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Le
Plateau de Californie au coeur du
Chemin des Dames est, tout comme Verdun,
un lieu
emblématique de la 1ère guerre mondiale.
Mais alors que Verdun
a été rapidement érigé en symbole
national de la victoire,
le Plateau
de Californie et le Chemin
des Dames ont été longtemps associés
à l'échec cuisant de l'offensive Nivelle d'avril
1917, aux mutineries qui ont suivi et à la rupture
de l'été
1918, et voués après
la 1ère guerre mondiale, à un processus
d'occultation, d'oubli, de refoulement.
Depuis
les années 1990, ces lieux ont fait l'objet d'un
retour
de mémoire,
marqué dans le paysage par des aménagements
( belvédère, table d'orientation, parking, signalétique ),
et par la visite, le
5 novembre
1998, à l'occasion du 80ème anniversaire
de la victoire de 1918,
du Premier ministre Lionel
JOSPIN venu inaugurer un Monument
à la mémoire des combattants de toutes les guerres.
1/ Le
belvédère et la table d'orientation
2/ Le Monument du 80ème anniversaire
à la mémoire des combattants de toutes les guerres.
Commande
publique de l'État
( Ministère de la culture et de la communication )
avec le concours du conseil général de l'Aisne,
confiée au sculpteur Haim
KERNER en
1998
et
réalisée par la Fonderie d'art de la Plaine,
ce
monument de bronze teinté en bleu-horizon,
est constitué de têtes toutes identiques,
emprisonnées dans du fil de fer barbelé
symbolisant les mailles de l'histoire
Ils
n'ont pas choisi leur sépulture |
3/ Le plateau : un paysage de guerre fossilisé
Sur
le Plateau de Californie, couvert
en 1914 de vignes, de terres agricoles
et maraichères, de savarts et de bois se sont déroulés
des
combats acharnés et terriblement meurtriers.
Après la guerre, il fut intégré
aux 18 000
hectares de la zone rouge dont les sols avaient été
totalement détruits par l'intensité des combats, et
dont la plus grande partie allaient être confiée à
l'Office
national des forêts ( ONF ).
L'ONF entreprit de replanter
des pins noirs d'Autriche sur les sols les plus hostiles,
des épicéas et des hêtres dans les fonds de tranchées
un peu plus humides et couverts de limon.
Il
en résulte aujourd'hui un paysage de
guerre fossilisé : réseaux de tranchées,
cratères d'obus, remontées de ferrailles ( obus,
balles, éclats, casques, gourdes, baïonnettes.... ).
Cratère d'obus envahi par la végétation
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