La « petite école de brique rouge »
C'est en
février 1945, que le Quartier
général du Corps expéditionnaire allié
en Europe s'est isntallé à Reims,
dans les locaux du collège moderne et technique de la rue Jolicur,
que les Alliés désignèrent bientôt sous
le nom de « petite école
de brique rouge ».
La moitié des bâtiments du collège,
situés à l'arrière, furent laissés à la disposition des enseignants
français et de leurs élèves.
Une barrière de bois séparait la cour intérieure
en deux parties, marquant la frontière entre deux
mondes qui s'ignoraient :
- d'un côté, les civils
français ;
- de l'autre côté,
les militaires alliés.
Le
collège de la rue Jolicur
à Reims
La
cour intérieure du collège avant la 2ème guerre
mondiale
Le
bureau du général
EISENHOWER, commandant suprême du Corps expéditionnaire
allié en Europe et la « War Room
(Salle de guerre) – appellation utilisée par les Alliés pour désigner la Salle des cartes où a été signée la capitulation de l'Allemagne nazie le 7 mai 1945 – , avaient été aménagés dans cette aile du bâtiment situé à l'angle de la rue Marie-Clémence Fouriaux et de la rue Jolicoeur où se trouve l'entrée principale du collège par laquelle on accédait au Quartier général.
L'entrée
principale du collège et l'aile du batiment
où se trouvaient la Salle des cartes et le bureau d'Eisenhower
L'entrée
du collège à l'époque de la signature
de la capitulation de l'Allemagne nazie
Le
7 juillet 1945,
deux mois jour pour jour après la signature à Reims
de la capitulation de l'Allemagne nazie, le général
américain LORD a remis au maire de la ville, Michel
SICRE, les clés de la Salle
de la Reddition, en
lui disant que ces clés étaient aussi
« celles de la Liberté du monde ».
Michel
Sicre, maire de Reims, tend la main au général Lord
qui vient de lui remettre les clés de la Salle de Reddition
Les clés de la Salle de Reddition
L'aménagement
du Musée de la Reddition
La
Salle de Reddition est restée en l'état
jusqu'en 1985. On se contenta de
protéger les cartes qui tapissaient ses murs en les enfermant
dans des vitrines, et d'ouvrir
une porte sur la rue Jolicur
permettant d'y accéder sans passer par le collège, devenu
le lycée Roosevelt.
En
1985, à l'occasion du 40e
anniversaire de la victoire alliée en Europe, constatant
que le site menaçait de se dégrader, la Ville de Reims a entrepris
de faire classer ce haut lieu de mémoire et d'y aménager
un musée.
La
façade, le hall
d'entrée et le premier étage
du bâtiment ont été aménagés.
L'entrée
et la façade du musée
Le hall d'entrée
Message du commandant en chef du Corps expéditionnaire allié
en Europe,
le général Eisenhower, annonçant la victoire
Introduction à la visite : la projection du film
Reims-Berlin, la victoire alliée en Europe
Dans la salle audiovisuelle qui peut accueillir une quarantaine de visiteurs est projeté à la demande soit en version française,
soit en version anglaise ou allemande, le film Reims-Berlin, la victoire alliée en Europe en introduction à la visite du musée.
À partir de documents
d'actualité puisés dans les archives
de l'Institut national de l'audiovisuel ( INA ), de
l'Établissement cinématographique et photographique
des armées ( ECPA ) et du Centre régional
de documentation pédagogique de Champagne-Ardenne ( CRDP ),
il redonne à Reims et au 7 mai 1945 leur dimension historique,
tout en expliquant pourquoi cette date
et ce lieu ont été rapidement et définitivement
effacés par le 8 mai et par Berlin.
Il
relate les événements qui ont conduit à
cette double
signature : l'effondrement de l'armée allemande
au printemps 1945, ponctué par la jonction des troupes
alliées à Torgaü
sur l'Elbe, la capitulation partielle de Caserta
en Italie, la prise de Berlin
par l'Armée rouge, le suicide d'HITLER
remplacé par l'amiral DNITZ,
et la capitulation partielle de Lüneburg
en Allemagne du Nord.
Il décrit l'arrivée des plénipotentiaires
allemands à Reims au quartier
général d'EISENHOWER,
commandant en chef du Corps expéditionnaire allié
en Europe.
Il fait revivre la
signature de Reims immédiatement suivie de
l'enregistrement du discours
de la victoire, puis la signature de l'acte définitif
exigée par le haut commandement soviétique à
Berlin, où la France
était représentée par le général
de LATTRE DE TASSIGNY.
