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Un réseau oublié
En
Belgique comme en France, l'histoire
du réseau Possum n'a encore fait
l'objet d'aucune étude approfondie,
et la mémoire, je devrais
dire les mémoires de ce réseau,
restent dispersées, partielles,
parfois contradictoires, ce qui
peut s'expliquer par les circonstances douloureuses
de sa chute, sa double implantation
en Belgique et en France et la complexité
de ses rapports avec les autres réseaux et organisations
de Résistance.
En France, à l'exception du Monument
de Plouha en Bretagne, aucun des monuments,
des stèles
et plaques commémoratives, des sépultures qui rendent hommage individuellement
ou collectivement aux membres de Possum morts sous la torture ou dans les camps de concentration nazis, ne font jamais allusion à l'existence
de ce réseau, sur lequel pèse une sorte
de malédiction.
Le
nom de Possum gravé sur le monument de la Plage Bonaparte
à Plouha
Ils
ont été, au pire oubliés
comme beaucoup de résistants qui avaient accepté de
se mettre au service de réseaux étrangers comme ont
été longtemps perçus les réseaux SOE. Au mieux, ils ont été amalgamés,
assimilés à ceux qu'on a honorés après
la guerre comme les « martyrs
» ou
les « héros
» de la Résistance, sans que soit signalée
leur appartenance à
Possum.
.
L'oubli qui s'est abattu
sur le réseau Possum, concerne en premier lieu
son chef, Dominique
POTIER.
Le souvenir du commandant Potier en Belgique
À
Bruxelles
Le
24 août 1950,
à Reims, la dépouille du commandant
POTIER a été exhumée
du cimetière du Sud, déposée dans un nouveau cercueil, pour être transférée
en Belgique.
Le cercueil du commandant POTIER a d'abord été amené en
même temps que cinq autres cercueils d'aviateurs belges tués
en territoire français pendant la Seconde Guerre mondiale
à Arras, où une
manifestation solennelle du souvenir s'est déroulée
en présence de leurs familles et des autorités françaises
et belges, et où les honneurs militaires
leur ont été rendus par l'Armée française.
Le 5 septembre 1950,
les cercueils ont été rapatriés
en Belgique au cimetière communal de Bruxelles-Evere pour y être inhumés
à nouveau le 18 septembre 1950,
dans la Pelouse d'honneur Force aérienne 155,
où les honneurs militaires leur ont été rendus
par l'Armée belge.
Le
transfert du cercueil du commandant Potier
au cimetière de Bruxelles-Evere le 18 septembre 1950
( Photothèque du Musée
Royal de l'Armée - Bruxelles )
C'est là que repose la dépouille
du commandant POTIER. Sur la
stèle de pierre blanche
sont gravées une croix
et une inscription :
La
sépulture du commandant Potier au cimetière de Bruxelles-Evere
( Avec l'aimable autorisation du commandant
Philippe Connart )
D.
Potier
Maj Avi
11. 01. 44
fusillé |
- D.
= abréviation
de Dominique, le premier prénom
du commandant POTIER qui préférait
se faire appeler par son second prénom, Edgard,
écrit dans les documents le concernant tantôt avec
un d, et tantôt sans d,
principalement dans les archives britanniques.
- Maj
Avi = abréviations de « major
aviateur », ce qui est un titre ou brevet
spécifique de l'Armée de l'Air belge, tandis que l'abréviation
« Avn » est utilisée pour désigner
le personnel non-navigant.
- 11. 01. 44
= 10 janvier 1944, date
de la mort du commandant POTIER
figurant sur l'acte de décès
enregistré sur les registres de l'état civil de Reims.
- fusillé
= pieux mensonge qui s'explique sans doute par le fait que le commandant
POTIER était catholique,
et qu'à cette époque, il n'était
pas politiquement correct d'affirmer qu'un officier belge s'était
suicidé. Le baron Jean
de BLOMMAERT, chef de la Mission
Rutland, qui avait été parachuté
en même temps que POTIER
lors de son retour à Fismes dans
la nuit du 20 au 21 décembre, avait écarté
pour les mêmes raisons sans doute, la thèse du suicide,
considérant que POTIER,
en bon officier belge, avait eu la trempe de résister jusqu'au
bout à la torture.
En
1954, au cours d'une cérémonie présidée
par M. SPINOY, ministre de la
Défense nationale, le nom du chef
du réseau Possum a
été donné à la
109e
Promotion polytechnique de l'École royale militaire de Belgique,
qui est devenue la Promotion Major Aviateur
Dominique Potier.
Le commandant POTIER avait lui-même
fait partie de la 84e
Promotion.
Souvenir
du parrainage
de la
109e promotion polytechnique
Major
Aviateur Dominique Potier
|
À
Florenville
Le
nom d'Edgar POTIER est gravé
sur le Monument aux morts de Florenville
et en
juillet 1996, une plaque commémorative
a été érigée sur la façade
de la maison où la famille de Dominique
POTIER a résidé à
Florenville en Gaume.
Le
monument aux morts des deux guerres mondiales de Florenville
( Avec l'aimable autorisation d'Annette Biazot )
L'inscription
sur le monument aux morts de Florenville
utilise l'abréviation du deuxième prénom du commandant Potier
Edgard
On y trouve égalemnt le nom de Georges Quinot le trésorier de Possum
mort au camp de Neuengamme
Inauguration
de la plaque érigée
à la mémoire du commandant Potier
6, rue des Mémorettes à Florenville le 1er juillet
1995
Laurent, le petit-fils de Gaston Biazot, dépose une gerbe
de fleurs
( Avec l'aimable autorisation d'Annette Biazot )
Au
Major aviateur
Edgard POTIER
Agent parachutiste
en territoires occupés
Fondateur de la ligne POSSUM
pour le rapatriement
des aviateurs alliés
Martyrisé à la prison
de Reims, s'est donné la mort
le 11.01.44 pour assurer
la certitude du silence à ses
compagnons de la résistance
guerre 1940-45 |
Le souvenir de Possum en Bretagne
Le
nom de Possum est gravé
sur le monument " À la gloire
de tous les réseaux d'évasion ", érigé
en 1954 en haut de la falaise
qui surmonte la plage Bonaparte,
à Plouha dans les Côtes
d'Armor.
