|
L'Autriche-Hongrie a déclaré
la guerre à la
Serbie le 28 juillet
1914, un mois jour pour jour après l'assassinat
de l'archiduc François-Ferdinand à Sarajevo, capitale
de la Bosnie, province annexée à l'Empire austro-hongrois depuis
1908.
Forte du soutien de l'Allemagne, l'Autriche-Hongrie
avait adressé un ultimatum à la Serbie, soupçonnée d'avoir financé
l'organisation terroriste à laquelle appartenait l'assassin,
Prinzip, un étudiant bosniaque.
La Serbie avait pourtant signifié aux autorités
austro-hongroises qu'elle acceptait leur ultimatum, à l'exception
d'un point exigeant que les fonctionnaires autrichiens puissent
enquêter eux-mêmes sur le territoire serbe, ce que la
Serbie considérait comme une atteinte inacceptable à
sa souveraineté.
Cette déclaration de guerre a entraîné le
30 juillet 1914 la mobilisation
générale de la Russie,
protectrice de la Serbie.
L'Allemagne
a déclaré
la guerre à la
Russie le
1er août 1914, tandis que de son côté, la France, alliée de
la Russie, décrétait la mobilisation
générale.
L'Allemagne
a
déclaré la guerre à
la France,
le 3 août 1914.
Le Royaume-Uni, constatant
la violation
de la neutralité belge par les armées allemandes, a déclaré
la guerre à l'Allemagne
le 4
août 1914.
Le Japon a déclaré la guerre à
l'Allemagne le
23 août 1914 en tant qu'allié
du Royaume-Uni, mais sa participation au conflit s'est
limitée à l'occupation des colonies
allemandes de l'océan Pacifique ( îles
Marshall, Carolines et Mariannes ), et des concessions
allemandes de Chine ( Shandong ).
Refusant d'envoyer des troupes combattre en Europe aux
côtés des pays de l'Entente, il a profité du
conflit pour supplanter les grandes puissances européennes
en Asie.
En
1918, dans le cadre de l'intervention des alliés
contre le jeune Etat soviétique qui venait de signer une
paix séparée avec l'Allemagne, les troupes japonaises
ont débarqué à Vladivostok en Sibérie
et ont combattu aux côtés des armées blanches
contre les Bolcheviques.
La
Turquie
est entrée en guerre contre les pays de l'Entente le
1er novembre 1914, en tant qu'alliée
de l'Allemagne à laquelle elle était liée
par des accords diplomatiques, commerciaux et militaires.
La motivation principale de la Turquie dans cette guerre va
être de combattre la Russie tsariste qui visait depuis longtemps
à prendre le contrôle des Détroits pour accéder
librement à la mer Méditerranée.
L'Italie a déclaré la guerre à l'Autriche-Hongrie
en mai
1915 après bien des hésitations.
En
août 1914, bien qu'appartenant à la Triple
Alliance, elle s'était prudemment déclarée neutre.
Sollicitée par les deux camps, elle a fini par
pencher du côté des pays de l'Entente.
Par le
traité secret de Londres d'avril 1915,
la France et le Royaume-Uni lui avaient fait la promesse qu'une fois
la victoire acquise, elle bénéficierait de larges compensations
territoriales :
- les « terres
irrédentes », c'est-à-dire les
territoires « non encore libérés »,
intégrés à l'Empire austro-hongrois, qu'elle
revendiquait pour achever l'unité italienne commencée
dans la seconde moitié du XIXème siècle ;
- mais aussi une
zone d'influence en Asie-Mineure et en Afrique ( Libye,
Erythrée ) .
La
Bulgarie
convoitait la Macédoine
serbe et la Dobroudja
roumaine.
Membre de la Triple Alliance, elle s'est engagée
aux côtés des
puissances centrales en
octobre 1915, c'est-à-dire à un moment où
celles-ci semblaient pouvoir l'emporter sur le front des Balkans.
Le
Portugal est entré en guerre du
côté des pays de l'Entente en
mars 1916, en tant qu'allié du Royaume-Uni pour consolider sa position en Europe et préserver ses colonies, convoitées par les grandes puissances.
La
Roumanie,
bien que membre de la Triple Alliance a déclaré la guerre
à l'Allemagne en
août 1916, c'est-à-dire après la contre-offensive
russe victorieuse sur le front oriental qui pouvait laisser croire
en une défaite de l'Autriche-Hongrie à la faveur de
laquelle elle aurait pu revendiquer la Transylvanie
hongroise.
