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Chronologie des réparations allemandes
après la 1ère guerre mondiale

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1919

   L'article 231 du traité de Versailles déclare l'Allemagne « responsable, pour les avoir causés, de tous les dommages subis par les gouvernements alliés, par suite de la guerre qui leur avait été imposée par son agression ».
   
Cet article constitue la base juridique des réparations imposées à l'Allemagne vaincue.
   Une Commisssion des réparations est chargée d'en évaluer le montant, d'en établir les délais de paiement et d'en déterminer la répartitions entre les pays bénéficiaires.
   En attendant, l'Allemagne devra payer 20 milliards de marks-or avant le 1er mai 1921.

1920

   La Conférence de Spa fixe les pourcentages attribués aux différents pays bénéficiaires :
      - 52% pour la France ;
      - 22% pour l'Empire britannique ;
      - 10% pour l'Italie ;
      - 8% pour la Belgique …
   Les Français estiment que le montant total des dommages subis par les Alliés s'élève à 226 milliards de marks-or.

1921

   La Conférence de Londres évalue le montant des dommages subis par les Alliés
à 150 milliards de marks-or et fixe le montant des réparations que devra payer l'Allemagne à 132 milliards de marks-or.

1923

   L'Allemagne confrontée à une grave crise financière déclare qu'elle n'est pas en état de payer les réparations et sollicite un moratoire.
   Le gouvernement français décide l'occupation militaire de la Ruhr, la plus importante région industrielle allemande, pour obliger l'Allemagne à payer.
   Cette occupation provoque un profond ressentiment anti-français dans la population allemande.
   Le gouvernement allemand décrète la « résistance passive » qui se traduit par une grève générale, des attentats, des sabotages, ce qui accélère l'effondrement du mark.
   Les Alliés américains et britanniques conseillent la modération.
   Très isolée, la France doit retirer ses troupes de la Ruhr sans contrepartie.

1924

   Le plan Dawes accorde un prêt américain à l'Allemagne pour l'aider à effectuer ses premiers versements et fait adopter le principe d'annuités progressives fondées sur le redressement économique de l'Allemagne.

1929

   Le plan Young abaisse le montant des réparations à 38 milliards de reichmarks payables en 59 annuités jusqu'en 1988.

1931

   Le moratoire Hoover suspend pendant 1 an le paiement des réparations et des dettes interalliées.

1932

   La Conférence de Lausanne ramène le total des réparations à 3 milliards de marks qui ne seront jamais payés.

1933

   Parvenu au pouvoir, Hitler met fin définitivement au paiement des réparations.

   Au total, l'Allemagne n'a versé que 22,8 milliards de marks au lieu des 132 prévus initialement.

   Durant l'entre-deux-guerres, la question des réparations a empoisonné les relations franco-allemandes, mais aussi les relations entre la France et ses anciens alliés, en particulier les États-Unis.
   C'est ainsi que la France faisait dépendre le remboursement de ses dettes de guerre aux États-Unis, au paiement par l'Allemagne des réparations imposées à l'Allemagne vaincue par les vainqueurs.
   De leur côté, les États-Unis, bien qu'ils n'aient finalement ratifié ni leur adhésion à la Société des Nations, ni le traité de Versailles, se posèrent en arbitres et s'efforcèrent de trouver un compromis entre l'Allemagne qui se déclarait insolvable, et les pays qui, comme la France, persistaient à vouloir la faire payer.
   C'est ainsi que les plans Dawes et Young portent le nom des experts américains qui les ont négociés. De même, le moratoire Hoover qui a suspendu le paiement des réparations allemandes et des dettes interalliées porte le nom du président républicain qui a succédé à Wilson aux États-Unis.

   En Allemagne, la question des réparations a amplifié le ressentiment contre la France et nourri un révisionnisme revanchard qu'ont largement exploités Hitler et les nazis dans leur conquête du pouvoir.

   En France, elle a alimenté un nationalisme cocardier et chauvin, et entretenu l'illusion que tous les problèmes financiers seraient résolus, sans avoir à exiger d'efforts aux Français convaincus que l'Allemagne paierait.

   En réalité, la France n'a pu éviter en 1928 une dévaluation de sa monnaie qui a perdu les 4/5ème de sa valeur par rapport à 1914.

   Au total, la France n'a touché que 9,5 milliards de marks, alors qu'elle devait en percevoir plus de 68 milliards.

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