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Les
pseudo-révisionnistes français,
négateurs du génocide
Contrairement
à ce que tentent de faire croire les négationnistes et les pseudo-révisionnistes
qui nient le génocide ou cherchent à le banaliser, les
nazis ont bien exterminé Juifs et Tsiganes.
Le génocide a bien eu lieu et il n'est pas le fruit
du hasard ou des circonstances liées à la 2e guerre mondiale.
La «
solution finale de la question juive » procède
d'une volonté systématique d'extermination, inscrite dans
l'idéologie nazie, ouvertement exprimée dans Mein
Kampf dès avant l'arrivée au pouvoir de Hitler, mise
en œuvre avec obstination à partir de 1933 et conduisant
tout droit au génocide désigné aujourd'hui par les Juifs
sous le nom de Shoah, « la
catastrophe ».
En France
dès le lendemain de la 2e guerre mondiale, les négationnistes,
les négateurs
du génocide, ceux qui nient la réalité du génocide et l'existence
des chambres à gaz en affirmant qu'il n'existe pas de preuves de leur
existence, se sont avancés masqués, en s'abritant derrière le vocable
de « révisionnistes »,
d'« école révisionniste »
afin de couvrir leur démarche d'un label scientifique respectable.
S'il est vrai que le révisionnisme relève bien de
la démarche de l'historien qui s'interroge en permanence sur la compréhension
du passé et qui jette un regard critique sur les interprétations des
historiens qui l'ont précédé, les négationnistes sont en réalité des
pseudo-révisionnistes, des falsificateurs
de l'histoire et des « assassins
de la mémoire » que ne cessent de dénoncer
les historiens
du génocide ( 1 ).
À l'origine
de cette prétendue école révisionniste française, il y a la publication
en 1948 par un intellectuel d'extrême-droite, Maurice
BARDÈCHE, d'un livre intitulé Nuremberg
ou la terre promise, dans lequel il dénonçait la justice
des vainqueurs et les accusait d'avoir inventé le génocide pour masquer
leurs propres crimes.
Maurice
BARDÈCHE fut bientôt rejoint par Paul
RASSINIER ( 2 ), ancien
déporté résistant, venu de l'extrême gauche. Exclu du Parti communiste
en
1932, devenu socialiste libertaire, puis membre de
l'aile gauche du parti socialiste et candidat malheureux aux élections
de l'immédiat après-guerre, exclu de la SFIO, Paul
RASSINIER s'est retiré de la vie politique et a publié en
1950 un ouvrage intitulé Le mensonge
d'Ulysse.
Dans cet ouvrage, RASSINIER
conteste la véracité des témoignages d'anciens déportés, prétend que
les brutalités dans les camps étaient davantage le fait des kapos que
des SS, et dénonce
le génocide comme une imposture fabriquée par le complot juif international.
Les thèses de RASSINIER
sont relayées par le journal d'extrême-droite Rivarol,
où s'expriment les anciens collaborateurs et les nostalgiques du régime
de Vichy.
Après
la mort de RASSINIER en
1967, les thèses « révisionnistes » ont été défendues
par un professeur de littérature lyonnais, Robert
FAURISSON, qui comme RASSINIER
nie l'existence
du génocide et des chambres à gaz, présentés comme des mythes
forgés par les pays vainqueurs.
À
partir des années 1970, FAURISSON
a reçu le soutien de " La Vieille Taupe ",
une librairie parisienne dirigée par Pierre
GUILLAUME, représentant d'une ultra-gauche qui confond dans
une même réprobation teintée d'anticommunisme viscéral et d'antisémitisme,
le stalinisme soviétique, le capitalisme occidental et le sionisme.
En
1981, FAURISSON a été
condamné
par la 17ème Chambre du Tribunal de grande instance de Paris pour diffamation
publique, condamnation confirmée par la Cour d'Appel.
En
1985, Henri ROQUES, un
ingénieur en retraite, a soutenu devant l'université de Nantes une thèse
de doctorat ( annulée en
1986 par le ministre Alain DEVAQUET
) aboutissant
à nier indirectement l'existence des chambres à gaz à partir
de l'analyse du témoignage de Kurt GERSTEIN,
un officier nazi qui s'était rendu en
avril 1945 à l'armée française et avait été interrogé par
des officiers français.
Les
années 1980
sont aussi marquées par les dérapages
verbaux répétés du président
du Front national, Jean-Marie
LE PEN :
- l'existence des chambres à gaz qualifiée
de « point de détail de l'histoire
de la Seconde Guerre mondiale » en
1987 ;
- « Durafour crématoire »
lancé à l'intention du ministre Michel
DURAFOUR en 1988.
En
1989, un professeur d'économie lyonnais, Bernard
NOTIN, a publié dans la revue Économies
et Sociétés un article sur «
Le rôle des médias dans la vassalisation nationale »
qui reprenait les thèmes de la pseudo école révisionniste française.
Il a été sanctionné conformément à une
loi présentée par le député communiste
Jean-Claude GAYSSOT et votée en
1990, qui
qualifie de délit et réprime par des sanctions pénales toute «
négation des crimes contre l'humanité ».
La
plupart des historiens ont exprimé leur désaccord avec la
loi Gayssot parce que, selon eux,
le droit n'est pas la meilleure arme contre les négationnistes et
le juge ne doit pas se substituer à l'historien pour dire la vérité
historique ( 3 ).
Néanmoins, entre
1992 et 2002, cette loi a permis 29 condamnations d'écrits
contestant les crimes contre l'humanité ( 4 ).
En
1995, la librairie-maison d'édition
" La Vieille Taupe " a publié dans une
revue du même nom « Les Mythes fondateurs
de la politique israélienne », un ouvrage de Roger
GARAUDY, philosophe converti successivement au protestantisme,
au communisme, au catholicisme et à l'islam, qui sous couvert d'antisionisme
rejoignait le discours des pseudo révisionnistes français.
En
février 2002, Jack LANG,
ministre de l'Éducation nationale, a installé la Commission
sur le racisme et le négationnisme au sein de l'Université
Jean Moulin, Lyon III.
Présidée par Henry
ROUSSO, directeur de l'Institut d'histoire du temps présent,
cette commission, composée d'historiens chercheurs, a été
chargée de « faire toute la
lumière sur le racisme et le négationnisme qui ont pu
trouver leur expression au sein de l'université Lyon III »
depuis plusieurs années ( 5 ).
C'est en effet dans cette université que Jean
PLANTIN, disciple de FAURISSON,
a soutenu en 1990 un mémoire
de maîtrise consacré à Paul
Rassinier : socialiste, pacifiste et révisionniste,
qui a obtenu la mention " Très Bien ". Cette maîtrise
acquise à Lyon III lui a permis de soutenir avec succès
en 1991 à Lyon II, université
où FAURISSON a été
maître de conférences dans les
années 1970, un mémoire de DEA consacré
aux Épidémies de typhus
dans les camps de concentration nazis entre 1933
et 1945.
En mai et octobre 1999,
à deux reprises, Jean PLANTIN
a été condamné pour
contestation de crimes contre l'humanité par
le Tribunal de grande instance de Lyon, à 6
mois de prison avec sursis ainsi qu'à des peines d'amende.
