Créer un BOT pour renouveler l’enseignement de la grammaire à partir de Coco de Maupassant.
Utiliser un texte littéraire et un BOT pour renouveler l’enseignement de la grammaire à partir de Coco de Maupassant, avec le compte Twitter @classes_HMR.
Contextualisation :
- Expérimentation menée en décembre 2019 avec une classe de 4ème de 28 élèves au niveau très hétérogène dans un collège à public défavorisé classé en politique de la ville.
- Prérequis :
- compréhension du texte support
- reconnaissance des classes grammaticales
- reconnaissance du groupe verbal
- Activité et séquence support de ce projet : lecture intégrale de la nouvelle Coco de Maupassant et étude de celle-ci en classe dans le cadre de l’entrée de programme « Regarder le monde, inventer des mondes » et du questionnement sur la fiction pour interroger le réel.
- La première séance a bénéficié de l’accompagnement d’un deuxième professeur de français dans le cadre d’une co intervention (qui a notamment aidé à la captation d’images). Les autres séances ont été menées en classe entière et avec la professeure de français de la classe.
Objectifs visés et objectifs atteints (les objectifs atteints sont indiqués en gras):
- Rendre actif l’élève dans l’acquisition des connaissances grammaticales en variant la démarche habituelle fondée sur l’observation d’un corpus littéraire. Parvenir à un plus grand niveau de maîtrise de reconnaissance et compréhension des constructions verbales par tous les élèves et notamment les plus fragiles. Un diagnostic avait été posé en amont : une grande majorité d’élèves rencontraient de grandes difficultés de distinction entre les notions de classes grammaticales et de fonction dans la phrase. Quelques élèves ont encore rencontré après l’expérimentation des difficultés et ont eu besoin d’être encore guidés.
- Faire le lien entre grammaire et orthographe par l’observation des chaînes d’accord : sujet / attribut du sujet. Préparez la compréhension et la maîtrise de l’accord du participe passé employé avec AVOIR et COD placé avant l’auxiliaire
- Coopérer dans une démarche de recherche collective et d’écriture, soutien de la motivation et de l’engagement.
- Accéder à l’univers poétique généré par l’écriture numérique.
Compétences travaillées :
Domaine 1 du cycle 4 : les langages pour penser et communiquerComposante 1 : Comprendre, s’exprimer en utilisant la langue française à l’oral et à l’écrit |
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Comprendre et s’exprimer à l’oral |
Participer de façon constructive à des échanges verbaux |
Lire |
Lire des œuvres littéraires (Lire des productions générées) |
Écrire |
Adopter des stratégies et des procédures d’écriture efficaces |
Comprendre le fonctionnement de la langue |
Analyser le fonctionnement de la phrase simple et de la phrase complexe |
Domaine 2 du cycle 4 : Les méthodes et outils pour apprendre |
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Coopérer et réaliser des projets |
Définir et respecter un partage des tâches dans le cadre d’un travail de groupe |
Mobiliser des outils numériques pour apprendre, échanger et communiquer |
Utiliser les outils numériques pour réaliser une production |
Domaine 3 du cycle 4 : La formation de la personne et du citoyen |
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Maîtriser l’expression de sa sensibilité et de ses opinions, respecter celles des autres |
Formuler une opinion, prendre de la distance avec celle-ci, la confronter avec celle d’autrui et en discuter |
Exercer son esprit critique, faire preuve de réflexion et de discernement |
Rendre compte des argumentaires développés par différents protagonistes relativement à une thématique |
Outils et méthodes :
- Dictionnaires, tableau et vidéoprojecteur, ordinateurs en salle informatique.
- Travail de groupes en salle de cours équipée d’un vidéoprojecteur, organisée en 7 îlots, formés par la professeure, de 4 élèves au niveau hétérogène. Mise à disposition d’un dictionnaire.
- Travail de codage en salle informatique : 14 postes x 2 élèves.
Déroulement de l'expérimentation :
Les étapes du projet :
- 2 séances d’une heure (la première avec une co enseignante de français): présentation du projet et réalisation d’un dossier par groupe de 4 élèves.
