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Le
site :
une ferme isolée à l'écart du village de
Champlat
Les ruines de la ferme de Chantereine
et au second plan, le monument du maquis de Champlat
Un épisode tragique de la résistance marnaise
Dans
la région de Reims, près de Ville-en-Tardenois, un maquis s'était
constitué sur le territoire du petit village isolé de Champlat
où un agriculteur, Raymond
HUIBAN, accueillit et ravitailla des réfractaires
du STO dès
1942.
En
mars 1944, ce dernier mit à la disposition de la
résistance la
ferme de Chantereine où les armes provenant des parachutages
effectués sur les terrains voisins furent entreposées avant d'être
réparties entre les différents groupes.
En
avril
1944, cette ferme fit l'objet d'une perquisition
allemande à un moment où heureusement elle était vide
Le
25 août 1944, la centaine
Davoust qui constituait la quatrième centaine formée dans
le cadre du plan Paul, et qui était commandée par le lieutenant
Pierre DEMARCHEZ, s'installa dans la
ferme de Chantereine bien que celle-ci fût connue des Allemands
qui y avaient déjà perquisitionné.
Trente-quatre containers parachutés dans la nuit
du 25 au 26 août y furent entreposés.
Complètement isolée, à découvert, au fond d'une
cuvette entourée de bois, cette ferme constituait, selon le médecin-colonel
POURCINES « une véritable souricière »
.
Le
26 août au matin, la centaine Davoust fut renforcée par
les groupes FFI de Fismes et d'Aougny, commandés respectivement par
le gendarme Gaston RAULIN
et par l'instituteur Jean LAMBERT.
Ce dernier constata avec stupeur, qu'il n'y avait
pas de service de garde autour de la ferme, que l'arrivée de son groupe
n'avait même pas été signalée, et que le plus grand désordre régnait
à l'intérieur des bâtiments : matériel antichar resté dans les caisses,
notices d'emploi accompagnant les explosifs égarées.
Au cours de la journée
du 27 août, arrivèrent individuellement ou en petits
groupes des hommes et des femmes souvent très jeunes, venus offrir
leurs services.
L'après-midi, des avions allemands survolèrent le
site en rase-mottes ; plusieurs FFI, les prenant pour des avions
américains, sortirent de la ferme pour leur faire des signes d'amitié.
Malgré les conseils des habitants de Champlat et
du médecin-colonel POURCINES, le
chef de la centaine Davoust refusa de donner l'ordre d'évacuer la
ferme.
Le 28 août,
peu après qu'un avion suspect balançant les ailes ait à nouveau survolé
la ferme de Chantereine, celle-ci fut encerclée
par plusieurs chars allemands et attaquée
par surprise.
Pierre
DUMONT, FFI du maquis de Chantereine
Cette
attaque provoqua la sortie précipitée sans
ordre et sans armes de la plupart des occupants de la ferme qui s'enfuirent
vers la forêt à travers les champs moissonnés, donc à découvert.
« J'ai
placé deux gamins en faction en haut d'un chemin.
Je suis entré dans la ferme et en
suis ressorti de temps en temps pour regarder ce qu'ils faisaient.
Soudain, j'ai vu un char au loin avec les
deux gars qui couraient devant.
J'ai dit à tout le monde de ficher
le camp.
Tous ceux qui étaient dans la ferme
m'ont suivi, mais comme il y avait 600 à 700 mètres
à découvert pour arriver à la lisière
du bois, nous nous sommes fait tirer dessus comme des lapins.
Sur les douze personnes que comptait ma
section, je suis le seul survivant.
J'ai été blessé à
la jambe par quatorze éclats d'obus que les Ricains m'ont
retirés dans un camion sanitaire ».
Témoignage
de Pierre DUMONT
Le plus jeune des FFI tués
à la Ferme de Chantereine, Philippe COUTIEZ,
n'avait que 17 ans.
La
mise en bière et l'enlèvement des cercueils
Le Monument
BELLOT
Louis
BEUVELET André
CHAUVET Roger
COUTIER Philippe
GUILEN Robert
JAZERON Marcel |
Aux
héros
de la
Libération
tombés
à
Champlat
le 28 août
1944
Patrie
et
Liberté
Maquis de
Chantereine |
LEBEAU
André
PATÉ Georges
PETITHOMME Bernard
SALMON Henri
THOMAS André |
André
BEUVELET
dont le nom figure sur la stèle de Champlat a été
tué le 27 août 1944
par un camarade, dans un accident
de maniement d'armes.
Les noms de Philippe COUTIEZ est orthographié avec un R et celui d'André LEBEAU sans X, erreurs qui ont été corrigées à l'occasion du ravalement du monument en juin 2016.
La cérémonie commémorative
des combats du maquis de Chantereine
se déroule chaque année, le dernier dimanche d'août,
devant ce monument.
© Canopé Reims, 2000-2016
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et d'adaptation réservés pour tous pays.
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