En juin 2000, la
Cour d'appel de Lyon a assorti le sursis d'une
mise à l'épreuve de trois ans au cours desques
il était interdit à Plantin d'exercer
le métier d'éditeur. Jean
PLANTIN n'en a pas moins continué
d'éditer des revues et des livres négationnistes
chez Akribeia, société
éditrice domiciliée chez lui, puis chez sa mère
à qui il a cédé ses parts. Il diffuse aussi des
textes négationnistes par le biais d'un site Internet hébergé
à Chicago aux États-Unis.
En décembre 2000 et juillet 2001,
sous la pression d'universitaires, d'associations étudiantes
et antiracistes qui en dénonçaient le contenu négationniste,
les diplômes de Jean
PLANTIN ont été annulés, dix ans après
leur soutenance : le mémoire de maîtrise
a été requalifié d'« inacceptable
» et le DEA a été invalidé.
PLANTIN a contesté ces annulations
et a saisi le tribunal administratif.
En janvier 2003,
le Tribunal de grande instance de Lyon, saisi par SOS-Racisme et la
LICRA, constatant que PLANTIN poursuivait
ses activités éditoriales et refusait de payer les amendes
auxquelles il avait été condamné en
1999, a révoqué le
sursis dont il bénéficiait. PLANTIN
décida aussitôt de faire appel.
En juin 2003, au
moment où on célébrait le 60ème
anniversaire de l'arrestation de Jean MOULIN,
le tribunal administratif de Lyon
a reconnu la maîtrise et le DEA de
PLANTIN,
conformément à une jurisprudence du Conseil d'État
qui stipule qu'un diplôme ne peut être annulé au-delà
d'un délai de quatre mois. Les universités de Lyon II
et Lyon III ont fait appel de cette décision devant la Cour administrative
d'appel de Lyon.
Dans le même temps,
le 25 juin 2003, la Cour d'appel
de Lyon a confirmé la révocation du sursis et a condamné
PLANTIN à 6 mois de prison ferme.
C'était la première fois en France qu'un
négationniste était condamné à de la prison
ferme. Mais PLANTIN
s'est immédiatement pourvu en cassation, pourvoi qui suspendait
la décision de la Cour d'appel.
En janvier 2004, la
Cour administrative d'appel de Lyon a confirmé la décision
du tribunal de grande instance de Lyon qui avait validé les diplômes
de Jean PLANTIN en
juin 2003 ( 6 ).
Le Rapport Rousso, l'affaire Gollnisch
et les nouveaux dérapages de Jean-Marie Le Pen
En
octobre 2004,
la
Commission sur le racisme et le négationnisme
au sein de l'Université Jean Moulin Lyon III,
présidée par Henry ROUSSO,
directeur de l'Institut d'histoire du temps présent, a
remis officiellement son rapport au ministre de l'Éducation
nationale, François FILLON,
qui a décidé de le rendre public
dans son intégralité. Immédiatement
mis en ligne sur le site du ministère de l'Éducation nationale,
le rapport
Rousso
a été publié aux éditions Fayard
( 7 ).
Dans ces conclusions, tout en récusant l'affirmation
que l'Université Jean Moulin Lyon III
puisse être qualifiée de « fac
facho » et « Lyon,
de capitale du négationnisme »,
le rapport
Rousso fait apparaître clairement
l'existence dans cette université d'« un
noyau d'extrême droite » dont les principaux
représentants sont Bruno GOLLNISCH
et Pierre VIAL.
La commission n'a pu établir qu'il existait
un lien entre ce noyau d'extrême-droite et les affaires négationnistes
impliquant Henri ROQUES, Bernard
NOTIN et Jean PLANTIN,
mais relève que l'Université de Lyon III, née d'une
scission au sein de l'Université de Lyon II créée
après 1968 et réputée
de gauche, « a bien favorisé
l'implantation progressive d'enseignants partageant les mêmes
options idéologiques qui ont dès l'origine considéré
cette université comme un lieu de regroupement »,
et qu'elle a été dans les années
1970-1980 « un abri »
pour une douzaine de militants d'extrême droite.
Elle déplore que la direction de cette université
se soit montrée dans le passé incapable
de mesurer l'impact des dérives négationnistes
qui se sont manifestées en son sein et de
les sanctionner.
Quelques jours après
la présentation
du rapport
Rousso, au cours
d'une conférence de presse donnée au siège lyonnais
du Front national, Bruno GOLLNISCH,
professeur de japonais à l'Université Lyon III et délégué
général du Front national, a contesté
publiquement « la légitimité
et la légalité » de cette commission,
qualifiée de « police de la
pensée », et la neutralité de son
président qualifié de « personnalité
juive » et d'« historien
engagé ».
Il a tenu dans le même temps des
propos visant à
relativiser l'ampleur du génocide perpétré par
les nazis et à jeter le
doute sur l'existence des chambres à gaz, affirmant
que sans doute il y avait eu « quelques
centaines de milliers de morts », qu'il appartenait
aux historiens de se déterminer et d'en discuter librement, et
que « plus aucun historien sérieux
n'adhère intégralement aux conclusions du procès
de Nuremberg », tandis qu'à ses côtés,
Albert ROUSSET, conseiller régional
Front national, déclarait que les chambres à gaz « ont
servi à désinfecter des milliers de prisonniers, pouilleux
ou atteints du typhus ».
Ces propos ont été
immédiatement condamnés par le ministre de
l'Éducation nationale, François
FILLON et par le recteur de l'Académie de Lyon, Alain
MORVAN, qui les ont jugés «
scandaleux ».
Le président de Lyon III, Guy
LAVOREL, considérant que ces propos « inacceptables »
portaient gravement atteinte « à
l'honneur et au crédit de l'université dans son ensemble »,
a annoncé son intention
de saisir la section disciplinaire
de son université. À la suite des protestations
formulées par plusieurs associations d'étudiants venues
occuper la salle où il devait donner son cours de droit international,
il a pris la décision de suspendre
Bruno GOLLNISCH pour
la durée d'un mois, afin de « prévenir
tous risques de désordre »,
puis a décidé de lui interdire
l'accès à l'université jusqu'à
la remise du rapport de la Commission disciplinaire.
Le procureur de la République de Lyon, Xavier
RICHARD, sur instruction du ministre de la Justice, Dominique
PERBEN, a ouvert une enquête
préliminaire pour établir une possibilité de poursuivre
Bruno
GOLLNISCH pour négation
de crime contre l'humanité.
De son côté, le
président de la LICRA, Patrick
GAUBERT, a demandé au président du Parlement
européen de prendre des sanctions contre
le député européen Bruno
GOLLNISCH.
Le 15 janvier 2005,
le Conseil d'État, saisi par
Bruno GOLLNISCH, a
annulé la décision du président de Lyon
III qui lui interdisait l'accès à son université.
Le 27 janvier 2005,
le jour-même où était commémoré le
60ème anniversaire de la libération
du camp d'Auschwitz, le recteur de l'université de
Lyon, Alain MORVAN, réclamait
que Bruno GOLLNISCH soit « chassé
de la fonction publique et interdit d'enseignement ».
Bruno GOLLNISCH,
à qui le mandat de député européen confère
une immunité qui pourrait
être un obstacle à d'éventuelles poursuites judiciaires,
n'en est pas à sa première provocation
visant à banaliser le génocide nazi.
