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I.
Camps de concentration et camps d'extermination |
Même
si la mortalité dans les camps de concentration de l'Allemagne
nazie a été élevée, il convient d'emblée
de bien distinguer les termes de camps de
concentration et de camps d'extermination.
Le terme de camp de concentration n'a pas été
inventé par les nazis.
Il a été utilisé dès
le début du XXème siècle par les Britanniques,
lors de la guerre des Boers qui les a opposés en Afrique du
Sud aux descendants des colons néerlandais.
Dans
l'Allemagne hitlérienne, la fonction
des camps de concentration était une fonction d'exclusion et
de terreur. Ces camps étaient destinés à
recevoir non seulement les adversaires des nazis, mais aussi tous
les individus considérés comme dangereux pour le régime
nazi. Les uns et les autres étaient arrêtés et
amenés dans ces camps pour y être astreints au travail
forcé.
Les
camps d'extermination eux, ont
été construits pour liquider
physiquement les Juifs et les Tsiganes, groupes ciblés
par les nazis, comme étant deux peuples de trop, voués,
conformément à l'idéologie mortifère nazie,
à disparaître totalement, selon des modalités
mobilisant tous les moyens dont disposait l'État nazi, au terme
d'un processus dans lequel l'extermination
constituait une fin en soi, quels que soient les moyens
utilisés pour y parvenir .
Chronologiquement,
l'ouverture des camps de concentration a précédé
celle des camps d'extermination.
1.
L'ouverture des premiers camps de concentration à partir de
1933
Les
premiers camps de concentration
ont été ouverts dans l'Allemagne hitlérienne
dès l'arrivée au pouvoir des nazis au
début de l'année 1933, pour recevoir : les
communistes, les autres opposants politiques,
socialistes et démocrates chrétiens, les Juifs
qualifiés de « sous-hommes »,
mélangés avec les prisonniers de droit commun condamnés
par les tribunaux allemands, et les « asociaux »,
les « parasites »,
termes utilisés par les nazis pour désigner pêle-mêle
les Tsiganes, les malades
mentaux, les homosexuels
et les témoins de Jéhovah.
Le
premier camp a été ouvert à Dachau,
près de Munich, en mars 1933.
D'autres ont été ouverts en Allemagne
à Oranienburg-Sachsenhausen
près de Berlin, à Buchenwald,
à Flossenburg et à
Ravensbrück pour les femmes.
Des camps ont été aussi implantés
dans les pays annexés ou occupés par l'Allemagne nazie,
à Mauthausen en Autriche
en 1938, à Theresienstadt
en Tchécoslovaquie en 1939,
à Auschwitz en Pologne en
1940, au Struthof-Natzweiler
en 1941, seul camp implanté
en territoire français annexé, en Alsace.
Le
camp de Natzweiler-Struthof
photographié par la Royal Air Force, le 19 juillet 1944
L'entrée
du camp de Natzweiler-Struthof
photographiée en 1967
Le
site du Struthof aujourd'hui
Le
camp de Natzweiler-Struthof sur le site " Histoire et mémoire "
Les
autres camps ouverts en France, par exemple à Drancy
et Compiègne, dans la région
parisienne, ou à Beaune-la-Rolande
et Pithiviers dans le Loiret, n'étaient
ni des camps de concentration, ni des camps d'extermination, mais
des camps d'internement, des
camps de transit,
de regroupement, où les
déportés étaient rassemblés avant d'être
embarqués dans les wagons à bestiaux qui les conduisaient
vers les camps de concentration ou d'extermination.
2.
Le développement du système concentrationnaire
dans les territoires annexés ou occupés par les nazis
Deux
catégories de déportés ont été
acheminés vers ces camps :
- il y avait d'une part, les
« déportés
résistants et politiques », termes désignant
, s'agissant des déportés français, les gaullistes,
communistes et autres résistants accusés par le gouvernement
de Vichy de se livrer à des activités qualifiées
d'« antinationales » ;
- et puis d'autre part, il y
avait les « déportés
raciaux », c'est-à-dire les Juifs et
les Tsiganes.
Pour
distinguer ces différentes catégories de déportés,
soumis tous au même régime, un triangle
de tissu était cousu sur leur vêtement rayé :
- Triangle
rouge pour les « politiques », porté par
les opposants au nazisme, puis par tous les résistants d'Europe
;
- Triangle
bleu pour les « apatrides »
- Triangle
vert pour les « droits communs »
- Triangle
violet pour les témoins de Jéhovah
- Triangle
brun pour
les Tsiganes
- Triangle
noir pour
les « asociaux »
- Triangle
rose
pour les homosexuels
- Triangle
jaune
pour les Juifs
Les
premiers camps ont été agrandis, d'autres ont été
ouverts :
- à Neuengamme,
Bergen-Belsen, Dora,
Gross-Rosen en Allemagne ;
- à Maïdanek
et Stutthof en Pologne.
Des
convois affluèrent de toute
l'Europe occupée vers ces camps placés sous le contrôle
des SS.
Dans ces camps de concentration, les déportés
étaient soumis au travail forcé
dans les kommandos, les usines secrètes d'armement et
les filiales des grandes firmes allemandes, installées dans
l'enceinte même des camps ou à proximité des camps
: 12 heures de travail par jour ; les appels interminables dès
l'aube et tard dans la nuit par tous les temps ; les sévices
infligés par les kapos ; la sous-alimentation ; les maladies
mal soignées.
Les déportés les plus faibles ne résistaient
pas longtemps à ce régime.
Les camps de concentration devinrent d'inépuisables
réservoirs de main d'uvre constamment renouvelés,
où les déportés étaient utilisés
comme des esclaves au service de
la machine de guerre nazie.
Beaucoup de déportés sont morts d'épuisement,
dans ces « camps de la mort lente
».
3/
L'ouverture des camps d'extermination,
centres de mise à mort immédiate
En
Pologne, à partir de 1941-1942,
des camps d'extermination ont été ouverts à Chelmno,
à Treblinka, à Sobibor,
à Belzec, ou implantés
dans des camps de concentration préexistants tels que Maïdanek
et surtout Auschwitz-Birkenau,
dans le cadre de ce que les nazis ont appelé la
« solution finale de la question juive ».
L'objectif
des nazis était l'extermination totale, méthodique,
systématique, « biologique »
des Juifs et des Tsiganes qualifiés de « sous-hommes
», dans
des centres de mise à mort immédiate.