Le
monument de Plouha dans les Côtes d'Armor
Réseaux
françois
Alsace
Vauderive
Possum
Missions
Oak Tree
Shelburn
8 août 1954 |
Bien
qu'étant un réseau d'évasion
belge, Possum figure
sur la liste des trois réseaux français
( en canadien « françois » ) dont ce
monument honore la mémoire.
Une
route a été aménagée et un tunnel a
été creusé dans la falaise pour faciliter l'accès
à ce site sauvage devenu un haut
lieu de la Résistance bretonne.
( Avec l'aimable autorisation de Jacques Péquériau )
Le souvenir de Pierre Geelen
dans l'Indre
À
Néret
Le
26 mai 1946,
à Néret dans l'Indre,
au Sud-Est de Châteauroux, une stèle
a été érigée à
la mémoire d'un groupe de trois agents SOE dont
faisait partie Pierre GEELEN,
au lieu-dit Acre, sur le bord
de la route du Château d'Acre, là-même où
ils avaient été parachutés dans
la nuit du 5 au 6 avril 1944.
La
stèle à la mémoire de Pierre Geelen et des
ses camarades à Néret
Pierre GEELEN,
agent belge du réseau Carte,
passé au service du réseau
Physician-Prosper, puis recruté par le
chef du réseau Possum,
avait été renvoyé en
septembre 1943 en Angleterre, où le capitaine DELLOYE de
la Sûreté de l'État belge lui avait fait signer
une déclaration par laquelle
il s'engageait « à garder
le secret le plus absolu » sur la façon
dont il était arrivé en Angleterre.
Bien que complètement
brûlé et fiché par le SD, GEELEN
a été renvoyé en France
par le SOE quelques mois plus tard, après avoir
reçu un entraînement
en Écosse et avoir été promu au grade de lieutenant.
La mission du groupe dont il faisait partie,
était de faire sauter un bâtiment
occupé par l'état-major allemand près
d'Angers,
puis d'organiser un groupe de sabotage
qui devait détruire les voies ferrées de la gare de
triage de Saint-Pierre-des-Corps,
dans la banlieue de Tours.
Mais le 27 avril 1944,
alors qu'ils cherchaient à entrer en contact avec la résistance
locale, ils sont tombés sur un agent double, ont été
arrêtés par la Gestapo
et internés à Fresnes.
Le 8 août 1944, Pierre GEELEN et ses deux camarades sont déportés au camp de Sarrebruck-Neue-Bremm, puis transférés le 17 août à Buchenwald, où il reçoit le matricule 14 185 (matricule déjà attribué à un autre déporté décédé). Selon le Livre-mémorial des déportés de France ils font partie d’un groupe de seize résistants, en majorité des agents SOE, qui sont pendus à Buchenwald le 10 septembre 1944.
. Sur
cette stèle érigée
à l'initiative des parents du capitaine Marcel
LECCIA qui commandait ce groupe, est gravé un
parachute portant une plaque
sur laquelle sont aussi inscrits les noms de ses deux camarades,
le lieutenant belge Pierre GEELEN,
et le lieutenant français, Élisée
ALLARD.
Parachutés
à Néret
le 6 avril 1944
Exécutés
à Buchenwald
le 14 septembre 1944 |
À
la mémoire de notre fils
le capitaine Marcel LECCIA
et de ses camarades
les lieutenants
ALLARD et GEELEN
fusillés à Buchenwald
le 14 septembre 1944
Dignes descendants de nos héros |
À Valençay
Le
nom de Pierre GEELEN figure aussi
sur la plaque commémorative
érigée au pied du Mémorial
de la section française du SOE de Valençay
dans l'Indre, un département
où ont été parachutés de nombreux agents
SOE.
Le monument qui se dresse à la sortie Nord-Ouest
de la ville sur la D 956 au centre
du Rond-Point Charles de Gaulle
a été inauguré le 6
mai 1991 par André MÉRIC,
secrétaire d'État chargé des anciens combattants
et victimes de guerre, en présence d'Elisabeth,
reine mère de Grande-Bretagne.
Le
mémorial de la section française du SOE à Valençay
Lieutenant GEELEN Pierre Albert Hubert
Le souvenir de Possum
à Fismes
Dès
la fin de la Seconde Guerre mondiale, le conseil municipal de Fismes
a affirmé sa volonté d'honorer
la mémoire des déportés-résistants fismois.
Le 17 novembre 1945,
le principe de débaptiser plusieurs noms
de rue pour les donner à des noms de déportés
a été retenu.
Le 31 août 1946,
la demande d'autorisation de changer les noms de 14
rues de la ville de Fismes a été adressée
au préfet de la Marne qui a donné son accord.
