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Les vicissitudes La commémoration de la victoire alliée en France depuis 1945 La commémoration de la victoire alliée à Reims depuis 1945 La commémoration de 2005 : « La Paix pour bâtir l'Europe » La commémoration de 2015 : « Reims, berceau de la paix »
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Depuis
1945, la commémoration de la victoire
alliée sur l'Allemagne nazie a connu bien des vicissitudes
( 1 ). À la demande des associations d'anciens combattants, résistants et déportés, la loi du 20 mars 1953 a déclaré le 8 mai jour férié, mais non chômé. Après le retour au pouvoir du général de GAULLE, le décret du 11 avril 1959 a décidé que le 8 mai ne serait plus férié et qu'il serait célébré le deuxième dimanche du mois. Cette décision, qui faisait suite à la suppression de la retraite du combattant, entraîna la protestation des associations d'anciens combattants. En 1965, le 8 mai a été exceptionnellement et ponctuellement rétabli jour férié à l'occasion du 20ème anniversaire de la victoire alliée. Le décret
du
17 janvier 1968 a rétabli la célébration
du 8 mai, mais en
fin de journée. J'ai décidé avec le gouvernement français [ présidé alors par Jacques CHIRAC ], de ne plus commémorer désormais cet anniversaire, qui sera ainsi le 30ème et le dernier . Cette annonce a provoqué une vive émotion dans le milieu des anciens combattants, résistants, déportés. Le
1er juin 1981, au lendemain de l'élection de François
MITTERRAND à la présidence de la République,
le nouveau secrétaire d'État aux anciens combattants
a annoncé qu'une loi allait rétablir
le 8 mai comme commémoration nationale.
Le premier anniversaire en 1946 À Reims, le
7 mai 1946, le premier
anniversaire de la capitulation de l'Allemagne nazie a
fait l'objet d'une cérémonie courte et discrète sur les
lieux devenus historiques de la Salle
de guerre conservée dans les bâtiments du collège
moderne et technique de la ville. L'Union, 8 mai 1946 Cette cérémonie a été relatée en quelques lignes à la Une de L'Union daté du 8 mai 1946, journal issu de la Résistance, qui, dans son édition du 9 mai 1946, rappelait que « c'était le 8 mai, à 19 heures 45 ( sic ), que l'acte de reddition marquant l'écrasement total des armées allemandes fut signé à Berlin », et que la commémoration nationale aurait lieu le dimanche 12 mai, ce qui contribuait déjà à effacer Reims et le 7 mai. L'Union, 9 mai 1946
À partir de 1955, à Reims, les commémorations décennales de la victoire de 1945, ont revêtu un éclat particulier, que l'on retrouve à la Une du journal L'Union. L'Union, 7 et 8 mai 1955 Le 8 mai 1955, à l'occasion de la fête de Jeanne d'Arc et du 10e anniversaire de la victoire de 1945, a été inauguré le Monument aux martyrs de la Résistance et de la Déportation érigé dans les Promenades à proximité du monument aux morts de la ville de Reims, en présence de Monseigneur MARMOTTIN, et du maire de Reims, René BRIDE. La veille, une délégation d'anciens déportés rémois s'était rendue à l'Hôtel de Ville de Saint-Mandé où une urne, contenant les cendres de déportés recueillies dans les camps de concentration, leur a été remise solennellement par Madame JARDELLE, vice-présidente de l'Associations des familles de résistants et otages, en présence du général ZELLER, gouverneur militaire de Paris et du sénateur-maire de Saint-Mandé, Jean BERTAUD. Cette urne, ramenée à Reims, a été déposée au pied du monument des martyrs de la Résistance inauguré le 8 mai 1955. L'Union, 9 mai 1955 René JARDELLE, ancien maire de Reims et président du Comité d'érection de ce monument prononça une allocution :
Le journal L'Union daté du 9 mai 1955, a rendu compte de cette inauguration « dans Reims, la cité martyre et sans cesse renaissante » en ces termes :
Le même jour a été inaugurée, en présence d'un représentant de l'ambassade des États-Unis, la plaque commémorative érigée sur la façade de l'immeuble dont le général EISENHOWER avait fait sa résidence, boulevard Lundy. 17, boulevard Lundy
Le général EISENHOWER, devenu président des États-Unis, invité par la Ville de Reims, avait fait parvenir un télégramme au maire, René BRIDE, dans lequel il regrettait de ne pouvoir être présent. Je suis très honoré de votre aimable invitation à assister aux cérémonies du 8 mai. Je regrette beaucoup de ne pouvoir être présent , mais je vous adresse mes plus chaleureux sentiments et mes meilleurs voeux pour vous et les citoyens de Reims qui ont une place toute particulière dans ma mémoire. Dwigh D. Eisenhower La commémoration de 1965 La commémoration du 20e anniversaire
de la Victoire a
été marquée par la participation
de Gilbert GRANDVAL, ministre du Travail, aux cérémonies
commémoratives organisées par la Ville de Reims.