Dans les années 1980,
député Front national du Rhône, il
a dénoncé le procès de Klaus
BARBIE, chef de la Gestapo de Lyon et a apporté
son soutien à Jean-Marie LE PEN qui
qualifiait de « point de détail
de l'histoire de la Seconde Guerre mondiale » l'existence
des chambres à gaz.
Au début des années
1990, professeur à l'Université Lyon III et
conseiller régional de Rhône-Alpes, il
a revendiqué au cours d'une séance de cette
assemblée « le respect de
la liberté d'expression pour les enseignants qui exercent un
regard critique sur l'histoire de la Seconde Guerre mondiale »,
ce qui était une façon
d'apporter son soutien aux historiens pseudo-révisionnistes français
visés par la loi Gayssot votée
en 1990, qui qualifie de délit et réprime par des sanctions
pénales toute « négation
des crimes contre l'humanité ».
En 1997, conseiller
municipal de Lyon, il a voté contre la
constitution d'une commission d'enquête sur la spoliation des
biens juifs à Lyon pendant la Seconde Guerre mondiale.
En 2002, il
a pris la défense de l'éditeur de revues et d'ouvrages
négationnistes,
Jean PLANTIN condamné par
la Cour d'Appel de Lyon
( 8 ).
Sur le site Internet " Pratique
de l'histoire et dévoiements négationnistes "
qu'il anime depuis 1996, Gilles
KARMASYN explique clairement et de façon argumentée
que les déclarations de Bruno
GOLLNISCH sont implicitement, mais
sans ambiguïté, négationnistes ( 9 ).
De
son côté, Jean-Marie LE PEN
déclarait, le 7 janvier 2005,
dans l'hebdomadaire d'extrême-droite Rivarol,
qu'« en France du moins, l'occupation
allemande n'a pas été particulièrement inhumaine,
même s'il y a eu des bavures, inévitables, précisait-il,
dans un pays de 550 000 kilomètres
carrés », et
qu'« il y aurait beaucoup
à dire sur le massacre d'Oradour-sur-Glane ».
Il faisait
ainsi écho à une thèse révisionniste
entretenue par
cet hebdomadaire, thèse
qui cherche à justifier ce massacre en affirmant que
les résistants auraient caché des explosifs dans l'église
de ce village.
Centre
de la mémoire d'Oradour-sur-Glane
Oradour-sur-Glane,
vision d'épouvante
Ouvrage Officiel du comité du souvenir
et de l'Association Nationale des Familles des Martyrs
d'Oradour-sur-Glane
Dans
ce même numéro de Rivarol,
LE PEN présentait aussi
la Gestapo comme une police protectrice de la population
qui, selon lui, dans la région de Lille par exemple, serait intervenue
pour empêcher un massacre de civils par des soldats de la Wehrmacht,
après le déraillement d'un train de permissionnaires allemands.
Enfin, il concluait en réclamant l'abrogation
des lois qui, en France, permettent de condamner les actes et propos
négationnistes, antisémites et racistes, qu'il
qualifie de « lois liberticides ».
Le
2 février 2005, la reprise du cours de Bruno
GOLLNISCH à l'Université de Lyon III-Jean Moulin
a suscité la réprobation de plusieurs
associations d'étudiants dont les adhérents
se sont heurtés à des éléments extérieurs
à l'université, appartenant au service d'ordre du Front
national.
Le
3 février 2005, le ministre de l'Éducation
nationale, François FILLON,
a suspendu Bruno
GOLLNISCH « à titre
conservatoire » de ses fonctions de professeur
à l'université Lyon-III - Jean-Moulin, en attendant la
décision de la section disciplinaire de cette université.
Le
9 février 2005,
SOS-Racisme a fait citer Jean-Marie
LE PEN devant le tribunal correctionnel de Paris pour les
propos qu'il a tenu sur l'occupation allemande dans l'hebdomadaire Rivarol,
demandant sa condamnation pour « complicité
de contestation de crimes contre l'humanité »
et « complicité d'apologie
de crime de guerre et de crimes contre l'humanité ».
Le
28 février 2005,
au cours d'une conférence de presse, Jean-Marie
LE PEN a renouvelé son soutien
à Bruno GOLLNISCH,
et l'a conforté comme son successeur
potentiel à la tête du Front national.
Le
3 mars 2005, la section disciplinaire de l'université
de Lyon III - Jean Moulin a suspendu
pour
une durée de 5 ans Bruno
GOLLNISCH, qui
continuera de percevoir la moitié de son traitement de professeur
d'université.
Le
15 janvier 2007,
Bruno GOLLNISCH a été
désigné pour présider
le nouveau groupe Identité - Tradition
- Souveraineté constitué par 20
eurodéputés d'extrême-droite, parmi lesquels
on compte Jean-Marie LE PEN et Alessandra
MUSSOLINI, la petite-fille de Benito
MUSSOLINI.
Le 18
janvier 2007,
Bruno GOLLNISCH,
poursuivi pour des propos controversés sur les chambres à
gaz tenus en octobre 2004, a
été condamné par le tribunal
correctionnel de Lyon à une peine de trois
mois de prison avec sursis, à une amende
de 5 000 euros , et à verser en outre 55
000 euros de dommages et intérêts,
à répartir entre les neuf parties civiles. Il a immédiatement fait appel de cette condamnation.
Le 28 février 2008, la
cour d'appel de Lyon a confirmé cette condamnation de Bruno GOLLNISCH pour contestation de « l'existence de crimes contre l'humanité », et son exclusion pour cinq ans de l'université de Lyon III.
Le mercredi 25 mars 2009, devant le Parlement européen, Jean-Marie LE PEN a réaffirmé que les chambres à gaz étaient un « détail » de l'histoire.
Les déclarations négationnistes
de l'évêque Williamson
En 2009, par un un décret de la congrégation pour les évêques daté du 21 janvier et publié le 24 janvier, le pape Benoît XVI a levé l'excommunication frappant les évêques intégristes qui avaient été excommuniés par le pape Jean-Paul II, après leur consécration en 1988 par l'archevêque traditionnaliste Marcel LEFEVRE, fondateur de la Fraternité Saint Pie X.
Cette fraternité s'était constituée en opposition au concile Vatican II réuni en 1959 par le pape Jean XXIII, concile qui a abandonné la notion de « peuple déicide » attribuée aux juifs, adopté une nouvelle liturgie et engagé l'Église catholique sur la voie de l'ouverture.
En consacrant des évêques qui à leur tour ont ordonné des prêtres, Monseigneur LEFEBVRE a provoqué un schisme su sein de l'Église catholique.
En autorisant le retour de la messe en latin, le pape Benoît XVI avait déjà donné des gages à la Fraternité Saint Pie X et ouvert la voie à la levée d'excommunication.
Le 22 janvier 2009, la télévision suédoise SVT a diffusé les déclarations négationnistes de l'un des quatre évêques excommuniés en 1988, l'évêque britannique Richard WILLIAMSON, enregistrées en novembre 2008.
Je crois qu’il n’y a pas eu de chambres à gaz [...]
Je pense que 200 000 à 300 000 Juifs ont péri dans les camps de concentration, mais pas un seul dans les chambres à gaz [...]