Ancienne
dénomination |
Nouvelle
dénomination |
Rue
de la Gare |
Rue
du Docteur Génillon |
Ancien
Faubourg de Vesle ( partie Nord ) |
Rue
Hildevert Lefèvre |
Rue
de Chézelles |
Rue
Joseph Miziak |
Rue
de la Vignette |
Rue
Roland Dervin |
Ancien
Faubourg de Vesle ( partie Sud ) |
Rue
Marie Boivin |
Rue
Buzard |
Rue
Camille Rigaux |
Rue
du Bassin |
Rue
Charles Ledru |
Rue
de Blanzy |
Rue
Eugène Gobert |
Rue
de Saint-Gilles |
Rue
René Letilly |
Rue
de la Fontaine Chaudru |
Rue
Jean Hubert |
Rue
Saint-Nicolas |
Rue
Jeanne Dézothez |
Rue
Vieille de Soissons |
Rue
Maurice Dézothez |
Rue
Nouvelle |
Rue
George Tangre |
Route
de Merval |
Rue
Henri Dambreville |
Au cours des séances du
19 novembre 1945 et du 21 juin
1947, la décision a été prise de
dénommer symboliquement la salle
de réunion du Conseil municipal "
Salle Docteur Génillon " et d'y apposer une
plaque. Façonnée
dans un marbre noir d'après une maquette réalisée
par Raymond GALLET, cette plaque
porte l'inscription suivante en lettres dorées :
Salle
Docteur GÉNILLON
ancien maire de Fismes
de 1934 à 1936 - de 1937 à 1943
Chevalier de la Légion d'honneur
Croix de Guerre 1914-1918
Medal of Freedom 1945
Arrêté dans l'exercice de ses fonctions le 31-12-1943
Mort pour la France à Buchenwald le 29-2-1944 |
Le
15 janvier 1946, a été créé
un Comité du souvenir aux Victimes
de la Résistance présidé par Étienne
LANIER, qui se fixait pour objectif de faire ériger
un monument commémoratif sur
la Place de l'Hôtel de Ville à la mémoire des
déportés de Fismes. Raymond
GALLET en était le vice-président et Camille
RIGAUX fils, le secrétaire-trésorier. Lucien
LABDANT, Émile LASSAUT,
Guy PRIOLET et Lucienne
LEDRU en étaient membres.
Un Comité d'érection
fut chargé de récolter des dons,
d'organiser une souscription publique
et d'effectuer toutes les démarches administratives relatives
à ce projet.
Au
profit du Monument
18 mai 1947 |
Carte
de souscription pour l'érection du monument
Photographie publiée dans L'Échauguette
de Fismes, n° 15, juillet 2004
Le
monument a été inauguré
le 18 mai 1947 en présence
de Pierre SCHNEITER, ancien sous-préfet
de Reims à la Libération et député MRP
de la Marne, du sous-préfet de Reims, ESCANDE,
du docteur BERTHO, maire
de Fismes, et du commandant BERTIN,
président départemental de Ceux
de la Résistance.
Une messe a été célébrée
par l'abbé Georges MICHAUX,
vicaire de Châtillon sur Marne, ancien résistant-déporté
qui avait été en contact pendant la guerre avec le
groupe de Résistance de Fismes,
sur un autel dressé au pied du monument.
L'abbé
Michaux vicaire de Châtillon-sur-Marne pendant son sermon
( Photographie publiée dans L'Échauguette
de Fismes, n° 15, juillet 2004 )
Étienne
LANIER, président du Comité du souvenir,
confia le monument à la sauvegarde
de la ville de Fismes.
Le maire, le docteur BERTHO
dévoila le monument, procéda
à l'appel des « morts sans
croix », et affirma que la ville de
Fismes ne faillirait pas « à
l'honneur de garder le souvenir des déportés morts
pour une même cause, sans distinction d'opinions ».
Le
docteur Bertho, maire de Fismes dépose
une gerbe au pied du monument
( Photographie publiée dans L'Échauguette
de Fismes, n° 15, juillet 2004 )
Pierre WIART,
maire de Courlandon et président de l'Association des Déportés
de Fismes et de sa région, retraça ce qu'avaient été
le combat clandestin de la Résistance
dans le secteur de Fismes, les arrestations, les tortures,
la déportation.
Pierre SCHNEITER
évoqua le souvenir du docteur GÉNILLON
et s'inclina devant les familles des déportés.
L'inauguration s'acheva par un court moment de
recueillement devant le monument aux morts
communal tout proche, afin d'associer
les morts sur les champs de bataille des deux guerres mondiales
aux morts dans les camps de déportation.
Le Monument aux morts
sans croix de Fismes a été érigé
sur la Place de la Résistance, face à l'Hôtel
de ville, à l'emplacement où était stationné
le camion allemand qui a emmené les habitants de Fismes arrêtés
par la Gestapo le 30 décembre 1944,
ainsi que les deux aviateurs alliés Ian
ROBB et Robert HARPER.
Le monument a été construit en granit.
Dans sa partie supérieure est gravée une Croix
de Lorraine associée au V de la victoire, symbole
de Résistance.
Sa partie centrale est constituée d'une
urne surmontée d'une
flamme sculptée, qui
symbolise l'urne plombée
scellée dans le monument, où ont été
déposées les cendres provenant des camps de concentration
dont les noms sont inscrits dans la pierre.
Il est dédié
aux morts sans croix, c'est-à-dire aux quatorze
Fismois qui sont morts en déportation.
1943-1945
Dachau
Buchenwald
Mauthausen
Neuengamme
Ravensbrück
Flossenburg
La Ville de Fismes
à ses morts sans croix |
BOIVIN
Marie
DEZOTHEZ Jeanne
DAMBREVILLE Henri
DERVIN Roland
DEZOTHEZ Maurice
GÉNILLON Fernand
GOBERT Eugène |
HUBERT
Jean
LEDRU Charles
LEFÈVRE Hildevert
LETILLY René
MIZIAK Joseph
RIGAUX Camille
TANGRE Georges |
Plaque
familiale à la mémoire de René Letilly
La
plaque de l'Union sportive fismoise
à la mémoire de Jean Hubert et de Charles Ledru
L'US
Fismoise
à
HUBERT Jean
LEDRU Charles |
Plaque
familiale à la mémoire de Joseph Miziak
À
notre fils et frère chéri
Joseph MISIAK
décédé le 2 novembre 1944
au camp de Flossenbürg
dans sa 17e année |
Joseph Misiak
Archives du COSOR
Le
11 novembre 1948, la ville de
Fismes a été citée à l'ordre de la division
et a reçu la Croix de guerre avec
étoile d'argent.