L'Union, 8-9 mai 1965 Gilbert GRANDVAL ( à gauche ) serre la main d'André VANDRENA ( à droite ), chef photographe du journal, en présence de Pierre BOUCHEZ ( au centre ), ancien chef départemental des FFI de la Marne, devenu directeur de L'Union. Les cérémonies commémoratives du 20e anniversaire se sont déroulées le dimanche 9 mai, toujours associées à la fête de Jeanne d'Arc.
L'Union, 10 mai 1965 Le drapeau et le fanion du colonel GRANDVAL, commandant de la Région C, ont été présentés devant le Monument aux martyrs de la Résistance, puis, à l'issue de la cérémonie, le ministre du Travail, après avoir remis la cravate de commandeur de la Légion d'honneur à Robert LANGLET, a inauguré les allées " 7 et 8 mai 1945 " devant le monument aux morts de la Ville L'Union, 10 mai 1965 Dans la soirée une fête populaire a été organisée avec la participation de Georges GUÉTARY. La commémoration de 1975 L'Union, 7-8 mai 1975 Le
8 mai 1975,
les cérémonies du 30e
anniversaire de la Victoire de 1945 à Reims, ont
été totalement effacées
par la venue du président de la République, Valéry GISCARD d'ESTAING au
camp militaire de Mourmelon, où s'achevaient des manuvres nationales placées
sous le signe de l'arme tactique nucléaire. L'Union,
9 mai 1975 En 1985, à l'occasion du 40e anniversaire, la ville de Reims a accueilli un colloque international consacré à la Victoire alliée en Europe et fait classer la Salle de la Reddition, monument historique.
L'aménagement de la Salle de Reddition en 1985
Ces travaux s'appuyaient au départ sur l'espoir
que la commémoration de 1985 serait de grande ampleur,
marquée par la venue du président de la République et des chefs d'État
des pays alliés.
En
1995, les cérémonies du 50ème anniversaire n'ont pas non plus permis de réparer
l'oubli qui pèse sur Reims et sur le 7 mai 1945. Une nouvelle
fois, la ville de Reims, dans l'espoir d'une commémoration solennelle
de grande ampleur, a engagé des travaux pour compléter et achever
l'aménagement du Musée de la Reddition.
La commémoration nationale réunissant le président de la République, le Premier ministre et les représentants de « tous les pays belligérants, alliés et ennemis » ( 3 ) s'est déroulée à Paris le 8 mai. Destinée à « célébrer la paix retrouvée en Europe », cette cérémonie a été prolongée par la présence de François MITTERRAND à Berlin, puis à Moscou le 9 mai. La
commémoration de mai 1995 a été prolongée par un colloque sur L'écriture
et les pratiques artistiques dans les camps d'internement vichystes
et les camps de concentration nazis, organisé
par l'Université de Reims du 20 au
22 septembre 1995. .
En 2005, le maire de Reims, Jean-Louis SCHNEITER, avait invité le président de la République, Jacques CHIRAC, à venir présider à Reims le 7 mai, la cérémonie du 60e anniversaire de la victoire, anniversaire placé sous le signe de la réconciliation franco-allemande.
Mais le président de la République, Jacques
CHIRAC a récusé l'invitation, préférant
se faire représenter à Reims le 7 mai 2005 par son Premier ministre Jean-Pierre RAFFARIN. Hospitalisé au matin du 7 mai à l'Hôpital du Val de Grâce, Jean-Pierre RAFFARIN, dont l'absence n'a été annoncée qu'une heure avant le début des cérémonies, a dü se faire représenter à Reims par Michèle ALLIOT-MARIE, ministre de la Défense, entourée de Hamlaoui MEKACHERA, ministre délégué aux Anciens combattants, et de Catherine VAUTRIN, secrétaire d'État aux Personnes âgées. L'arrivée
des personnalités Place de la République, devant le
Monument aux morts Les drapeaux des associations d'anciens combattants, résistants, déportés À l'occasion de ce 60e anniversaire, la Ville de Reims a invité deux témoins de la capitulation signée à Reims le 7 mai 1945. Albert
MESERLIN, alors jeune sergent américain affecté
comme photographe du Signal Corps au quartier général du général
EISENHOWER, commandant en chef des Forces alliées
en Europe, avait photographié les préliminaires
et la signature de la capitulation du
5 au 7 mai, puis le défilé
de la victoire, le 9 mai. Le sergent Meserlin photographié aux côtés du général Eisenhower Albert
Meserlin, lors du déjeuner offert par la Ville de Reims, Susan
HIBBERT-HEALD,
alors jeune secrétaire britannique affectée elle-aussi
au quartier général allié, a
tapé sur sa machine à écrire l'acte de capitulation signé à Reims, le 7 mai 1945. Susan
