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La mise en place de la commission du Struthof
en 1999
Le
mémorial du camp de Natzweiler-Struthof ( Bas-Rhin ),
haut-lieu de la mémoire
de la déportation, accueille depuis sa création en 1960
plus de 150 000 visiteurs chaque année
Cependant, l'éloignement des faits, la disparition
progressive des survivants et l'approfondissement de la connaissance
historique ont rendu nécessaire la mise en uvre d'une
réflexion afin d'adapter ce site aux questionnements du troisième
millénaire.
Une mission chargée de faire des propositions
pour « améliorer la conservation et la valorisation
du site mémorial dans sa conception actuelle » et
pour la création d'un « Historial européen
sur le système concentrationnaire nazi » a été
mise en place par M. Jean-Pierre Masseret, secrétaire d'État
à la Défense chargé des anciens combattants.
M. Jean-Pierre Vittori, journaliste, historien de
la déportation, s'est vu confier cette mission sous le contrôle
de la commission exécutive du Struthof, responsable avec le
secrétariat d'État à la Défense chargé
des anciens combattants de la conservation du camp et de l'organisation
des cérémonies nationales.
À la suite d'un rapport présenté
par M. Jean-Pierre Vittori à la commission, le 15 septembre
1999, en présence de M. Masseret, plusieurs décisions
engageant l'avenir ont été prises.
Le futur site devrait être structuré
en espaces mettant en exergue le combat volontaire pour la liberté,
privilégiant la mémoire du résistant-déporté
et la
vigilance face à tous les dangers totalitaires, dans le respect
de ce haut-lieu :
-
un espace citoyen, avec citations de textes de déportés
du monde entier ;
- un historiai de la mémoire
européenne du résistant déporté dans le
système
concentrationnaire nazi, n'excluant pas l'évocation de toutes
les formes de déportation au Struthof ;
- un musée du camp actuel recentré
sur l'histoire de Natzweiler-Struthof, avec un espace par pays concerné
par la déportation dans le camp ( résistance dans
chaque pays, internement sur place, déportation au Struthof ) ;
- la prise en compte des kommandos
du camp avec création de « routes de la mémoire »
englobant des lieux de détention de part et d'autre du Rhin.
L'étude de définition et de
faisabilité, indispensable étape de la réalisation,
devra être menée à bien pour le mois de Juin 2000,
l'ensemble de la réflexion puis de la concrétisation
du projet étant pilotée par la commission exécutive
du Struthof.
Les
Chemins de la Mémoire,
décembre 1999
La pose de la première pierre
en 2003
Cette
première pierre a été posée par
Monsieur Hamlaoui Mekachera
secrétaire d'État aux Anciens combattants
le 22 juin 2003
La présentation du projet
de Centre européen du résistant déporté
En
avril 2005, le centre européen du résistant déporté
dans le système concentrationnaire nazi ouvrira ses portes
en France, à l'occasion du 60ème anniversaire de la
libération des camps de concentration nazis.
Il rendra hommage à ceux qui se sont élevés
contre l'oppression nazie en Europe et incitera à la vigilance
envers toutes les menaces contre la liberté.
La
mise en valeur du résistant déporté s'explique
par la présence de déportés NN ( Nacht
und Nebel - Nuit et Brouillard ) regroupés
à Natzweiler-Struthof aux côtés d'autres catégories
de détenus, dont le destin sera également rappelé.
Le
projet conduit par le ministère de la Défense et des
Anciens combattants, en étroite liaison avec la commission
exécutive du Comité national pour l'érection
et la conservation du Mémorial de la déportation au
Struthof, dans le respect du site et de son histoire.
Afin
de traduire au mieux sa dimension européenne, une collaboration
est établie avec de nombreuses institutions étrangères : associations
d'anciens déportés de Natzweiler-Struthof, mémoriaux
des camps de concentration, centres de formation civique...
Le
Centre européen du résistant déporté dans
le système concentrationnaire nazi, construit à l'extérieur
de l'enceinte du camp, sera un bâtiment d'accueil et d'exposition.
Dans
le hall d'entrée, les visiteurs accéderont à
la billeterie et à la librairie internationale précédant
un espace muséographique qui leur permettra de comprendre le
système concentrationnaire nazi et de connaître l'histoire
des principaux camps.
Située
au sous-sol, autour de la Kartoffel-Keller, cave à pommes
de terre construite par les déportés, l'exposition permanente
présentera de manière inédite l'opposition européenne
au nazisme à travers une mise en scène dynamique du
combat entre l'oppression nazie et les résistances au cours
de la première moitié du XXème siècle.
À
l'intérieur du Centre et aux abords de l'enceinte du camp,
divers espaces seront consacrés à l'esprit de vigilance
et à la valeur permanente de l'engagement des combattants contre
le nazisme.
Ils mettront en exergue des citations et des fragments
de témoignages dans une scénographie en harmonie avec
l'architecture du lieu.
