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L'année
de départ en déportation ne correspond pas toujours à
celle de l'arrestation, dans la mesure où les
déportés ont parfois passé de longs mois dans des
prisons ou des camps d'internement en France, avant d'être
transférés dans les camps de concentration nazis.
Mais au fur et à mesure que l'on s'avançait
dans les années d'occupation, le décalage entre la date
d'arrestation et la date de déportation s'est rétrécie.
D'une façon générale, à
quelques exceptions près, c'est pour les Juifs que la durée
entre l'arrestation et la déportation a été la
plus courte.
Alors que dans les Ardennes
et la Haute-Marne, départements coupés en deux
par la ligne séparant la zone occupée et la zone interdite,
la déportation a commencé dès
1940-1941, dans la Marne comme dans l'Aube, les départs
ont été retardés en 1942-1943.
L'augmentation du nombre des départs, relativement
lente jusqu'à la fin de 1943, s'est brutalement accélérée
à partir du début de 1944.
Face à la résistance qui s'organisait
et se montrait de plus en plus entreprenante, la répression nazie
s'est accentuée.
En même temps, les arrestations de Juifs se
multipliaient.
Dans la Marne la plus grande
partie des départs a été tardive, puisque
les trois quarts des départs sont intervenus entre janvier et
août 1944.
Nombre
de départs
en déportation en 1944 ... |
en
chiffres absolus |
en
pourcentage par rapport au nombre total de départs de 1940
à 1944 |
Ardennes |
247 |
47,1 % |
Marne |
617 |
74,4 % |
Aube |
292 |
58,5 % |
Haute-Marne |
269 |
52,1 % |
Champagne-Ardenne |
1 425 |
60,1 % |
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