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Itinéraire pour découvrir
quelques lieux de mémoire
de la 1ère guerre mondiale
à l'Est de Reims

proposé par Jean-Pierre HUSSON

 

 

   La visite de l'ensemble des lieux de mémoire sélectionnés dans cet itinéraire nécessite une journée complète.  
   
Le parcours d'une cinquantaine de kilomètres conduit du Monument à l'Armée noire de Reims jusqu'au Monument-ossuaire de Navarin aux confins du département des Ardennes.

   On peut le décomposer en deux demi-journées, une première demi-journée étant consacrée à la visite des lieux de mémoire situés à Reims et dans ses environs.

1/ Le monument à l'Armée noire de Reims

   L'emplacement du Monument à l'Armée noire érigé à Reims en 1924 est situé à la sortie de la ville en direction de Châlons-en-Champagne, en haut du boulevard Henry Vasnier qui longe les caves Pommery.
   Si vous souhaitez vous y arrêter, il faut y accéder en venant de la Place des droits de l'homme ( giratoire avec feux tricolores ).
   Prenez la direction de Châlons par l'avenue du Général Giraud ; en haut de cette avenue, stationnez à gauche, le long de l'hôtel-restaurant Les Crayères.
   Les vestiges du monument à l'Armée noire se trouvent sur le côté droit de l'avenue du général Giraud, à la jonction avec le boulevard Henry Vasnier.

2/ Le musée et le monument du Fort de la Pompelle

   Quittez Reims par la RN 44 en traversant le carrefour-giratoire de la Porte Farman en direction de Châlons-en-Champagne jusqu'au Fort de la Pompelle.
   Stationnez sur le parking supérieur qui est relié au musée du Fort de la Pompelle par une passerelle.
   Pour accéder au monument de la Pompelle érigé par le Souvenir français sur le bord de
la RN 44 en face du Fort, empruntez le passage souterrain réservé aux piétons qui permet de franchir la route à quatre voies, puis remontez sur votre droite le long de la RN 44.

3/ La nécropole nationale de Sillery

   Reprenez la RN 44 en direction de Châlons-en-Champagne jusqu'au carrefour-giratoire de Prunay.
   Prenez à droite la D 8 en direction de Sillery.
   Après avoir franchi la voie ferrée, continuez sur la D 8, une route bordée de peupliers.
   Après le panneau « Sillery », suivez « Toutes directions».
   Allez jusqu'au canal de la Marne à l'Aisne.
   A la sortie du pont franchissant le canal, tournez immédiatement à droite et stationnez sur le parking situé le long du canal.

Sur les traces de Blaise CENDRARS
avec Gisèle BIENNE

   Je me suis rendue à la ferme de Navarin un dimanche d'hiver.
   Je ne me trouvais pas dans le Transsibérien mais dans une voiture et je roulais au milieu de la route en me récitant du Cendrars.
   J'avais quitté Reims et je montais vers « le front » où, à environ trente kilomètres au nord-est de la ville, se sont jouées les tristes opérations de la Grande Guerre qui nous occupent.
   Avant Beaumont-sur-Vesle, j'ai bifurqué à gauche et suivi la direction de Verdun.
   Des flocons de neige restaient en suspension dans l'air.
   Le sol était gelé, les chemins déserts.
   Une buse surveillait la plaine du haut d'un piquet.
   Dans ces étendues monotones, les arbres malmenés par le vent semblaient les rescapés d'un désastre.
   Je pensais à Verlaine qui s'était improvisé fermier non loin d'ici et avait si bien évoqué « l'immense ennui de la plaine, sa neige incertaine et ses lueurs cuivrées ». [...]

4/ Les cimetières polonais, français et allemand d'Aubérive

   Reprenez la D 8 et revenez jusqu'au carrefour de Prunay.
   Traversez la RN 44 et prenez la RD 31 en direction de Suippes - Verdun.
   Longez l'aérodrome de Reims-Prunay, puis les usines Reims-Aviation.
   La RD 31 est balisée tous les kilomètres sur le bas-côté droit par des bornes Voie de la Liberté -1944.
   Tout de suite après la borne Voie de la Liberté n° 46, sur le côté gauche de la route, se trouvent la nécropole nationale « Le Bois du Puits » qui englobe un cimetière polonais des deux guerres mondiales et un cimetière français de la 1ère guerre mondiale.
   Le cimetière allemand est situé derrière le cimetière français.
   Stationnez à gauche de la route devant l'entrée du cimetière français.

   J'avance. Je laisse derrière moi des fermes isolées, la ferme des Marquises, la ferme de Moscou, celles de Constantine et de l'Espérance.
   Je me sens en cavale [...]
   Je roule à travers la plaine champenoise qui ressemble à toutes les plaines du monde.
   Je me rapproche de Suippes et de son gigantesque camp militaire d'où l'on entend souvent tirer le canon.
   Le paysage a de quoi rendre mélancolique, avec ses champs endormis et ses chemins blancs, rectilignes [...]

