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Le monument aux morts
de Châlons-en-Champagne
( Marne )

L'érection du monument en 1926

La description du monument

La longue liste des morts

a transcription du monument de Châlons par Patrice Alexandre

Le monument de Raon L'Étape sans les Vosges, œuvre du même sculpteur

 

 

 

 






L'érection du monument en 1926

   Oeuvre du sculpteur Gaston BROQUET, le Monument aux morts de Châlons-en-Champagne a été inauguré le 24 octobre 1926.

   En 1921, un Comité d'action du monument commémoratif, constitué à Châlons sous la présidence de Monsieur MORISE, a décidé d'ériger un monument à la mémoire des Châlonnais morts pendant la guerre de 14-18, et a confié à l'artiste, Monsieur DAGONET, la mission de concevoir et de réaliser un projet.   
   
   S'agissant de l'emplacement, Monsieur DAILLY, membre du Comité, proposa que le monument soir érigé sur une place publique au cœur de la ville plutôt qu'au cimetière.

   En 1923, une somme de 120 000 francs a été affectée à l'érection du monument et un jury a été constitué pour choisir entre plusieurs maquettes.

   Le 13 octobre 1926, le maire de Châlons, Marc MILLET, procédait à à la réception définitive des travaux d'exécution du monument érigé place Saint-Etienne et réalisé par Gaston BROQUET, statuaire parisien, à qui fut versée la somme de 30 000 francs prévue au marché adopté par le Conseil municipal le 11 juillet 1924.


La description du monument
« La dernière relève »

   Pour la France d'aujourd'hui, magnifiquement victorieuse,
les héros qui sont tombés, en soldats de la liberté,
sur les champs de bataille de la grande guerre,
sont toujours vivants.


   Elle les glorifie, elle les exalte plus encore qu'elle ne les pleure.
Les monuments qu'elle élève à leur mémoire,
dans un élan de reconnaissance infinie,
ne peuvent être des monuments de douleur et de tristesse,
mais des monuments d'apothéose.

 La France d'aujourd'hui, qui a vécu des heures d'angoisse de la tourmente,
veut que la France de demain et de toujours se souvienne,
elle aussi éternellement de la grandeur et de la beauté du sacrifice,
et que, pour elle aussi, éternellement, les héros restent vivants.

Aux
Châlonnais
morts
pour la France

Il faut qu'il soit une allégorie simple, claire, saisissante,
qui parle au peuple
  et lui commande la gratitude et la piété
en même temps que l'admiration.

   Il faut qu'il soit une permanente leçon d'énergie
et qu'il rappelle à tous et toujours, ce que peut
la France fidèle à son passé de noblesse et de vaillance,
fidèle à ses généreuses aspirations de liberté et d'humanité.

M. DAILLY, Comité d'action du monument commémoratif
de Châlons-sur-Marne, séance du 23 mai 1921.
( Archives municipales de Châlons-en-Champagne, 2 / 1M60 )




La longue liste des morts

Les victimes de la 1ère guerre mondiale


Morts pour la France de 14-18

La partie gauche du monument

 

La partie droite du monument


Victimes civiles de 14-18





Victimes militaires de 39-45


Victimes civiles de 39-45


La transcription du monument

Sculptures de mémoire
Études de dix monuments de 14-18
par le sculpteur Patrice ALEXANDRE
Marne, pays d'histoires, 2001- 2003

   Les fondations sont en ciment armé, réalisées par la société Le Ciment armé Demay Frères de Reims.
   La cérémonie d'inauguration a eu lieu le 24 octobre 1926.
   Face à une guerre où le corps s'est employé faute de mieux à vivre à plat ventre, et en creusant des tranchées, la commémoration et le vécu des poilus ne font pas bon ménage.
   Les soldats ont creusés, les sculpteurs ont élevés ; un socle les sépare.
   Quatre soldats au matin clair, mémoires pétries du combat d'hier, leur pelure sent la sueur froide, le moisi, ils avancent vers la lumière ; c'est la dernière relève à Châlons-en-Champagne.
   On peut suggérer quelques rapprochements avec " Les Fils de Caïn ", modelés en 1906 par Paul Landowsky : le plus jeune se dirigeant vers un avenir quelconque, marche d'un pas assuré, tenant fermement sa canne, le plus ancien retient sur son ventre le crâne d'un buffle aux cornes imposantes ; protégeant le restant de sa maigre pitance, le dernier, homme mûr, modèle un morceau de terre qui semble se transformer en un volume aux arêtes parfaites.
   Le plus jeune, qu'il soit d'une guerre ou d'une autre, est celui qui montre le chemin, il détient sa mémoire et celle de l'ancien, sa canne est force, non pas son handicap.
   À Châlons, l'ancien porte son fusil comme l'ancêtre la viande.
   Les deux autres, ( ils devaient être plus nombreux ) s'occupent des armes, le poids, ce qui pèse.
   Il y a du Rodin des " Bourgeois de Calais " chez Gaston Broquet ( sculpteur de son état ), et pourtant, il décidera de situer " La dernière relève " à près de quatre mètres de haut.
   À privilégier l'officialité de la commande aux dépens de la manière réaliste au modelé saisissant que l'oeil ne pourra pas contempler, le sculpteur passe a côté de la nature même de sa sculpture.
   Il trahira la leçon de son auguste prédécesseur ( le socle des bourgeois, c'est la terre ).


 


Le monument aux morts
de Raon-l'Étape dans les Vosges

   On doit également à Gaston BROQUET le bronze du monument de Raon-l'Étape dans les Vosges qui s'inspire également du thème de la relève ou de la patrouille.


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