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Depuis
1945, l'histoire de la 2ème guerre mondiale, l'histoire
du régime de Vichy et de la complicité de l'État français dans
la déportation et la mise en œuvre du génocide en France,
constituent un enjeu de mémoire récurrent.
Aujourd'hui encore, l'accès
aux fonds d'archives concernant la 2ème guerre mondiale et
plus particulièrement la façon dont doit être traité dans nos programmes
d'histoire le régime de Vichy continuent de poser problème, de nourrir
des polémiques, de susciter des passions et des querelles toujours prêtes
à se réveiller.
L'exploitation
médiatique qui a été faite autour d'un certain nombre d'affaires
et de procès nous a rappelé tout
au long de ces dernières années, combien en effet nous avions encore
quelques difficultés à assumer dans la sérénité l'épisode douloureux
et aussi, à bien des égards, peu glorieux de notre histoire nationale
que constituent ce qu'on appelle «
les années noires » de l'occupation allemande.
Les péripéties de l'affaire
TOUVIER ( 1 )
ont révélé comment l'ancien chef de la Milice de Lyon, finalement
arrêté en
1989, avait bénéficié de multiples protections en France.
Puis en
1993, ce fut l'assassinat de René
BOUSQUET ( 2 ),
ancien préfet de la Marne devenu secrétaire général à la Police de Vichy,
bientôt suivi par les révélations concernant la jeunesse de François
MITTERRAND et les liens unissant le président de la République
à cet ancien haut fonctionnaire de Vichy ( 3 ).
À la fin des années 1990, ce fut le
procès PAPON devant la Cour d'assises de la Gironde,
ou encore le problème de la spoliation
des Juifs de France pendant la 2ème guerre mondiale.
Dès
la fin de la 2ème guerre mondiale, l'histoire de Vichy,
l'histoire de la déportation et du génocide en France
sont devenues un enjeu politique de mémoire
qui a nourri des mémoires multiples.
Mémoires individuelles, mémoires de groupes, mémoire
collective, mémoires locales, mémoire officielle se sont entrechoquées,
additionnées, opposées, combattues, annulées.
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