Enseigner la mémoire ? > La mémoire des années noires... > Reconnaissance de la responsabilité... | |||
La reconnaissance
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Les péripéties judiciaires de l'affaire Bousquet-Leguay-Papon ont amené les dirigeants de notre pays à reconnaître progressivement la responsabilité du régime du maréchal Pétain, la responsabilité de l'État français dans la mise en œuvre de la « solution finale » en France.
François MITTERRAND, après avoir
longtemps refusé de reconnaître officiellement cette responsabilité,
fut contraint d'infléchir sa position. En réalité, comme l'expliquent Henry ROUSSO et Eric CONAN dans Vichy, un passé qui ne passe pas ( 1 ), le général de GAULLE n'avait fait déposer une gerbe de chrysanthèmes sur la tombe de Pétain qu'une seule fois, le 10 novembre 1968, à l'occasion du 50ème anniversaire de la victoire de 1918 marqué par un dépôt de gerbe sur la tombe de tous les généraux vainqueurs de la 1ère guerre mondiale, sans exception, un geste mal apprécié d'ailleurs par des nostalgiques de Vichy qui arrachèrent le ruban portant le nom du général de Gaulle Georges POMPIDOU fit déposer une gerbe lui aussi une seule fois sur la tombe de PÉTAIN, lorsqu'en février 1973, le cercueil du maréchal qui avait été enlevé par un commando d'extrême-droite voulant le transférer à l'ossuaire de Douaumont près de Verdun, fut ramené à l'île d'Yeu. Valéry GISCARD D'ESTAING en fit de même en 1978 à l'occasion du 60ème anniversaire de l'armistice de 1918. C'est donc bien
François MITTERRAND qui
a inauguré ce rituel en faisant déposer une gerbe sur la
tombe de PÉTAIN le
22 septembre 1984 ( jour de sa rencontre-poignée
de main avec le chancelier ouest-allemand, Helmut
KOHL ) et le
15 juin 1986, à l'occasion du 70ème anniversaire de la bataille
de Verdun, puis chaque année le 11 novembre à
partir de 1987. En
février 1993, un décret a instauré
le 16 juillet, date anniversaire
de la rafle du Vélodrome d'Hiver à Paris en
1942, « Journée
nationale commémorative des persécutions racistes et antisémites »,
mais en précisant toutefois, qu'elles avaient été commises « sous
l'autorité de fait dite " gouvernement de l'État
français À partir de novembre 1993, François MITTERRAND a renoncé à faire déposer une gerbe sur la tombe de PÉTAIN. Le 17 juillet 1994, il a inauguré mais sans y prendre la parole, un monument à la mémoire des victimes de la rafle du Vélodrome d'Hiver sur lequel on peut lire l'inscription suivante :
François
MITTERRAND n'a finalement pas su ou pas voulu,
sous prétexte de préserver la cohésion nationale et la paix civile,
prononcer les mots que beaucoup attendaient et qui auraient constitué
une reconnaissance officielle des crimes de Vichy.
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