L’Allemagne a payé des milliards et des milliards de deutschemarks et à présent d’euros parce que les Allemands souffrent d’un complexe de culpabilité pour avoir gazé six millions de Juifs, mais je ne crois pas que six millions de Juifs aient été gazés
La publication du décret de levée des excommunications des évêques intégristres de la Fraternité Saint Pie X, qui est intervenue deux jours après cette diffusion, a suscité de nombreuses protestations, y compris parmi les catholiques.
Le 27 janvier, l'hebdomadaire La Vie, a publié sur son site Internet, sous le titre " Pas de négationnistes dans l'Église ", un appel des intellectuels catholiques qui dénonce le caractère ambigu et insupportable de cette levée d'excommunication :
[...] La levée deux jours après des excommunications frappant les lefebvristes a créé une tragique ambiguïté, laissant à penser que Rome réhabilitait le négationnisme ou du moins le considérait comme une opinion licite voire innocente.
Cette ambiguïté est tout simplement insupportable.
Insupportable, parce que derrière le masque du négationnisme, on découvre le visage du plus hideux antisémitisme.
Insupportable, parce que depuis un demi-siècle, de Jean XXIII à Benoît XVI, l'Église a entrepris une longue démarche de repentance à propos de l'antijudaïsme. [...]
Le 28 janvier 2009, Marie José CHOMBART DE LAUWE, déportée à Ravensbrück, présidente de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation, a adressé une lettre au nonce apostolique Monseigneur Fortunato BALDELLI, ambassadeur du Vatican en France, pour « faire part au Saint-Siège et à toute la Curie romaine, des sentiments d'émotion, de désapprobation et d'indignation des Déportés de France survivants et anciennes victimes du nazisme », et pour affirmer que « la réintégration au sein de l'Église officielle de l'évêque Williamson constitue une insulte à la mémoire des victimes du nazisme ».
Elle lui a demandé de transmettre sa lettre de réprobation au pape BENOÎT XVI et à son entourage, dont elle attend, au nom des déportés et victimes du nazisme, « au moins, une prise de position claire de l'Église à l'encontre du négationnisme ».
Le 30 janvier, l'hebdomadaire Golias considérait que cette levée de l’excommunication était « un premier pas décisif sur le chemin de la pleine et entière reconnaissance de la Fraternité Saint-Pie X » et constatait avec tristesse que « l’Église catholique Romaine, avec la bénédiction de Benoît XVI compt[ait] au moins un évêque ouvertement négationniste ».
Sommé par le pape de « prendre sans équivoque et publiquement ses distances », Richard WILLIAMSON a refusé de se rétracter. Interrogé par l'hebdomadaire allemand Spiegel daté du 9 février 2009, il a déclaré qu'il était convaincu de l'exactitude de ses propos fondés sur des recherches qu'il aurait effectuées dans les années 1980. Faisant table rase des très nombreus travaux et recherches historiques établissant la véracité du génocide des juifs et des tziganes par les nazis, il a affirmé qu'avant de se se rétracter, il fallait qu'il trouve des « preuves historiques », et que cela allait prendre du temps : « Je dois tout réexaminer encore une fois et voir les preuves ».
Au cours d'un entretien avec les envoyés spéciaux du journal Le Monde, Nicolas BOURCIER et Stéphanie LE BARS, publié le 25 février 2009, le théologien allemand Hans KÜNG, ancien ami de Joseph RATZINGER, futur Benoit XVI et défenseur inlassable du concile Vatican II dont il a été un artisan, explique la levée d'excommunication des évêques intégristes par les positions conservatrices du pape en général, et plus particulièrement ses positions pour le moins ambigues et restrictives, par rapport aux textes de Vatican II :
[...] Je n'ai pas été surpris. Dès 1977, dans un entretien à un journal italien, Mgr Lefebvre indique que « des cardinaux soutiennent ( son ) courant » et que « le nouveau cardinal Ratzinger a promis d'intervenir auprès du pape pour ( leur ) trouver une solution ». Cela montre que cette affaire n'est ni un problème nouveau ni une surprise. Benoît XVI a toujours beaucoup parlé avec ces personnes. Aujourd'hui, il lève leur excommunication, car il juge que le temps est venu. Il a pensé qu'il pourrait trouver une formule pour réintégrer les schismatiques, qui, tout en conservant leurs convictions, pourraient donner l'apparence qu'ils sont en accord avec le concile Vatican II. Il s'est bien trompé.
[...] La levée des excommunications n'a pas été un défaut de communication ou de tactique, mais elle a constitué une erreur de gouvernement du Vatican. Même si le pape n'avait pas connaissance des propos négationnistes de Mgr Williamson et même s'il n'est pas lui-même antisémite, chacun sait que les quatre évêques en question sont antisémites. Dans cette affaire, le problème fondamental, c'est l'opposition à Vatican II, et notamment le refus d'une relation nouvelle au judaïsme. Un pape allemand aurait dû considérer cela comme un point central et se montrer sans ambiguïté sur l'Holocauste. Il n'a pas mesuré le danger. Contrairement à la chancelière Angela Merkel, qui a vivement réagi [...]
" Pas de négationnistes dans l'Église " - L'appel des intellectuels catholiques
sur le site de l'hebdomadaire catholique La Vie
" Mgr Williamson : l’évêque « réintégré » qui nie les chambres à gaz et la Shoah "
sur le site de l'hebdomadaire Golias
" Richard Williamson : une réintégration qui ne passe pas "
sur le site de la section de Toulon
de la Ligue des droits de l'homme
Historiens
intentionnalistes
et historiens fonctionnalistes
Les historiens
intentionnalistes et les historiens
fonctionnalistes, contrairement aux pseudo-révisionnistes
qui sont en réalité des négateurs du génocide,
ne contestent pas la véracité du génocide, mais divergent quant à l'interprétation,
à l'explication de la politique d'extermination mise en œuvre dans le
cadre de la « solution finale » ( 10 )
.
Dès
les années 1950, les historiens intentionnalistes
tels que Léon POLIAKOV ( 11 )
et Raül HILBERG ( 12 )
considèrent que la « solution finale » procède
d'une volonté systématique d'extermination des
« sous-hommes », inhérente à l'idéologie nazie, inscrite
dans Mein Kampf et exprimée
ouvertement dès avant l'arrivée au pouvoir d'Hitler en Allemagne, mise
en œuvre avec obstination à
partir de 1933 à travers les mesures antisémites des nazis,
et conduisant tout droit au génocide symbolisé par Auschwitz-Birkenau.
Les historiens
intentionnalistes privilégient la responsabilité d'Hitler
et des nazis, définissent le génocide comme un
mal absolu programmé par Hitler et les nazis.
Dans
les années 1980, les
historiens fonctionnalistes allemands tels que Ernst
NOLTE et Klaus HILDEBRAND,
sans nier la réalité du génocide, ont tenté d'en donner une interprétation
différente et double.
Tout d'abord, les historiens
fonctionnalistes avancent
l'idée que le système nazi n'était pas aussi monolithique qu'on le croyait
jusqu'alors, qu'il était traversé de rivalités, de divisions, de contradictions,
qu'il n'y avait pas qu'un seul centre de décision entièrement entre
les mains d'Hitler, mais plusieurs centres de décision, impliquant un
fonctionnement complexe.