La
plupart des déportés étaient exterminés
le jour même de leur arrivée ou au cours des jours suivants,
à l'issue d'une sélection
qui envoyait immédiatement dans les chambres à gaz les
enfants, les vieillards, les femmes, les malades, tandis
que les plus valides étaient utilisés quelque temps
comme esclaves au travail forcé,
avant d'être liquidés à leur tour.
Le
fonctionnement des camps de concentration et des camps d'extermination
relevait d'une organisation rigoureuse et
scientifique,
faisant appel aux techniques les plus modernes.
Cette organisation s'appuyait sur une
gestion rigoureuse des convois de déportés
acheminés vers les camps dans des trains
qui devaient partir à l'heure, et poussait la recherche
de l'efficacité jusqu'à l'exploitation
commerciale et industrielle des cadavres.
Après avoir confisqué les vêtements,
les chaussures, les effets personnels des déportés dès
leur arrivée dans les camps, les nazis récupéraient,
après les avoir exterminés, les dents en or, les lunettes,
les dentiers des déportés, tandis que leurs cheveux
étaient tissés pour fabriquer des couvertures, leurs
os broyés et transformés en engrais.
II.
Véracité et singularité du génocide |
1.
Un génocide programmé,
aboutissement d'une politique antisémite
Contrairement
à ce que tentent de faire croire les négationnistes,
les négateurs du génocide, ceux qui nient le génocide,
ou qui cherchent à le banaliser, les
nazis ont bien exterminé Juifs, Tsiganes et Slaves.
Le génocide a bien eu lieu et il n'est pas
le fruit du hasard ou des circonstances liées à la 2ème
guerre mondiale.
La
« solution finale »
procédait chez les nazis d'une volonté
systématique d'extermination, inscrite dans l'idéologie
nazie, ouvertement exprimée par HITLER
dans Mein Kampf ( Mon combat
) dès le milieu des années 1920,
avant qu'il ne parvienne au pouvoir, et qui a été mise
en uvre avec obstination à partir
de 1933, conduisant tout droit au génocide.
Dès 1933,
des mesures discriminatoires se
sont abattues sur les 500 000 Juifs qui vivaient en Allemagne :
- boycott
des magasins juifs ;
- interdits
professionnels dans l'administration ;
- numerus
clausus limitant l'accès des étudiants juifs
à l'Université ;
- autodafés
d'ouvrages juifs brûlés en place publique.
En 1935, les
lois de Nuremberg sur la protection du sang
allemand ont interdit :
- les mariages
entre Juifs et ressortissants allemands ;
- les relations
sexuelles entre Juifs et Allemands en dehors du mariage
;
- le droit pour les Juifs d'employer
dans leur ménage des ressortissantes allemandes de moins de
45 ans.
- le droit pour les Juifs de hisser
les couleurs nationales du Reich.
En 1938, toute
une série d'ordonnances
ont renforcé la législation raciste, antisémite
du Reich hitlérien :
- 22 avril
: « Tout Juif doit évaluer
et déclarer la totalité de ses biens ».
- 25 juillet
: « Les installations
de médecins juifs doivent cesser le 30 septembre 1938 ».
- 18 août
: Les Juifs n'ont plus le droit de porter un prénom
chrétien et doivent tous s'appeler Israël ou Sarah.
- Octobre
: Les Juifs doivent faire tamponner la mention « J »
sur leurs pièces d'identité, et les biens juifs en Allemagne
sont placés sous la tutelle d'administrateurs « aryens » ;
c'est l'aryanisation des biens
appartenant aux Juifs.
- 12 novembre
: « Le comportement
hostile envers le peuple et l'État allemand des Juifs qui ne
reculent pas devant de lâches assassinats exige des moyens de
défense énergique et une punition sévère
(...) Une contribution d'un montant de 1 milliard de reichsmark sera
imposée à l'ensemble des Juifs de nationalité
allemande au profit de l'État allemand ».
Cette ordonnance allemande fait allusion à
l'assassinat, à Paris, du conseiller d'ambassade Von
RATH par un jeune Juif, assassinat qui déclencha
en Allemagne un vaste pogrom orchestré
par les SA et les SS, dans la nuit du 9 au
10 novembre 1938. Au cours de cette nuit qualifiée
de « Nuit de cristal »,
des Juifs on été assassinés, plusieurs milliers
arrêtés et internés dans des camps de concentration ;
262 synagogues et 7 000 magasins juifs ont été détruits
ou pillés.
- 18 novembre
: « Il est interdit
aux Juifs à partir du 1er janvier 1939 de s'occuper de commerce
de détail, d'expéditions et d'affaires de transports,
de comptoirs d'achat, aussi bien que d'exercer le métier d'artisan
indépendant ».
2.
La mise en uvre systématique du génocide
En
janvier 1939, Hitler considérait comme probable « l'extermination
de la race juive en Europe » si une guerre devait
intervenir.
En septembre 1939,
après la défaite et l'occupation de la Pologne, les Juifs
polonais ont été rassemblés à proximité
des nuds ferroviaires et enfermés dans des ghettos
où ils furent astreints au travail forcé.
En
1940, après la défaite française, les
nazis envisagèrent un moment la possibilité de transférer
les Juifs d'Europe à Madagascar.
En attendant, les
préparatifs de la politique d'extermination se poursuivirent
en Allemagne, en Autriche, en Tchécoslovaquie, en
Pologne, et dans tous les territoires annexés ou occupés
par les nazis :
- recensement
des Juifs sur des fichiers tenus à jour
- marquage
( port obligatoire de l'étoile jaune dite de David )
- discrimination
et exclusion ( interdits professionnels, interdiction des
mariages mixtes )
- spoliation
( confiscations des biens = aryanisation ) ;
- ghettoïsation
( regroupement obligatoire des Juifs dans des quartiers isolés
)
- déportation
des Juifs ( transports ) dans des camps.
Entre
le printemps et l'automne 1941, les chefs nazis ont pris
trois décisions importantes pour mettre
en uvre leur politique d'extermination systématique des
Juifs :
- créer des forces
mobiles spéciales organisées au sein de groupes
d'intervention, les Einsatzgruppen,
chargés de pratiquer des exécutions massives en plein
air ;
- étendre le génocide
à l'ensemble du continent européen
;
- construire des camps
d'extermination équipés de camions à
gaz et de chambres à gaz utilisant
le monoxyde de carbone ou le Zyklon B ( acide prussique ), ainsi que
des fours crématoires pour
brûler les cadavres.
