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Les morts de la Seconde Guerre mondiale

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Pays
Pertes militaires
Pertes civiles
Pertes totales
En % par rapport
à la population totale d'avant-guerre
URSS
13 600 000
7 500 000
21 100 000
10,0 %
Pologne
120 000
5 300 000
5 420 000 *
15,0 %
Yougoslavie
300 000
1 200 000
1 500 000
10,0 %
Allemagne
4 000 000
3 000 000
7 000 000
12,0 %
Japon
2 700 000
300 000
3 000 000
4,0 %
Italie
300 000
100 000
400 000
1,0 %
France
250 000
350 000
600 000
1,5 %
Royaume-Uni
326 000
62 000
388 000
0,8 %
États-Unis
300 000
-
300 000
0,2 %
Chine
Entre 6 000 000 et 20 000 000
-

* Dont 3 millions de Juifs
D'après Marc NOUSCHI, Bilan de la Seconde Guerre mondiale, Le Seuil, 1996
.

Questions

  • Question 1 : Le nombre total des victimes de la 2ème guerre mondiale est 4 à 5 fois plus élevé que celui de la 1ère guerre mondiale. Comment peut-on expliquer cette différence ?

  • Question 2 : Comparez les pertes des deux grands pays vainqueurs. Pourquoi le bilan est-il si différent dans ces deux pays engagés avec la même détermination dans la guerre contre les puissances de l'Axe ?

  • Question 3 : Pourquoi la Pologne est-elle le pays qui, proportionnellement à sa population, a connu les pertes les plus importantes ?

  • Question 4 : En France, la 1ère guerre mondiale a fait deux fois plus de victimes, presque tous des militaires, que la 2ème guerre mondiale qui a davantage frappé les civils. Comment peut-on expliquer cette différence ?


Un bilan humain qui dépasse en horreur
celui de la 1ère guerre mondiale

   Bien qu'il soit difficile d'établir un bilan précis des pertes humaines de la 2e guerre mondiale,
on estime que ce conflit a fait 40 à 60 millions de victimes, c'est-à-dire 4 à 5 fois plus que la 1ère guerre mondiale.
   La 2e guerre mondiale a duré près d'un an de plus que la guerre de 14-18.
   Davantage encore que la 1ère guerre mondiale, elle a été une guerre mondiale, une guerre totale dans laquelle les belligérants ont jeté toutes leurs forces, une guerre technologique et industrielle qui a entraîné une augmentation considérable de la puissance de feu et des capacités de destruction, symbolisées par la bombe atomique utilisée par deux fois contre le Japon en 1945.
   Alors que les victimes de la 1ère guerre mondiale étaient essentiellement des militaires,
les pertes de la 2e guerre mondiale se répartissent globalement à part à peu près égale entre civils et militaires.
   L'ampleur des pertes civiles est certes liée aux caractéristiques de la guerre-éclair qui a surpris les pays envahis et mélangé aux soldats les populations civiles de l'exode, ainsi qu'aux bombardements massifs des villes ( Coventry, Dresde, Hiroshima-Nagasaki ).
   Mais elle est surtout dûe aux crimes de guerre et aux crimes contre l'humanité pertpétrés par les nazis : exécutions d'otages ; massacres de villages entiers ; exécutions de prisonniers de geurre ; déportations massives de populations civiles et extermination de plus de 5 millions de Juifs et de Tziganes.
   

Plus de 20 millions de morts en Union soviétique

   En chiffres absolus, c'est l'Union soviétique qui a subi les pertes humaines les plus élevées, aussi bien en ce qui concerne les civils que les militaires : environ 21 millions de morts, c'est-à-dire 70 fois plus qu'aux Etats-Unis.
   Cet écart considérable s'explique d'abord par la situation des États-Unis : 
        - ils sont entrés en guerre 6 mois après l'URSS ;
        - la guerre a totalement épargné leur territoire et leur population civile qui n'ont pas eu à subir l'invasion, les combats, les bombardements, l'occupation militaire, la répression, les exécutions massives, la déportation ;
        - aux États-Unis où, pendant toute la durée du conflit, les élections ont continué de se dérouler, la pression exercée par les citoyens sur leurs dirigeants civils et militaires a ramené constamment au premier plan l'exigence de gagner la guerre en épargnant au maximum la vie des soldats américains et en menant une guerre technologique fondée sur la puissance industrielle américaine.
   Il s'explique aussi par la situation de L'Union soviétique :
        - surprise par l'attaque allemande déclenchée en juin 1941, l'Armée rouge, désorganisée par les purges de la fin des années 30 et mal équipée, a subi dès le début de l'entrée en guerre de l'URSS de très lourdes pertes, tandis que la plus grande partie de l'appareil de production industriel soviétique était détruite, contrôlée par les Allemands ou démontée ;
        - Staline qui n'avait de compte à rendre à personne ni de verdict des élections à redouter, a fait face en mobilisant au nom de la « grande guerre patriotique » et en engageant les masses soviétiques dans les combats acharnés devant Moscou, autour de Léningrad soumise à un long siège, dans la bataille de Stalingrad, dans la reconquête des territoires occupés par la Wehrmacht,
et pour la libération de l'Europe centrale ;
        - de très nombreux prisonniers soviétiques qui n'étaient pas couverts par la Convention de Genève ont été exécutés par les Allemands ;
        - quant à la population civile, elle a été décimée par les exécutions en plein air perpétrées dès juin 1941 par les Einsatzgruppenn, exécutions qui visaient particulièrement les commissaires politiques et les Juifs, mais aussi par les massacres d'otages, les bombardements et les privations
.

15 % de la population polonaise anéantie

   La Pologne qui a perdu 15 % de sa population d'avant-guerre, est de tous les pays belligérants celui qui a subi le taux le plus élevé de victimes.
   Compte-tenu de la brièveté des combats de septembre 1939, les pertes ont frappé essentiellement les civils qui ont subi près de 5 années d'occupation et de répression : 
près de 5,5 millions de victimes civiles dont 3 millions de Juifs.
   L'importance des pertes civiles s'explique aussi par la présence de nombreux Juifs sur le territoire polonais : plus de moitié des victimes juives de la « solution finale » mise en oeuvre par les nazis étaient des Juifs polonais.

En France des pertes moins élevées qu'à l'issue de la 1ère guerre mondiale
et qui ont touché davantage les civils que les militaires

   Alors que dans la plupart des pays belligérants, les pertes de la 2e guerre mondiale ont été plus importantes que celle de la guerre de 14-18, la France a connu de ce point de vue une situation un peu particulière.
   La totalité des forces armées françaises avaient été impliquées durant toute la durée de la guerre 14-18 dans des combats sans merci, tandis que l'engagement de l'armée française dans les combats de la 2ème guerre mondiale a été limité dans le temps, puisqu'en mai-juin 1940, la France a été mise hors de combat et vaincue en 6 semaines.
   Les Français qui ont continué de se battre dans les rangs de la France libre ( Forces françaises libres, 2ème division blindée, 1ère armée française ) ou dans les rangs des formations armées de la Résistance intérieure unifiée en 1944 au sein des Forces françaises de l'intérieur ( FFI ) n'ont pas été très nombreux.
   Par contre une grande partie de la population civile a été confrontée de 1940 à 1944-1945 successivement à l'invasion, aux mitraillages des routes de l'exode, à l'occupation allemande, à la répression, aux représailles et massacres d'otages, puis aux bombardements alliés à partir de 1943, enfin aux combats de la libération.

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