La citation
signée par Max LEJEUNE,
secrétaire d'État aux Forces armées, lui rendait
hommage certes en évoquant l'existence
de Possum, mais en écorchant son nom écrit
« Posum »
avec un seul set en l'associant au réseau Hector,
sans faire aucune allusion à ses
origines belges.
CITATION
Décision n° 79
Le secrétaire d'État aux Forces armées Guerre,
Max Lejeune, cite à l'ordre de la Division Fismes ( Marne )
« Ville
déjà détruite en 1914-1918. À
peine relevée de ses ruines a subi en 1940 de
violents bombardements, détruisant plus de 45
immeubles et en endommageant fortement plus de 240.
Population d'un ardent patriotisme,
a contribué pour une large part à la victoire
des Alliés. Centre important
de résistance, formation de deux réseaux
clandestins Hector et Posum [ sic ] a sauvé et hébergé plus de 70 aviateurs alliés dont 19 ont été rapatriés
par avion. Arrestation de plus de 28 déportés politiques,
dont le Maire de la Ville, 16 sont morts dans les camps de déportation.
Cette citation comporte l'attribution de
la croix de Guerre avec étoile d'argent ».
Fait à Paris , le 11 novembre 1948
Signé : Max LEJEUNE
|
À
cette occasion, des décorations
furent remises à titre posthume aux
familles des déportés.
Sur
le parvis de l'Hôtel de Ville de Fismes
Michèle Rigaux ( au centre ) et Marcelle Tangre ( à
droite )
présentent sur des coussins la croix de guerre remise à
la Ville
et les décorations remises à titre posthume aux familles
des déportés
( Photographie publiée dans L'Échauguette
de Fismes, n° 15, juillet 2004 )
La
remise des décorations aux familles des déportés
( Photographie publiée dans L'Échauguette
de Fismes, n° 15, juillet 2004 )
En 1994, un
supplément du Bulletin municipal
de Fismes consacré à la Libération
de la ville le 28 août
1944, rappelait dans son introduction ce que furent les
années noires de l'Occupation et la
Résistance à Fismes, ainsi que l'action
menée par les réseaux Hector
et Possum, clairement identifiés
comme étant des réseaux séparés : « En
1942, des patriotes commencèrent à s'organiser, à
résister à l'ennemi. Un premier réseau, appelé
Hector fut mis sur pied. Indépendamment, Possum, autre réseau
de résistance, fut créé en 1943 ».
En 2004, dans
le numéro spécial de la revue d'histoire locale L'Échauguette
de Fismes, consacré à la Seconde Guerre
mondiale, Thérèse BATTEUX évoquait le rôle joué par la ville
de Fismes comme « centre d'hébergement
et d'évacuation par les airs des aviateurs alliés
», choisie pour sa situation géographique
entre Laon, Reims
et Soissons par le commandant
POTIER, présenté comme un « agent
de l'Intelligence Service », organisateur
d'un « réseau appelé
Hector puis Possum », suggérant en quelque
sorte que le réseau Possum n'aurait été que la nouvelle
appellation et le prolongement d'un réseau préexistant, le réseau
Hector.
Le 8 mai 2006,
une plaque commémorative a été inaugurée au domicile du docteur Fernand
GÉNILLON, située au
numéro 7 de la rue qui porte son nom.
7,
rue du docteur Fernand Génillon anciennement rue de la gare
la maison du docteur Génillon à Fismes
La
plaque professionnelle du docteur François Génillon,
toujours en place en 2006
La
plaque commémorative inaugurée le 8 mai 2006
Passant souviens-toi
Ici demeurait
le docteur GÉNILLON
maire de Fismes
arrêté et déporté
le 31.12.1943
décédé le 29.02.1944
à Buchenwald |
Le
11 novembre 2006, le fils
du chef du réseau
Possum, Fred GREYER et
son épouse Joan, invités
par la ville de Fismes, ont participé le matin
à la cérémonie du souvenir organisée à la mémoire des morts des deux guerres
mondiales, et l'après-midi à la conférence consacrée à l'histoire de
Possum à Fismes.
La
cérémonie du souvenir à Fismes
le 11 novembre 2006
Recueillement
devant le monument des déportés de Fismes
où vient d'être déposée une gerbe de
fleurs
De part et d'autre du monument,
les représentants des associations patriotiques
et Jean-Pierre Pinon, maire de Fismes, ceint de son écharpe
tricolore
Au
premier plan à droite : Fred Greyer et son épouse
Joan
Pendant
la sonnerie aux morts
Fred
Greyer et son épouse Joan
L'allocution
du maire devant le Monument aux morts des deux guerres mondiales
Au second plan, le commandant Philippe Connart et Fred Greyer
À
l'issue de la cérémonie, les enfants des écoles
de Fismes
accompagnés de leurs maîtresses, ont planté
autour du monument
des bleuets, fleurs du souvenir
La conférence sur le réseau Possum
La conférence consacrée
à l'histoire du réseau Possum
à Fismes s'est déroulée devant une
assistance nombreuse et attentive rassemblée dans
l'église Sainte Macre, la salle prévue
initialement s'étant avérée trop petite.
Jean-Pierre
Pinon, maire de Fismes,
présente Jean-Pierre Husson le conférencier
Le souvenir de Possum à Reims
et l'hommage rendu par la ville au commandant Potier le 30 août 2008
À
Reims, où s'est déroulée la descente
de la Gestapo qui a entraîné la
chute du réseau Possum, où son chef,
le commandant POTIER, a été
arrêté, interné et inhumé, l'histoire
tragique de ce réseau n'a pas laissé beaucoup de traces, et jusqu'en 2008 , la ville n'avait pas conservé
la mémoire de la mort héroïque de Dominique
POTIER, ni du sacrifice des résistants qui ont
risqué leur vie en se mettant au service de ce réseau.