En juin 1941, dès
le début de l'invasion de l'Union soviétique par les troupes
allemandes , les Einsatzgruppen
au fur et à mesure de l'avance allemande en territoire soviétique
ont fusillé sur place en
même temps que les cadres et les membres du parti communiste,
tous les Juifs, hommes, femmes, et enfants
Le
7 décembre 1941, le maréchal
KEITEL, chef du Haut-commandement de la Wehrmacht,
a signé ce que l'on a appelé le
décret Nacht und Nebel ( Nuit et brouillard ).
Ce décret, bientôt appliqué dans toute l'Europe
occupée, avait pour objectif de terroriser
les populations civiles et de réduire
toute velléités de résistance : toutes
les personnes arrêtées, qui n'avaient pas été
condamnées à mort par les Cours martiales allemandes,
seraient déportées en Allemagne, marquées des lettres
NN = Nacht und Nebel, c'est
à dire destinées à disparaître dans la nuit
et le brouillard.
Le 20 janvier 1942,
les modalités du génocide ont été définitivement
arrêtées à la conférence
de Wannsee, réunie près de Berlin sous la présidence
de Reinhard HEYDRICH, chef de l'Office
central de sécurité du Reich, secondé par Adolf
EICHMANN.
[ Heydrich, qui commandait la police secrète,
la Gestapo, et les services de renseignements nazis, le SD, a été
exécuté par des résistants tchèques en 1942.
Eichmann, qui s'était réfugié en Argentine après
la 2ème guerre mondiale, a été repéré,
enlevé et ramené par les services secrets israéliens
à Jérusalem, où il a été jugé,
condamné à mort et exécuté en 1961. Son
procès a marqué le début en France du réveil
de la mémoire juive du génocide, impulsé par Serge
Klarsfeld, président de l'association des Fils et Filles de déportés
Juifs de France.
En 1999, Rony Brauman et Eyal Sivan ont réalisé un montage
des principaux moments de ce procès qui avait été
intégralement filmé, sous le titre Un Spécialiste
- Portrait d'un criminel moderne ].
Au printemps 1942,
a été lancée l'« opération
Reinhard » qui concernait la liquidation des Juifs
de Pologne.
Dans le même temps, le
processus d'extermination s'intensifia : de toute l'Europe
occupée partirent des convois
à destination des camps d'extermination, principalement celui
d'Auschwitz-Birkenau.
3.
Le complexe d'Auschwitz
Implanté
en Pologne à partir de 1940,
le camp d'Auschwitz est devenu
rapidement le plus important et le plus vaste
des complexes aménagés par les nazis dans
le cadre de la « solution finale ».
Le
complexe d'Auschwitz était
composé de trois camps :
- Auschwitz
I, initialement camp de concentration, transformé
en camp d'extermination ;
- Auschwitz
II - Birkenau, camp d'extermination ;
- Auschwitz
III - Monowitz, camp de travail au service de l'IG-Farben
qui y avait installé une usine de caoutchouc.
Le
camp principal d'Auschwitz I
photographié par la RAF, le 4 avril 1944
Le
camp d'Auschwitz II - Birkenau
photographié par la RAF le 13 septembre 1944
Chambre
à gaz et crématoire 2 de Birkenau
Le
camp d'Auschwitz III - Monowitz,
photographié par la RAF, le 14 janvier 1945
À
partir de 1942, Auschwitz-Birkenau
a été la destination de très
nombreux convois de déportés raciaux en majorité
juifs, venant de toute l'Europe occupée.
Mais ce camp a reçu également des déportés
non raciaux, déportés politiques et résistants,
classés Nacht und Nebel
( Nuit et Brouillard ).
Dès leur arrivée à Auschwitz-Birkenau,
les déportés étaient immédiatement triés
et rangés sur deux files :
- d'un côté, les plus
vigoureux, ceux que les SS pensaient pouvoir utiliser au moins un temps
pour le travail forcé ;
- de l'autre côté,
les enfants, les vieillards, les adultes hommes et femmes malades ou
trop affaiblis par le voyage, qui étaient dirigés immédiatement
vers les chambres à gaz.
Au
total, 1 million de déportés
ont été assassinés, exécutés dans
ce camp.
III.
La complicité du régime de Vichy
dans la mise en oeuvre de la « solution finale » |
En
France, le gouvernement mis en place à Vichy par le maréchal
PÉTAIN, chef de l'État
français qu'il a substitué à la République,
n'a jamais eu pour objectif l'extermination des juifs, mais il n'en
a pas moins été l'instrument
efficace de la première étape du génocide.
En septembre 1940,
à la suite de la 1ère ordonnance allemande prescrivant
le recensement des Juifs en zone occupée, un fichier
des Juifs a été établi dans chaque
préfecture, fichier ensuite régulièrement et
systématiquement mis à jour.
En octobre 1940,
avec la promulgation du 1er statut des Juifs,
la politique vichyste d'exclusion et de persécution, expression
d'un antisémitisme et d'une xénophobie à la française,
a défini, classé, marqué
et isolé les Juifs résidant en France.
Le 3 octobre 1940,
le 1er statut des Juifs a exclu les Juifs de tout poste dans la fonction
publique, la presse et le cinéma, et défini comme juive
« toute personne issue de 3 grands-parents
de race juive ou de 2 grands-parents de même race si son conjoint
lui-même est juif ».
À
partir d'octobre 1940, les préfets pouvaient assigner
à résidence les « étrangers
de race juive » ou les interner dans des « camps
spéciaux », et la police française
faisait appliquer les ordonnances allemandes concernant l'obligation
pour les Juifs de zone occupée d'avoir une carte d'identité
portant la mention « Juif »,
et pour les entreprises commerciales juives d'afficher l'inscription
« Entreprise juive ».
Le 29 mars 1941,
a été créé le Commissariat
général aux Questions juives,
chargé de mettre en application la
législation antisémite de Vichy.
La
propagande antisémite dans la France de Vichy
Le
14 mai 1941, 3 700 Juifs étrangers
ont été arrêtés à Paris
par la police française.
Le 2 juin 1941,
le 2ème statut des Juifs a
renforcé l'exclusion des Juifs des professions libérales,
commerciales, artisanales et industrielles, et a prescrit aux Juifs
de la zone non occupée de se faire recenser sous peine d'internement « dans un camp spécial même
si l'intéressé est français ».
Le 22 juillet 1941, a été promulguée une loi concernant la liquidation
des biens juifs et leur passage sous contrôle d'administrateurs
non juifs. Cette tâche est confiée au Commissariat général aux questions juives qui,
en 3 ans, « aryanise »
plus de 70 000 entreprises juives.
