre 1940

    « Toutes personnes juives [...] doivent remettre [...]
    une déclaration écrite mentionnant leur état-civil [...]
    et l'état de leurs biens ». 
                                                                2 juin 1941

« La solution finale du problème juif en Europe devra être appliquée
à environ 11 millions de personnes. [...]
Les Juifs doivent être transférés sous bonne escorte à l'Est et y être affectés au service de travail. [...]
Les Juifs valides, hommes d'un côté, femmes de l'autre, seront amenés dans ces territoires pour construire des routes : il va sans dire qu'une grande partie d'entre eux s'éliminera tout naturellement par son état de déficience physique.
Le résidu qui subsisterait en fin de compte [...] devra être traité en conséquence.
[...] En vue de la généralisation pratique de la solution finale, l'Europe sera balayée d'Ouest en Est ».

                                        R. HEYDRICH, conférence de Wannsee, 20 janvier 1942

« Lorsque, au petit matin du 16 juillet 1942, la police française et la gendarmerie commencèrent la grande rafle des juifs étrangers de Paris et de la région parisienne, des familles entières furent emmenées au Vélodrome d'Hiver.
Quand il leur fallut vivre là des jours atroces et qu'enfin le piège se referma, tous comprirent que la loi ne les protègeait plus. [...]
Il ne s'agissait plus d'obéir aux règlements racistes, de coudre bien serrée son étoile de David, le seul fait de s'appeler Fellmann ou Pytkowicz était devenu illégal ».

                                                         Christian COLOMBANI, Le Monde, 14 juillet 1982

Les camps de concentration et d'extermination nazis


        1/ Dans quels pays sont situés les camps de concentration nazis ?

        2/ Quel type de camp se trouvait en France ?

        3/ Pouvez-vous expliquer la différence entre les différents camps ?
                 - Camp d'internement et de transit :
                 - Camp de concentration :
                 - Camp d'extermination :

        4/ Qui était victime des déportations ?

L'organisation de la persécution :
l'exemple du camp de Natzweiler-Struthof

   Le système concentrationnaire naquit de la volonté des Nazis de mettre « hors de loi » les opposants ou d'éliminer ceux qui n'avaient plus leur place en Allemagne selon les théories exposées dans Mein Kampf.
   
« Isoler, diffamer, humilier, briser et anéantir, tels étaient les moyens employés par le régime de terreur » selon Eugène KOGON.

   Les premiers camps s'ouvrirent dès l'année ...............

   Avec la multiplication des agressions hitlériennes ( dès 1938 ), les camps s'étendirent sur toute l'Europe occupée ou annexée.
   Les camps nazis formaient une réserve de main d'oeuvre renouvelable et gratuite, soumise à la malnutrition, aux sévices et condamnée à mort par un travail déshumanisé.

                A. La topographie du camp de Natzweiler-Struthof

   1/ Où est situé le camp du Struthof en 1940 ?

   2/ Décrivez le relief : Comment accède-t-on au camp ?

   3/ Décrivez le climat le jour de votre visite :

   4/ A votre avis, pourquoi les nazis ont-ils choisi ce lieu ?

   5/ Quand le camp fut-il construit ?

   6/ Qui a construit le camp du Struthof ?

   7/ Au début de la construction le camp comptait 300 détenus à l'automne 1944 il y en avait :

                B. Le plan du camp de Natzweiller-Struthof

   1/ A côté de quel site d'exploitation est localisé le camp ?

   2/ De quels bâtiments se compose ce camp à l'époque de la guerre ?

   3/ Quelles sont les constructions qui évoquent un camp de concentration ?

                 C. La vie au camp

  1/ Qui est déporté au camp du Struthof ?

   2/ Comment les déportés arrivaient-ils au camp ?

   3/ Qui dirigeait le camp ?

   Les SS se montrent peu, les équipes de prisonniers sont dirigées par des prisonniers de droit commun, les kapos.  
Choisis pour leur cruauté et leur violenc, les kapos ont le droit de vie ou de mort sur les détenus.