Les historiens fonctionnalistes
mettent aussi en avant le poids des circonstances,
insistent sur le fait qu'avec l'invasion de l'Union soviétique en
juin 1941, la guerre a changé de nature, et placé l'Allemagne
hitlérienne dans une spirale de radicalisation,
dans une sorte d'engrenage qui aurait
conduit à la mise en œuvre de la «
solution finale ».
Les thèses fonctionnalistes
aboutissent à élargir le cercle des responsabilités
trop strictement limité à HITLER
et à son entourage immédiat, à l'ensemble des nazis, à la Wehrmacht,
au peuple allemand, à ses alliés, avec le risque de minimiser la responsabilité
spécifique des nazis et finalement le
risque de banaliser le génocide des Juifs.
Le débat
engagé entre historiens intentionnalistes
et historiens fonctionnalistes, qui
a permis de relancer et de renouveler l'analyse historique concernant
la nature du nazisme et le fonctionnement du système nazi, ne porte
pas que sur l'alternative entre un génocide
prémédité et programmé ou au contraire un
génocide circonstanciel, résultat d'un engrenage.
Les historiens fonctionnalistes
allemands, en
particulier l'historien conservateur et nationaliste
Ernst
NOLTE (
13 ),
ont aussi ouvert une brèche à ceux qui tentent de remettre en
cause la
singularité, l'unicité
du génocide des Juifs perpétré par les nazis et qui, sous
prétexte de normaliser, d'objectiver le passé de l'Allemagne, présentent
la violence nazie comme une réaction à la violence communiste,
les camps d'extermination nazis comme la réponse au goulag communiste
et stalinien, l'« extermination
de race » comme
la riposte à l'« extermination
de classe ».
L'effondrement du communisme en Europe de l'Est, la disparition
de l'Union soviétique et la réunification de l'Allemagne ont contribué
à raviver les thèses des « révisionnistes
» allemands qui veulent effacer ce qu'ils appellent
« le mythe négatif du mal absolu »
symbolisé par Auschwitz, qui cherchent à banaliser
le nazisme et le génocide des Juifs, voire à le justifier,
à le légitimer, en renversant les termes du débat et en présentant la
« solution finale » comme un acte d'autodéfense
face au véritable
« mal absolu »
qui, selon eux, est le communisme bolchevique stalinien symbolisé
par le Goulag.
Cette pseudo historicisation ou mise en perspective
historique du génocide pose en postulat « l'antériorité
du goulag, seul véritable mal absolu »,
tandis que le nazisme et le génocide ne seraient finalement que des
« accidents de parcours » dans la
riposte légitime au totalitarisme communiste, présenté comme plus dangereux
que le totalitarisme nazi ou fasciste ( 14 ).
La
singularité de la Shoah :
une « déchirure de l'humanité »,
une « régression de la modernité »,
sans focalisation exclusive
L'historien
des pratiques totalitaires, Enzo TRAVERSO,
montre les limites des analyses du
nazisme qu'ont développées :
- l'historien conservateur
allemand, Ernst NOLTE, qui définit
le nazisme comme une réaction radicale
à la terreur bolchevique ;
- l'historien
français, François FURET,
qui voit dans le nazisme une réaction
anti-libérale, symétrique du communisme aboutissant
à faire l'amalgame entre les deux totalitarismes ;
- l'historien
américain, Daniel J. GOLDHAGEN,
qui fait du nazisme une pathologie allemande,
et du peuple allemand, une « nation
de pogromistes ».
Pour Enzo
TRAVERSO, le nazisme qui plonge ses racines dans l'histoire
de l'Europe, est « une synthèse
unique d'un vaste ensemble de modes de domination et d'extermination
déjà expérimentés séparément
au cours de l'histoire occidentale moderne »
à l'époque des révolutions, de la colonisation
et des guerres de la fin du XIXème et du début du XXème
siècle, synthèse fondée sur
le racisme biologique, l'expansion spatiale et vitale, la gestion banalisée
de la mort technique, la guerre d'extermination des « sous-hommes » (
15 ).
Enzo
TRAVERSO s'interroge sur « la
singularité d'Auschwitz »
par rapport aux autres horreurs du XXème siècle
qu'ont été le goulag et Hiroshima.
Il définit le génocide
perpétré par les nazis comme un « génocide
racial », « une
extermination conçue sur des bases idéologiques, planifiée,
gérée bureaucratique-ment et mise en oeuvre par des méthodes
industrielles », dont les victimes étaient
désignées « selon leur
appartenance à un groupe qualifié de " races
inférieures ", dans le cadre d'un projet de remodelage biologique
de l'humanité ».
En comparaison, le
goulag est
« une
forme d'extermination non théorisée et même contradictoire
avec les principes affichés par le régime qui la pratique,
gérée bureaucratiquement avec des méthodes paranoïaques,
qui généralisent à une très vaste échelle
une répression visant des ennemis réels ou imaginaires,
socialement ou politiquement définis : les criminels, les koulaks,
les trotskistes, etc. À l'apogée du stalinisme, tout citoyen
soviétique constitue une victime potentielle de l'univers concentrationnaire ».
Quant aux bombardements d'Hiroshima
et de Nagasaki, il les considèrent comme « une
forme d'extermination sans motivations idéologiques, mise en
uvre par un état non totalitaire, sans déportation
ni camps de concentration, grâce aux moyens de destruction les
plus puissants créés par la technique moderne, dont la
cible est la population civile d'un pays ennemi, pendant une guerre »
( 16 ).
Pour
lui, la
Shoah ne doit pas devenir
« l'objet d'une focalisation exclusive »
qui
risquerait
d'occulter les victimes d'autres violences de masse.
« Auschwitz n'est pas un événement
historiquement incomparable », et « sa
mise en parallèle avec d'autres crimes, violences et génocides
permet d'établir les différences qui les séparent
et de saisir leur singularité : élaborer une typologie
ne signifie pas établir une hiérarchie ».
La Shoah, qui s'inscrivait dans « un
projet d'épuration biologique et raciale » échappe
à « tout
critère de rationalité économique ou militaire ».
Elle constitue une « déchirure
de l'humanité », « une
régression de la modernité » ( 17 ).
Définir
avec rigueur
le concept de « génocide »
Au
lendemain de la Seconde Guerre mondiale, la mise en place
du Tribunal
militaire international de Nuremberg a permis de démonter
le mécanisme d'extermination mis en place par les nazis, et de
faire reconnaître juridiquement les
crimes de guerre et
les crimes contre l'humanité,
que
les articles
6 b et 6 c de la Charte de ce Tribunal signée à
Londres le
8 août 1945 ont défini
en ces termes :
Les
crimes de guerre, c'est-à-dire les violations des lois et coutumes
de la guerre. Ces violations comprennent, sans y être limitées,
l'assassinat, les mauvais traitements ou la déportation pour
des travaux forcés, ou pour tout autre but, des populations
civiles dans les territoires occupés, l'assassinat ou les mauvais
traitements de prisonniers de guerre ou des personnes en mer, l'exécution
des otages, le pillage des biens publics ou privés, la destruction
sans motif des villes et des villages ou la dévastation que
ne justifient pas les exigences militaires.