Le
20 août 1941, a été ouvert le
camp de Drancy, dans la région parisienne, placé
sous le contrôle de la Gestapo, mais gardé par des gendarmes
français.
En 1941, près
de 40 000 juifs étrangers sont internés
dans des camps en zone non occupée, c'est-à-dire sur un
territoire qui est encore entièrement sous l'autorité
du gouvernement de Vichy.
À partir de 1942,
l'appareil d'État français, sous la direction de Pierre
LAVAL, a apporté son concours à la mise en
uvre en France par les nazis de la « solution
finale ».
Le
27 mars 1942 : Départ de Drancy et de Compiègne
du premier convoi vers Auschwitz.
Le
28 mai 1942, une Ordonnance allemande a obligé les
Juifs de plus de 6 ans à porter l'étoile
jaune en zone occupée.
Le
port de l'étoile jaune
En
juin 1942, la famille Baumann de Vitry-le-François
pose, confiante sous le portrait du maréchal Pétain.
Les parents seront déportés à Auschwitz en novembre
1943.
Solange
et Marc Ast photographiés devant leur maison de Saint-Memmie
près de Châlons-sur-Marne, au cours de l'été
1942,
seront déportés en octobre 1943 à Auschwitz
L'inauguration
de la Salle Solange Ast à Châlons-en-Champagne
Au
début du mois de juillet 1942, les nazis ont annoncé
leur objectif : déporter 100 000 Juifs
de France âgés de 16 à 40 ans. À
la suite de négociations avec les responsables de la Gestapo,
le secrétaire général à la Police, René
BOUSQUET, qui avait été préfet
de la Marne de 1940 à avril 1942,
assura que la police française arrêterait les Juifs dans
les deux zones, occupée et non occupée, et a obtenu
en contrepartie que les rafles ne concernent que les Juifs étrangers.
Quant aux enfants de moins de 16 ans - le plus souvent nés
en France et donc français - le chef du gouvernement, Pierre
LAVAL, proposa qu'ils soient déportés avec
leurs parents.
Les 16 et 17 juillet 1942,
la police française a arrêté en région
parisienne 13 152 Juifs dont 4 115 enfants
; la plupart furent parqués au Vélodrome
d'Hiver de Paris avant d'être internés à
Pithiviers ou à Beaune-la-Rolande
puis à Drancy et déportés
à Auschwitz.
Le 7 août 1942,
10 000 Juifs étrangers ont été
arrêtés en zone non occupée par la
police française et livrés aux Allemands.
Le 31 juillet 1944
: départ du dernier convoi de Drancy
pour Auschwitz.
Plus de 80 % des Juifs déportés
de France ont été arrêtés par la police
française.
En acceptant de livrer les juifs étrangers
aux nazis pour affirmer la souveraineté de son gouvernement
et tenter d'obtenir des concessions en faveur des Juifs français,
LAVAL et BOUSQUET
se sont engagés dans une politique
de marchandage dangereuse et illusoire, parce que condamnée
à toujours céder un peu plus aux nazis.
67 des 72 convois de déportés raciaux
qui ont quitté la France pendant l'Occupation allemande ont
été acheminés à Auschwitz.
Vichy
et les Juifs
IV.
Le bilan de la déportation et du génocide |
1/
Le bilan du génocide des Juifs :
au total environ 5 100 0000 victimes
Répartition
par mode d'extermination
- Morts
par suite de la « ghettoïsation » et
des privations : 800 000
- Morts
par exécutions en plein air par les Einsatzgruppen
et autres fusillades : 1 300 000
- Morts
dans les camps : 3 000 000
Répartition
géographique
- Europe
Orientale : plus de 3 400 000 ( dont 3 000 000 en Pologne )
- URSS
: plus de 700 000
- Europe
centrale et balkanique : environ 730 000
- Europe
occidentale : environ 210 000
En
France
Au
total, 76 000 Juifs ont été
déportés de France vers les camps nazis,
soit environ un quart de la population
juive qui résidait dans notre pays en
1940.
Au début de la Seconde Guerre mondiale, bien
qu'il soit difficile de l'évaluer exactement, on considère
que 330 000 Juifs, approximativement,résidaient
en France et que la moitié d'entre eux était
étrangère.
2 500 déportés
juifs seulement ont échappé à l'extermination.
Avec les 3
000 Juifs morts dans
les camps français d'internement et
le millier de Juifs exécutés
ou fusillés comme otages,
le bilan total avoisine les 80 000 victimes.
Dans
la Marne
Dans
le département de la Marne,
321 Juifs ont été déportés
pendant la Seconde Guerre mondiale, représentant près
d'un tiers du nombre total des déportés de ce département.
Les grandes rafles se situent en
1944, qui est aussi l'année où a été
recensé le plus grand nombre de déportés.
La
rafle de loin la plus importante a eu lieu
le 27 janvier 1944 : ce jour-là,
93 Juifs marnais ont été arrêtés,
dont 63 à Reims et à Tinqueux ; 83 ont été
déportés à Auschwitz ; il n'y eut que deux
survivantes.
Au cours de cette rafle, qui n'a épargné
ni les enfants, ni les vieillards, des familles entières ont
été arrêtées et déportées,
en particulier la famille Schwartzmann de
Tinqueux : le père, la mère, et douze de
leurs treize enfants âgés de 11 mois à 22 ans.
La
famille Schwartzmann de Tinqueux
Parmi
les 321 Juifs marnais qui ont été
déportés en 1942, 1943 et 1944,
douze seulement ont échappé
à l'extermination, ce qui représente
un taux de mortalité de 96 %.
2/
Le bilan du génocide des Tsiganes :
au total environ 250 000 victimes
- Dans
toute l'Europe sous domination allemande : environ 250 0000
Tsiganes déportés dans les camps d'extermination, c'est-à-dire
1/3 de la population tsigane.
- En
France : 15 000 Tsiganes déportés
- Très
peu ont survécu
Le
génocide des Tsiganes
Les
Tsiganes en France
3/
Les autres victimes de la déportation
en Europe et en France
Pour
l'ensemble de l'Europe soumise à
l'annexion ou à l'occupation de l'Allemagne nazie, nous ne
disposons pas d'un bilan global précis
du nombre des déportés qui ne relevaient pas de la « solution
finale » : on
avance les chiffres de 550 000 à
650 000.
En
France, dans les années 1950-1960,
l'enquête sur la déportation
conduite par le Comité d'histoire de la 2ème guerre
mondiale a dénombré 66 000 déportés
« non raciaux », dont 1/3 seulement a survécu
à la déportation.