5/ Le cimetière russe de Saint Hilaire-le-Grand

   Continuez sur la RD 31 jusqu'au carrefour de la Ferme de L'Espérance qui se trouve après la borne Voie de la Liberté n° 49.
   Tournez à droite et prenez la D 21 en direction de Mourmelon-le-Grand.
   Vous longez sur votre gauche une partie boisée du camp militaire de Mourmelon.
   Le cimetière russe et l'église orthodoxe se trouvent sur votre droite à environ 1 kilomètre du carrefour.
   Stationnez en face du cimetière, sur le côté gauche de la chaussée.

6/ La nécropole de Souain- 28ème Brigade
de la Ferme des Wacques

   Continuez sur la D 21 en direction de Mourmelon-le-Grand jusqu'à la D 19.
   Lorsque vous avez en face de vous le panneau indiquant le camp militaire, tournez à gauche en direction de Saint Hilaire-le-Grand.
   A Saint Hilaire-le-Grand, tournez encore à gauche et prenez la D 931 en direction de Reims sur quelques dizaines de mètres, puis toute de suite après, tournez à droite et prenez la D 19 en direction de Souain.
   Sur la D 19, à environ 3 kilomètres et demi de Saint-Hilaire-le-Grand, un peu avant
la Ferme des Wacques, prenez à gauche le chemin de terre qui conduit à la nécropole de Souain- 28ème Brigade.

   Je m'arrête à la ferme des Wacques. J'ai oublié de prendre la carte des lieux, mais je retrouve au fond de la voiture un calendrier des Postes qui m'aide à repérer des villages habités ou détruits, Tahure, Hurlus, Perthes-les-Hurlus, ( comme si le vent avait façonné ces noms-là ), Ripont, Sommepy, Nauroy, Souain et son cimetière de l'Opéra [...]

7/ Le musée et les cimetières de Souain-Perthes les Hurlus

   Reprenez la D 19 en direction du village de Souain-Perthes les Hurlus situé tout de suite après la Ferme des Wacques.
   A Souain, au STOP, vous avez l'église du village devant vous et sur votre droite les bâtiments de la mairie qui accueillent un petit musée.
   Pour accéder au cimetière allemand et au cimetière français de « la Crouée », il faut t
ourner à gauche et prendre la D 977 en direction de « Sommepy - Monument de Navarin », puis tourner tout de suite à nouveau à gauche. Un panneau indique la direction d'une petite route qui monte au cimetière allemand en desservant l'entrée secondaire du cimetière français située à mi-chemin entre le village de Souain et le cimetière allemand implanté en haut de la colline.
   Pour ceux qui veulent se rendre directement au cimetière français, l'entrée principale se trouve à la sortie du village sur le côté gauche de la route qui conduit au monument-ossuaire de Navarin.
   A Souain, on peut aussi visiter le cimetière français de Souain-L'Opéra situé à la sortie du village en direction du camp de suippes par l'ancienne route qui conduisait au village détruit de tahure.

   À Souain-Perthes-les-Hurlus, je visite l'étrange petit cimetière de l'Opéra où se trouvait un refuge creusé dans la craie : c'était là qu'on regroupait les blessés avant de les évacuer, là que Blaise a « saigné » [...]

8/ Le monument-Ossuaire de Navarin

   Je suis dans le train fantôme qui conduit à Cendrars, qui conduit à sa blessure, je roule vers la ferme de Navarin [...]
   Je suis arrivé « sur le front ».
   Il n'y a pas un chat, pas un bruit [...]
   Chaque ferme au milieu de ce désert recouvrant le passé est belle dans la lumière mais sa minceur dissimule mal le squelette de la Grande Guerre.
   Il en remonte des morceaux de barbelés, d'éclats d'obus et des grenades que les paysans entassent auprès des bornes [...]

   Continuez sur la D 977 en direction de Sommepy-Tahure jusqu'à la Butte de Navarin située à 4 kilomètres de Souain.
   Stationnez sur le parking aménagé sur le côté droit de la route en face du Monument.

   Je roule sur les morts et tout à coup, en bordure de la départementale 77, entre Sommepy et Suippes, j'aperçois une pancarte et j'en lis l'indication :
« Ici fut la ferme de Navarin »
   Je suis arrivée à destination [...]
   C'est à Navarin, le 28 septembre 1915, qu'une balle de mitrailleuse atteint le caporal Cendrars à la main droite.
   Il est en train de courir, sa main est coupée, retenue seulement par un lambeau de chair [...].

   Blaise Cendrars est expédié à Châlons-sur-Marne.
   On l'y ampute du bras droit, au-dessus du coude.
   Le 27 novembre, il est cité à l'Ordre de l'Armée et transféré à Bourg-la-Reine, et le 16 janvier 1916 il acquiert la nationalité française [...]
   Sur l'ancien site de la ferme, de l'autre côté de la route, le monument ossuaire abrite les restes de 10 000 « combattants » [...]
   J'explore la friche qui entoure l'ossuaire avec ses trous d'obus.
   Je m'assieds au bord de la tombe d'un capitaine près d'un tas de ferraille : toujours ces morceaux de barbelés et un casque troué par la rouille.
   La main de Cendrars, où est-elle ?
   Dans le ciel de ses yeux ? Dans la terre des morts ?
   Dans quelles pages de ses livres ?

Gisèle BIENNE,
" Le Théâtre de la main.
La blessure de Cendrars à la ferme de Navarin "
,
Ecrire éditer en Champagne-Ardenne - Corps 12, n° 43, janvier 2002

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