.  4/ D'après ces témoignages, décrivez les conditions de vie au camp :

   5/ A partir du deuxième témoignage, expliquez dans quel état sont les détenus :

   « En été le réveil est fixé à 4 heures du matin ; en hiver par les journées les plus courtes le réveil est fixé à 6 heures du matin.
On passe au lavabo où, torse nu, il faut se laver à l'eau glacée.
On s'habille, puis nous recevons un demi-litre de tisane ou un semblant de café.
   Nous nous rendons alors en rang par cinq à la place d'appel où les SS comptent les hommes de chaque baraque.
   Les appels se prolongent souvent durant des heures, debout immobiles, en hiver dans la neige, en été dans la pluie et les orages, sans manteau bien entendu.
   L'appel terminé, nous nous rendons aux plates-formes I et II pour la formation des kommandos de travail.
   Ceci fait, nous partons au dur travail de la journée.
   A midi, retour au camp, nouvel appel.
   En vitesse, on nous sert notre piteux litre de soupe dans la baraque : nous n'avons qu'une gamelle et une cuiller en bois.
   Rassemblement à nouveau et départ pour le travail.
   Vers 18 heures des kommandos de travail rentrent dans le camp : à 18 heures c'est l'appel, comme celui du matin, souvent interminable.
   Nous nous rendons alors dans nos baraques respectives, torse nu, nous nous lavons.
   Distribution de notre maigre repas du soir et il faut aller se coucher dans les dortoirs ».

« J'arrivai au camp du Struthof le 19 mai 1944 avec un groupe de sept intellectuels.
    A notre entrée nous fûmes tout de suite impressionnés par nos frères de misère.
   Leurs démarches d'automates, la fixité de leurs regards, leur aspect squelettique indescriptible et inégalé ailleurs.
   J'ai connu beaucoup de camps ( Buchenwald, Natzwiller, Wesseling, Dachau, Auschwitz ), nulle part je n'ai ressenti de pitié plus douloureuse qu'au Struthof.
   Ce qui nous intrigua dès l'abord, ce furent d'immenses lettres : N N barbouillées en rouge sur les vêtements...
   C'étaient des hommes complètement retranchés du monde civilisé.
   Ils ne recevaient ni courrier, ni colis, ni nouvelles extérieures.
   C'était l'abrutissement complet, le travail forcené, la furieuse brutalité des kapos et des chefs de blocks.
   Les détenus ne bénéficiaient pas des cinq heures effectives de sommeil ; la vermine se chargeait de les troubler.
   Le repos dominical de l'après-midi était supprimé.
   Mais, en revanche, la schlague toute la journée - les chiens constamment sur les talons - la hantise de la moindre défaillance, la pitance diminuée, l'absence totale, au début, des soins médicaux, les redoutables expériences, dites scientifiques, des greffes humaines et des chambres à gaz ».

   Expériences, tortures et exterminations

   1/ Quelles sont les expériences décrites dans ce témoignage ?

   2/ Quelles catégorie de détenus est prise pour ces expériences ?

   3/ Quelle est la situation militaire de l'Allemagne à cette date ?

   4/ Que décident les SS du camp ?

   5/ Quelle méthode ont-ils utilisée ?

   Devant l'arrivée imminente des Alliés, le camp a dû évacué dans la précipitation.
   De nombreux déportés ont été exterminés, les autres ont été transférés au camp de Dachau dans le sud de l'Allemagne.
   Il est très difficile d'évaluer le nombre de victimes au camp de Natzweiler-Struthof.
   Il pourrait être de 10 000, soit la moitié de ceux qui sont passés dans ce camp.

   En 1953 fut décrétée la construction d'un Mémorial de la Déportation en souvenir des victimes......
  
   Recherchez la définition des deux mots suivants : génocide et Shoah

« On envoya 87 Israélites ( dont 30 femmes ) du camp d'Auschwitz.
   Ils furent enfermés dans le bloc 13 du Struthof où on les soumit à des mensurations et à des expériences de stérilisation.
   Les 11, 13, 17 et 19 août 1943, sous la direction de médecins de Strasbourg, les S.S. gazèrent les 87 Israélites à la chambre à gaz du Struthof au moyen de cyanure.
   Le décès intervenait entre 30 et 60 secondes.
   Les cadavres furent transportés à l'Institut d'anatomie de Strasbourg.
   17 cadavres entiers, dont 3 de femme, furent retrouvés à la libération, ainsi que de nombreux morceaux disséqués ».

