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I.
Bilan de la 2e guerre mondiale
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1.
Les pertes humaines et les destructions
- Des
pertes humaines sans précédent
40 à 50 millions de morts, à peu près autant de civils
que de militaires,
dont plus de 5 millions de Juifs.
Dans les pays les plus touchés, la surmortalité a frappé davantage
les jeunes et le sexe masculin, entraînant une féminisation et un
vieillissement de la population ( aggravé par le déficit des naissances
), ainsi qu'une diminution de la population active.
- Des
séquelles démographiques moins durables qu'après la 1ère guerre mondiale
On enregistre avant même la fin du conflit une reprise
de la natalité, amplifiée après la guerre par un baby-boom de grande ampleur et de longue durée
Mais le conflit a entraîné des déplacements massifs de populations
( 30 millions ).
- Des
dévastations matérielles considérables
Seuls les États-Unis sont épargnés.
Les pays les plus touchés sont l'URSS, la Pologne, la Yougoslavie,
l'Allemagne et le Japon.
Les destructions entraînent une paralysie des transports et de l'appareil
productif, et un effondrement de la production.
Il faut reconstruire l'économie, ravitailler et loger les populations.
2. Le règlement du conflit
- Les
conférences de Yalta et de Potsdam
Ébauché par Roosevelt, Staline et Churchill,
en février 1945, à Yalta où a été
signée la « Déclaration
sur l'Europe libérée », le règlement du conflit
arrêté à Potsdam en juillet 1945,
découle du rapport de force qui s'établit entre les Alliés occidentaux
et soviétiques sur la théâtre des opérations à la fin de la guerre.
Les Etats-Unis détiennent l'arme nucléaire qui va
être utilisée contre le Japon en août 1945.
Mais la mort de Roosevelt et le retrait de Churchill qui
vient de perdre les élections, renforcent la position de Staline conforté par la puissante Armée Rouge qui occupe l'Europe centrale.
De nombreux problèmes sur lesquels Alliés occidentaux
et soviétiques ne sont pas d'accord, restent en suspens.
- Le
sort de l'Allemagne
L'Anschluss est annulé et l'Allemagne est ramenée
dans ses frontières de 1937.
Elle doit rendre les Sudètes à la Tchécoslovaquie, l'Alsace-Moselle
à la France, céder Kœnisberg à l'URSS et la Prusse orientale à la
Pologne.
La frontière germano-polonaise est désormais fixée à la
ligne Oder-Neisse.
L'Allemagne est découpée en quatre zones d'occupation,
désarmée, dénazifiée et placée sous la tutelle des Alliés.
- Le
sort de l'Italie
L'Italie perd
ses colonies, mais elle est épargnée parce qu'elle a rejoint les Alliés en 1943.
- Le sort du Japon
Le Japon perd tous les territoires qu'il avait conquis avant et pendant
la 2ème guerre mondiale.
Il est occupé par l'armée américaine, démilitarisé et placé sous la
tutelle du général MacArthur.
L'empereur Hiro Hito est maintenu
sur son trône.
3. Vers la fin de la Grande Alliance
La
fin de la guerre marque aussi la fin de la
Grande Alliance qui s'était constituée face aux puissances
de l'Axe, et la fin de l'aide américaine à l'URSS dont la présence
en Europe centrale est perçue comme une menace.
Désormais Soviétiques et Alliés occidentaux se comportent
davantage en rivaux qu'en alliés,
tandis que se dessinent les prémices de ce qui va bientôt devenir
la guerre froide.
1.
La primauté américaine confirmée et renforcée
La
suprématie acquise par les États-Unis à la faveur de la 1ère guerre
mondiale se trouve nettement renforcée.
C'est le seul pays qui sort de la guerre avec une
puissance économique plus grande qu'avant le conflit.
La production a doublé ; le plein emploi a été rétabli
; la balance commerciale est largement excédentaire ; la suprématie
du dollar, devenu monnaie de réserve, est consacrée par les accords
de Bretton Woods de 1944.
Grâce à la guerre, les Etats-Unis ont retrouvé le
chemin de la croissance et de la prospérité.
Détenteurs du monopole de
l'arme nucléaire, mais confrontés à la nouvelle puissance
soviétique, ils renoncent à retourner à leur isolationnisme traditionnel.
2.
L'affirmation de la puissance soviétique
La
guerre a révélé la puissance militaire de l'URSS et lui a permis de réaliser
une double expansion :
- expansion
territoriale en Europe ( Carélie finlandaise, États baltes,
territoires polonais peuplés de Biélorusses et d'Ukrainiens, Kœnisberg
en Prusse orientale, Ruthénie hongroise, Bessarabie roumaine ) et en Extrême-Orient ( îles Kouriles et sud de l'île de Sakhaline
) ;
- expansion
de sa zone d'influence en Europe de l'Est.