Les registres de l'État-civil de la ville comportent pourtant bien l'acte de décès du commandant
POTIER qui a été dressé le 12 janvier
1944 sur la déclaration de Marc BEGIN, employé des Pompes funèbres.
Le onze janvier mil neuf cent quarante-quatre, ....... heure, est décédé rue Cognacq Jay 43 : Edgard Dominique Antoine POTIER, domicilié à Charleroi ( Belgique ), rue Dourlet 105, né à Seraing ( Belgique ), le deux novembre mil neuf cent-trois, manœuvre, fils de Alphonse Joseph Potier, et de Léopoldine Joséphine Damin, son épouse.
Dressé le lendemain, à dix-huit heures, sur la déclaration de Marc Bégin, trente-six ans, employé, à Reims, rue Salin 2, qui, lecture faite, a signé avec Nous : Paul Alphonse Edmond Hippolyte Guillemont, Chevalier de la Légion d'Honneur, premier Adjoint au Maire de Reims, officier de l'Etat civil par délégation. |
Copie de l'acte de décès du commandant Potier enregistré
sous son véritable état-civil
et avec l'étrange mention de « manœuvre »
L'enregistrement, daté du
15 janvier 1944, de son inhumation
dans la fosse commune figure bien dans les registres
du Cimetière du Sud, avec la mention « F. C. ( fosse commune ) à 1m 70 ».
L'enregistrement de l'inhumation daté du 15 janvier 1944 précise le lieu du décès
« H. américain » = Hôpital américain ( American Mémorial hospital )
On y trouve également l'enregistrement en février 1944 de l'exhumation
en bordure de fosse de la dépouille du commandant POTIER ,
pour être réinhumée décemment au même endroit,
peut-être en présence de membres de sa famille, ainsi que la mention d'une nouvelle exhumation en 1950 pour transfert en Belgique.
Mois
de février 1944
N°
d'ordre : 93
Date
d'inhumation : 19 février
Désignation des personnes inhumées :
POTHIER Edgard, Dominique, Antoine, 40 ans
époux de ......
Inhumé le 15 janvier 1944
Exhumé en bord de fosse le 18/2/1944 et réinhumé
dans même fosse après
changement de cercueil
F. C. [ fosse commune ] à 1 m 70
Transporté en Belgique le 24 août 1950 ( exhumation en bord de fosse )
N° du plan : 67
Canton : 7
Fosse commune
- n° de ligne : 1
- n° de la fosse : 16 Prix
de la Fosse
- dû : 44 et 88 francs
- acquitté : 55 francs |
Le
16 mai 1946,
Madame POTIER ayant appris que
des « particuliers »
se proposaient de faire exhumer le corps
de son mari pour le transférer en Belgique, avait
adressé une lettre au maire de Reims
pour lui signifier qu'elle s'opposait à cette initiative :
[...] Par
la présente, je tiens à vous signaler que je m'oppose
formellement à tout transport qui ne se ferait pas
à mon intervention ou à celle de l'office des sépultures
militaires, service attaché au ministère de l'intérieur
en Belgique,
ou par l'Aéronautique Belge.
À
toutes fins utiles, veuillez noter que je me propose de faire effectuer
ce transport dont il est question dans la pelouse d'honneur créée
à cet effet par la ville de Bruxelles, dès que seront
regroupés tous les aviateurs morts pour la patrie et que
seront effectuées les formalités nécessaires [...]
Photographie
sans date de la sépulture de Dominique Potier
identifié avec le grade de capitaine et sous le nom de Pottier
avec deux « t »
avant l'exhumation de son cercueil au cimetière du Sud de
Reims
et son transfert en Belgique en 1950
( Photo Claude Antoine communiquée par Annette Biazot )
Le
25 juillet 1950, les
services du ministère belge de l'Intérieur ont demandé
au ministère français des Anciens combattants
l'autorisation d'exhumer le corps du commandant
POTIER pour le transférer en Belgique, autorisation
qui a été accordée
le 3 août 1950.
Le 24 août 1950,
l'exhumation et le transfert en Belgique
du corps du commandant
POTIER s'est effectué
conformément au souhait exprimé dès
1946 par son épouse.
Cependant aucun nom de rue, aucune plaque commémorative n'honorait la mémoire du chef du réseau Possum à Reims.
Certes les deux déportées rémoises,
Berthe AUBERT et Fernande
MONDET, qui avaient appartenu au
réseau Possum, n'ont pas été oubliées lorsque,
le 21 août 1945, le conseil
municipal de Reims a adopté, sur proposition d'un de ses
membres, l'historien Gustave LAURENT,
un projet d'érection de plaques commémoratives
des déportés et fusillés, destinées
à honorer la mémoire des victimes de la répression
nazie durant l'occupation.
Ce projet a été mis à exécution
en 1947, à la suite d'une
délibération du conseil municipal, réuni le
25 février, qui a prévu que « l'exécution
des travaux comporte[rait] essentiellement la fourniture des plaques
en pierre marbrière de Comblanchien, la gravure en lettres
antiques de caractère sobre et harmonieux, des noms, circonstance
et date de la mort des déportés et fusillés,
la pose ensuite sur la façade des immeubles, au moyen de
pattes de soutien en bronze ». Mémoire
de pierre, ces plaques qui ont été apposées
sur la façade des maisons de Reims où résidaient
les victimes de la répression nazie pendant la 2e guerre
mondiale conservent leur souvenir, mais
ne précisent pas le mouvement de résistance ou le
réseau auquel elles ont appartenu.
Deux plaques
ont ainsi été apposées à leur domicile.