Les
crimes contre l'humanité, c'est-à-dire l'assassinat,
l'extermination, la réduction en esclavage, la déportation
et tout autre acte inhumain commis contre toutes populations civiles,
avant ou pendant la guerre, ou bien les persécutions pour des
motifs politiques, raciaux ou religieux, lorsque ces actes ou persécutions,
qu'ils aient constitué ou non une violation du droit interne
des pays où ils ont été perpétrés,
ont été commis à la suite de tout crime rentrant
dans la compétence du tribunal, ou en liaison avec ce crime.
Le
9 décembre 1948, l'Assemblée générale
de l'Organisation des Nations Unies a adopté la Convention
pour la prévention et la répression du crime de génocide
défini en ces termes :
Le
génocide s'entend de l'un quelconque des actes ci-après,
commis dans l'intention de détruire, en tout ou en partie,
un groupe national, ethnique, racial ou religieux, comme tel :
- Meurtre de membres du groupe
;
- Atteinte grave à
l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe
;
- Soumission intentionnelle
du groupe à des conditions d'existence devant entraîner
sa destruction physique totale ou partielle ;
- Mesures visant à
entraver les naissances au sein du groupe ;
- Transfert forcé
d'enfants du groupe à un autre groupe.
En France,
où il y avait prescription pour les crimes de guerre au bout
de 30 ans,
la loi du 26 décembre 1964 a déclaré
imprescriptibles
les
crimes contre l'humanité.
En
1970,
est entrée en vigueur la Convention
des Nations Unies sur l'imprescriptibilité des crimes de guerre
et des crimes contre l'humanité adoptée
le 26 novembre 1968, et dont l'objectif
est d'assurer l'application universelle du principe d'imprescriptibilité.
Premier tribunal
international de l'Histoire, le tribunal de Nuremberg a ébauché
une juridiction
internationale qui s'exprime aujourd'hui dans deux instances
mises en place par le Conseil de sécurité de l'ONU :
- le
tribunal
pénal international de La Haye pour juger les crimes
de guerre commis dans l'ex-Yougoslavie, créé en
1993 ;
- le
tribunal pénal international pour le Rwanda chargé
de juger les instigateurs du génocide rwandais, créé
en 1995.
En
1998,
le statut de la Cour pénale internationale
installée à la Haye a complété
et explicité les notions de crimes de guerre et de crimes contre
l'humanité définis en 1945,
et il a repris à son compte, sans la modifier ,la définition
de « génocide » adoptée par les
Nations Unies en 1948 ( 18 ).
Il reste
que les conventions internationales sont des
textes juridiques difficiles à comprendre, qui peuvent
paraître ambigus, et qui font l'objet d'interprétations
parfois divergentes.
Tout en
constatant que le XXème siècle qui vient de s'achever a été
un siècle de
génocides, jalonné par le
génocide arménien, le
génocide juif, le génocide
tsigane, le génocide
cambodgien, le génocide
rwandais et plus récemment les «
pratiques génocidaires » perpétrées dans
l'ex-Yougoslavie, François BÉDARIDA,
qui a été le premier directeur de l'Institut d'histoire
du temps présent et qui nous quittés en
2001, considérait que le mot «
génocide » est trop
souvent appliqué immédiatement et sans discernement à des
assassinats ou à des massacres qui viennent de se produire et qui font
souvent l'objet de manipulations, d'amalgames, de dérives.
Il considérait
qu'un des moyens de lutter contre les risques
de banalisation consiste à s'en tenir à une définition rigoureuse
du concept de génocide :
Ce
qui fait la spécificité du génocide au XXème siècle, ce sont trois
caractéristiques :
- tout d'abord, un programme calculé
d'extermination systématique d'un groupe national, ethnique, racial
ou religieux ;
- ensuite, la puissance technique
d'organisation, de rationalisation et de contrôle de l'État
bureaucratique moderne ;
- enfin, la capacité de secret
et / ou de camouflage dans l'exécution […]
En vérité, le propre du génocide est de franchir
un seuil dans la notion d'humanité.
Car c'est la négation même de la condition humaine
: la transgression radicale ( 19 ).
Dans
un ouvrage publié en 2005
au Seuil, Purifier
et détruire. Usages politiques des massacres et génocides,
Jacques
SÉMELIN, professeur à
Sciences Po., directeur de recherche au Centre d'études et
de recherches internationales ( CERI / CNRS ),
psychologue
et historien, a mené un travail d'approche
comparative de la Shoah et des massacres de masse perpétrés
au Rwanda et dans l'ex-Yougoslavie.
Dans
le journal Libération
du 4 février 2006, il expliquait
comment cette approche
comparative, visant à mettre en évidence
la fois les facteurs communs et les spécificités, l'ont
conduit à s'interroger sur l'ambiguité
du terme « génocide » :
Dans
le langage courant, génocide revient à signifier « un
grand massacre ». On a tué beaucoup de gens, donc
ce serait un génocide.
Pour un chercheur, il est extrêmement difficile
de se servir de ce terme, puisqu'il est sujet à toute sorte
d'instrumentalisations militantes [...]
Parce que le mot génocide est décidément
ambigu, j'ai préféré la notion de massacre,
voire de crime de masse, de meurtre de masse défini comme
une action collective de destruction de non-combattants, et je me
demande à quelles conditions un massacre ou une série
de tueries peut devenir un génocide.
Il me paraît même très important
de travailler en tant que chercheur pour tous les débats
actuels [...)
Selon moi, le génocide caractérise
un processus spécifique de destruction qui vise à
l'éradication totale d'une collectivité. À
cet égard, il existe une différence importante entre
génocide et nettoyage ethnique. Dans un nettoyage ethnique,
on tue les gens en partie, mais on leur dit : par ici la sortie.
Dans un génocide, on ferme toutes les portes.
Le
27 janvier,
Journée de la mémoire de l'Holocauste
et de la prévention des crimes contre l'humanité
dans les écoles
En
octobre 2002, à Strasbourg, les ministres de l'Éducation
des 48 pays signataires de la Convention culturelle du Conseil de l'Europe,
réunis à l'occasion d'un colloque ayant pour thème
« Enseignement de la Shoah et création
artistique », ont adopté une déclaration
instituant une « Journée de
la mémoire de l'Holocauste et de la prévention des crimes
contre l'humanité dans les écoles »
( 20 ),
conformément à l'engagement qui avait été
pris en octobre 2000, à la
Conférence des ministres européens de l'Éducation
à Cracovie, en Pologne.
À l'origine, cette journée commémorative
devait, dans son intitulé même, être
élargie à tous les génocides.
Simone VEIL, ancienne
présidente du Parlement européen, ancienne ministre française
et présidente de la Fondation pour la mémoire de la Shoah,
qui participait à ce colloque, a exprimé sa crainte
d'une banalisation du génocide des Juifs et des Tsiganes :
Le
génocide des Juifs et des Tziganes constitue un événement
unique dans l'histoire de l'humanité [...]
Le premier danger n'est pas l'oubli,
ni la négation, mais bel et bien la banalisation de la Shoah [...]
Tout le monde est coupable.
En conséquence, personne ne
l'est vraiment ( 21 )
.
