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Un
monument oublié
auquel on accède difficilement par un chemin
envahi par la végétation
Le
Monument du Bois de la Rosière a été érigé en
1947 sur le territoire de la commune de Tournes près de Charleville-Mézières,
à l'orée du bois qui lui a donné son nom,
en retrait de la N 43 qui relie le chef-lieu des Ardennes à Hirson,
à la sortie du hameau de La Mal Campée
qui marque la fin du territoire de la commune de Warcq.
VISITEURS
Ayez une pieuse pensée en ce lieu de pélerinage
Face à ce monument, respectez la mémoire des
Patriotes.
Cet endroit n'est ni un lieu de plaisir, ni de camping.
INTERDIT
aux voitures, motos, caravanes
Merci |
Un
monument érigé à la mémoire
de 13 patriotes exécutés en août 1944
Voici
comment, sous le titre " Un de leurs
derniers crimes ", l'historien ardennais, Jacques
VADON, a retracé le massacre
du Bois de la Rosière :
Le
29 août 1944, quelques heures avant leur départ, les
Allemands se résignent à libérer les patriotes
détenus à la prison de Charleville, place Carnot,
environ une cinquantaine d'hommes et de femmes.
Mais sur l'insistance de la Gestapo et de la Milice
française, ils décidèrent de fusiller au préalable
quelques otages.
Et c'est ainsi que treize malheureux, désignés
au hasard, sont extraits de leur cellule et transportés en
camion au bois de la Rosière ( commune de Tournes ) où
ils sont aussitôt abattus.
On leur avait fait croire qu'on allait les libérer.
Parmi eux, il y avait deux femmes.
Les
fusillés du Bois de la Rosière le 29 août 1944 à
Tournes
De
droite à gauche :
- Marie-Thérèse
OGNOIS, un bouquet de fleurs glissé sous son bras par
des
habitants de Tournes
- Paul
SCHLEISS en pantalon rayé
- et
André SCHNEITER
À
la veille de la Libération, alors que les troupes alliées
s'approchaient, les chefs de la Résistance ardennaise, ayant
appris que les Allemands rassemblaient des autocars
pour transférer en Allemagne les patriotes internés à
la prison de Charleville, place Carnot, ont pris la décision
de détruire ces véhicules.
. Après ce sabotage, une
unité de la Gestapo d'Orléans
repliée à Charleville
a fait sortir onze hommes et deux femmes
des cellules, les a alignés le long d'un mur, puis
les a fait monter dans un fourgon cellulaire stationné dans la
cour de la prison : 13 autocars avaient
été détruits par la résistance, 13 résistants
allaient être exécutés.
Première identification des treize massacrés
dans la grange où leurs corps ont été déposés
- Georges
BAILLEUL : né le 24 juin 1917 à la Neuville
aux Tourneurs ( Ardennes ), domicilié dans cette commune,
entré au maquis de Brognon le 1er janvier 1944, arrêté
pendant lexécution dun sabotage le 16 février
1944, près de la gare dAuvillers-les-Forges..
- Arthur
DECRUYENAERE : né le 26 août 1925 à Roubaix
( Nord ).
- Georges
DUPONT : né le 15 août 1920 à Lières
( Pas de Calais ), responsable FTPF de Monthermé.
- Louis
MANON : né le 3 mai 1891 à Haybes ( Ardennes ),
résistant dans le secteur de Fumay, confection de faux papiers,
hébergement de réfractaires, dénoncé en
mars 1944.
- Roger
MATHIEU : né le 23 novembre 1914 à Piennes
( Meurthe et Moselle ), coiffeur rue Bourbon à Charleville,
arrêté à La Francheville le 29 mars 1944, agent
d'un réseau d'évasion d'équipages alliés.
- Henri
MOREAU, pseudo Lucien
: né le 24 avril 1919 à Nouic ( Haute Vienne ), charpentier-menuisier,
chef départemental du Bureau des Opérations Aériennes
dans les Ardennes puis dans la Marne.
- Marie-Thérèse
OGNOIS, née
THIRION : née
le 7 octobre 1898 à Champy Haut, commune de Nouart ( Ardennes ),
militante socialiste, membre de Libération-Nord, agent de liaison,
diffusion de journaux clandestins, arrêtée le 8 juillet
1944 à Reims.
- Robert
PAL : Juif hongrois, ouvrier agricole dans le cadre de la
WOL à Remaucourt, s'est caché dans une grange du Rethélois
pour échapper à la rafle de janvier 14944, dénoncé
et interné à la prison de Rethel, puis transféré
à la prison de Charleville.
- Lily
BAUER : Juive hongroise, compagne de Robert Pal, arrêtée
en même temps que lui.
- Guy
ROY : né le 6 avril 1922 à Paris, agent de
liaison dans le secteur de Signy-l'Abbaye.
- Charles
SAINT-MICHEL : né le 29 janvier 1920 à Saint-Florent
( Deux-Sèvres ).
- Paul
SCHLEISS, pseudo Titi
: né le 27 mars 1913 à Reims, militant socialiste et responsable
rémois de Libération-Nord, arrêté le 8 juillet
1944 à Reims.
- André
SCHNEITER, pseudo Dédé
Salavin : né
le 27 juin l9l4 à Reims, chef de CDLR, du BOA et des FFI
de l'arrondissement de Reims, arrêté le 8 juillet 1944
à Reims.