En
2004, le Livre-Mémorial, édité
par La Fondation pour la mémoire de la déportation ( FMD ),
aboutit à un bilan sensiblement
plus élevé : près
de 86 000 « déportés
de répression » ( résistants,
politiques, otages, Républicains espagnols ),
dont 40 % sont morts dans les prisons ou les camps nazis.
Parmi
ces déportés :
- 7 000
Républicains espagnols réfugiés en
France et livrés aux nazis par le gouvernement de Vichy ;
- et 5 000 résistants
déportés dans le cadre du décret « Nuit
et Brouillard ».
Le
Livre-Mémorial des déportés partis de France,
arrêtés par mesures de répression
Jules
Huon, déporté politique rémois à Auschwitz
Au
total, près de 162 000 déportés de répression
ou de persécution, ont été acheminés depuis
la France vers les camps de concentration et d'extermination nazis.
V.
Se souvenir - La mémoire de la déportation |
Au
retour des camps, beaucoup de déportés se sont enfermés
dans un long et profond silence,
fait à la fois d'angoisse et de honte, correspondant à
ce qu'on a appelé le syndrome du survivant.
Lorsque
les déportés sont rentrés en France en
mai-juin 1945, la France était libérée
depuis près d'un an, la guerre était terminée,
et l'opinion publique était toute tournée vers la reconstruction.
On espérait en finir le plus vite possible avec les privations
et on voulait tourner la page sur le passé.
Finalement les résistants avaient été
une toute petite minorité, minorité courageuse,
minorité dérangeante.
La majorité de la population s'était
surtout préoccupée de survivre
et de surmonter l'épreuve de la guerre.
Elle s'était tant bien que mal accommodée
du régime de Vichy et de l'occupation allemande
vécue jusqu'en 1942-1943,
comme un moindre mal par rapport au passé insupportable que
constituait le souvenir de la 1ère guerre mondiale qui avait
entraîné tant de morts, de blessés, provoqué
tant de souffrances et de destructions.
De leur côté, les déportés,
traumatisés par ce qu'ils
avaient vécu dans les camps, hantés par le souvenir
de leurs camarades qui n'avaient pas survécu à la déportation,
se sont culpabilisés.
Pourquoi en suis-je revenu et pas mes camarades
de déportation ?
Comment puis-je parler de ma déportation,
moi qui suis un rescapé, alors que tant de mes camarades n'en
sont pas revenus ?
N'est-il pas indécent de parler au nom de
mes camarades morts dans les camps ?
Dans le contexte du retour
à la normale qui a caractérisé les
années d'après-guerre, les déportés ont
refoulé au fond d'eux-mêmes, leurs angoisses et leurs
souvenirs.
La
plupart se trouvaient d'ailleurs dans l'impossibilité
de transmettre l'indicible. Ce qu'ils avaient vécu
était tellement horrible, tellement inimaginable aussi. On
ne les aurait pas cru.
Le
long silence qui a suivi le retour.
Quel sens lui donner ?
Quelles en sont les causes ?
témoignage de Roger BOULANGER
déporté
au camp de Natzweiler-Struthof,
puis au camp de Flossenbürg,
Kommando de Johanngeorgenstadt
Silences,
prise de parole et témoignage
Les historiens et la mémoire des déportés
conférence
de François COCHET
professeur
des universités
1/ Les témoins survivants
Quelques
déportés, très peu nombreux, ont cependant témoigné
par écrit dès leur retour des camps :
Primo
LEVI,
ingénieur juif italien survivant d'Auschwitz, dans Si
c'est un homme, écrit
entre décembre 1945 et janvier 1947, édité en Italie en 1947 à 2 500
exemplaires,
mais qui n'a connu le succès qu'à partir de la fin des
années 1950, et n'a été traduit en français
qu'en 1980.
Primo
LEVI, Si c'est un homme,
traduit en français et publié par Julliard en 1987,
réédité aux Éditions
Pocket en 1997.
-
Robert ANTELME, rescapé du
camp de Buchenwald,
Kommando de Gandersheim, dans
L'Espèce humaine, publié
en 1947.
Robert
ANTELME, L'espèce humaine,
Paris, Gallimard, 1957,
réédité dans la collection Tel en 1999.
Aujourd'hui
ces deux ouvrages sont inscrits dans les programmes scolaires des lycées
et des classes préparatoires littéraires.
Dans
la Marne, quelques déportés nous ont légué
des témoignages écrits, rédigés
immédiatement ou peu de temps après leur retour des camps :
- Jacques
SONGY,
membre du Groupe de Résistance Melpomède
de Châlons, déporté au camp de Natzweiler-Struthof,
puis au camp de Dachau,
a consigné par écrit ses impressions
à son retour de déportation.
Quelques
semaines après mon retour de Dachau, en mai 1945, j'écrivais
ces Fortes impressions, publiées en 1946, toutes fraîches
et parfois naïves, issues des souvenirs marquants de l'expérience
vécue de ma vingtième année.
C'était le regard étonné d'un
jeune homme, parmi tant d'autres, sur l'univers concentrationnaire.
Étonné, mais aussi rempli d'une fougueuse
indignation après le retour, parce qu'il lui semblait que personne
n'avait rien compris à la Résistance et à la
Déportation.
Jacques
SONGY,
Fortes Impressions de
Dachau,
illustrations de André
BINOIS,
Châlons-sur-Marne, Imprimerie républicaine, édition
de 1985.
- En
mai-juin 1945,
Louis BRUN, qui avait été
arrêté le 16 décembre
1943 à Épernay et déporté en
janvier 1944 comme résistant à Buchenwald,
puis à Mauthausen, Kommando de Gusen, a rédigé
dès son retour de déportation une Relation
sur Mauthausen - Gusen.
- Le
chanoine Lucien HESS, déporté
au camp de Natzweiler-Struthof
puis au camp de Dachau, a rédigé
le 15 juin 1945 un mémoire sur son arrestation et sa déportation qui a été
publié par l'Académie nationale de Reims.
" Arrestation
et déportation
de Monsieur le Chanoine Hess
9 juillet 1944 - 29 avril 1945 ",
Rapport sur les travaux de l'année 1944-1945
de l'Académie nationale de Reims,
présenté
par René Druart, secrétaire général
Lucien
Hess photographié à Reims à son retour de Dachau
En
octobre 1946,
un déporté du camp de Neuengamme,
René MENU, a envoyé
un rapport écrit au Procureur du Roi de Loenderborg au Danemark,
sur le fonctionnement du Kommando de Fallersleben
et sur les sévices infligés par un gardien
SS danois de ce Kommando.