Il s'achève par le
défilé de la victoire le 9 mai 1945 à Reims
filmé en couleurs par un cameraman rémois
Production : CRDP de
Champagne-Ardenne, 2003
Auteur : Jean-Pierre HUSSON
Réalisateur : Pierre PINON
11 minutes
Reims-Berlin
dans le réseau Scérén
La War Room ou Salle des cartes
Dans
la Salle des cartes , au 1er
étage, les vitrines ont été démontées,
les cartes restaurées et
un espace
vitré a été aménagé pour
contenir les visiteurs et éviter toute dégradation.
L'entrée
de la Salle des cartes et la bulle de verre réservée au
public
La
table de la signature et la carte du champ de bataille
vues depuis la bulle de verre
Panoramique
de la salle en 1985
( 11,2 Mo )
Extrait
du film 7 mai 45 qui n'est plus commercialisé
© CRDP de Reims - Mai 1985
Auteur : Jean-Pierre Husson
Réalisateur : Claude Joulé
Prise de vues : Michel Rampenaux
Son et montage : Pierre Pinon
Entretiens : Catherine Darsonval
Panorama de Laurent THION
Panoramas
of WW2 European Landmarks 1945-2005
La
carte du champ de bataille à la date du 7 mai 1945
Prévisions
météorologiques pour le 7 mai 1945 et carte des opérations
aériennes
Bilan
sous forme de croix gammée des prisonniers de guerre
capturés par les forces alliées
Pertes
alliées, matériel déchargé et prisonniers
de guerre
Autour de la table de la Reddition
le 7 mai 1945
Au
premier plan et de dos, les plénipotentiaires allemands
1. L'amiral
FRIEDEBURG, commandant en chef de la
Kriegsmarine
2. Le
général JODL,
chef d'État-major de la Wehrmacht,
adjoint du maréchal Keitel, commandant en chef de l'Armée
allemande
3. Le
commandant OXENIUS,
aide de camp du général Jodl
Au
second plan et de face, les officiers alliés
1/ Le
général MORGAN,
adjoint du chef d'État-major du Corps expéditionnaire
allié en Europe ( officier britannique )
2/ Le
général
SEVEZ,
adjoint du chef d'État-major de la Défense nationale,
le général Juin ( unique officier français
présent à Reims )
3/ L'amiral
BURROUGH,
commandant en chef des Forces navales alliées ( officier
britannique )
4/ Le
général BEDELL-SMITH,
chef d'État-major, représentant le général
Eisenhower, commandant en chef du Corps expéditionnaire allié
en Europe ( officier américain )
5/ Le
commandant BUTCHER,
aide de camp du général Eisenhower
( officier de la Marine américaine ),
debout un peu en retrait derrière le général Sevez
et l'amiral Burrough.
6/ Le
lieutenant CHERNIAEV,
interprète du général Sousloparov ( officier
soviétique ), assis
en retrait derrière la chaise vide.
7/ Le
général SOUSLOPAROV,
chef de la Mission militaire soviétique en France, représentant
du gouvernement et du haut commandement soviétiques
8/ Le
général SPAATZ, chef
des Forces aériennes américaines
stratégiques et tactiques
( USSTAF )
9/ Le
général ROBB,
chef d'État-major de l'Armée de l'Air alliée (
officier britannique )
10/ Le
colonel ZENKOVITCH,
aide de camp du général Sousloparov ( officier soviétique )
La
chaise vide située entre
le général
Bedell-Smith et le
général Sousloparov, était destinée au général
STRONG,
chef du 2ème Bureau allié ( officier britannique ),
qui est resté debout durant toute la cérémonie
de la signature, a servi d'interprète
auprès des plénipotentiaires allemands et leur a présenté
l'acte de capitulation à signer, mais qui est absent de la photographie
ci-dessus.
À
l'extrêmité de la table, entre le général
Robb et le colonel Zenkovitch, se trouvait le général
américain BULL,
chef du 3ème Bureau allié, qui n'apparaît pas sur
la photo.
Le
général Jodl signe l'acte de capitulation
entouré à sa droite du commandant Oxenius
et à sa gauche de l'amiral Friedeburg
L'acte de capitulation
signé à Reims
Au
nom du Haut Commandement allemand.
