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La nécropole nationale
de Sillery-Bellevue
( Marne )





Le site

   La nécropole nationale de Sillery- Bellevue est situé à 5 kilomètres au Sud-Est de Reims.
   On y accède par la RN 44 en direction de Châlons-en-Champagne ; prendre la D 8E à droite, au rond-point situé au niveau de l'aérodrome de Reims-Prunay ; s'avancer jusqu'au canal de l'Aisne à la Marne qu'il faut franchir par un pont qui surplombe le cimetière.

   Elle a été créée en 1923 pour recevoir les corps des militaires français provenant de nombreux cimetières communaux des environs, ainsi que des cimetières provisoires aménagés tout au long de la 1ère guerre mondiale en arrière du front.
   Il s'agissait de réunir en un même lieu les corps des combattants tués dans le secteur de la Pompelle, de la Ferme d'Alger, de Saint-Léonard, de Prunay, de Sillery et des faubourgs de Reims, pendant les batailles de Champagne.
   Dans ce secteur les combats ont fait rage de septembre 1914 à l'automne 1918,
en particulier pour la possession du fort de la Pompelle.
   En juin 1918, les marsouins de la Coloniale ont livré des combats acharnés pour la défense de la ville de Reims menacée d'être complètement encerclée.

   L'aménagement de la nécropole de Sillery d'une superficie 24 966 m2 , a duré dix années de 1923 à 1933.
   Les corps de 11 259 soldats y ont été inhumés :
     -
11 228 soldats français et de 2 Tchèques tués au cours de la 1ère guerre mobdiale,
     - 29 soldats français tués au cours de la 2ème guerre mondiale.

La nécropole en 1933


   Environ la moitié de ces soldats ont été inhumés dans des tombes individuelles
et l'autre moitié dans deux ossuaires.

   Le portail d'entrée et les registres

  À gauche en entrant dans la nécropole, un panneau rappelle dans quel contexte se sont déroulées les batailles de Champagne puis l'aménagement dans la Marne après la guerre de nécropoles nationales.


   
Les registres indiquant l'emplacement des tombes, le nom des soldats inhumés dans cette nécropole, le nom de leur régiment et la date de leur mort sont déposés dans une boite à registres en bronze scellée à l'arrière du pilier droit du portail d'entrée.


   Pendant l'hiver, ces registres sont retirés et déposés à la mairie de Sillery où ils peuvent être consultés.

L'obélisque

   En souvenir des régiments qui ont tenu le secteur, un petit obélisque a été érigé au centre de la nécropole, qui porte sur ses quatre côtés les inscriptions gravées dans la pierre :

La 97e Division territoriale d'infanterie à ses morts - 1915
211e Régiment - 300e Régiment d'Infanterie territoriale
291e Régiment - 301e Régiment d'Infanterie territoriale
Artillerie et génie divisionnaires - GBD Etat-Major et Services de la Division


La chapelle-mausolée

   Au fond du cimetière, a été élevée une petite chapelle-mausolée à la mémoire des morts privés de sépulture des batailles de Champagne.

   Elle faisait partie, avec la Bibliothèque Carnegie, des deux réalisations présentées par la Ville de Reims à l'Exposition internationale des Arts décoratifs à Paris en 1925.

Le pavillon-mausolée aux morts des batailles de Champagne
présenté à l'exposition des Arts décoratifs de Paris en 1925
( Collection Olivier Rigaud )

   Oeuvre collective de l'Union rémoise des Arts décoratifs, cette chapelle-mausolée conçue par l'architecte Adolphe PROST, a été réalisée en béton par l'entreprise DEMAY, les sculptures sont l'œuvre d'Édouard SEDIEY, le vitrail du maître verrier Jacques SIMON, la ferronerie de Marcel DECRION qui a obtenu une médaille d'or, et le petit jardin qui entourait le mausolée de l'architecte-paysagiste, Édouard REDONT.

   En 1927, un décret publié au Journal Officiel a autorisé l'Abbé FENDLER, curé de Sillery et de Puisieulx, ancien combattant de 14-18, président du Comité du mausolée des batailles de Champagne à faire remonter cette chapelle-mausolée à l'extrémité du cimetière militaire de Sillery, devant l'ossuaire, opération réalisée grâce à une souscripttion .

Mausolée des batailles de Champagne
érigé à la mémoire des héros
privés de sépulture

   À l'intérieur du mausolée subsistent trois plaques commémoratives déposées par des familles dont deux sont désormais à peine lisibles :

                - au centre :

Ici repose le corps de Ernest GROBORNE
mort au champ d'honneur au Bois de la Charmoise
le 15 juillet 1918 à l'âge de 40 ans
regretté de son épouse et de ses enfants

                - à gauche : 

À notre regretté Eugène Beaurain caporal au 1er Zouave
tombé au Mont Cornillet ( Marne )
le 20 mai 1917 à l'âge de 24 ans 

                - à droite :

Au capitaine JONEL
mort au champ d'honneur le 27 octobre 1918
le 21e Colonial et le 5e Bataillon de Tirailleurs sénégalais
à leur regretté camarade 

 

Le chevet de la chapelle-mausolée
( Collection Olivier Rigaud )

La nécropole vue depuis le portail de la chapelle-mausolée



Les différentes catégories de tombes

Stèles musulmanes accolées à des croix latines chrétiennes

Autre type de stèle réservée aux autres religions et aux agnostiques


Les ossuaires

   Les ossuaires se trouvent derrière la chapelle-mausolée à l'extrémité de la nécropole :
              - à gauche, dans l'ossuaire n° 1 ont été inhumés les corps de 483 soldats
dont
241 soldats inconnus ;

              - à droite, dans l'ossuaire n° 2 ont été inhumés les corps de 5 065 soldats
dont 4 827 soldats inconnus
.

 

L'aménagement de la nécropole

   En 1953, 29 corps de combattants de la 2ème  guerre mondiale enterrés dans le département de la Marne ont été exhumés pour y être regroupés.
   En 1986, les vitraux de la chapelle-mausolée ont été restaurés.
   En 1987, les corps des soldats inhumés dans le carré communal du cimetière de Ludes y ont été transférés.
   En 1999, le cimetière de Sillery a été entièrement rénové.

   Les croix de béton qui s'étaient délitées ont toutes été remplacées par des croix moulées dans un ciment de couleur pierre ; les plaques métalliques portant le nom des soldats inhumés dans cette nécropole, le nom de leur régiment et la date de leur mort
qui étaient devenues illisibles ont été nettoyées de leur rouille et galvanisées ; celles qui avaient disparu ont été remplacées.
   
La nécropole a été réengazonnée ; des massifs floraux ont été aménagés ; la signalétique a été refaite.

Août 2005

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