En
1958,
a été publié le témoignage de l'ancien maire
de Reims, Henri NOIROT, déporté
au camp de Neuengamme.
« À
défaut de majorité, M. le Maire RECOUD... sa chaussette ! »
Le
maire de Reims, Henri Noirot,
au camp de Compiègne en juillet 1944.
Dessin de Bertrand de Vogüé.
- Henri
NOIROT,
Souvenirs de guerre et de déportation
d'un ancien maire de Reims ( 1944-1945 ),
Discours prononcé le 28 juin 1958 à la séance
publique annuelle de l'Académie nationale de Reims, Reims,
Imprimerie du Nord-Est, 1958.
En
1959, ont été publiés les témoignages
de Charles GUGGIARI, déporté
au camp de Neuengamme, de Suzanne
LACOMBE, Jeanne-Andrée PATÉ
et Léone DESPREZ, déportées
au camp de Ravensbrück.
- Souvenirs
de déportés rémois, de leur arrestation à
leur séjour dans les camps de la mort,
Reims, Imprimerie Coulon, 1959.
Plus
récemment de nombreux déportés survivants, après
une longue période de silence, de deuil, ont accepté de
témoigner, au
cours de colloques ou
en venant dans les classes
des lycées et des collèges dans le cadre de la préparation
du Concours de la résistance et de la déportation.
Témoignage
de Louis Carrière
déporté
au camp de Neue Bremm,
puis au camp de Mauthausen - Kommando de Gusen,
transféré au camp de Flossenbürg, puis au Kommando
de Leitmeritz
Témoignage
de Raymond Gourlin
déporté
au camp de Neuengamme
Kommando de Wilhelmshaven
Témoignage
de Charles Guggiari
déporté au camp de Neuengamme
Kommando de Fallersleben
Témoignage
de Lucien Hirth
déporté
au camp de Neuengamme
Kommando de Bremen-Farge
rescapé du Cap Arcona et de l'Athen
Témoignage
d'Yvette Lundy
déportée à Ravensbrück
Témoignage
de Jeanne-Andrée Paté
déportée
au camp de Ravensbrück
En
janvier 2004, le témoignage de
Roger BOULANGER,
ancien déporté au camp de Natzweiler-Struthof,
puis au camp de Flossenbürg,
Kommando
de Johanngeorgenstadt, a été
publié par le Centre régional de documentation pédagogique
de Champagne-Ardenne.
Roger
BOULANGER,
La déportation racontée à des jeunes.
Parole et témoignage d'un ancien déporté,
collection Histoire en mémoire 1939-1945,
Scérén - CRDP de Champagne-Ardenne, 2004.
http://www.crdp-reims.fr/ressources/lib/produits/commande/bon129.htm
2/ Les associations d'anciens déportés
Après
la guerre, les anciens déportés se sont rassemblés
dans une association qui a été vite confrontée
aux secousses de la guerre froide. La division du monde en deux blocs,
à la fin des années 1940 et
au début des années 1950,
a entraîné une scission chez les anciens déportés.
Depuis cette époque, il y a en France deux
grandes fédérations d'anciens déportés
qui, tout en cultivant leurs différences marquées par
les séquelles de la guerre froide, conjuguent leur action pour
perpétuer la solidarité nouée dans les camps
et le souvenir de leurs camarades morts en déportation. Certains
déportés sont même affiliés aux deux fédérations.
Il s'agit de la FNDIRP et de l'UNADIF
- FNDIR, qui toutes les deux publient une revue mensuelle
ou bimestrielle, avec un numéro spécial consacré
chaque année au thème du Concours de la Résistance
et de la Déportation.
Fédération
Nationale des Déportés et Internés Résistants
et Patriotes
Revue : Le Patriote Résistant
FNDIRP
10, rue Leroux 75116 PARIS
Mél. fndirp@fndirp.asso.fr
http://www.fndirp.asso.fr/
Union
Nationale des Associations de Déportés,
Internés et Familles de disparus
Fédération Nationale des Déportés et Internés
Résistants
Revue : Le Déporté pour la Liberté
UNADIF
- FNDIR
8, rue des Bauches - 75016 PARIS
Parce
que les déportés sont désormais très peu
nombreux, que leur nombre diminue de jour en jour, et qu'ils craignent
qu'après leur mort, la déportation tombe dans l'oubli
ou soit récupérée, instrumentalisée à
des fins ne correspondant pas à leurs valeurs, ou pire encore
qu'elle soit remise en question, niée, minimisée, banalisée
par ceux qu'on appelle les négationnistes, les négateurs
du génocide, pour toutes ces raisons, la FNDIRP
a pris l'initiative en 1989, de
créer la Fondation pour la mémoire
de la déportation ( FMD ),
initiative à laquelle s'est ralliée l'autre grande fédération,
l'UNADIF-FNDIR ainsi que la plupart
des associations et amicales d'anciens déportés.
Cette
fondation placée sous le haut patronage du président
de la République, a pour mission d'assurer
la pérennité de la mémoire de la déportation.
Fondation
pour la mémoire de la déportation
Revue : Mémoire vivante
FMD
Hôtel National des Invalides
71, rue Saint-Dominique
75007 PARIS
Tél. 01 47 05 31 88 Fax. 01 44 42 35 62
Mél. contactfmd@fmd.asso.fr
http://www.fmd.asso.fr
Parce
qu'une fondation ne peut pas juridiquement s'appuyer sur des adhérents
versant une cotisation, en 1995 une
association a été créée pour
soutenir l'action de la Fondation pour la mémoire de la déportation.
Il s'agit de l'association des Amis
de la Fondation pour la mémoire de la déportation ( AFMD ).
Amis
de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation
Revue : Mémoire et Vigilance
AFMD
31, Boulevard Saint-Germain
750005 PARIS
Tél. 01 43 25 84 98
Fax. 01 43 29 58 92
Mél. afmd@afmd.asso.fr
Les
Amis de la Fondation pour la mémoire
de la déportation sont implantés dans la
plupart des départements.
AFMD
- Marne
Jean
CONSTANT
17, rue Michel Simon
51100 REIMS
Tél. 03 26 06 25 64
En
2000, a été créée dans le même
esprit la Fondation pour la mémoire
de la Shoah, au nom des principes
de vérité, de solidarité et de reconnaissance
:
- vérité historique
sur les causes, les conditions et conséquences des lois antisémites,
- solidarité à l'égard
des déportés et victimes de ces lois,
- fidélité à
la mémoire des hommes, des femmes et des enfants, assassinés
du seul fait qu'ils furent considérés comme Juifs, reconnaissance
envers les « Justes ».
