I. Les
pertes humaines : morts et blessés, la « grande
saignée » |
1/ Les
morts : les « croix de bois »
Au total,
la 1ère guerre mondiale a fait environ 9
millions de morts dont :
- plus de 2 millions
d'Allemands ;
- 1,8 million
de Russes ;
- 750 0000
Britanniques ;
- 650 0000
Italiens ;
- et près d'1
million et demi de Français ( proportionnellement
à sa population, la France est, après la Serbie, le pays où les pertes
ont été les plus élevées ).
Ces morts étaient
presqu'exclusivement des militaires, tués au combat ou morts
des séquelles de leurs blessures ou de maladie entre 1914 et
1918.
On considère qu'environ 500 000
soldats sont morts après la guerre des suites de
blessures de guerre ou de maladies contractées pendant la guerre.
A ces morts de
la 1ère guerre mondiale, sont venus s'ajouter les millions
de décès provoqués par l'épidémie
de grippe qui s'est propagée dans tous les continents
de 1918 à 1920, et qui a fait 200 000
victimes en France.
2/ Les
blessés : les « gueules cassées »
Le nombre
des blessés ( invalides, aveugles, gazés, amputés, handicapés )
marqués à tout jamais dans leur chair s'élève
au total à environ 6 millions et demi.
Beaucoup ne pourront reprendre une activité
professionnelle normale et devront être pensionnés,
donc à la charge de leur pays.
3/ Des
« générations sacrifiées »
Morts
et blessés concernent presqu'exclusivement le sexe
masculin et essentiellement les classes d'âge situées
entre 19
et 40 ans, c'est-à-dire les forces
vives, les
classes d'âge les plus fécondes et correspondant aux
effectifs les plus nombreux de la population active.
En France, 20 % des soldats âgés
de 19 à 27 ans en 1914 ont été tués.
Les soldats morts de la 1ère guerre mondiale
ont laissé 3 millions de veuves et
6 millions d'orphelins.
4/ Des
séquelles démographique
profondes et durables
Les
pertes humaines de la 1ère guerre mondiale ont entraîné :
- un déséquilibre
entre les sexes au profit du sexe féminin ;
- un vieillissement
de la population et en particulier de la population active sur laquelle va reposer la reconstruction
d'après-guerre.
Le vieillissement de la population a
été aggravé par l'important
déficit des naissances des années de guerre
au cours desquelles les naissances ont été sensiblement
moins nombreuses que pendant les années d'avant-guerre et qui
a généré des classes
creuses à faible effectif, correspondant aux accidents
en creux qui affecteront pendant de nombreuses années la pyramide
des âges des pays belligérants..
En France, on évalue le nombre des naissances
« annulées » par la guerre à 1,6 million.
L'effondrement de la natalité pendant la
1ère guerre mondiale a plusieurs causes :
couples séparés ; mariages différés ;
comportements malthusiens renforcés par l'incertitude du lendemain.
Dans les pays industrialisés, en
particulier en France, cet effondrement a accentué le déclin
démographique et la dénatalité correspondant
à la fin de la transition démographique et à
la montée du malthusianisme.
La population française n'a retrouvéson
niveau d'avant la 1ère guerre mondiale qu'au début des
années 1950.
II.
Des conséquences catastrophiques pour l'Europe |
1/ Des
dévastations considérable
Dans les
pays où se sont déroulés des combats, les destructions
matérielles ont durement affecté immeubles, usines,
exploitations agricoles, champs, mines de charbon, infrastructures
de communication ( ponts, routes voies ferrées ) en particulier
en France, en Pologne, dans les Balkans.
En France par exemple, des villages champenois et
lorrains ont été rayés de la carte et n'ont même
pas pu être reconstruits à leur emplacement. Des villes
comme la ville de Reims ont subi d'énormes destructions.
Dans tous les pays belligérants à
l'exception des Etats-Unis éloignés des champs de bataille
et entrés tardivement dans la guerre, la
production agricole et industrielle s'est effondrée à cause des impératifs de l'économie de guerre
et de la mobilisation d'un grand nombre d'actifs.
La guerre a entraîné une
désorganisation des circuits commerciaux traditionnels.
Partout il faut reconstruire,
relancer l'activité, revenir à une économie de
paix tout en faisant face à une
grave pénurie de main d'oeuvre.
2/ Un
nouvel équilibre économique mondial
La 1ère
guerre mondiale a
mis fin à l'hégémonie exercée avant 1914
par l'Europe dans tous les domaines politique, diplomatique,
militaire, financier, économique, commercial, culturel.
L'Europe qui sort du conflit, pays
vaincus et vainqueurs confondus, est saignée démographiquement, épuisée économiquement, endettée financièrement, rongée par l'inflation monétaire
et la hausse des prix.
Le
déclin de l'Europe qui s'amorce au lendemain du
conflit n'a pas été perçu par les contemporains,
ce qui a entraîné un certain nombre d'illusions.
Au contraire, la 1ère guerre mondiale a stimulé
le développemnt et l'essor des pays neufs extra-européens,
en particulier le Japon et les Etats-Unis en situation de supplanter désormais l'Europe à la tête
de l'économie mondiale.
3/ Les
bouleversements politiques de l'Europe
La 1ère
guerre mondiale a entraîné la
chute de quatre Empires ( russe, austro-hongrois,
allemand et ottoman ).
Elle a créé en
Russie les conditions qui ont permis aux Bolcheviques d'instaurer le
premier Etat communiste.
Elle a aussi débouché dans plusieurs
pays en 1918-1919 sur des
mouvements révolutionnaires ( Berlin, Munich, Budapest )
plus ou moins influencés par le modèle bolchevique ou
sur des
grèves de type insurrectionnel ( Italie du Nord,
France ).
Les
traités qui ont entrepris de régler le conflit ont
remodelé la carte de l'Europe,
en particulier en Europe centrale où de
nouveaux Etats ont surgi ( Yougoslavie, Tchécoslovaquie ),
ou la
Pologne a été rétablie.