À
sa demande, la délégation française conduite par
Xavier DARCOS, ministre délégué
à l'enseignement scolaire, et président du Groupe d'action
international pour la mémoire de la Shoah créé
sous l'égide du Conseil de l'Europe, a obtenu que la formulation
retenue, « Journée de la mémoire
de l'Holocauste » reconnaisse clairement la
spécificité et la singularité du génocide
perpétré par les nazis, bien distingué
et identifié par rapport aux autres
crimes contre l'humanité :
Il
nous faut d'abord, pour éviter toute banalisation, [...] faire
apparaître le caractère proprement inouï et irréductible
de l'événement que constitue la destruction programmée
des Juifs d'Europe.
En même temps, il faut montrer que cette réalité
s'inscrit dans une histoire, celle du nazisme, et qu'il convient de
l'enseigner sans dérive ni erreur [...].
Le mal absolu existe et nous savons qu'il est parfois
difficile de le faire comprendre à une jeunesse que le « tout
est relatif » entoure et peut séduire ( 22 ).
L'organisation
de cette journée est laissée à l'initiative de
chacun des États.
En France, cette journée est organisée
le
27 janvier,
jour anniversaire de la libération du camp d'extermination d'Auschwitz
en 1945.
Les ambiguïtés des termes
« Holocauste » et « Shoah »
pour désigner le génocide nazi
Si
le bien fondé de la journée du
27 janvier n'est pas remis en cause, il est vrai que son
appellation, qui fait référence au terme
« holocauste »
est contestée par certaines associations d'anciens déportés
et la plupart des historiens français qui préfèrent
le terme de « génocide »,
forgé dès 1944 par
un juriste américain d'origine polonaise, Raphaël
LEMKIN, ou encore celui de « Shoah »,
mot hébreu qui signifie « catastrophe »,
repris en 1985 par Claude
LANZMANN .
En
janvier 2004, la Fédération
nationale des déportés, internés, résistants
et patriotes a publié, dans son journal Le
Patriote Résistant, la lettre que son Bureau exécutif
a adressé au directeur de l'enseignement , sous le titre « De
l'emploi du terme " Holocauste" » :
Si
nous ne pouvons que saluer une initiative visant à perpétuer
la mémoire des crimes nazis, tout spécialement celle
de l'extermination systématique des juifs et des tsiganes,
et à prévenir d'autres crimes contre l'humanité,
nous nous inscrivons en faux contre l'utilisation du terme « holocauste ».
En effet, ce dernier, dérivé d'une
traduction grecque de la Tora, renvoie à la consumation totale
de l'animal sacrifié sur l'autel du Temple. Or, les millions
de victimes des persécutions racistes du régime hitlérien
brûlées dans les flammes de Birkenau et des autres camps
d'extermination ont été assassinées et ne se
sont nullement offertes en sacrifice pour leur foi.
C'est la raison pour laquelle, bien que popularisé
en 1978 par le film américain, ce terme n'a jamais été
adopté par les historiens français, qui préfèrent
à bon droit celui de « génocide »
( forgé en 1944 par le linguiste et juriste polonais Raphaël
Lemkin, futur instigateur de la Convention de l'ONU de 1948 ) ou,
s'agissant de l'extermination des juifs seuls, depuis le film de Claude
Lanzmann, celui de « Shoah » ( bien qu'il comporte
également, par son origine biblique, une connotation religieuse
; le sens de « cataclysme », de « catastrophe »,
évoque davantage le déluge que le « génocide
nazi », bien plus explicite d'un point de vue historique
).
Nous avons constaté que les pays anglo-saxons,
peut-être moins directement concernés par les crimes
du nazisme, avaient en effet contribué à consacrer l'impropriété
du contesté « holocauste ».
Quoiqu'il en soit, et en dehors de notre attachement à la langue
française, la précision lexicale et historiographique
du terme de « génocides », qui rend parfaitement
compte d'un processus volontaire d'extermination systématique
des juifs, comme des tsiganes, aurait dû s'imposer aux yeux
des instigateurs de cette journée éducative européenne.
Les déportés survivants et leurs familles
ne peuvent que ressentir douloureusement l'utilisation du terme « holocauste »,
comportant abusivement une notion de sacrifice volontaire ou d'un
autre terme excluant une catégorie de victimes du génocide,
celle des tsiganes.
C'est pourquoi nous avons l'honneur de vous demander
de veiller au vocabulaire des textes qui sont de votre ressort direct
et de tenter de faire prévaloir, à l'échelon
européen, l'emploi de l'expression de « génocides
nazis », pertinente historiquement, voire de « Shoah »,
s'agissant des seules victimes juives ( 23 ).
En
janvier 2005, à l'occasion de
la commémoration du 60ème anniversaire de la libération
du camp d'Auschwitz, Jacques SEBAG
constatait dans Le Monde que
l'utilisation du terme « holocauste »,
qu'il juge inapproprié et erroné pour désigner
l'extermination des Juifs pendant la Seconde
Guerre mondiale, non seulement perdure, mais a même tendance à
se généraliser depuis
l'instauration en 2002 de la Journée
de la mémoire de l'Holocauste et de la prévention des
crimes contre l'humanité. Il a demandé solennellement
que cette journée commémorative soit rebaptisée
« Journée de la mémoire
de la Shoah, du génocide nazi, et de la prévention des
crimes contre l'humanité » ( 24 ).
En
février 2005,
l'historien Henri MESCHONNIC, traducteur
de la Bible, s'exprimait à son tour dans la rubrique "
Point de vue " du journal Le
Monde. Rejetant,
lui-aussi,
le terme « " Holocauste "
pour désigner l'extermination des juifs par le nazisme et par
Vichy, puisque le mot désigne un sacrifice offert à Dieu,
où, au lieu de manger la bête sacrifiée, on la brûle
en entier »,
il juge scandaleux d'« user
de cette appellation pour dire une extermination voulue par une idéologie
sans rapport avec le divin », et qui constitue,
comme l'a déclaré Jacques SEBAG,
« un contre-sens majeur »,
puisque
« non
seulement le terme implique une théologie qui justifie le meurtre
de masse en le présentant comme une dévotion et un sacrifice
en paiement des péchés, ce qui en fait une punition divine,
mais c'est aussi parce que c'est un terme grec, qui vient de la traduction
des Septante, texte de base du christianisme, une christianisation,
une archéologisation » .
Mais, alors que Jacques
SEBAG justifie pleinement l'utilisation du terme « Shoah »,
Henri
MESCHONNIC le
considère comme aussi contestable et
même scandaleux que le terme «
Holocauste », parce
que ce
mot hébreu, sans aucune connotation religieuse, désigne
« une catastrophe
naturelle », alors qu'il
y a dans la Bible d'autres mots en hébreu pour désigner
« une catastrophe causée
par les hommes »,
et qu'il est devenu aujourd'hui
« " le nom
définitif " de l'innommable »,
depuis qu'il a été choisi par Claude
LANZMANN pour identifier son film, alors que, de l'aveu même
de son auteur, ce dernier a choisi le terme hébreu de « Shoah »
parce qu'il ne comprenait pas ce qu'il voulait dire.
Selon
Henri MESCHONNIC,
il n'y a rien
d'innommable dans ce que les nazis appelaient « la
solution finale »,
et que
Raul HILBERG désigne
dans son livre
La destruction des juifs d'Europe.