28,
rue Victor Rogelet à Reims
Les volets clos du rez de chaussée de la maison
où se trouvait Berthe Aubert lorsqu'elle a été
arrêtée par La Gestapo
Ici
demeurait
Berthe Marie Eugénie PETIT
épouse AUBERT
Patriote
Morte en déportation au camp
de Ravensbrück ( Allemagne )
en février 1945
1895-1945 |
161,
rue Lesage à Reims
Ici
demeurait
Fernande MONDET
Patriote
Morte au camp de Ravensbrück
( Allemagne ) en février 1945
1897-1945 |
Les
noms de Berthe AUBERT, née
PETIT, et de Fernande
MONDET, née DIETRICH,
sont également gravés sur le Monument
aux martyrs de la Résistance érigé
en 1955 sur les Hautes Promenades,
en contrebas de la perspective du Monument
aux morts
de la Ville de Reims.
Le nom d'un troisième agent du réseau Possum mort en déportation à Dachau est gravé sur ce monument. Il s'agit d'Auguste MIEL, propriétaire de La Taverne de l'Opéra 4, rue de Thillois, qui avait hébergé en août 1943 l'opérateur-radio du réseau Possum, Conrad LAFLEUR.
Auguste MIEL a été oublié en 1947 lorsque la Ville de Reims a décidé de faire apposer des plaques commémoratives sur la façade des maisons des victimes de la répression nazie, et sa mémoire est conservée sur le Monument aux martyrs de la Résistance sous le prénom de Raymond.
Le
Monument aux martyrs de la Résistance de Reims
À
droite la plaque sur laquelle sont gravés les noms des déportés
Depuis 1994, un petit square
porte leurs noms dans le quartier du Faubourg
de Laon où elles habitaient, et où s'est
déroulée la descente de la Gestapo qui a entraîné
la chute du réseau Possum.
Square
Berthe Aubert et Fernande Mondet
dans le quartier du Faubourg de Laon à Reims
Mais les plaques apposées à leur
domicile, les inscriptions du Monument aux Martyrs de la Résistance,
et la plaque d'identification de ce square ne
précisent pas que c'étaient des résistantes-déportées,
ni qu'elles ont appartenu au réseau
Possum.
Une
plaque commémorative
a été apposée également en
1947 par la municipalité de Reims 33,
rue Chabaud au domicile du docteur
Lucien BETTINGER. Ce médecin,
qui n'appartenait pas au réseau Possum,
mais qui avait soigné des pilotes alliés hébergés
dans les gîtes rémois de ce réseau, entre autres
le navigateur Ian ROBB, a été
arrêté par la Gestapo
le 9 juin 1944, et déporté
au camp de Dachau où il
est décédé en février
1945.
Ici
demeurait
Lucien Charles BETTINGER
Docteur en médecine
Patriote
Mort au camp de Dachau
( Allemagne ) le 2 février 1945
1884-1945 |
La
même année, ses amis
ont apposé une seconde plaque commémorative
portant en médaillon l'effigie
du docteur BETTINGER et rappelant
qu'il est « mort en déportation
victime de la barbarie allemande ». À la
demande de sa famille, ce dernier mot n'a pas été
redoré lors de la réfection de cette plaque et apparaît
à peine aujourd'hui.
À
l'emplacement de la maison de la rue Jeanne d'Arc, siège
de la Gestapo où plusieurs membres du réseau
Possum ont été interrogés et torturés,
et qui a été rasée
en 1986,
a été implanté le Square
des victimes de la Gestapo, inauguré en 1987.
La Maison de la Gestapo avant sa démolition en 1986
18,
rue Jeanne d'Arc à Reims
Le Square des victimes de la Gestapo inauguré en 1987
Hommage
aux martyrs de la Résistance
Français !
N'oublie jamais que pendant quatre années
d'occupation ( 1940-1944 ) la Gestapo a torturé
dans cet immeuble des centaines de patriotes.
Ils ont souffert. Ils sont morts pour la défense de
ta liberté
Libération-Nord
|
La stèle et la fontaine du souvenir
Il a eu le dernier courage.... celui de subir et se taire...
il a dépassé le cap... alors, c'est facile, ce dernier combat gagné.
Que lui importe désormais son sort... les coups ne se sentent plus...
les cris ne s'entendent plus... la mort sera délivrance...
En 2007, à l'initiative de l'historien Jean-Pierre HUSSON, conformément aux souhaits exprimés par le fils du commandant POTIER, Fred GREYER, et grâce à la bienveillance du maire Jean-Louis SCHNEITER, le conseil municipal a décidé de réparer l'oubli dans lequel avait été laissée la mémoire du chef du réseau d'évasion Possum à Reims et de lancer la fabrication d'une plaque commémorative.
Au cours de l'été 2008, cette plaque a été apposée 36, rue Jeanne d'Arc sur la façade de l'immeuble où le commandant POTIER avait été arrêté le 29 décembre 1943.
Le 30 août 2008, à l'occasion du 64e anniversaire de sa Libération par les Alliés, la Ville de Reims a rendu hommage au commandant POTIER en présence de Fred GREYER, invité par Adeline HAZAN élue maire en mars 2008.
Square des victimes de la Gestapo de Reims - 30 août 2008
Adeline Hazan, maire de Reims et Jean-Claude Laval, maire-adjoint,
accueillent
Fred Greyer,
le fils du chef du réseau Possum
|
Fred Greyer se recueille devant la Stèle
du souvenir
aux côtés de
Adeline Hazan, maire de Reims
Jean-Jacques Caron, sous-préfet de Reims
Catherine Vautrin, député de la Marne
et vice-présidente de l'Assemblée nationale
Denise Richard-Ognois, internée résistante
( au centre )
Yvette Lundy, agent du réseau Possum, déportée résistante
( à droite )
|
Le cortège quitte le Square des victimes de la Gestapo
pour se rendre devant la plaque du commandant Potier
Adeline Hazan, maire de Reims, rend hommage au commandant Potier
devant l'immeuble où le chef du réseau d'évasion Possum
a été arrêté le 29 décembre 1943
« Le 29 décembre 1943, le commandant Dominique Edgard Potier a été arrêté dans cet immeuble de la rue Jeanne d’Arc.
