|
Raoul
Chollet en 1941
Raoul
CHOLLET est né le 28 juin
1905 à L'Hopiteau de Marsais en Charente Maritime.
Photographe de presse
au journal L'Humanité,
il a quitté Paris
en 1941
et sest installéà
Asnières sous Bois dans
l'Yonne, où résidait la famille de son gendre.
Militant communiste actif, il a pris contact, en
juin 1942,
avec
Robert BUCHETON
de Clamecy,
un responsable du Front
national de lutte pour l'indépendance de la France,
dont il est devenu l'animateur dans le secteur d'Avallon,
et créa à Asnières
sous Bois le
maquis Saint-Just.
Dénoncé
en
septembre 1943,
il partit dans
la Marne
avec le grade de capitaine,
en accord avec la direction nationale des Francs
tireurs et partisans français ( FTPF ),
accompagné de son gendre,
Roland
MORET.
Ils ont été arrêtés
tous les deux le 7 décembre 1943
lors d'une réunion d'état-major des FTPF, au 78 avenue
de Paris à Reims.
Le 8 décembre 1943,
Raoul CHOLLET s'est donné
la mort en avalant une dose de cyanure dans
les locaux de la Gestapo, 18 rue Jeanne d'Arc à
Reims.
Raoul
Chollet photographié après son décès
dans les locaux de la Gestapo de Reims
Photographie adressée à sa famille
par le Service régional d'identité judiciaire de Reims
Le
29 juillet 2004,
sur le Parvis des Libertés et des Droits de l'Homme au Trocadéro,
le ministre de la Culture et de la Communication, Renaud
DONNEDIEU DE VABRES, a cité le nom de Raoul
CHOLLET dans son hommage aux journalistes
disparus ou décédés au cours de leur mission :
À
cette mémoire des combattants de la liberté, je veux
associer celle des journalistes de la résistance qui firent
entendre la voix de lespoir au cur des années
noires, grâce à une presse clandestine riche de plus
de mille titres.
Nombreux furent ceux qui tombèrent au nom
de la liberté.
Tracts multigraphiés à quelques dizaines dexemplaires,
brochures plus ou moins périodiques, ou véritables
journaux de quatre pages, tirés à plusieurs dizaines
de milliers dexemplaires, leurs feuilles exercèrent
sur la conscience de leurs lecteurs une influence considérable.
Au lendemain des combats de la libération
de Paris, Albert Camus, commence ainsi, le 31 août 1944, sa
célèbre série déditoriaux de Combats
: « Notre désir, dautant plus profond quil
était souvent muet, était de donner aux journaux un
ton et une vérité qui mettent le public à la
hauteur de ce quil y a de meilleur en lui. Nous pensions alors
quun pays vaut souvent ce que vaut sa presse. Et sil
est vrai que les journaux sont la voix dune nation, nous étions
décidé, à notre place et pour notre faible
part, à élever ce pays en élevant son langage
».
Jai été particulièrement
heureux de lire cette citation, samedi dernier, sous la plume de
lun de nos plus brillants éditorialistes, et je tenais
à la partager avec vous, en ce moment, car je crois quelle
exprime une ambition commune à tous ceux que nous honorons
ici-même.
Elle exprime aussi le sens du sacrifice de tous
ces journalistes résistants qui eux aussi, payèrent
de leur vie leur engagement, leur double engagement, qui nétait
au fond quun seul et même engagement, dans leur métier
de journaliste et dans leur combat de résistant : parmi ces
noms illustres, je veux citer ici Raoul CHOLLET, qui sest
suicidé pour ne pas parler, Gabriel PERI, Lucien SAMPAIX,
Pierre LACAN, Henri PERRYN, René LEPAPE, fusillés
entre 1941 et 1942, Robert BLACHE, torturé, en août
1943, mais aussi, Léa MAURY, Pierre MARS, André CHENEVIERE,
abattu à Paris le 20 août 1944, Victor MOFFER, mort
en déportation.
http://www.culture.gouv.fr/culture/actualites/conferen/
donnedieu/journalistes_discours.html
|