Le
musée actuel, installé dans l'une des baraques du camp
sera entièrement rénové et uniquement dédié
à l'histoire du site.
Il
présentera la création et le fonctionnement du camp
de Natzweiler-Struthof replacé dans son environnement local,
le réseau des kommandos extérieurs, et le destin des
ressortissants des quelques vingt nationalités représentées.
Les
visiteurs seront invités à découvrir des lieux
liés à l'histoire du camp en France et en Allemagne,
tels la chambre à gaz, la carrière, les kommandos...
En
outre, des activités culturelles et pédagogiques seront
développées sur place.
Oeuvre
d'histoire et de mémoire, le Centre européen du résistant
déporté dans le système concentrationnaire nazi
s'appuiera largement sur le témoignage des rescapés
pour en pérenniser la voix et le message.
Oeuvre
de vigilance, il rappellera avec force le sens de l'engagement des
résistants déportés, aide précieuse dans
le monde d'aujourd'hui et de demain.
Direction
de la mémoire du patrimoine et des archives
du ministère de la Défense
Le point de vue de l'architecte
Ce
projet à été l'occasion pour moi de traiter d'une
manière totalement indissociable mémoire, architecture,
paysage et muséographie prés d'un site aussi exceptionnel
que le camp de concentration du Struthof.
J'ai cherché à être suffisamment
sobre tout en proposant un nouveau bâtiment qui devait se mettre
en intelligence avec la mémoire du lieu et la rudesse du site.
Le projet tisse une architecture de murs qui organisent
à la fois un parking paysager, une allée publique axée
sur le portail du camp et le nouveau Centre Européen.
Le bâtiment est posé sur des caves
construites par les déportés.
Ces caves sont l'élément de composition
majeur du projet ; on les découvre excavées en arrivant
sur le site et on les redécouvre en sous sol dialoguant avec
la muséographie de l'exposition permanente.
Les matériaux choisis, aluminium et acier
noir, béton brut, pierre granitique noire, bois sombre, accentuent
l'émotion souhaitée.
Le visiteur passe d'une lumière du jour à
une lumière zénithale pour, petit à petit, arriver
dans des zones quasiment noires au fur et à mesure que s'accentue
l'extrême gravité du sujet pour ressortir, en fin de
visite, vers la lumière naturelle.
La muséographie est conçue comme une
fusion du sujet et de l'architecture du projet avec une alternance
d'images fixes et d'images mouvements dans une atmosphère
de silence et de recueillement.
Pierre-Louis
FALOCI
Architecture
Aménagement paysager
Muséographie
L'intention de la graphiste
La
ligne directrice autour de laquelle s'est développée
toute l'identité visuelle de l'exposition s'est imposée
à nous comme une évidence : la cohérence avec
ce haut lieu chargé d'histoire, l'espace architectural et le
message qu'il véhicule.
Toute la difficulté de ce projet a donc été
de défricher un nouvel univers graphique conjuguant héritage
et forme libre.
À
partir de là nous avons effectué un « balayage
créatif » des différentes possibilités
tenant compte des contraintes géographiques et historiques
afin de définir les couleurs
et leur pouvoir d'évocation, la typographie et son agencement
Nous
avons misé sur une police de caractère simple et un
éventail de couleurs bien choisies. Car les couleurs sont prisonnières
de codes qu'elles imposent et la cohérence absolue que nous
souhaitions respecter ne permettait pas qu'elles soient transgressées.
L'ambition
de cette nouvelle identité visuelle est de privilégier
la clarté, la transparence, l'absence absolue d'élément
accrocheur. Elle doit permettre de réunir les éléments
de ce puzzle historique et « d'y voir plus clair »
; d'enrichir la réflexion et de mettre en valeur, sans s'y
substituer, la force architecturale du Struthof, pour qu'il devienne
« lieu de mémoire ».
Amel
BOUDEN,
et
toute l'équipe graphique,
Marc DEROIN, Christine
GUAIS
et Nicolas CHAUMONTET
L'inauguration du Centre européen du résistant déporté
par le
président de la République, Jacques
Chirac,
le 3 novembre 2005
Le
3 novembre 2005, à l'occasion
du 60ème anniversaire de la libération
du camp du Struthof, le président de la Républiquue,
Jacques CHIRAC, s'est rendu en
Alsace, d'abord au Mémorial de Schirmeck,
puis sur le site de l'ancien camp du Struthof,
où il a inauguré le
Centre européen du résistant déporté
et prononcé une allocution :
Mesdames,
Messieurs,
Longtemps,
ici, le silence a prévalu. On a même tenté d'oublier
: le malheur était si grand, les mots si faibles pour le dire...
Mais laisser le temps éroder la mémoire,
c'était laisser la nuit envelopper le souvenir des victimes
et l'atrocité des crimes.
C'était donner raison aux bourreaux.
C'était prendre le risque de voir, un jour, l'histoire
se répéter.