Le 4 Septembre 1944 :

« Dès le soir, vers minuit, des camions arrivaient à tout moment et se dirigeaient vers le crématoire.
   Eveillé par le vacarme des moteurs je regagnai mon poste d'observation à la fenêtre qui donnait sur l'allée centrale.
   La cheminée du crématoire, rougie par le feu, se détachait lugubre dans la nuit.
   Que se passait-il ?
   Peut-être, me disais-je les SS brûlent-ils leurs archives avant d'évacuer le camp.
   Le lendemain, je fus fixé.
   Un camarade luxembourgeois, ayant passé la nuit au block de l'habillement juste au-dessus du crématoire, me raconta que pendant des heures une masse d'hommes et de femmes avait été déchargée par des camions et que, durant tout ce temps, des claquements analogues à ceux d'une porte qui se ferme brusquement s'étaient fait entendre, accompagnés de cris et de chants étouffés.
   De tout ce monde amené au four, il ne restait plus rien, qu'une odeur de brûlé répandue dans le camp et une fumée grise s'élevant sans relâche de la grande cheminée pour descendre ensuite dans la vallée ».

Lycée Clemenceau de Reims
Elèves de 1ère-terminale

Impressions au retour d'un voyage
au camp du Struthof effectué en mars 2000

  « J'ai beaucoup aimé la visite du camp et du musée ; elle permet de se remettre en question.
   Après avoir visité cela, nous n'avons plus le droit de nous plaindre.
   Tout ce qui nous a été montré et dit est tellement inhumain que c'est à peine croyable.
   Je ne pensais pas que c'était à ce point écœurant, horrible, effrayant et je me demande encore comment cela a pu se produire.
   Je ne pense pas qu'il y ait des mots pour exprimer ce que j'ai ressenti car, lors de la visite du camp, on sent tous les déportés, on les sent encore présents, et lorsque nous visitons le musée, on les voit, pire encore que ce que l'on pouvait imaginer, et on a une boule dans la gorge qui empêche de rire, de parler et même de pleurer.
   Alors on comprend la chance que nous avons d'être en l'an 2000 et d'être ce que nous sommes ».

 Anna                       

   « J'ai beaucoup aimé cette visite malgré toutes les choses horribles qu'on peut y voir.
   C'était très intéressant et je pense qu'il faut visiter un camp de concentration au moins une fois dans sa vie.
   Beaucoup de choses m'ont choqué. Pour être honnête, je me suis retenu de pleurer pendant les deux heures de visite.
   Je crois que je n'oublierai jamais l'image de l'homme coupé en deux au niveau du bassin que l'on peut voir dans le musée.
   J'ai été surpris de découvrir par certaines photos que des enfants ont été déportés.
   Cela m'a fait très mal d'autant plus que sur l'une des photos, on peut lire : " à l'âge des rires et des jeux "…
   Je dois dire qu'à la fin j'en avais assez de rester dans cet endroit et je me suis senti égoïste car en sortant je me suis dit : " moi je peux en sortir quand je veux ".
   Je conseillerais à ceux qui n'ont jamais visité un camp d'en voir au moins un.
   Je n'y retournerai plus jamais ».

Florian                 

   « Ce fut pour moi une certaine épreuve car cela a concrétisé tous les récits qu'on m'avait racontés ou que j'avais pu lire. J'ai essayé de restituer mentalement les conditions de vie des déportés à partir des vestiges du Struthof.
   J'avais auparavant imaginé beaucoup de choses d'après des photos d'époque ou encore d'après des témoignages qui m'avaient été faits par des amis de mes grands-parents ( qui ont écrit aussi comme tant d'autres ).
   Mais voir de ses propres yeux l'endroit où le régime nazi procédait à de telles horreurs fut bien plus saisissant et apporte une profonde réflexion sur la déportation.
   J'estime que chacun pour son développement d'humain dans notre société devrait voir ce que l'on a vu.
   J'étais assez réticent à l'idée d'y aller, de peur d'être choqué, mais la curiosité a été plus forte et je vous remercie de cette initiative »
.

Julien                

   « La visite du camp m'a profondément marqué.
   Je pense que cela résulte du fait que depuis mon enfance ma grand-mère me parlait de cette triste période de l'Histoire et de ce que j'avais puisé dans des livres traitant du sujet ( notament Shoah de Lanzmann ).
   Cette visite m'a bouleversé profondément et j'ai été fort étonné du sentiment qui dominait en moi sur tous les autres, la haine.
   Ce n'était pas seulement la haine de la guerre, nullement la haine envers les Allemands, mais une haine plus traumatisante envers la bêtise du genre humain, envers la condition humaine pouvant amener l'homme à de telles atrocités.
   Cette visite, si courte fut-elle, m'a permis de m'abandonner à mes pensées et plus fortement que les mots auparavant entendus, l'image m'a fait remettre en cause toute ma vision du genre humain ».

Baptiste              

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© CRDP de Champagne-Ardenne, 2000
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