Officier de l’Armée de l’air belge qui avait rallié Londres, il était chargé de mettre en place à Reims et dans la région un réseau d’évasion destiné à ramener au Royaume-Uni les équipages alliés abattus en territoire occupé.
Affreusement torturé, il a tenté de se donner la mort à la prison Robespierre.
Conduit agonisant à l’Hôpital de Reims, il y est décédé le 11 janvier 1944 dans d’horribles souffrances sans avoir parlé.
En se recueillant devant cette plaque, en présence de son fils, les Rémois rendent hommage au chef du réseau Possum ainsi qu’aux résistants rémois morts en déportation qui se sont mis au service de ce réseau et dont les noms sont gravés sur le Monument aux martyrs de la Résistance de notre ville. »
36, rue Jeanne d'Arc
La plaque du commandant Potier...
... saluée pendant la sonnerie aux morts par le colonel Gilles Perrone,
commandant de la base 112, commandant d'armes de la Place de Reims
et par Jean-Jacques Caron, sous-préfet de Reims
Dans le grand salon d'honneur de l'Hôtel de Ville de Reims
Adeline Hazan remet un cadeau à Fred Greyer
après avoir rendu une nouvelle fois hommage à son père, le commandant Potier
Le souvenir de Possum
dans d'autres communes de la Marne
À
Sillery et à Ambonnay
À
Sillery, les noms des cinq membres
du réseau Possum morts en déportation,
sont gravés sur la stèle érigée à
côté du Monument
aux morts communal,
près de l'église paroissiale, mais là encore
sans préciser qu'ils étaient des résistants-déportés
ayant appartenu au réseau Possum.
La stèle aux martyrs de la résistance de Sillery
Aux
Martyrs de la Résistance
Sillery
à ses morts
1944 1945
Mort
en 1944
PICON Raymond
Morts
en 1945
BENARD Paul
SERPE René
GEORGETON Gaston
MANGENOT Roger |
La mémoire de Gaston GEORGETON est également honoré dans le cimetière d'Ambonnay où a ét inhumée son épouse Marcelle.
Dans le cimetière d'Ambonnay
L'hommage des pilotes britanniques
À Mailly-Champagne
À
Mailly-Champagne,
le nom de de KÉGEL est
gravé sur le monument aux morts communal
dressé à la sortie du village en direction de Sillery,
avec son troisième prénom Pierre.
Il figure sous la mention «
morts en exil » avec deux autres victimes
qui sont sans doute des prisonniers de guerre ou des requis du STO,
morts en Allemagne, et sans aucune allusion
à son appartenance au réseau d'évasion Pössum.
Le
Monument aux morts de Mailly-Champagne
À
Savigny sur Ardres
À
Savigny sur Ardres,
le nom de Joseph TIRANT DE BURY
est gravé avec la mention « déporté »
sur le monument aux morts communal
érigé à l'ombre de l'église paroissiale.
Le
Monument aux morts de la commune de Savigny sur Ardres
Sa
mémoire est également
honorée par une plaque commémorative
qui rappelle son passé de « résistant »,
sans référence à Possum,
qui été érigée à
l'entrée de la demeure familiale de la Famille
TIRANT DE BURY en contre-bas de l'église paroissiale.
C'est dans cette demeure où le colonel
de GAULLE avait enregistré le
21 mai 1940 une déclaration
qui annonçait déjà son appel
à poursuivre le combat lancé
le 18 juin à la BBC,
que Joseph TIRANT DE BURY a été
arrêté par la Gestapo.
La
demeure familiale de Joseph Tirant de Bury à Savigny sur
Ardres
Ici
demeurait
Joseph TIRANT DE BURY
Résistant
Né le 6 juillet 1892
Mort pour la France
le 17 septembre 1944
au camp de Neuengamme
Allemagne |
Le
21 mai 1940, après quatre jours
de durs combats de la 4ème
Division cuirassée, a été enregistrée
dans
cette maison, pour être radiodiffusée, une
déclaration de son chef,
le colonel DE GAULLE
faisant part aux Français de sa confiance
dans une victoire finale. |
À Châtillon sur Marne
En 1988, à Châtillon sur Marne, une plaque commémorative a été inaugurée par le président du Sénat, Alain POHER, au domicile du docteur Clément MAROT qui avait soigné en 1943 des pilotes pris en charge par le réseau d'évasion Possum, comme en témoigne dans ses mémoires le navigateur de la RAF Ian ROBB.
Arrêté le 22 juin 1944 à Châtillon sur Marne, incarcéré à la prison de Châlons sur Marne, puis à Compiègne, le docteur Clément MAROT a été déporté le 15 juillet 1944 au camp de concentration de Neuengamme et affecté dans des Kommandos de Hambourg, puis dans les Kommandos de Husum-Schwesing et de Meppen-Versen, au creusement de tranchées anti-chars. Évacué au camp-mouroir de Sandbostel, il a survécu à la déportation et il est décédé en 1975.
4, place Urbain II à Châtillon sur Marne
Le Docteur Clément MAROT
Commandeur de la Légion d'honneur
Grand Résistant
a vécu
dans cette maison de 1924 au 22 juin 1944
date de son arrestation par la Gestapo d'où il
fut déporté au camp de Neuengamme ( Allemagne )
et décéda des suites de sa déportation
le 3 février 1975
Mort pour la France
( Matricule 37510 )
|
La plaque à la mémoire de Charles Ledru
au Château de Hartheim en Autriche
En avril 2008, le fils du chef de Possum, Fred GREYER, m'a fait parvenir la photographie de la plaque érigée dans le Mémorial du Château d'Hartheim en Autriche, où il s'était rendu à l'occasion d'un voyage-pélerinage à Mauthausen avec des membres du réseau Comète.