Encadré par deux tractions-avant noires, le
fourgon a quitté Charleville en direction de Warcq - La
Bellevue du Nord - La Mal Campée. En
arrivant sur le territoire de la commune de Tournes,
il s'est arrêté à l'orée du Bois
de la Rosière.
Au fur et à mesure qu'ils ont été
extraits du fourgon, les 13 patriotes ont été
abattus à la mitraillette.
Les véhicules reculèrent ensuite très
rapidement pour reprendre la route nationale encombrée de troupes
allemandes battant en retraite.
Lorsque les habitants des
fermes voisines alertés par la fusillade, arrivèrent
sur les lieux, le jeune Guy ROY,
agé de 22 ans, leur déclara avant de mourir :
Nous
étions treize.
Ils nous ont fait descendre deux par deux en nous
disant : « Vous êtes libres ».
J'ai couru et j'ai tenté de me coucher avant
que la rafale ne m'atteigne...
Pendant
ce temps à Charleville, les autres détenus
étaient sortis libres de la prison.
Devant
la porte, un homme pleurait seul en silence. C'était le Rémois
Maurice OGNOIS, séparé
de sa femme en cellule, il l'attendait en vain et allait bientôt
apprendre qu'elle avait été exécutée à
Tournes en même temps que ses camarades Paul
SCHLEISS et André SCHNEITER.
Les
trois Rémois exécutés au Bois de la Rosière
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André
Schneiter |
Marie-Thérèse
Ognois |
Paul
Schleiss |
http://www.crdp-reims.fr/memoire/enseigner/memoire_resistance/resistance/remois_tournes.htm
L'inauguration du Monument de Tournes
le 30 août 1947
Le
Monument de Tournes a été inauguré le
30 août 1947 en présence de nombreuses personnalités :
- le préfet
des Ardennes, Maurice PICARD ;
- le maire de Tournes, Monsieur GUILLAUME ;
- le colonel NÉROT, colonel AUBUSSON dans la Résistance, ancien chef d'état-major au sein du commandement militaire FFI de la la Région C dont faisait partie le département des Ardennes ;
- le Commandant POINT, Commandant
FOURNIER dans la Résistance, chef départemental des FFI ;
- Pierre SCHNEITER, député de la Marne, frère d'André SCHNEITER, chef du BOA et des FFI de l'arrondissement de Reims, exécuté par les nazis à Tournes le 29 août 1944.
Érigé à l'initiative de la commune, en faisant appel à une souscription publique, ce monument est l'œuvre du sculpteur rémois Gustave MAILY. Il se dresse à l'orée du Bois de la Rosière, le dos à la route nationale, sur les lieux-mêmes du massacre, où avait été élevé après la Libération un monument provisoire constitué d'une Croix de Lorraine en bois.
Le monument provisoire érigé après la Libération
L'inauguration
du Monument ...
... le 30 août 1947
La mémoire de la pierre
L'ensemble du monument
avec ses plaques commémoratives
et son urne
29
août 1944
Aux Martyrs de la Résistance
Ils ont donné leur vie
pour nous
Ne l'oublions jamais |
1944 - 1994
En hommage aux 13 fusillés
du Bois de la Rosière
La commune de Tournes
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Ici
le 29 août 1944
à la veille
de la Libération
treize patriotes
ont été fusillés
par les Allemands
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BAILLEUL Georges
DUPONT Georges
MANON Louis
MATHIEU Roger
MOREAU Henri
OGNOIS Maris-Thérèse
PAL RObert
PAL Lily
ROY Guy
SAINT-MICHEL Charles
SCHLEISS Paul
SCHNEITER André
DECRUYENAERE Arthur
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À
ceux
qui
n'ont pas douté |
Les sépultures du cimetière de Tournes
Dans le cimetière de Tournes, la croix érigée à la mémoire des résistants
exécutés par les nazis au Bois de la Rosière le 29 août 1944
Les sépultures de Arthur Decruyenaere, de Robert Pal et de Lily Bauer
surmontées de drapeaux aux couleurs de la France
et de la Hongrie, pays dont étaient originaires Robert Pal et Lily Bauer
La commémoration annuelle
Chaque année, en août ou en septembre, une cérémonie du souvenir se déroule au cimetière, puis au Bois de la Rosière en présence des élus et des assocations d'anciens résistants.
Le 14 septembre 2008 au cimetière de Tournes ...
... puis au Bois de la Rosière
Denise Richard-Ognois ( en imperméable blanc ), fille de Marie-Thérèse Ognois,
se recueille devant le Monument des fusillés le 14 septembre 2008
Sources
Archives de la famille Ognois conservées par Denise RICHARD-OGNOIS
C.
ASCAS, J. GENON, C.
et M. THIÉRY, M.
WOIRIN, 29 août
1944, massacre au Bois de la Rosière,
brochure réalisée avec le concours de la commune
de Tournes, non daté.
Gérard GIULANO, 29 août 1944 - Massacre au Bois de la Rosière, non daté.
Jacques
VADON, 1940/1944 les
Ardennes en images, Bruxelles, SODIM, 1977.
Philippe
LECLER, " Le
massacre du Bois de la Rosière ",
in Le temps des partisans, éditions Dominique Guéniot, 2009.
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