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La mémoire des déportés juifs
de Sainte Ménehould

Travail réalisé avec deux classes de 3e
du Collège Jean-Baptiste Drouet
de Sainte Ménehould
avec leur professeur Christelle DRUET

 





   En collaboration avec la bibliothèque municipale, 15 élèves de 3e ont assisté à une conférence à l'occasion de la présentation du livre, La déportation des Juifs de la Marne, le 27 avril 2000 à l'Hôtel de Ville de Sainte-Ménehould.
   Ils ont pu poser des questions à l'auteur, Jocelyne HUSSON, professeur d'histoire au lycée Clemenceau de Reims, à Ida BONIACK, fille de Madame KSIAZENICER, arrêtée à Sainte Ménehould, puis déportée en 1942, et à Philippe COMBY, président de la section châlonnaise de la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme ( LICRA ).
   Ils ont pu aussi entendre des témoignages des différents témoins de l'époque, présents à cette conférence.

Le travail préparatoire

  • Lecture avec les élèves en cours d'histoire géographie du témoignage de Madame BONIACK, retranscrit dans le livre de Madame HUSSON.
  • Réactions, questions orales des élèves.
  • Présentation du livre, du travail de recherche de Madame HUSSON et de ses résultats.
  • Réflexion sur le sens de la plaque commémorative en souvenir de la famille FINKELSTEIN
    et de Madame KSIAZENICER, apposée dans l'entrée de L'Hôtel de Ville de Sainte-Ménehould.
  • Elaboration d'un questionnaire pour le soir de la conférence, adressé aux différents intervenants.
  • Préparation des élèves à la prise de note, à l'attitude d'auditeurs d'une conférence, pour qu'ils aient de l'aisance avec leur questionnaire.

Le questionnaire des élèves

Questions à Madame HUSSON

Jocelyne HUSSON, professeur au lycée Clemenceau de Reims

          1/ Nous avons tout d'abord, une série de questions, sur vos recherches :

  • Pourquoi avez vous voulu faire des recherches sur ce sujet ?
  • Quand avez vous commencé ces recherches ?
  • Quelles sont vos principales sources ?
  • Avez-vous rencontré des difficultés pour rassembler et consulter les sources ?
  • Pourquoi est-il difficile de connaître le nombre de déportés et disparus ?
  • Comment peut-on aujourd'hui contester la réalité de ces déportations et de l'extermination ?

          2/ Nous allons passer à des questions sur la déportation en France et dans la Marne :

  • A partir de quand les Allemands ont-ils mis en place la déportation en France ?
  • Avaient-ils prévu la déportation des Juifs avant la victoire contre la France ?
  • La France est coupée en 2 à partir de juin 1940 : quel a été le rôle de l'Etat de Vichy dans le nord de la France pour la déportation ?
  • La Marne a-t-elle été plus touchée en nombre de victimes ?
  • Comment étaient établies les listes de Juifs en 1940 ?
  • Les dénonciations ont-elles beaucoup augmenté le nombre de déportés ?
  • Est-ce que des Juifs ont pu échapper à la déportation dans la Marne et à Sainte- Ménehould ?
  • Comment s'est comporté l'Etat français après la guerre avec les survivants et descendants des familles, en particulier pour les biens de ces disparus, comme dans le cas de Madame BONIACK ?

          3/ Enfin nous avons une question sur la mémoire et le souvenir :

  • Vous parlez dans votre livre d'« un travail de mémoire pour une incitation à la vigilance »:
  • Comment pouvons nous, jeunes générations, continuer efficacement ce travail de mémoire ?
  • Et pour être vigilants, quels signes doivent nous apparaître dangereux dans la société ?

Questions à Madame BONIACK

Ida BONIACK au milieu des élèves du collège Jean-Baptiste Druet de Sainte Ménehould

          1/ Nous avons lu en cours des extraits de votre témoignage, nous souhaiterions vous poser dans un 1er temps des questions sur cette époque difficile de votre vie à Sainte Ménehould :

  • Avant la guerre aviez-vous ressenti l'antisémitisme des gens, de vos voisins ou camarades ?
  • Est-ce que vous saviez ce qui se passait en Allemagne pour les Juifs, par les journaux ou des discussions avec vos parents ?
  • Que saviez vous, jeune fille de 15 ans, exactement des risques que prenait votre famille en revenant dans le nord en 1940 après la défaite ?
  • Vous parlez de « persécutions et de menaces ».
    Que saviez vous des camps et de l'extermination entre 1940 et 1942 ?
    Y avait-il des rumeurs ou vraiment aucune information ?
  • Votre mère se sentait-elle à l'abri par sa position de femme enceinte ?
  • Vous indiquez dans votre témoignage sur l'arrestation de votre mère, que ce sont des gendarmes français qui ont agi et que les badauds étaient silencieux, puis vous évoquez la dénonciation
    de Mme L..... Vous êtes vous sentis trahis ?
  • Les conditions de vie au camp de Châlons étaient-elles très difficiles ?
  • Lors de votre retour à Sainte-Ménehould, après la découverte de la trahison de Mme L.... et de votre voisin commerçant, avez vous pu récupérer des biens ?

          2/ Pour finir nous aimerions vous poser des questions sur votre vie après la guerre ?

  • Avez vous obtenu de l'aide de l'Etat français ?
  • Avez-vous pu pardonner et faire à nouveau confiance aux autres ?
  • Nous avons été très touchés par ce voyage à 15 ans avec un bébé, qui n'a pas connu sa mère, qu'est devenu votre petit frère Michel ?

      3/ Nous souhaitons vous posez la même question qu'à Madame HUSSON :
Comment pouvons nous veiller, être attentifs aux discours dangereux, pour éviter que se renouvellent de telles atrocités
?

       Question à Monsieur COMBY

        Quels sont les moyens d'actions de la LICRA ?

La conférence du Jeudi 27 avril 2000

  • Ecoute de l'exposé de Madame HUSSON
  • Questions guidées par l'enseignant, afin d'éviter les redites, à Madame HUSSON
    et à Madame BONIACK.
  • Interventions du public et de témoins de cette période : ils étaient émus de relater des souvenirs douloureux et aussi de voir l'intérêt de ces jeunes pour ces événements ainsi que leur souci de lutter contre toute forme de racisme.
  • Remerciements aux élèves pour leur travail, leur attention et l'intérêt porté à ce travail de mémoire.

L'exploitation en classe après la conférence

  • Un exposé aux élèves non présents
  • Une mise par écrit des réponses au questionnaire. 
  • Une présentation aux autres professeurs de leur travail et de la soirée.

Le bilan de cette action

            1/ Les aspects positifs :

  • Le témoignage local de faits vus en cours.
  • Une forme différente de cours par le biais d'une conférence.
  • La souplesse par rapport à la programmation : le cours avait été traité en novembre.
  • Le contact inter-génération pour développer l'importance du souvenir face à de tels événements et la nécessité d'être vigilant et de toujours lutter.

            2/ Les points à améliorer :

  • Développer l'aisance à l'oral des élèves.
  • Mieux diffuser au sein du collège leur impression pour qu'ils soient plus un relais dans le travail de mémoire auprès de leurs camarades.

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© CRDP de Champagne-Ardenne, 2000
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