L'acte signé à Reims le 7 mai 1945,
un acte purement militaire
Le
texte de la capitulation signée à Reims, qui a mis fin
à la 2ème guerre mondiale en Europe, ne ressemble guère
au projet de capitulation qui avait été minutieusement
élaboré dès 1944 par
la Commission consultative européenne,
où siégeaient les représentants des
gouvernements américain, soviétique et britannique.
Ce projet avait abouti à un texte long, rédigé
par des civils, des politiques et des diplomates, en termes juridiques,
alors que le texte de la capitulation de Reims est, au contraire,
un texte dactylographié court,
ne comportant que deux pages, sans rubans ni sceaux de cire, élaboré
en hâte, dans l'improvisation, par un cercle étroit
d'officiers américains aux ordres d'EISENHOWER,
soucieux de mettre fin au plus vite à
la guerre et d'éviter les arguties juridiques et
politiques qui auraient risqué de faire traîner le processus.
Il s'agit donc d'un acte
purement militaire ( Act of
Military Surrender ), qui enjoignait aux troupes allemandes
de cesser le combat le
8 mai à 23 heures 01, heure d'Europe centrale, et
d'obéir aux ordres qui leur seraient donnés.
L'acte
de capitualtion brandi devant les photographes
immédiatement après la cérémonie de la
signature
Fac-similé
de l'acte de capitulation signé à Reims
Page
de gauche
Traduction française
Seul
le texte en Anglais fait autorité
ACTE
DE REDDITION MILITAIRE
1. Nous soussignés,
agissant au nom du Haut Commandement Allemand, déclarons par la présente
que nous offrons la reddition sans condition au Commandant Suprême
des Forces Expéditionnaires Alliées et, simultanément au Haut Commandement
Soviétique, de toutes les forces de terre, de mer et de l'air qui
sont à cette date sous contrôle Allemand.
2. Le Haut Commandement
Allemand transmettra immédiatement à toutes les autorités militaires
navales et aériennes Allemandes et à toutes les autorités militaires
sous contrôle Allemand, l'ordre de cesser de prendre part aux opérations
actives à 23 heures 01 heure d'Europe Centrale le
8 mai et de rester sur les positions qu'elles occuperont à ce moment.
Aucun navire ni avion ne sera sabordé et aucun dégât ne sera fait
à leur coque, à leurs machines ou à leur équipement.
3. Le Haut Commandement
Allemand adressera immédiatement aux commandants des forces intéressées
tous les ordres donnés par le Commandant Suprême des Forces expéditionnaires
Alliées et par le Haut Commandement Soviétique, et s'assurera de leur
exécution.
4. Cet acte de reddition
militaire ne préjuge pas de l'avenir et sera remplacé par tout autre
instrument général de reddition qui sera imposé par ou au nom des
Nations-Unies et applicable à l'ALLEMAGNE et aux forces armées Allemandes
dans leur ensemble.
Page
de droite
Traduction française
5.
Dans le cas où le Haut Commandement Allemand ou certaines forces sous
son contrôle manqueraient d'agir conformément à cet acte de reddition,
le Commandant Suprême des Forces Expéditionnaires Alliées et le Haut
Commandement Soviétique prendront toutes actions punitives ou autres
qu'ils jugeront appropriées.
Signé à Reims France à 2 heures 41, le 7
mai 1945.
Au
nom du Haut Commandement allemand.
Signature
du général JODL
EN PRÉSENCE DE
Au nom du Commandant Suprême
des Forces Expéditionnaires Alliées
Signature
du général BEDELL-SMITH
Au
nom du Haut Commandement Soviétique,
Signature
du général SOUSLOPAROV
Général,
Armée française ( Témoin )
Signature
du général SEVEZ
L'acte définitif signé à Berlin
dans la nuit du 8 au 9 mai 1945
La
cérémonie de Berlin, exigée par STALINE et le Haut commandement soviétique s'est déroulée dans la nuit du 8 au 9 mai 1945,
au Quartier général du maréchal JOUKOV.
Le général EISENHOWER avait tout d'abord envisagé d'y assister en tant que commandant
suprême du Corps expéditionnaire allié en Europe,
mais l'Union soviétique étant représentée
à cette cérémonie par le maréchal
JOUKOV, un officier de grade inférieur au sien, il
décida de s'y faire représenter par son adjoint, le maréchal
de l'Air TEDDER.
La cérémonie
de Berlin a commencé après
23 heures le 8 mai et
s'est achevée le 9 mai vers
0 heure 45.
L'acte de Berlin, daté du
8 mai 1945, n'est pas très
différent de celui qui a été signé
à Reims :
- la mention « Haut
commandement soviétique » a été
remplacée par « Haut commandement
de l'Armée rouge » ;
- l'article
2 précise que l'Allemagne doit être « totalement
désarmée » et détaille
la demande spécifiant que les navires et l'équipement
militaire ne soient pas endommagés ;
- l'article
6 déclare que l'acte est rédigé en
anglais, en russe et en allemand, mais que seuls
les textes en anglais et en russe peuvent être considérés
comme authentiques.
L'acte
définitif de la capitulation de l'Allemagne nazie a été signé à Berlin :
- par le maréchal
KEITEL, au nom du Haut commandement allemand ;
- par l'amiral VON
FRIEDEBURG, commandant en chef de la Marine allemande ;
- par le général
STUMPF, représentant le commandant en chef de l'Armér
de l'air allemande ;
- par le maréchal
JOUKOV, au nom du Haut commandement de l'Armée rouge ;
- par le maréchal
de l'Air TEDDER, au nom du Commandant suprême du
Corps expéditionnaire allié en Europe.
et comme témoins :
- par le général
de LATTRE DE TASSIGNY, commandant en chef de la 1ère
Armée française ;
- par le général
SPAATZ, commandant de l'United States Strategic Air
Force.
Sources
: Musée
de la Reddition de la Ville de Reims ; L'Union,
8 mai 1945 ; Redditions allemandes 1945, Archives nationales de Washington - Ville de Reims,
1995. |