Hibbert-Heald devant l'Hôtel de Ville, le 7 mai 2005 A aussi été invité par la Ville de Reims, David KILEY, fils de Charles KILEY, reporter-photographe pour le journal américain The Stars and Stripes, seul journaliste autorisé à couvrir les ultimes négociations entre le haut commandement allié et les plénipotentiaires allemands qui ont précédé la signature de la capitulation allemande, et un des rares photographes présents dans la salle des cartes où a été signée cette capitulation le 7 mai 1945. David
Kiley lors
du déjeuner offert par la Ville de Reims, De son côté, l'Université de Reims a organisé un colloque consacré à la réconciliation franco-allemande au cours duquel Oleg KEN, professeur à l'Université européenne de Saint Petersbourg, a présenté une contribution très éclairante sur la position de Staline et de l'Union soviétique par rapport aux capitulations signées à Reims puis à Berlin. 7, 8 et 9 mai 1945 : batailles pour la mémoire future La
célébration du 60e anniversaire de la victoire
alliée a été aussi marquée par des animations
et festivités populaires dont l'organisation a été
confiée à La
Compagnie numérique,
société rémoise d'ingénierie culturelle
créée et animée par Yann
BÉRÉHOUC et Federico
GARCIA-MOCHALES. Le Mur
d'images Réalisée par La Compagnie numérique, une immense fresque couvrant la totalité du sous-bassement de la façade de l'Hôtel de Ville retraçait à l'aide de photographies, de textes et de Unes de journaux, l'histoire de la 2e guerre mondiale, de la capitulation allemande, puis de la construction européenne et du rapprochement franco-allemand. Deux
temps forts :
Murmures
- Opéra miniature
Création de Yann BÉRÉHOUC et Federico GARCIA-MOCHALES de La Compagnie numérique, l'opéra-vidéo Murmures présenté en mai 2005 à la Médiathèque Cathédrale de Reims met en scène une dramaturgie qui s'appuie sur les témoignages de deux anciens déportés-résistants, Yvette LUNDY et Roger ROMAGNY. Le 15 octobre 2005, au cours du 6e Festival International Musique et Cinéma, à Auxerre, la mention spéciale du Jury a été décernée à La Compagnie Numérique dans la catégorie supports spécifiques émergents, Courts-métrages, pour la musique de l'Opéra miniature Murmures. Le
film documentaire
Commande
de La Compagnie numérique pour la Ville de Reims, le film
documentaire D'Eisenhower à Adenauer,
a été réalisé par Francis
GILLERY. Le
défilé - Évocation historique Le défilé de la victoire à Reims le 9 mai 1945 ne comportait aucun véhicule motorisé. Il est donc quelque peu fâcheux d'avoir présenté le 7 mai 2005, le défilé d'une dizaine de véhicules civils d'époque et d'une cinquantaine de véhicules militaires, comme une évocation historique, permettant disait le programme, le temps d'un défilé de revivre l'histoire, sauf à vouloir entretenir la confusion observée chez un certain nombre de témoins survivants, qui mélangent dans leur mémoire la célébration de la libération de Reims à la fin du mois d'août 1944, et celle de la victoire en mai 1945. L'hommage aux libérateurs américains
L'hommage aux alliés soviétiques L'hommage
à la France combattante incarnée L'hommage à la Résistance et aux Forces françaises libres
Le spectacle Comme un air de liberté que devait donner entre Cathédrale et Médiathèque, 335 enfants des écoles publiques de la Ville et 150 adultes, a dû être malheureusement annulé à cause de la pluie, malgré la présence d'un nombreux public.
Le Victory Concert La direction technique et la conception lumière du concert donné par Claude BOLLING et son Big Band, le 7 mai 2005 au soir, Place du Forum, ont été assurées par Jean Jacques FRÉMAUX. Bal populaire et swing sur la musique de Glenn Miller Le
spectacle Son et Lumière Le spectacle Son
et Lumière Entrez
dans la mémoire, bâti sur une uvre
originale de Damien FONTAINE et
exécutée par une centaine d'artistes avec le concours
de l'équipe de Thierry BIASUTTO pour la pyrotechnie, a clôturé les festivités.
Le 7 mai 2015 à Reims, comme lors des commémorations décennales précédentes, la commémoration du 70e anniversaire de la capitulation de l'Allemagne nazie a été célébrée en l'absence du président de la République. Ont participé à cette commémoration, l'ambassadrice des États-Unis, Jane D. HARTLEY, invitée d'honneur de la Ville de Reims, ainsi que les représentants des ambassades de la Fédération de Russie et du Royaume-uni.
De gauche à droite, Arnaud Robinet, député-maire de Reims, Madame Jane D. Hartley, ambassadrice des État-Unis,
L'hommage aux pays alliés et à la résistance française L'hommage au général de Gaulle et au chancelier Adenauer,
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