Le Château de Schloss-Hartheim que les nazis
avaient transformé en centre d'euthanasie
L'intérieur du Château aménagé aujourd'hui en mémorial
La plaque commémorative portant le nom de Charles Ledru
gazé à Hartheim le 5 septembre 1944
Un travail de mémoire qui se poursuit
Le
temps des témoins qui éclairent l'histoire s'achève,
le travail des historiens qui est d'expliquer en
confrontant de façon critique et sans cesse renouvelée
toutes les sources et les témoignages dont ils
disposent se poursuit, en même temps que le
nécessaire travail de mémoire.
L'importance et l'intérêt apportés
à ce travail de mémoire
sont attestés par le succès de la conférence
qui s'est déroulée à
Fismes le 11 novembre 2006,
à l'initiative de la municipalité et des Amis de la
Fondation pour la mémoire de la déportation et en
présence du fils du chef du réseau
Possum, venu de Londres, de personnalités
belges, et d'anciens déportés
marnais.
À leur tour, les générations
nées comme moi pendant ou après la guerre s'intéressent
et participent activement à ce travail
de mémoire, et cela est très encourageant.
Très significative a été
la présence le
11 novembre 2006 à
Fismes du meilleur connaisseur de la partie belge du
dossier Possum,
commandant Philippe CONNART,
chef du Service des Archives notariales
au ministère de la Défense à Bruxelles, et
de :
- Fred
GREYER, fils du commandant POTIER,
le chef de Possum,
- Brigitte
d'OULTREMONT, fille de Georges
d'OULTREMONT qui
a assuré l'intérim de POTIER
à la tête de Possum,
lorsque ce dernier a été rappelé à Londres,
- et d'Annette
BIAZOT, fille de Gaston BIAZOT,
membre du groupe de résistants belges qui a pris en charge
POTIER lorsqu'il a été
parachuté en Belgique pour y préparer la Mission
Martin.
Arrivés
à l'âge de la retraite, ils s'efforcent de retracer
l'itinéraire de leurs parents
et de comprendre le sens de leur engagement.
Au
centre Yvette Lundy une des dernières survivantes marnaises
du réseau Possum
De gauche à droite, Annette Biazot et son mari Christian,
Philippe Connart,
Fred Greyer et son épouse Joan, Brigitte d'Oultrement et
Jean-Pierre Husson
à l'issue de la conférence
du 11 novembre 2006
La
démarche de Fred
GREYER, dont la maman,
Marjorie AMIS,
est décédée au
cours de l'été 2006 est particulièrement
émouvante.
Anglaise résidant en France avant la guerre,
elle avait fait la connaissance du commandant
POTIER à Lisbonne,
alors que tous les deux cherchaient à passer en Angleterre.
Ils y avaient été transférés ensemble
par hydravion en 1942,
et s'étaient installés dans la banlieue de Londres,
où Fred est né
le 28 janvier 1943.
Avant même sa naissance, le chef du réseau
Possum l'avait reconnu et avait exprimé le souhait
« qu'il porte son nom et qu'il
soit considéré comme son enfant à tous points
de vue ».
Fred
à sa naissance a été déclaré
sous le nom de Frédédéric
POTIER.
Fred
dans les bras de son père le commandant Potier
avant le départ en mission du chef de Possum en
juillet 1943
(
Archives Fred Greyer )
Malheureusement
l'acte sous seing privé
qui en faisait foi n'avait aucune valeur légale en Belgique.
En 1948, sa
maman qui s'est retrouvée seule après la guerre pour
élever Fred, a épousé
Marinus GREYER, dont
Fred porte aujourd'hui le nom.
À
Fismes le 11 novembre,
puis à Reims le
22 novembre 2006, après avoir présenté
l'état de mes recherches sur le réseau
Possum, j'avais exprimé, à titre personnel,
le souhait que la mémoire d'Edgard
POTIER, chef de ce réseau d'évasion
méconnu, soit d'une façon ou d'une autre associée
à l'histoire et à la mémoire de la Résistance
dans les deux villes :
- à Fismes
par une plaque commémorative
déposée au monument aux morts
des deux guerres mondiales et/ou par un nom
de rue ;
- à Reims,
par une plaque commémorative
déposée au Square des victimes
de la Gestapo ou bien sur la façade de l'immeuble
où il a été arrêté 36,
rue Jeanne d'Arc [ ce qui a ét réalisé en 2008 ] et/ou par un nom
de rue.
Il y a aussi un autre oubli
de mémoire, que j'aimerais voir réparer,
c'est celui qui concerne André
AUBERT,
membre de Libération Nord
et du réseau Possum, déporté
à Dachau, correspondant
dès sa création du Comité
d'histoire de la 2ème guerre mondiale, qui a réalisé
après la guerre un énorme travail, en particulier
autour de la déportation.
C'est lui qui a recensé les déportés marnais
et dresser pour la Marne ce qu'on a appelé la Carte
de la souffrance.
André
Aubert, déporté à Dachau
Membre de Libération-Nord et du réseau Possum
Correspondant marnais
du Comité d'histoire de la deuxième guerre mondiale
Je l'ai rejoint en 1974
et je m'efforce depuis de poursuivre le travail de pionnier qu'il
a accompli.
J'aurais bien sûr plaisir, avant de passer moi-même
le relais, à voir la Ville de Reims
lui rendre un hommage mérité, comme cela
a été fait pour son épouse Berthe,
décédée à Ravensbrück.
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