Il
propose donc d'abandonner le terme «
Shoah », parce
qu'« il n'y a pas besoin d'un
mot hébreu pour le dire », et qu'« on
peut le dire dans toutes les langues avec des mots qui disent ce qu'ils
veulent dire, et dont chacun connaît le sens »,
tout en constatant que
le terme « génocide »
pose problème, « celui
d'une spécificité-unicité, revendiquée par
les uns, refusée par les autres, étant donné la
multiplication des crimes de masse »
( 25 ).
Lorsque le négationnisme devient une idéologie d'État
et que le négationnisme « de gauche » rejoint celui d'extrême-droite
Dans un point de vue publié dans le n° 318 de L'Histoire en mars 2007 sous le titre " Les habits neufs du négationnisme ", Henry ROUSSO analyse la portée du colloque The Holocaust Global Vision tenu à Téhéran les 11 et 12 décembre 2006 à l'initiative de Mahmoud AHMADINEJAD, le président iranien qui n'hésite pas à répéter que le génocide perpétré par les nazis est un « mythe », et qu'il faut « rayer de la carte » l'État d'Israël.
Henry ROUSSO relève la présence à ce colloque des Français Robert FAURISSON et Georges THEIL, un proche de Bruno GOLLNISCH, et signale que dès les années 1980, l'ambassade d'Iran à Paris finançait déja les éditeurs d'ouvrages négationnistes.
Il observe que « la parole de haine s'étale désormais sans aucune précaution oratoire » , que « pour la première fois, le négationnisme est devenu une idéologie d'État [ qui ] semble s'imposer aujourd'hui comme un élément rassembleur du front de l' " antisionisme ", du soutien au peuple palestinien et de la lutte contre l'impérialisme américain ».
Il appelle à « se garder de sous-estimer ce négationnisme " de gauche " », et s'inquiète de « la jonction de ce négationnisme " de gauche " avec celui d'extrême-droite » illustré par le rapprochemnt récent entre DIEUDONNÉ et le Front national, tout comme de « la diffusion du négationnisme au sein de l'opinion arabo-musulmane ».
Selon lui, en France, le négationnisme d'abord utilisé après la Seconde Guerre mondiale par les artisans de la renaissance de l'extrême-droite qui s'était compromise avec les nazis, mais aussi par ceux qui avaient besoin de minimiser les crimes du Troisième Reich hitlérien pour mieux faire reconnaître le communisme et le stalinisme comme représentant le mal absolu, « sert régulièrement à ressouder le noyau dur des militants ».
Quant au négationnisme du président iranien, il n'est pas qu'une simple « provocation diplomatique ». Il vise à délégitimer l'État d'Israël en falsifiant l'histoire.
Et de conclure :
Les négationnistes n'étaient jusque-là « que » des assassins de la mémoire. Dès lors que la négation des crimes du passé se mue sous nos yeux en parole prégénocidaire, prenons garde qu'ils ne deviennent des assassins tout court.
Le 25 février 2009, dans un article intitulé " Les bons amis de Dieudonné " publié dans la rubrique " Décryptages Enquête " du journal Le Monde, Abel MESTRE et Caroline MONNOT, exposaient les résultats de leurs investigations sur les « liaisons dangereuses » de l'humoriste DIEUDONNÉ.
Ils constataient qu'après avoir été « un proche de la gauche alternative » et avoir combattu le Front national de Jean-Marie LE PEN, DIEUDONNÉ « est devenu une caisse de résonance pour une frange composite de l'extrême droite française », qui accueille dans son Théâtre de la Main d'Or, le négationniste FAURISSON et « les représentants de la droite la plus extrême » :
[...] Pour l'humoriste et ses amis, il n'y a plus désormais ni gauche ni droite. Il y a le système – comprendre « l'axe américano-sioniste » – et les ennemis du système. D'où l'étrange attelage qui gravite autour de lui : chiites radicaux du Centre Zahra, héritiers de Maurras, quelques jeunes de banlieue et des étudiants membres de l'extrême droite musclée [...]
Au centre de cette galaxie, un club politique : Égalité et Réconciliation, une association créée il y a deux ans, qui a toujours évolué à la périphérie du Front national. Ses dirigeants officiels sont le polémiste Alain Soral, transfuge du Parti communiste passé à l'extrême droite, et Marc George, qui dit avoir commencé à militer au Parti socialiste dans les années 1980 avant de rejoindre le Front national après la première guerre du Golfe, puis de jouer le rôle de coordinateur de la campagne de Dieudonné avant la présidentielle de 2007 [...]
La véritable nature d'Égalité et Réconciliation reste un mystère. La consultation de ses statuts, déposés le 21 mars 2007 au bureau des associations de la préfecture de police de Paris, fait apparaître deux personnes qui préfèrent rester très discrètes. Outre Alain Soral, sont inscrits comme membres fondateurs Jildaz Mahé O'Chinal et Philippe Peninque. À vingt ans d'écart, tous deux ont milité activement au sein de la même organisation d'extrême droite étudiante, le Groupe union défense ( GUD ), réputé pour sa violence. La spécificité du GUD – autrefois basé à l'université de Paris II-Assas et aujourd'hui dissous – était de rassembler des adeptes de la provocation qui faisaient leurs premières armes en politique en cassant du « gauchiste » [...]
L'ouverture de l'Encyclopédie en ligne des violences de masse
Le 3 avril 2008 a été inauguré à Sciences Po de la première encyclopédie électronique des violences de masse.
Cette encyclopédie en ligne, créée à l'initiative de Jacques SÉMELIN, auteur de Purifier et détruire : usages politiques des massacres et génocides, publié au Seuil en 2005, s'appuie sur un partenariat entre Sciences Po, le Centre d'études et de recherches internationales ( CERI / CNRS ), le Mémorial de Caen et l'Institut für Sozialforschung.
Interviewé par Jean-Christophe PLOCQUIN dans La Croix du 3 avril 2008, Jacques SÉMELIN expliquait l'objectif de cette encyclopédie en ces termes :
La notion de crime de génocide est au cœur de la convention des Nations unies du 9 décembre 1948. Celle-ci représente un texte de référence du droit international absolument central, qui figure en bonne place dans les statuts de la Cour pénale internationale créée en 2002. La convention s’est imposée au milieu du XXe siècle comme une réponse juridique de la conscience universelle contre la démesure des crimes de masse commis quelques années ou décennies auparavant.
En revanche, les chercheurs ne sont pas parvenus à s’entendre sur la définition du génocide. Ils sont divisés sur la notion d’intention, sur la définition de ce qu’est un groupe, sur la nécessité de retenir le critère de destruction partielle ou totale de ce groupe…. Un des buts de notre encyclopédie sera de mettre au jour ces débats. Les principaux auteurs y exprimeront leurs travaux et le lecteur se fera sa propre opinion [...]
Je considère que les universitaires ont une responsabilité à construire la connaissance sur cette question des violences de masse et à la diffuser. Nous devons renouer avec l’idéal universaliste, celui des encyclopédistes. [...]
Online Encyclopedia of Mass Violence
Site en anglais
Our project
by Jacques Semelin for the Steering Committee
Sciences Po Paris
( Center For International Research and Studies )
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