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Les Fusillés rémois
du 6 juin 1944


Dossier mis en ligne par Jocelyne et Jean-Pierre HUSSON

Le 6 juin 1944 sur le terrain de « la Folie »

René Brémont

Marcel Cheval

Roger Kerger

Raoul Mathieu

Georges Monaux

Roland Moret

Charles Tasserit

 

 
Le 6 juin 1944 sur le terrain de « La Folie »

   Le 6 juin 1944 vers 17 heures 30, sept résistants ont été fusillés par les Allemands sur le terrain dit de « La Folie » situé sur le territoire de la commune de L'Épine près de Châlons sur Marne.

Le site devenu « La Butte des fusillés »

La stèle commémorative

     Cinq d'entre eux étaient des Rémois : Marcel CHEVAL, Roger KERGER, Raoul MATHIEU, Georges MONAUX et Charles TASSERIT.
   Ils
avaient été condamnés à mort le matin même.
   En 1947, la municipalité de Reims a fait apposer à leur domicile une plaque commémorative.
   Les noms de Marcel CHEVAL et de Georges MONAUX figurent également sur la stèle érigée dans la gare de Reims.

À la mémoire
des agents de la SNCF
tués
par faits de guerre
1939-1945

Marcel Cheval, sous-chef de brigade
Georges Monaux, aide-ouvrier


René BRÉMONT
( 1914-1944 )

   Né à Dijon en 1914,
mécanicien domicilié à Dijon
Fusillé le 6 juin 1944


Marcel CHEVAL
( 1913-1944 )

   Né le 20 janvier 1913 à Fère en Tardenois, Marcel CHEVAL est entré à la SNCF comme apprenti, avant d''y exercer la fonction d'ajusteur, puis de sous-chef de brigade pendant la 2ème guerre mondiale.
   Membre de Libération-Nord et de Résistance-Fer, il a participé à des sabotages sur des locomotives remorquant des trains militaires allemands.
   Arrêté par la Gestapo le 17 décembre 1943 à Troyes où il était venu préparer de nouveaux sabotages, il a été incarcéré à la prison de Châlons sur Marne le 18, transféré à Reims le 19 pour y être interrogé, puis ramené à la prison de Châlons-sur-Marne, le 30 mai.
   Le 6 juin 1944, il a été condamné à mort par un tribunal militaire allemand et fusillé.
   Marié, il était père d'une petite fille née en 1940.

Plaque apposée 5, rue de Sébastopol à Reims
où depuis 1971 une allée située dans le quartier Croix-Rouge
porte son nom

   Une notice biographique lui a été consacrée dans L'Union du 16 novembre 1945.


Roger KERGER
( 1922-1944 )

   Né à Reims en 1922, jeune manœuvre requis pour le STO en mars 1943 et envoyé en Allemagne, Roger KERGER est parvenu à sévader, est rentré à Reims et s'est engagé dans un groupe de Francs-tireurs et partisans français dirigé par Raoul MATHIEU.
   Il a participé à de nombreuses actions de sabotages et à des distributions de tracts.
   Dans la nuit du 15 au 16 novembre 1943 à Reims, il a participé à l'opération qui a tenté de faire sauter la Maison de retraite où les Allemands avaient installé une école d'élèves-officiers qu'ils désignaient sous le nom de « caserne Richtoffen ».
   Arrêté en décembre 1943, il a été condamné à mort par un tribunal militaire allemand et fusillé le 6 juin 1944.

Plaque apposée 12, rue François Dor à Reims

    Une notice biographique lui a été consacrée dans L'Union du 28 novembre 1945.


Raoul MATHIEU
( 1893-1944 )

    le 21 avril 1893 à Fère Champenoise, Raoul MATHIEU s'était installé à Reims où après avoir exercé la profession de chauffeur d'autobus, il tenait un café au 80, avenue de Paris.
   Militant communiste, il faisait partie des services de l'interrégion n° 28 en qualité de lieutenant aux renseignements et à l'armement des compagnies FTPF de la Marne.
   Il a abrité des réfractaires, établi un dépôt d'armes à son domicile et participé à des actions de sabotages à la périphérie de Reims ( pylônes, cables électriques, écluses ).
   Arrêté le 7 décembre 1943, il a été condamné à mort par un tribunal militaire allemand et fusillé le 6 juin 1944.

Plaque apposée 80, avenue de Paris à Reims

   Une notice biographique lui a été consacrée dans L'Union du 9 novembre 1945.