Tous les groupes ont le même dossier où sont répertoriées des phrases tirées de Coco et dans lesquelles est demandée la variation d’éléments différents et progressifs d’une phrase sur l’autre : les élèves savent qu’ils doivent porter attention aux constructions des verbes. Ils émettent cinq propositions tirées de l’oeuvre lue ou personnelles (pour étoffer le corpus qui sera généré). Ces propositions doivent être validées par le groupe avant d’être reportées dans les tableaux du dossier. Des points d’étapes sont effectuées où les élèves doivent rédiger des propositions de leçons sur ce qu’ils ont observé. Quelques questions guident la réflexion et les propositions peuvent être présentées sous forme d’écrits linéaires ou de schémas ou de cartes mentales. Cette phase crée de nombreuses interactions, explications et justifications ainsi qu’une phase de rédaction (annexe 2). Les élèves les plus fragiles osent participer. Les dossiers sont ramassés et évalués à la fin de chaque heure.
Exemples d’extraits (les titres grammaticaux ne sont pas donnés aux élèves) :
La construction attributive :
« Comme les nuits étaient chaudes, on laissait Coco coucher dehors. »
« Cette ferme était assurément la plus vaste, la plus opulente, la plus ordonnée de la contrée. »
« Les bêtes étaient grasses, soignées et propres. »
Point d’étape avec leçon à créer.
La construction transitive :
« On conservait un très vieux cheval que la maîtresse voulait nourrir. »
« La bête inquiète le regardait. Il ne la battit pas ce jour-là. »
« Zidore prenait soin de cet invalide, lui donnait, pendant l’hiver, sa mesure d’avoine et son fourrage. »
« Les gens de la ferme s’amusaient de cette colère et sans cesse parlaient du cheval. »
Point d’étape avec leçon à créer.
La construction intransitive :
« La bête jeûnait, maigrissait, dépérissait. »
« Le goujat ne revint point ce jour-là. Il vagabonda par les bois. Il reparut le lendemain. »
Point d’étape avec leçon à créer.
- Entre les deux séances, correction de la leçon 1 avec mise en commun des réponses des groupes. L’activité permet à certains groupes de mieux comprendre les enjeux du travail et de perfectionner les leçons 2 et 3.
- Une heure en salle informatique où la configuration des groupes change : les élèves choisissent un partenaire pour le travail de codage à l’aide du logiciel « tracery ». Un tutoriel (ci-dessous) est remis aux élèves et la professeure fait une démonstration. Chaque groupe doit encoder une phrase du corpus avec toutes les propositions collectées par la professeure dans les dossiers. Il faut de la rigueur car la moindre erreur ne permet pas la génération du code. À la fin du travail, le code est envoyé à la professeure sur sa messagerie du bureau numérique.
tutoriel fourni aux élèves - La professeure publie sur un compte tweeter de classe le codage de certaines phrases qui changent tous les jours. Certaines servent à l’approfondissement de la leçon (annexe 4). Les élèves sont curieux des productions parfois très originales et poétiques et des habitudes de lecture se créent.
Synthèse :
- obstacles et limites rencontrés :
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- réalisation du codage par les élèves en un temps court (une heure).
- lecture des tweets en autonomie par les élèves car peu d’élèves se sont créés un compte (problème de l’âge légal de 13 ans). La parade est de les montrer en classe ou de faire des captures d’écran et de les envoyer sur la messagerie des élèves (annexe 5)... même pendant le travail à distance du printemps 2020.
tweets vidéoprojetés en classe (ou envoyés pendant les semaines de travail à distance - Printemps 2020)
- changements observés dans les pratiques des élèves
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- une vraie implication dans le travail de recherche et d’écriture (voir vidéo ci-dessous).
- une sensibilisation plus grande à la rigueur orthographique et à la syntaxe
- Une progression des compétences dans l’analyse des groupes fonctionnels pour une grande majorité d’élèves. Le temps investi sur le sujet l’explique aussi.
- modification de ma pratique pédagogique
- se servir plus régulièrement des productions d’élèves pour initier la réflexion grammaticale et orthographique.
- faire davantage confiance aux élèves pour la création des leçons.
- réexploitation et modifications envisagées
- utiliser l’observation, l’analyse en classe d’autres BOTS grammaticaux crées par des collègues.
- associer pour le codage un autre collègue de la classe (mathématiques / technologie ?) / donner aux élèves un peu plus de temps pour réaliser le codage.
- Partir de moins de phrases pour d’autres sujets grammaticaux car la réalisation du dossier prend du temps. Le sujet choisi ici, les constructions du verbe, a nécessité un corpus assez conséquent.
Hélène Munier-Ribout, professeure de Lettres Classiques au collège Perrot d’Ablancourt, Châlons en Champagne.
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Cet article entre dans le cadre d'une expérimentation TraAM, dont la synthèse est présentée dans l'article en lien.
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Créé lesamedi 4 juillet 2020
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RédacteurToussaint Conseil Adeline
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Dernière mise à jourvendredi 10 juillet 2020
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