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La nécropole nationale
« La Ferme des Wacques - 
28e Brigade »
( Marne )







   La nécropole nationale de Souain - « La Ferme des Wacques », d'une superficie de 3 340 m2, est située à une trentaine de kilomètres de Châlons-en-Champagne.
   On y accède par un chemin de terre, à partir de la D 19 reliant Saint-Hilaire-le-Grand
à Souain.
   Les corps de 147 soldats français tués au cours de la 1ère guerre mondiale y ont été inhumés

L'entrée de la nécropole


Le Monument entouré de sépultures

   À la fois monument, calvaire et nécropole, le Monument aux morts de la 28e Brigade est implanté sur le territoire de la commune de Souain, en haut d'une colline, face à la Ferme des Wacques.

   Une allée de stèles de pierre en forme de croix conduit à une double rangée de croix de pierre, en cercle comme un cromlech celtique, qui entourent un immense calvaire.


Le calvaire

Aux morts
de la XXVIIIe Brigade

Calvaire érigé
par le R. P. Doncoeur S. J.
aumônier de la 28e Brigade
Que les jeunes générations
se souviennent du
sacrifice de leurs aînés


L'attaque de la 28e Brigade
25-29 septembre 1915

   A l'automne 1915, le haut-commandement français avait engagé une offensive combinée en Champagne et en Artois destinée à percer les lignes allemandes et à créer ainsi une rupture du front.   L'action principale est déclenchée en Champagne dans le secteur d'Aubérive-Massiges.

   Le 25 septembre, la 28e Brigade, constituée par les 35e et 42e régiments d'Infanterie basés avant la guerre à Belfort, est montée à l'attaque des hauteurs dominant la rivière Py sur un terrain très boisé, détrempé et barré d'un réseau dense de barbelés. Dès le début de l'attaque, les pertes sont élevées.

    Le 26 septembre, la 28e Brigade a reçu pour mission de s'emparer du Plateau des Tantes situé à l'ouest de la Ferme de Navarin, où les Allemands s'accrochaient dans une tranchée hérissée de barbelés et de mitrailleuses. Les combats ont été acharnés et la nuit venue, elle a dû se replier.

   Le 27 septembre, la 28e Brigade lancée à nouveau dans la bataille est parvenue à s'emparer au cours de la nuit de la Tranchée des Tantes sur une largeur d'environ 500 mètres.

   Le 28 septembre, la 28e Brigade a reçu l'ordre de tenir la Tranchée des Tantes
« à tout prix, à fond, avec la dernière énergie ».

   Le 29 septembre, la 28ème Brigade a dû faire face à une contre-offensive allemande très meurtrière.

   Le 30 septembre, après six jours de combat, la 28e Brigade avait perdu :
         - 1 133 tués et disparus, dont 39 officiers, dont beaucoup ont été abandonnés sur le terrain, sans sépulture ;
         - 1 362 blessés, dont 48 officiers.

La construction du Calvaire des Wacques

   Au lendemain de la 1ère guerre mondiale, le père DONCOEUR, aumônier de la 28e Brigade et une dizaine de volontaires des 35e et 42e Régiments d'Infanterie qui avaient accepté de reporter leur démobilisation, ont entrepris de relever les restes de leurs camarades tués au cours des combats de 1915, avec l'aide de prisonniers autrichiens et d'un détachement de « main d'œuvre de guerre » constitué d'Indochinois stationnés à Suippes.
   L'un d'entre eux, Marcel SANTI, décédé en 1989 a témoigné dans son Carnet de balles ( textes inédits, publiés en juin 1999 dans le Bulletin de l'Association du souvenir aux morts des armées de Champagne ) :

« Sur le terrain, les fantassins de 1915 gisaient, depuis quatre ans, dans le chaos du champ de bataille, à la face du ciel, les camarades du 25 septembre, la plupart sans sépulture, massacrés …
   Tout d'abord ceux hors de terre, puis les ensevelis approximativement par l'aumônier aux nuits de la bataille … jour après jour avec méthode et beaucoupd'ordre, les recherches d'identification effectuées, les restes recueillis furent placés dans des caisses neuves de 75 …
   Enfin nous dûmes réfectionner ou restaurer les gigantesques sépultures des fosses communes sur les emplacements des anciennes " parallèles de départ " ( 900 morts en 3 heures ) et y ériger des croix gravées, plus au Nord fouiller les parapets des tranchées non nivelées et partout rechercher les corps isolés, les ossements disloqués parfois groupés, enchevêtrés et parfois superposés au parapet, jusqu'à trois couches !
   Inhumer ces soldats immergés dans le moulin des Wacques, c'était atroce ! »

   Un Comité constitué sous la présidence du député de Belfort, Jean SAGET, a ouvert une souscription et entrepris de financer la construction de ce qu'on a appelé alors le « Calvaire des Wacques », taillé dans une belle pierre claire acheminée depuis la carrière d'Euville en Lorraine.

   Le site, comprenant « le monument et le cimetière des Wacques », fut inauguré le 25 septembre 1919, quatre ans après l'attaque de 1915, et fut confié au Souvenir français.

   En 1922, lors de la création du cimetière de regroupement de Souain « La Crouée », le ministère des Pensions a accepté le maintien du « cimetière de Wacques ».

L'entretien et l'aménagement du site

   Depuis 1945, le Service des nécropoles militaires assure l'entretien du site devenu « Nécropole nationale de Souain - 28e Brigade », site récemment réaménagé dans un ensemble paysager.

  
   À cette occasion, les monuments élevés à l'Ouest du Calvaire des Wacques par le 44e et le 60e Régiments d'Infanterie de la 27e Brigade, qui se trouvaient inaccessibles par suite de remembrements fonciers, ont été déplacés et implantés à l'entrée de la nécropole.
   
   À droite, le monument du 44e Régiment d'Infanterie.

Aux camarades
tombés pendant les journées du
25-26-27-28-29 Septembre 1915
Etat-Major


   À gauche, le monument du 60e Régiment d'Infanterie.

Aux morts
du 60e RI
Attaques
des 25 au 29 - 09 - 1915

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