La victoire contre le fascisme a permis d'exorciser
les crimes staliniens et le pacte germano-soviétique de 1939
Elle
a aussi renforcé le rôle des Soviétiques au sein du mouvement communiste
international.
Mais la situation de l'URSS est catastrophique sur
le plan démographique et économique. La guerre a aggravé les goulets
d'étranglement, la reconstruction va être difficile et s'accompagner
d'une restalinisation de l'économie et de
la société.
3. Le déclin et la dépendance de l'Europe
L'Europe
sort de la guerre divisée entre
vainqueurs et vaincus et très affaiblie.
La reconstruction économique s'engage dans des conditions
extrêmement difficiles.
On s'achemine à l'Est vers la soumission à l'hégémonie
soviétique, et à l'Ouest vers l'acceptation du leadership américain
et la dépendance vis à vis des États-Unis.
L'Europe va bientôt devenir le lieu d'affrontement entre les deux seuls vrais vainqueurs,
les États-Unis et l'URSS.
4. L'ébranlement de la puissance coloniale
La
guerre a mis en évidence les faiblesses et les divisions des puissances
coloniales et réveillé les nationalismes indigènes.
Elle a entraîné l'effondrement des empires coloniaux
des pays vaincus et conduit les vainqueurs, tantôt à faire des concessions,
tantôt à réprimer.
La décolonisation est en marche, mais il apparaît
déjà qu'elle va se faire au prix de guerres meurtrières :
- En Afrique, malgré les espoirs
suscités par le discours de Constantine du général De Gaulle et les réformes
annoncées à la conférence de Brazzaville en 1944, la fin de la guerre est marquée par les émeutes sanglantes
de Sétif de mai 1945.
- Au Moyen-Orient, où l'indépendance du Liban est intervenue
dès 1943, le Royaume-Uni, confronté au problème de la cohabitation
entre Juifs et Arabes, se prépare à abandonner son mandat sur la
Palestine.
- En
Asie, l'indépendance est proclamée en Indonésie par Soekarno,
au Vietnam par Hô Chi Minh.
- En Inde on s'achemine vers l'indépendance et la partition.
III.
L'économie mondiale en 1945 |
1.
Les conséquences de la guerre
- Un
nouveau morcellement économique du monde
La 2ème guerre mondiale a rapproché les blocs ouverts
constitués autour des Etats-Unis ( dollar ), du Royaume-Uni
( livre sterling ), de la France ( franc ), et entraîné la suppression
des blocs autarciques constitués par les dictatures fascistes.
Cependant, la victoire de l'URSS et son expansion en Europe centrale
ramènent au premier plan l'antagonisme entre le capitalisme et le
communisme stalinien.
- La
persistance des inégalités
À l'issue de la guerre, une certaine redistribution des
richesses s'opère entre les pays industrialisés au profit surtout
des États-Unis.
Mais le Japon et les Etats européens, vaincus et vainqueurs confondus,
se trouvent dans une situation difficile.
Dans le reste du monde, la guerre n'a pas modifié sensiblement les
inégalités pesant sur les pays pauvres.
- Le
renforcement de l'interventionnisme étatique
En 1945, les impératifs de la reconstruction et du retour
à une économie de paix, dans un contexte difficile d'endettement,
de pénurie persistante et d'inflation, rendent nécessaires les interventions
des Etats dans l'économie
2.
Les premières tentatives de réorganisation
- La
mise en place d'un nouveau Système monétaire
international ( SMI )
Les
accords de Bretton Woods de 1944 prévoyaient de rétablir la stabilité
monétaire. En 1945, le nouveau SMI repose sur trois principes :
- le retour
à l'étalon de change-or ( Gold exchange standard ) c'est-à-dire le rétablissement de la convertibilité des
monnaies entre elles et avec le dollar ; la devise américaine devient une monnaie de réserve, la seule
convertible en or, et la monnaie de référence internationale.
- la fixité des parités qui implique que chaque État s'engage
à maintenir la parité de sa monnaie par rapport à l'or et au dollar,
à l'intérieur d'une marge de fluctuation maximale de 1%.
- l'entraide
mutuelle qui s'établit par l'intermédiaire du Fonds
monétaire international ( FMI ) alimenté par les
États membres, la quote-part des Etats-Unis représentant 31%.
