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L'Europe en octobre 1942

Commentaire d'un document unique au Bac
Session 2000

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Questions

  • Question 1 : Présentez la carte.

  • Question 2 : De quels territoires est constitué la Grand Reich ?

  • Question 3 : Expliquez la situation de la France en octobre 1942.

  • Question 4 : Quels sont les Etats européens en lutte contre l'Allemagne et ses alliés en octobre 1942 ? Depuis quand et pourquoi ?

L'Europe sous domination allemande en octobre 1942 :
une carte d'historiens

    Le document à étudier n'est pas un document d'époque tiré des archives, mais une carte élaborée par des historiens pour illustrer un ouvrage universitaire publié en 1996.
   Cette carte et sa légende présentent la situation territoriale de l'Europe en octobre 1942.
   La Wehrmacht qui a repris son offensive en URSS depuis le printemps 1942, conserve encore l'initiative et poursuit son avance à l'Est.
   Parvenant sur la Volga et au coeur du Caucase, elle menace les puits de pétrole de Bakou.
   On est à l'apogée des succès militaires de l'Axe.
   Hitler veut prendre le contrôle du Proche-Orient et de son pétrole, et a encore l'illusion que les troupes allemandes engagées dans le Caucase, vont pouvoir faire leur jonction avec l'Afrika Korps de Rommel arrivé au portes de l'Egypte.
   La domination allemande s'étend de la Norvège à la Méditerranée et de la Bretagne à la Volga, c'est-à-dire à presque toute l'Europe où les nazis ont mis en place leur « ordre nouveau » fondé sur la terreur policière, le pillage économique, l'exploitation de la main d'oeuvre et l'extermination des Juifs.

L'étendue du Grand Reich hitlérien en octobre 1942

   En octobre 1942, le Grand Reich hitlérien s'est considérablement aggrandi par rapport à ce qu'était le territoire de l'Allemagne de 1937, issu du traité de Versailles de 1919.
   Il faut y ajouter les annexions entreprises par Hitler à partir de 1938 par coups de force successifs mettant les démocraties devant le fait accompli :
       - l'Autriche réunie à l'Allemagne, en mars 1938 ( Anschluss ) ;
       - la région des Sudètes et la Bohême-Moravie, annexées à l'issue de la conférence de Munich de septembre 1938 qui a été suivi du démantèlement de la Tchécoslovaquie en mars 1939.
   Font également partie du Grand Reich, les annexions consécutives aux conquêtes de 1939-1940, réalisées au début de la 2ème guerre mondiale :
        - Dantzig, la Posnanie et la Haute-Silésie en Pologne ;
        - le port de Memel en Lithuanie ;
        - les trois départements français d'Alsace-Lorraine ( Moselle, Bas-Rhin et Haut-Rhin ) ;
        - les cantons d'Eupen et Malmédy en Belgique ;
        - ainsi que le Luxembourg qui figure sur la carte parmi les pays occupés, alors qu'il a été annexé en même temps que les départements français d'Alsace-Moselle.
    

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La France vaincue, occupée et découpée en zones

   En octobre 1942, la France est un pays vaincu, occupé et découpé en zones.
   En appelant les Français à cesser le combat, en sollicitant et en signant l'armistice du 22 juin 1940, le maréchal Pétain a accepté la défaite et engagé la France sur la voie de la collaboration avec l'Allemagne nazie.
   La France est découpée en deux zones de part et d'autre d'une ligne de démarcation allant de la frontière suisse à la frontière espagnole.
    La zone Nord est occupée et placée directement sous l'administration militaire de la Wehrmacht ; les trois départements d'Alsace-Moselle sont annexés en violation de l'armistice de juin 1940.
    La zone Sud, dite « zone libre », ne sera occupée par la Wehrmacht qu'en novembre 1942.
   Cette zone Sud reste sous l'administration directe du gouvernement du maréchal Pétain installé à Vichy.
    La France de Vichy tout entière est placée sous la tutelle de l'Allemagne nazie avec laquelle elle collabore dans tous les domaines.
   En 1942, cette collaboration par laquelle Pétain a l'illusion d'atténuer les malheurs des Français et d'intégrer la France au nouvel ordre européen nazi, conduit le gouvernement de Vichy à toujours céder un peu plus aux exigences allemandes.
     Il organise la Relève puis le Service du travail obligatoire ( STO ) qui mettent les travailleurs français au service des industries d'armements allemands.
     Il se fait le complice de la mise en oeuvre par les nazis de la « solution finale » en France en organisant à Paris la rafle du Vélodrome d'hiver de juillet 1942, en livrant les Juifs de « zone libre », en introduisant la Gestapo dans cette même « zone libre ».
    En réalité, cette collaboration n'épargne rien aux Français qui subissent les restrictions, le rationnement aggravé par le pillage économique, et la répression.

L'engagement du Royaume-Uni et de l'Union soviétique

   En octobre 1942, deux Etats européens sont en lutte contre les puissance de l'Axe en Europe : le Royaume-Uni et l'Union soviétique.

   Le Royaume-Uni a déclaré la guerre à l'Allemagne nazie le 3 septembre 1939, au lendemain de l'invasion de la Pologne par la Wehrmacht.
   Soucieux d'éviter un nouveau conflit à son pays, le Premier ministre britannique, Neville Chamberlain, avait d'abord mené inlassablement une politique d'appeasement ( d'apaisement ) à l'égard de l'Allemagne de Hitler, en qui il voyait un champion de l'anticommunisme avec qui on pouvait négocier.
   Après l'agression perpétrée contre la Pologne, il a dû céder à la pression de son opinion publique qui exigeait le respect du traité d'assistance mutuelle liant le Royaume-Uni à la Pologne, et déclarer la guerre à l'Allemagne, aussitôt suivi par la France.   
    Après la défaite de la France de mai-juin 1940, le Royaume-Uni s'est retrouvé seul face à l'Axe.

   Il a été rejoint par l'Union soviétique en juin 1941, après l'attaque surprise déclenchée par la Wehrmacht contre l'URSS dans le cadre du plan Barbarossa.
   Hitler voulait conquérir à l'Est l'« espace vital » dont l'Allemagne et la « race des seigneurs » avaient besoin pour s'accomplir pleinement, et en même temps en finir avec le communisme bolchevique considéré par les nazis comme le mal absolu.
   La rupture du pacte germano-soviétique de non agression a fait basculer l'URSS dans la 2ème guerre mondiale.
   Furieux d'avoir été tenu à l'écart de la conférence de Munich, Staline avait accepté de signer le pacte de non-agression proposé par Hitler en août 1939, et croyait avoir ainsi détourné durablement l'agressivité de l'Allemagne contre les démocraties occidentales.
   Surpris par l'attaque allemande de l'été 1941, il a appelé tous les peuples d'URSS à se mobiliser dans ce qui est devenu pour lui la « grande guerre patriotique ».

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© CRDP de Champagne-Ardenne, 2000
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