Fondation
pour la mémoire de la Shoah
52, boulevard Malesherbes
75008 PARIS
Tél. 01 53 42 63 10
Fax. 01 53 42 63 11
Mél. fondation-shoah@orange.fr
http://www.fondationshoah.org
3/
Les lieux de mémoire
La
mémoire des déportés
morts dans les camps est inscrite dans la
pierre de nombreux monuments.
Inauguré par le général
de GAULLE en avril 1962, le Mémorial
des martyrs de la déportation qui est dédié
à toutes les personnes déportées de France, a
été implanté au cur de la capitale, derrière
le chevet de Notre-Dame de Paris à la pointe de l'Île
de la Cité.
Dans la Marne,
ont été érigés dans les principales villes
du département des Monuments aux martyrs
de la Résistance où sont gravés les noms des
déportés :
à
Reims
à
Châlons-en-Champagne
à
Épernay
À
Vitry-le-François, devant
la gare SNCF, a été dressée une stèle-monument
à la mémoire des déportés
de cette ville.
À
l'entrée de la prison de Châlons,
a été érigée une plaque
où sont gravés les 39 noms
des déportés châlonnais, résistants, politiques
et raciaux internés dans cette prison avant d'être envoyés
dans les camps nazis.
En
1947, à Reims,
le conseil municipal a décidé de faire apposer sur la
façade de leurs maisons, des plaques
à la mémoire des Rémois victimes de la répression
nazie pendant la 2ème guerre mondiale, fusillés,
morts au maquis, déportés.
En
1985, à l'occasion du 40ème anniversaire
de la libération des camps, les élèves
de troisième du Collège Saint Rémi et
leur professeur d'histoire, Jocelyne HUSSON,
ont recensé ces plaques parmi lesquelles ils ont compté
116 plaques portant les noms de
Rémois morts en déportation.
Reims
souviens-toi
S'agissant plus spécifiquement des déportés
juifs, une
stèle
a été érigée à Reims sur la façade
de la synagogue de Reims, rue Clovis, où sont gravés
202 noms de Juifs dont beaucoup
sont morts à Auschwitz
4/
Les commémorations
Le
27 janvier 2004, a été organisée pour
la seconde fois en France la Journée
européenne de la mémoire de l'Holocauste et de la prévention
des crimes contre l'humanité.
Cette journée, instaurée en
décembre 2002 constitue l'aboutissement d'un long
processus de reconnaissance de la véracité
et de la singularité du génocide des Juifs et des Tsiganes
perpétré par les nazis, reconnaissance qui
s'est longtemps heurtée dans notre pays à des réticences,
à la difficulté en particulier
d'admettre la complicité de l'État français,
de la police française, des magistrats français, dans
la mise en uvre du génocide en France.
Au
lendemain de la Seconde Guerre mondiale, le
Tribunal
militaire international de Nuremberg a démonté
le mécanisme d'extermination
mis en place par les nazis, et fait reconnaître juridiquement
les crimes de guerre et les crimes
contre l'humanité.
En 1948, l'Assemblée
générale de l'Organisation des Nations Unies a adopté
la Convention pour la prévention et
la répression du crime de génocide.
En 1954, en France,
une loi a décidé de faire du dernier dimanche d'avril
une Journée nationale du Souvenir des
victimes et héros de la déportation, sans
faire de distinctions et sans reconnaître la spécificité
de la déportation de ceux qu'on appelait les déportés
raciaux, juifs et tsiganes.
En
1964, la loi a déclaré
imprescriptibles les crimes contre l'humanité dans
notre pays.
Les
années 1970 furent marquées par le réveil
d'une mémoire juive attachée à faire reconnaître
la spécificité du génocide perpétré
par les nazis, réveil déclenché initialement
par le procès Eichmann, qui s'est déroulé à
Jérusalem en 1961.
Serge KLARSFELD,
avocat et président des Fils et Filles
des Déportés Juifs de France ( FFDJF
) et son épouse Beate, se
lancèrent sur les traces des anciens criminels de guerre nazis
et réclamèrent, avec l'appui de plusieurs associations
d'anciens déportés, le jugement des responsables nazis
de la « solution finale »,
ainsi que de leurs complices français.
Leur action a abouti en
1987, après bien des péripéties judiciaires,
à la condamnation de Klaus
BARBIE, chef de la Gestapo de Lyon, en
1994 à celle de Paul TOUVIER,
chef de la Milice à Lyon et à Chambéry, et en
1998 à celle de Maurice
PAPON, haut fonctionnaire du gouvernement de Vichy, qui
avait été secrétaire général de
la Gironde de 1942 à 1944.
En
1993, le 16 juillet a
été instauré Journée
nationale commémorative des persécutions racistes et
antisémites commises sous l'autorité de fait dite « gouvernement
de l'État français » ( 1940-1944 ).
La date choisie pour cette commémoration
correspond à la date anniversaire de
la rafle du Vélodrome d'Hiver, au cours de laquelle
la police française a arrêté les
16 et 17 juillet 1942, plus de 13
000 Juifs de la région parisienne, dont près
d'un tiers étaient des enfants.
Une plaque du souvenir
a été érigée au chef-lieu de
chaque département devant laquelle se déroule chaque
année, une cérémonie commémorative présidée
par le préfet, le dimanche 16 juillet si ce jour tombe un dimanche,
sinon le dimanche suivant.
La
Journée nationale des persécutions racistes et antisémites
En
1995, peu de temps après son élection à
la présidence de la République, à l'occasion
du 53ème anniversaire de la Rafle du Vélodrome d'Hiver,
Jacques CHIRAC a
reconnu officiellement et solennellement la complicité de l'État
français dans la mise en uvre du génocide
en France sous Vichy :
« Ces
heures noires souillent à jamais notre histoire et sont une
injure à notre passé et à nos traditions.
Oui, la folie criminelle de l'occupant a été,
chacun le sait, secondée par des Français, secondée
par l'État français.
La France, patrie des Lumières, patrie
des Droits de l'homme, terre d'accueil, terre d'asile, la France,
ce jour-là, accomplissait l'irréparable ».
Jacques
CHIRAC en 1995
Depuis 2000,
l'intitulé de la journée commémorative du 16
juillet a été transformé en Journée
nationale à la mémoire des victimes de crimes racistes
et antisémites de l'État français et d'hommage
aux « Justes » de France.