Signature
du général
JODL
EN PRÉSENCE DE
Au nom du Commandant Suprême
des Forces Expéditionnaires Alliées,
Signature
du général
BEDELL-SMITH
Au
nom du Haut
Commandement Soviétique,
Signature
du général
SOUSLOPAROV
Signature
du général
SEVEZ
Général,
Armée française ( Témoin )
Dans
son bureau du Quartier général allié, après
la signature de la capitulation allemande,
le général
Eisenhower brandit les stylos que vient de lui apporter son chef d'état-major,
le général Bedell-Smith
La France et la victoire alliée
En 1985, l'épouse du général SEVEZ, seul officier français présent à Reims le 7 mai 1945, a offert au musée le képi et les décorations de son mari.
Convoqué à Reims à la dernière minute, le général SEVEZ qui avait commandé en Italie la 4e Division marocaine,était l'adjoint du général JUIN, chef d'État-major de l'armée française, qui se trouvait alors aux États-Unis où il représentait la France à la Conférence de San Francisco réunie pour adopter la Charte des Nations-unies.
À aucun moment à Reims les Français n'ont été associés aux préliminaires qui ont débouché sur la signature de l'acte de capitulation : pas de drapeau françaiss ; pas de version française de l'acte de capitulation ; introduit au dernier moment dans la salle des cartes, le général SEVEZ est invité à signer comme simple témoin ; son nom a été ajouté en bas de l'acte, tapé en hâte avec une autre machine à écrire
Le
général Sevez à Reims
à la table de la signature
La
signature du général Sevez
au bas de l'acte de capitulation signé à Reims
Le
képi et les décorations du général Sevez
déposés au Musée de la Reddition par sa veuve en
1985
Le général SEVEZ, devenu après-guerre commandant en second des troupes d'occupation françaises en Allemagne est mort accidentellement au cours d'une chasse en Allemagne près de Baden-Baden.
La
Salle des expositions temporaires
Elle
est située au
premier étage du musée, à côté
de la Salle de la Reddition.
Chaque année depuis 2000, y est présentée
une exposition consacré à un thème ayant trait
à la Seconde Guerre mondiale
- en
2000 : "
Jean Moulin " ;
- en
2001 : "
Reims et la Marne 1939-1940 " ;
-
en 2002 : " Hommage
aux Forces aériennes françaises libres " ;
- en
2003 : " Exposition
commémorative du 60ème anniversaire ;
du sabordage de la Flotte française de Toulon ( 1942-2002 ) " ;
- en
2003 :: "
Les Américains en Champagne-Ardenne lors des deux guerres mondiales
1917-1918 et 1944-1945 " ;
- en
2004 : " 60ème
anniversaire du débarquement de Normandie "
- en
2004-2005 : 60e
anniversaire de la libération de Reims
- en 2005-2006 : La
capitulation et la présence américaine
Réouverture du Musée
après travaux de sécurité et de rénovation
Après plusieurs mois de fermeture pour travaux de mise aux normes de sécurité et de rénovation réalisés en 2009, le musée de
la Reddition est à nouveau ouvert au public.
De nouvelles vitrines ont été aménagées, qui évoquent la vie au SHAEF, la
résistance marnaise, les missions secrètes de la Royal Air Force, la présence de la Luftwaffe à Reims, puis de la 101e division aéroportée américaine, et qui présentent de très nombreuxmannequins, objets et documents : les clés de la Salle de Reddition remises le 7 juillet 1945 par le général LORD au maire de la ville de Reims, Michel SICRE, la réplique du tableau du peintre français Lucien JONAS offert en 1946 par la ville de Reims à l'ambassadeur des États-Unis, Jefferson CAFFERY,.en témoignage de l'amitié franco-américaine
De nombreuses Unes de journaux d'époque, français et étangers, annonçant la, victoire alliée en Europe sont présentées dans les halls du rez-de-chaussée et du premier étage.
Pour en savoir plus
L'accès au
Musée de la Reddition de Reims :
Ouvert toute l'année et tous les jours ( sauf le mardi )
de 10 heures à 12 heures et de 14 heures à 18 heures
Musée
de la Reddition du 7 mai 1945
12, rue du Président Franklin Roosevelt
51100 REIMS
Tél. 03 26 47 84 19
Service des publics
Tél. 03 26 35 36 91
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Entrée
gratuite le premier dimanche de chaque mois
Entrée
gratuite pour tous les scolaires et leurs accompagnateurs
Sur le site " Histoire et mémoires "
Le
7 mai 1945 à Reims, une
date et un
lieu oubliés
Ressources
documentaires
Le
Musée de la capitulation de Berlin-Karlshorst
Le
Musée de la reddition de Zhijiang en Chine
Sur le site de l'Académie de Reims
Ressources photographiques champardennaises / Musée de la Reddition
140 photographies mises en ligne par Christine GALOPEAU DE ALMEIDA
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