Près de 20 % des déportés champardennais, et près d'un quart des déportés marnais ( 23 % ) ont été dirigés vers Auschwitz qui a été le principal camp de destination.
   Implanté à partir de 1940 en Pologne près de Katowice, le camp d'Auschwitz était devenu rapidement le plus important et le plus vaste des complexes aménagés par les nazis dans le cadre de la déportation et de la « solution finale ».
   Il comprenait en réalité trois camps :
        - Auschwitz I, le camp de concentration originel,
        - Auschwitz II - Birkenau qui était à la fois un camp de travail et d'extermination,
        - Auschwitz III - Monowitz qui était un camp de travail au service de l'IG Farben.    Auschwitz fut la destination de la quasi-totalité des Juifs arrêtés dans la Marne, mais aussi d'un certain nombre de déportés politiques ou résistants, le plus souvent des communistes, classés Nacht und Nebel ( « Nuit et Brouillard » ) et destinés, conformément à l'ordonnance du 7 décembre 1941, à disparaître « sans laisser de traces » ( 1 ).

   Après Auschwitz, les principaux camps de destination des déportés marnais et champardennais ont été, pour beaucoup de résistants, Buchenwald, Dachau et Neuengamme où furent déportés la plupart des personnalités et notables arrêtés en juin 1944, en particulier à Reims, et pour les déportées résistantes et politiques, le camp de femmes de Ravensbrück.
   La mortalité a beaucoup varié d'un camp à l'autre.
   Pour les déportés marnais, elle a dépassé 95 % à Auschwitz, et atteignit 53 % à Neuengamme, 46 % à Buchenwald, 41 % à Dachau, et 32 % à Ravensbrück.