Georges MONAUX
( 1908-1944 )

   Né à Reims le 13 avril 1908, ajusteur au dépôt de la SNCF, Georges MONAUX était membre de Libération-Nord et assurait le transport des explosifs destinés aux groupes de résistants.
   À la suite du sabotage de machines à vapeur, il a été dénoncé, arrêté à son domicile le 26 décembre 1943 et incarcéré pendant plusieurs mois à la prison de Reims.
   Transféré à la prison de Châlons sur Marne après le bombardement de la prison de Reims le 30 mai 1944, il a été condamné à mort par un tribunal militaire allemand et fusillé le 6 juin 1944.

Plaque apposée 21, rue de l'Octroi, aujourd'hui rue Pierre Semard à Reims

   Une notice biographique lui a été consacrée dans L'Union du 20 novembre 1945.


Roland MORET
(  1917 - 1944 )

    le 13 mai 1917 à Asnières sous Bois dans l'Yonne, Roland MORET était pâtissier de profession, domicilié à Paris.
    En 1941, il est venu s'installer avec sa famille au village familial, Asnières sous Bois, où il a exercé avec son beau-père, Raoul CHOLLET, photographe de presse au journal L'Humanité, la profession de charbonnier.
     En juin 1942, il a participé à la création et à la direction du maquis Saint-Just dans l'Yonne, aux côtés de son beau-père, Raoul CHOLLET, qui, en liaison avec Robert BUCHETON de Clamecy, a aussi mis en place le Front national de lutte pour l'indépendance de la France dans la région d'Avallon.
    En septembre 1943, à la suite de plusieurs incendies dans le village, les résistants ont été accusés. La Gendarmerie a enquêté et interrogé les habitants d'Asnières, tandis que des dénonciations ont été envoyées à la Feldkommandantur d'Avallon.
    Début octobre 1943, Raoul CHOLLET et Roland MORET, partirent dans la Marne en accord avec la direction nationale des Francs tireurs et partisans français ( FTPF ), avec le
grade de capitaine.
   Ils ont été arrêtés tous les deux le 7 décembre 1943 lors d'une réunion d'état-major des FTPF, au 78 avenue de Paris à Reims.
   Le 8 décembre 1943, Raoul CHOLLET s'est donné la mort en avalant une dose de cyanure dans les locaux de Gestapo, 18 rue Jeanne d'Arc à Reims.
   Roland MORET a été incarcéré à Reims, puis transféré à la prison de Châlons sur Marne après le bombardement de la prison de Reims, le 30 mai 1944.
   Le 6 juin 44, il a été condamné à mort par un tribunal militaire allemand et fusillé. Il venait tout juste d'avoir 27 ans.
   Dans sa dernière lettre, il demandait à son épouse d'inculquer « l'honnêteté et le travail » à leurs enfants, Jackie âgé de 2 ans et Nadine âgée de 6 mois qu'il n'a pas connue.

Notice biographique et documents communiqués
par Nadine Moret, sa fille,
en 2005.



Charles TASSERIT
( 1897-1944 )

Charles Tasserit (assis) et son fils Roger (debout)
photographiés vraisemblablement en 1943
Photographie communiquée en 2006
par leur arrière petit-fils et petit-fils, Christophe Kowsky.

    le 25 août 1897 à Reims, ancien combattant de 14-18, grièvement blessé, Charles TASSERIT était après la 1ère guerre mondiale le trésorier de la Fédération des trépanés.
   Engagé dans la résistance avec son fils Roger âgé de 18 ans au sein du groupe FTPF de Raoul Mathieu, il a été arrêté le 10 décembre 1943, quelques jours après l'arrestation de son fils suite à la découverte du dépôt d'armes installé chez Raoul Mathieu.
   Incarcéré à la prison Robespierre de Reims, puis transféré après le bombardement de cette prison le 30 mai 1944 à la prison de Châlons-sur-Marne, il a été condamné à mort par un tribunal militaire allemand et fusillé le 6 juin 1944.
   Son fils, Roger TASSERIT, arrêté le 7 décembre 1943 a été transféré au camp de Compiègne et déporté à Buchenwald, puis Dora d'où il est revenu très malade.

Plaque apposée 13, rue du général Carré à Reims

   Une notice biographique lui a été consacrée dans L'Union du 22 novembre 1945.

Cérémonie du souvenir à la Butte des Fusillés le 6 juin 2004

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