Les
États-Unis ont déclaré la guerre à l'Allemagne
le 6 avril 1917. Cette entrée en guerre, quoique tardive,
a été tout à fait décisive.
En
août 1914, les Etats-Unis attachés à
une solide
tradition isolationniste s'étaient déclarés neutres malgré les liens privilégiés historiques, culturels,
financiers et commerciaux qui les liaient aux pays de l'Entente, en
particulier le Royaume-Uni.
La neutralité des Etats-Unis au début du
conflit a été renforcée par la présence
sur le territoire américain de minorités
hostiles à l'Entente :
- la minorité allemande
et austro-hongroise favorable aux puissances centrales ;
- mais aussi la minorité
irlandaise, hostile au Royaume-Uni ;
- la minorité polonaise
hostile à la Russie qui contrôlait une bonne partie du
territoire de la Pologne ;
- la minorité juive également
hostile à la Russie tsariste où persistaient des pogroms.
Dès
l'été 1914, alors que le blocus imposé
par la flotte des pays de l'Entente a pratiquement mis fin aux échanges
entre les Etats-Unis et l'Allemagne, les liens financiers et commerciaux
entre les Etats-Unis et les pays de l'Entente n'ont cessé de
se renforcer.
La demande en très forte augmentation des pays
de l'Entente en guerre a stimulé l'économie américaine
qui a
largement profité du conflit sans y participer jusqu'en 1916.
Au
début de 1917, deux événements, « la
guerre sous-marine à outrance » et
« le
télégramme de Zimmermann »,
ont modifié l'attitude de l'opinion publique américaine
jusqu'alors résolument isolationniste et ont fait basculer
les Etats-Unis dans la guerre :
- en
janvier
1917, l'Allemagne a décrété « la guerre sous-marine à outrance »,
ce qui signifiait que désormais les cargos américains
pourraient être coulés par les sous-marins allemands,
même en dehors de la zone de guerre et bien qu'appartenant à
un pays neutre ; cette décision ne constituait pas seulement
une menace pour la flotte de commerce américaine, elle risquait
aussi de frapper l'économie américaine qui tournait
à plein régime pour répondre à la forte
demande des pays de l'Entente ;
- en
février 1917, les services secrets britanniques
ont communiqué au gouvernement américain le contenu
d'un télégramme adressé par les Allemands au
gouvernement mexicain ; intercepté et décrypté,
le télégramme de Zimmermann,
du nom du ministre allemand des Affaires étrangères
de l'époque, révélait que les puissances centrales
cherchaient à réveiller l'antagonisme américano-mexicain.
Si l'entrée en guerre des Etats-Unis en avril 1917
a été décisive,
c'est parce qu'elle est intervenue à un moment de
grande incertitude
sur l'issue du conflit, à un moment d'extrême
lassitude aussi bien chez les combattants ( mutineries )
que chez les civils ( grèves de l'arrière ), et
au lendemain de la paix séparée de Brest-Litovsk qui
refermait le front russe et permettait aux puissances centrales de
renforcer leurs effectifs engagés sur les fronts français
et italien.
Cependant les pays de l'Entente ont dû attendre
plusieurs mois pour que cette entrée en guerre devienne effective
sur les champs de bataille d'Europe.
La
Grèce s'est trouvée dans une situation délicate.
Le roi Constantin était en effet le cousin de l'empereur d'Allemagne,
Guillaume II.
Mais en même temps, elle se sentait menacée par deux
pays voisins membres de la Triple Alliance :
- par son ennemi séculaire, l'Empire
ottoman ;
- et par la Bulgarie
avec laquelle elle avait un contentieux territorial.
En 1914, la Grèce croyant en une victoire rapide
des puissances centrales s'était tout d'abord déclarée
neutre, puis
elle
s'est rangée aux côtés des pays de l'Entente,
en
déclarant la guerre à la Bulgarie en
novembre 1916, puis à l'Allemagne en
juin 1917,
après l'abdication et l'exil du
roi Constantin.
La Chine est
entrée en guerre aux
côtés des pays de l'Entente en 1917,
mais cette entrée en guerre ne revêtait aucune signification
militaire. Elle avait seulement pour objectif de fonder sa
légitimité sur les concessions allemandes face aux prétentions japonaises.
Cet objectif n'a pas été atteint, puisqu'en
1919 le traité de Versailles a finalement entériné
l'annexion par le Japon des concessions allemandes, malgré
les protestations de la Chine.
|