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Les tentatives de
réhabilitation |
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Compte tenu de l'hégémonie exercée par les mémoires gaulliste et communiste dans l'immédiat après-guerre, c'est seulement à la fin des années 1940, dans le contexte particulier de la guerre froide à son apogée, que les défenseurs du régime mis en place en juillet 1940 par le maréchal Pétain ont commencé à relever la tête ( 1 ). La
guerre froide a mis fin à l'expérience du Tripartisme,
c'est-à-dire à l'alliance des trois partis qui, ayant gagné les élections
d'après-guerre, ont gouverné ensemble jusqu'au printemps 1947 : En
mai 1947, l'exclusion des ministres communistes du gouvernement,
présidé par le socialiste Paul
RAMADIER,
a ouvert la voie à la Troisième
force, représentée par des gouvernements
de coalition, contraints de gouverner : Le centre de gravité
du pouvoir qui se trouvait très à gauche à la Libération, s'en écarta
progressivement, permettant à la droite républicaine qui s'était discréditée
sous Vichy de refaire surface. Le contexte de la guerre
froide explique aussi l'empressement avec lequel furent adoptées, en
1951 et en
1953, deux lois
d'amnistie en faveur des collaborateurs sanctionnés
par les Cours de justice et les Chambres civiques à la Libération, dans
le cadre de l'épuration judiciaire. Face au danger communiste incarné par un PCF qui restait le premier parti de France en suffrages et en sièges de députés, et face au RPF du général de GAULLE qui avait gagné les élections municipales de 1947, les gouvernements de Troisième force envisagèrent de refaire une unité nationale avec la droite, y compris la droite vichyste. Commença alors une
longue période d'amnésie nationale qui se prolongea
jusqu'à
la fin de la IVème République, et bien au delà.
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