|
Le
31 juillet 1920, la ville Sainte-Ménehould a reçu
la Croix de Guerre avec Palme et la citation suivante :
Vaillante
cité qui a eu à subir les souffrances de l'invasion.
Sentinelle avancée du front d'Argonne
qui a supporté crânement les plus violents bombardements.
Conformément
aux souhaits de la municipalité, un monument aux morts a été
édifié Place le l'Hôtel de Ville.
Oeuvre du sculpteur TARNOWSKI,
le monument en bronze représente un
poilu en sentinelle.
L'inauguration a lieu le
23 juillet 1922.
Le maire de Sainte-Ménehould, Monsieur
MANGIN, en recevant le monument au nom de la ville, prit
« l'engagement
solennel de toujours et en toutes circonstances manifester et perpétuer,
en les transmettant aux générations futures, les sentiments de pieux
respect et d'amour reconnaissant qu'il symbolise ».
Le
Poilu en sentinelle
C'est
le veilleur, dans la forêt,
stoïquement immobile sous la morsure de l'âpre bise,
attentif à tous les bruits et assisté de son vigilant compagnon.
Il
surveille les approches d'un ennemi dont il connaît les traîtrises.
En
gravant dans le granit du socle cette dédicace
" À nos Morts "
la ville de Sainte Ménehould veut témoigner,
par ce monument qui personnifie leur vaillance et leur sacrifice
du souvenir impérissable qu'elle conserve
à ses enfants tombés au service de la Patrie.
Sur
le côté droit
A
l'arrière du monument
Sur
le côté gauche
Familles
en deuil, qui êtes aujourd'hui à l'honneur,
nous nous inclinons respectueusement devant votre douleur.
Enlevez vos cœurs, car en donnant à la France
vos fils, vos maris, vos pères,
avec eux vous avez été les artisans de la victoire.
Monsieur
MANGIN,
Maire de Sainte-Ménehould, le 23 juillet 1922.
Sur
le devant du monument
Le
Poilu de Menou
L'avez-vous
regardé ? C'est vraiment un des mieux
Parmi les monuments de nos Morts glorieux.
Il est calme, pensif, sur son socle élevé,
Du froid âpre et mordant par son col préservé.
De son poste d'écoute, alors qu'on n'entend plus
Le bruit de nos canons, le chahut des obus,
Quand aussi le soir tombe en un calme infini
Et s'étend lentement sur le front aplani,
Il veille dans la nuit, l'air ferme et résolu,
De Menou le brave Poilu.
Très fidèle à ses pieds, vers l'avant bien tendu,
Son chien au long museau, d'un regard assidu,
Paraît entendre au loin les pas de l'ennemi
Qui ne réagit plus, semblant même endormi.
Comme chez les Poilus il reste dans ses yeux
O dure vision ! Les bois de nos aïeux
Par des coups de géants hachés, déchiquetés,
Prenant l'aspect étrange, avec leurs troncs restés,
De squelettes humains... Seul, toujours résolu,
Il est là notre Poilu.
Le silence des nuits, au milieu de la pleine,
Là, semble le fixer en une ombre incertaine.
Il songe... Et soudain voit des formes s'estomper,
Semblant se rapprocher et même se grouper...
... Sa Mère, son Épouse, et son petit enfant
Aux gestes maladroits, arrivent triomphants.
Ils sont là, ses aimés, le seul but de sa vie,
Pour lui donner ce soir, en leur âme ravie,
Un, deux, trois doux baisers...
Il rêve très émus,
De Menou le brave Poilu
Émile
BAILLON,
" Sainte-Ménehould
et la Grande Guerre ",
in Sainte-Ménehould-Magazine,
Bulletin municipal hors-série, novembre 1998.
Sculptures de mémoire
Études de dix monuments de 14-18
par le sculpteur Patrice
ALEXANDRE
Marne, pays
d'histoires, 2001-2003
Le
socle en marbre est surmonté d'un poilu en bronze en faction,
portant son uniforme bleu horizon, équipé de tout son
barda.
Il est accompagné d'un chien ce qui se voit
rarement sur un monument aux morts.
L'influence
d'Auguste Rodin intervient encore.
Un poilu d'origine gauloise prend la pause du "
Balzac ".
Mais le sculpteur M. de Tarnowsky en fera un sévère
berger et son chien,
lequel est dressé pour garder, mais aussi pour attaquer, mordre,
tuer.
Double rôle que les décideurs donnent
à l'homme et à l'animal.
Nul ne s'y frotte.
|