L'ouverture du Centre européen du Résistant
Déporté, que nous inaugurons aujourd'hui, symbolise
le refus du silence et de l'oubli.
Entre le Struthof et le mémorial d'Alsace-Moselle,
cette vallée de la Bruche est plus que jamais un lieu de mémoire.
Tout y incite désormais à la réflexion et à
la vigilance.
C'est pourquoi, je tiens à remercier et à
féliciter celles et ceux qui, en France comme à l'étranger,
se sont mobilisés autour de ce grand projet auquel tenait tant,
je le sais, mon ami Léon Boutbien. Et je veux tout particulièrement
saluer Jean de Roquette-Buisson et l'architecte Pierre-Louis Faloci.
Nuit et Brouillard... Ces deux mots sont associés
pour toujours au Struthof. Nacht und Nebel, " N-N ",
un décret, un statut. Le plus souvent la mort, au bout d'un
calvaire effroyable.
Ici, des milliers d'hommes et de femmes admirables
ont partagé un même martyre.
Partout, le froid, la faim, les coups, la terreur.
À la carrière, dans les baraques, dans
ces sinistres blocks, la même violence, la même souffrance,
les traitements les plus abjects, les expériences les plus
abominables.
Résistants,
déportés politiques, frères d'armes de toutes
opinions, civils et militaires, héros de l'armée des
ombres, juifs, toutes celles et tous ceux que les nazis avaient exclus
de leur vision démente de la société, ont été
livrés ici à la même barbarie.
Aujourd'hui,
sur le lieu de leur supplice, devant les quelques survivants revenus
de ce voyage terrifiant au cur des ténèbres, je
suis venu rendre l'hommage de la Nation aux victimes de la folie nazie.
Dans
le recueillement et l'émotion, je suis venu rappeler que la
mémoire sera toujours plus forte que l'oubli.
Ici,
dans ce Centre européen du Résistant Déporté,
c'est le message que je veux adresser aux plus jeunes : souvenez-vous
toujours ! N'oubliez jamais les victimes des temps les plus sombres
de l'Histoire des hommes !
Restez
toujours vigilants, sachez résister et vous engager quand l'essentiel
est en jeu. Car rien n'est jamais définitivement acquis.
Opposez
toujours la rigueur de la loi à ceux qui prétendent
nier l'horreur de ce qui s'est passé.
Combattez
sans relâche ceux qui prônent, en France et dans le monde,
la haine, le racisme, l'antisémitisme, l'intolérance.
C'est
votre honneur et votre devoir, en hommage aux victimes et au nom de
l'avenir.
Allocution
prononcée
par le président de la République,
Jacques CHIRAC
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Ecouter
Savoir...
Pour ne pas oublier et rester vigilant
Lieu
d'information, de réflexion
et de rencontre, le Centre
européen du résistant déporté
sert d'introduction à la
visite de l'ancien camp de Natzweiler- Struthof.
Un grand bâtiment de béton recouvert
de pierre, conçu par l'architecte Pierre-Louis
FALOCI, propose sur 2 000 m² d'exposition plusieurs
espaces :
-
Écoute
Dans le hall d'accueil, des bornes
interactives présentent les 14
principaux camps au visiteur qui rejoint ensuite un lieu
intime où un film
fait apparaître sur les murs des femmes, des
hommes, des enfants, des visages, des regards de déportés
,
tandis que montent des voix récitant « Bonjour
mon frère », un poème
écrit par un déporté de Natzweiler-Struthof.
-
Contre la barbarie, S'engager
Résister Combattre
Au bout d'un couloir zébré d'ombre
et de lumière, l'exposition permanente
débute par la projection du film
Vous qui vivez consacré
au combat des résistants d'Europe.
Organisée en U autour de la Kartoffelkeller,
bâtiment en béton semi-enterré, construit par
les déportés à partir
de juin 1943, elle
retrace à l'aide
de nombreuses reproductions de documents et
photographies organisées autour d'une quinzaine
de modules, la montée du
fascisme et du nazisme en Europe, la politique de Hitler, et parallèlement
l'histoire des résistances et des combats pour la liberté
en Europe. Elle s'achève par l'évocation de la construction
européenne et des nouvelles menaces qui pèsent aujourd'hui
sur la paix..
-
Des salles pédagogiques
Dès le printemps
2006, deux espaces pédagogiques
seront à la disposition des enseignants et de leurs élèves.
-
Le Forum
Dans le hall d'accueil, une mezzanine
est réservée eaux expositions
temporaires, conférences
et rencontres.
Du Struthof au KL-Natzweiler
Film muet réalisé par Grégory BISMUTH
Visite virtuelle du site de l'ancien camp de Natzweiler-Struthof
Expositions temporaires et manifestations culturelles
" Témoigner de ces vies "
Francine MAYRAN
Peindre la mémoire
Francine MAYRAN
http://www.fmayran.com/sitev2/index.html
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