- L'aide
à la reconstruction
Créée en 1945, la Banque internationale
pour la reconstruction et le développement ( BIRD ) a pour
mission d'aider les États membres à réaliser, au lendemain de la guerre,
des investissements productifs destinés à relancer leur économie.
- Vers
la libération des échanges
Afin de permettre le retour à la libération des échanges
et de relancer le commerce mondial déprimé depuis la crise des années
1930, il faut au préalable combattre le protectionnisme douanier à
outrance et les pratiques de dumping qui s'étaient instaurées
avant la guerre, dans le contexte de crise.
3. L'entrée dans l'ère atomique
La
2ème guerre mondiale a permis d'accélérer les découvertes scientifiques et techniques.
Elle a donné naissance à des complexes
militaro-industriels engagés dans la course aux armements
atomiques, laquelle va devenir, avec la conquête de l'espace, le principal
enjeu de la compétition entre les États-Unis et l'URSS.
Cependant, beaucoup d'innovations nées pendant la
guerre ont trouvé, après 1945, des applications pacifiques dans les
secteurs de l'électronucléaire, de l'électronique-informatique, de
l'aéronautique et de l'espace, ouvrant ainsi la voie à une 3ème révolution industrielle.
IV. Le
trouble des consciences et les espoirs de paix |
1.
Le choc moral de la guerre
- Le
génocide et la bombe atomique
La révélation du génocide des Juifs après la libération
des camps d'extermination nazis et l'apocalypse nucléaire d'Hiroshima,
ont jeté le désarroi chez les contemporains et continuent de nous
interpeller aujourd'hui.
- Des
atrocités multiples
Exécution, en 1940-1941, par la police politique soviétique, de
milliers d'officiers polonais ensevelis dans le charnier de Katyn ;
Bombardements systématiques des villes par les deux camps, visant
les populations civiles,
Refus de l'armée allemande d'appliquer aux prisonniers de guerre
soviétiques la Convention de Genève ;
Recours à la torture, exécutions d'otages et extermination par les nazis de millions de personnes qualifiées de « sous-hommes
» ;
Jamais on n'avait commis autant d'atrocités,
Jamais n'avait été atteint un tel degré de dégradation de la conscience
humaine.
- Les
limites de l'épuration
En 1945, le tribunal
militaire international de Nuremberg juge les principaux dirigeants nazis, accusés de crimes de guerre
et de crimes contre l'humanité et prononce 12 condamnations à
mort.
Mais des criminels de guerre nazis réussissent à se cacher ou à s'enfuir.
Certains vont bientôt reprendre du service aux côtés des vainqueurs
à la faveur de la guerre froide.
2. La naissance de l'ONU
- Les
origines et la création de l'ONU
En 1941, dans la Charte de l'Atlantique, Roosevelt et Churchill avaient souligné
la nécessité, une fois la paix revenue, de reconstruire un système
de sécurité.
En 1945, la conférence de San Francisco adopte la Charte
des Nations Unies, acte de naissance de l'Organisation
des Nations Unies qui se substitue à la Société des Nations ( SDN ).
- Les
buts et les principes de l'ONU
L'ONU se fixe pour objectifs de «
maintenir la paix et la sécurité internationale »,
de favoriser la coopération entre les Etats, et de susciter le désarmement.
Elle fonde son action sur les principes d'égalité entre tous les États
et de règlement pacifique des conflits.
- Le
fonctionnement de l'ONU
- L'Assemblée
générale. Chaque État membre dispose d'une voix,
délibère et vote des résolutions, trop souvent considérées comme de
simples recommandations.
- Le Conseil
de sécurité. Organe exécutif, restreint et permanent,
il est composé
de 10 membres temporaires élus pour 2 ans, et de 5 membres permanents
( États-Unis, URSS puis Russie, Royaume-Uni, France, Chine nationaliste
puis communiste ) qui disposent d'un droit de veto. Toute décision
doit réunir l'accord d'au moins 9 membres et obligatoirement celle
des 5 « Grands » : c'est la règle de « l'unanimité
des grandes puissances » qui, dès l'origine,
paralyse l'action de l'ONU.
- Le Secrétaire
général. Nommé pour 5 ans, il dirige l'administration
de l'ONU dont il est le porte-parole.
- Les Institutions
intergouvernementales. Les plus connues sont l'UNESCO
( éducation, science, culture ), l'OMS ( santé ), l'OIT ( travail
), la FAO ( agriculture et alimentation ). Il s'agit d'organisations
autonomes mais liées à l'ONU dans le cadre du Système des Nations
Unies.
La
Déclaration universelle des droits de l'homme ( 1948 )
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