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Questions
- Question
1 : Quel
est l'auteur de cet appel ? Dans quel contexte cet appel a-t-il
été lancé ? En quoi cet appel diffère-t-il
de l'Appel du 18 juin 1940 ?
- Question
2 : Quelle
est la nature du document ? A quoi ressemble le graphisme
de ce document ? Quel est l'effet recherché par ce graphisme ?
- Question
3 : Quelles
sont pour l'auteur de ce document les raisons d'espérer ?
- Question
4 : Cet
appel a-t-il été entendu ? Quelle en a été
la portée ?
De
Gaulle refuse la défaite
et appelle tous les Français à continuer le combat |
Cette
affiche est signée par le général de Gaulle depuis
son quartier général situé
au 4, Carlton Garden à Londres.
Officier de carrière formé à
Saint-Cyr, Charles de Gaulle a participé à la 1ère
guerre mondiale au cours de laquelle il a été fait prisonnier.
Dans les années 1930, il a été
un promoteur de l'arme blindée en France.
En mai 1940, il a lancé une contre-offensive
à la tête de ses chars à Montcornet puis devant
Abbeville, a été nommé général de
brigade, puis sous-secrétaire d'État à la guerre.
Le 17 juin 1940, au moment où Pétain,
devenu chef du gouvernement en remplacement de Paul Reynaud démissionnaire,
sollicitait un armistice auprès des Allemands, de Gaulle a refusé
d'accepter la défaite et s'est envolé pour Londres où
il a lancé depuis la BBC l'appel
du 18 juin.
Dans ce premier appel très peu entendu, lancé
en pleine débâcle des armées françaises,
le général de Gaulle invitait les officiers et les soldats
français ainsi que les ingénieurs et les ouvriers spécialisés
des industries d'armement qui se trouvaient sur le territoire du Royaume-Uni
à se mettre en rapport avec lui pour continuer le combat aux
côtés de nos alliés britanniques.
L'appel placardé par voie d'affiche sur les
murs de Londres au cours du week-end du 3-4 août 1940 est un appel
adressé « À tous les Français »,
militaires et civils, quelles que soient leur profession, leur origine
sociale, et où qu'ils se trouvent.
Le contexte n'est plus tout à fait le même
que celui de juin 1940.
Le gouvernement du maréchal Pétain qui
a sollicité et signé l'armistice consacrant la défaite
de la France s'est installé à Vichy, a mis à mort
la IIIème République à laquelle il a substitué
un État français qui s'engage sur la voie de la collaboration
avec l'Allemagne nazie.
À Londres, de Gaulle a jeté les bases
de la France libre qui entend rallier tous ceux qui refusant la défaite,
veulent résister et continuer le combat.
Une
affiche de mobilisation |
Le
document est une affiche dont le graphisme rappelle celui des affiches
officielles de mobilisation générale arborant deux drapeaux
français croisés et un liseré tricolore.
L'effet recherché est double.
Il s'agit tout d'abord de renouveler et d'amplifier
les précédents appels à la résistance lancés
par le général de Gaulle depuis le 18 juin 1940 à
la BBC, appels qui ont été peu entendus dans l'immédiat.
Il s'agit aussi d'affirmer le caractère officiel
de la France libre, conçue dès le départ comme
le seul véritable gouvernement légitime qui aspire à
se faire reconnaître par le gouvernement britannique, face au
régime de Vichy constitué par « des gouvernants
de rencontre » et considéré par de Gaulle comme
un gouvernement qui s'est déshonoré en capitulant et qui
a livré la France « à la servitude ».
Les
raisons d'espérer des Français |
Les
raisons d'espérer des Français selon le général
de Gaulle résident dans la conviction prémonitoire affirmée
avec force par le chef de la France libre :
- que « la
France a perdu une bataille », mais qu'elle « n'a
pas perdu la guerre » ;
- et que la guerre
de 1939-1940 est une nouvelle guerre mondiale dans laquelle « des
forces immenses n'ont pas encore donné » ;
Le général de Gaulle fait ici allusion
sans doute aux ressources et aux troupes de l'Empire britannique qui
n'ont pas encore été totalement mobilisées, mais
aussi à celles de l'Empire colonial français dont il espère
le ralliement.
Ancien combattant de la 1ère guerre mondiale,
il pense aussi à l'engagement prévisible tôt ou
tard aux côtés des Alliés de l'Union soviétique
et des Etats-Unis.
Un
appel peu entendu dans l'immédiat
mais d'une grande portée historique |
Certes
dans l'immédiat cet appel n'a guère été
davantage entendu que ceux qui avaient été lancés
dès le mois de juin 1940.
Un seul officier général s'est rallié
à de Gaulle, l'amiral Muselier, et parmi les 15 000 marins
qui se trouvaient en territoire britannique après l'armistice
du 22 juin 1940, quelques centaines seulement se sont engagés
dans les Forces françaises libres.
Néanmoins cet appel comme ceux qui l'ont précédé
constituent bien l'acte fondateur de la Résistance française
extérieure et intérieure, dont les forces se sont progressivement
renforcées et que le général de Gaulle est parvenu
à unifier sous son autorité.
Même si l'engagement dans la Résistance
suscité par ces appels est resté le fait d'une minorité
de Français, il a permis à terme d'associer la France
à la victoire alliée de 1945.
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