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La
répartition des déportés par motif d'arrestation
, fait apparaître trois grandes catégories de déportés
:
- les déportés
« résistants » arrêtés
en raison de leur engagement et de leur action dans la résistance
à partir de 1942-1943 ;
- les déportés
« raciaux », en quasi-totalité
des juifs, arrêtés dans le cadre de la « solution
finale » à partir de 1942 ;
- les déportés
« politiques », le plus souvent arrêtés
en raison de leur appartenance au parti communiste, dès 1940-1941.
En
réalité, bien des déportés ont été
arrêtés pour différents
motifs accumulés.
Certains d'entre eux ont été arrêtés
par la police française en tant que communistes
alors qu'ils étaient aussi des résistants,
puis après avoir été condamnés par des tribunaux
français, ont été livrés aux Allemands comme
otages, et ont été
finalement déportés comme communistes-résistants-otages,
mais sont recensés dans l'enquête du Comité d'histoire
de la 2ème guerre mondiale comme « déportés
politiques ».
Déportés
... |
résistants |
raciaux |
politiques |
Otages,
raflés,
droits commmuns, motifs indéterminés |
Ardennes |
31,6 % |
19,2 % |
19,8 % |
29,4 % |
Marne |
59,7 % |
18,6 % |
14,1 % |
7,6 % |
Aube |
58,5 % |
21,6 % |
9,4 % |
10,5 % |
Haute-Marne |
47,0 % |
23,6 % |
11,0 % |
18,4 % |
Champagne-Ardenne |
50,5 % |
20,5 % |
13,7 % |
15,3
% |
Près
de 60 % des déportés marnais ont
été arrêtés pour leur engagement dans la
résistance, ce qui a été le principal
motif d'arrestation dans les quatre départements de
la Champagne-Ardenne.
Si c'est dans le département de la Marne que
l'on relève le taux le plus élevé de « déportés
résistants », c'est aussi celui où la part
des « déportés raciaux » est la
plus faible, avec un taux de 18 % contre 23 % dans la Haute-Marne.
Mais avec le doublement du nombre des déportés
juifs de la Marne qu'a mis en évidence Jocelyne
HUSSON ( 1 ),
on peut avancer l'hypothèse que ce département est en
réalité celui où la part de la déportation
raciale a été finalement la plus élevée.
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