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Le réveil
de la mémoire juive |
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Les années 1970 furent également marquées par le réveil d'une mémoire juive attachée à faire reconnaître la spécificité du génocide, réveil déclenché initialement par le procès Eichmann ( 1 ) qui s'est déroulé à Jérusalem en 1961. Beate et Serge KLARSFELD se lancèrent sur les traces des anciens criminels de guerre nazis et réclamèrent le jugement des responsables nazis de la « solution finale » ainsi que de leurs complices français. En 1978, Serge KLARSFELD publia la liste par convois des 75 721 Juifs déportés de France ( 2 ). En octobre 1978, l'hebdomadaire L'Express a publié une interview de DARQUIER de PELLEPOIX, retrouvé en Espagne par le journaliste Philippe GANIER-RAYMOND. Successeur de Xavier VALLAT à la tête du Commissariat général aux Affaires juives qu'il a dirigé de mai 1942 à février 1944, DARQUIER de PELLEPOIX y désignait René BOUSQUET comme le principal responsable de la répression contre les Juifs ( 3 ). En novembre 1978, les Fils et filles de déportés juifs de France ( FFDJF ), la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme ( LICRA ) , le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples ( MRAP ) et la Fédération nationale des déportés et internés , résistants et patriotes ( FNDIRP ) déposèrent une plainte contre Jean LEGUAY qui avait été le représentant de Bousquet auprès des autorités allemandes de la zone occupée en particulier au moment de la rafle du Vélodrome d'Hiver, mais qui, à la différence de Bousquet, n'avait pas été inquiété à la Libération. Cette plainte aboutit en 1979 à l'inculpation de Leguay pour crimes contre l'humanité. En
1983, le chef de la Gestapo de Lyon,
Klaus BARBIE, repéré en Bolivie par Beate
KLARSFELD dès
1971, fut extradé, ramené en France, et condamné à Lyon en
1987 à la détention perpétuelle. Il est mort en prison en
1991.
Paul TOUVIER après avoir été gracié
par le président Georges POMPIDOU en
1971, a fait l'objet, à
partir de 1973, de nombreuses plaintes pour crimes contre
l'humanité qui ont donné lieu à une longue bataille juridique, fertile
en rebondissements :
Le ministre de l'Éducation nationale de l'époque, Jack
LANG, confia au Centre national de documentation pédagogique
( CNDP ), la mission d'envoyer dans tous les lycées publics et privés
de France une copie du film d'Alain RESNAIS,
Nuit et brouillard ( 5
) , et
lança un appel aux professeurs d'histoire leur demandant de rappeler
à leurs élèves ce qu'avaient été le gouvernement de Vichy et la Collaboration
( 6 ).
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