Il s'agissait de lever les ambiguïtés
du décret de 1993 qui faisait références aux « persécutions racistes
et antisémites commises sous l'autorité de fait dite
" gouvernement de l'État français ( 1940-1944 )
" », et d'affirmer explicitement qu'il s'agissait
bien de « crimes racistes et antisémites
de l'État français », sans circonvolutions
et sans mettre l'État français entre guillemets.
En même temps, la loi définissait comme « Justes »,
les personnes « ayant recueilli,
protégé ou défendu, au péril de leur vie
et sans aucune contrepartie, une ou plusieurs personnes menacées
de génocide ».
Cette
date du 16 juillet étant
située en période de vacances scolaires, il est difficile
évidemment d'y associer les enseignants et leurs élèves.
En octobre 2002,
à Strasbourg, les ministres de l'Éducation des 48 pays
signataires de la Convention culturelle du Conseil de l'Europe, réunis
à l'occasion d'un colloque ayant pour thème Enseignement
de la Shoah et création artistique, ont adopté
une déclaration instituant une Journée
de la mémoire de l'Holocauste et de la prévention des
crimes contre l'humanité dans les écoles,
conformément à l'engagement qui avait été
pris en octobre 2000, à
la Conférence des ministres européens de l'éducation
à Cracovie, en Pologne.
La délégation française à
ce colloque était conduite par Xavier
DARCOS, ministre délégué à
l'enseignement scolaire, et président du Groupe
d'action international pour la mémoire de la Shoah,
créé sous l'égide du Conseil de l'Europe.
À l'origine, cette journée commémorative
devait être dans son intitulé élargie à
tous les génocides.
Simone VEIL,
ancienne présidente du Parlement européen, ancienne
ministre française et présidente de la Fondation
pour la mémoire de la Shoah, qui participait à
ce colloque, a exprimé sa crainte d'une
banalisation du génocide des Juifs et des Tsiganes.
À sa demande, la délégation
française a obtenu que la formulation retenue, « Journée
de la mémoire de l'Holocauste »
reconnaisse clairement la spécificité
et la singularité du génocide perpétré
par les nazis, bien distingué et identifié par rapport
aux autres crimes contre l'humanité.
L'organisation
de cette journée est laissée à l'initiative de
chacun des États.
En France, cette journée est organisée
le 27 janvier, jour anniversaire
de la libération du camp d'extermination d'Auschwitz
en 1945.
Journée
de la mémoire de l'Holocauste
et de la prévention des crimes contre l'humanité
Il
est vrai que l'appellation de cette journée, qui fait référence
au terme holocauste, est contestée
par certaines associations d'anciens déportés et la
plupart des historiens français qui préfèrent
le terme de génocide, forgé
par un juriste américain d'origine polonaise, Raphaël
LEMKIN, ou encore celui de Shoah,
mot hébreu qui signifie « catastrophe »,
repris par Claude LANZMANN en 1985.
Le mot « holocauste »
est issu de la traduction en grec d'un passage de la Bible
désignant un sacrifice fait à
Dieu et entièrement brûlé par le feu.
Depuis les années 1950,
il a été repris par les historiens anglo-saxons et popularisé
à la fin des années 1970
par le succès d'un film américain sur l'extermination
des Juifs d'Europe, diffusé sur toutes les télévisions
du monde.
Mais au-delà de ces querelles de vocabulaire,
le bien fondé de cette journée
n'est pas remis en cause.
Elle a bien pour objectif, comme le rappelle la
circulaire du directeur de l'enseignement scolaire publiée
au Bulletin
Officiel,
d'« engager une réflexion
sur l'Holocauste et les génocides reconnus »,
et d'« apprendre
aux élèves à être vigilants, à défendre
les valeurs démocratiques et à combattre l'intolérance ».
Méditons
l'appel de Primo LEVI :
« Vous
qui vivez en toute quiétude,
bien au chaud dans vos maisons
n'oubliez pas que cela fut
non ne l'oubliez pas »
VI.
Quelques ressources documentaires
pour préparer le voyage à Auschwitz |
Classement
alphabétique par auteur
Stéphane
BRUCHFELD et Paul
A. LEVINE, « Dites-le
à vos enfants » - Histoire de la Shoah en Europe
1933-1945, Paris,
Ramsay, 2000.
Claudine
CARDON-HAMET, Les
45 000 - Mille otages pour Auschwitz -
Le convoi du 6 juillet 1942, Fondation pour la mémoire
de la déportation et Graphein, 1997.
Marion
et Henry - Roland COTY, Les
camps de concentration nazis 1933-1945,
vidéocassette réalisée sous
le patronage de la Fondation pour la mémoire de la déportation
à l'occasion du 50ème anniversaire de la libération
des camps, 87
minutes, livret pédagogique réalisé par
le CRDP de Champagne-Ardenne,
1995.
Système concentrationnaire et génocide
sont replacés dans le contexte politique, militaire, économique de
l'Allemagne, confrontée à la montée et au triomphe
du nazisme. Le film retrace l'évolution du système concentrationnaire
nazi tel qu'il a été appliqué aux opposants politiques,
aux résistants et aux victimes de la sélection raciale,
en s'appuyant sur les témoignages de déportés
accompagnés d'images d'archives parfois inédites.
http://www.crdp-reims.fr/ressources/lib/produits/commande/bon104.htm
Jean-François
FORGES, Shoah de Claude Lanzmann - Le
cinéma, la mémoire, l'histoire, L'Eden
Cinéma, CNDP - Arts
et Culture - Ministère de l'Éducation nationale,
2001.
Claude
LANZMANN,
Shoah ( extraits ),
DVD-vidéo, 173 minutes, livret d'accompagnement,
hors commerce, L'Eden Cinéma, CNDP - Arts et Culture - Ministère
de l'Education nationale, 2001.
1/ La disparition des
traces
( 34
minutes 23 )
2/ Les chambres à gaz de Treblinka et
d'Auschwitz ( 27 minutes 15 )
3/ Polonais de Grabow
( 19 minutes 41 )
4/ Polonais
de Chelmno
( 17 minutes )
5/ Le processus de
la mise à mort à Treblinka ( 34 minutes
29 )
6/ Vie et mort à
Birkenau des Juifs du camp des familles de Theresienstadt ( 37
minutes 38 )
Pascal
LE BERRE,
Aide-mémoire du crime contre l'humanité,
vidéocassette, 52 minutes,
CDDP de l'Eure,1994.
Les témoignages de survivants d'Auschwitz et les
commentaires de l'historien Henry ROUSSO et
de l'avocat Henri LECLERC.
Anne
GRYNBERG, La Shoah, l'impossible
oubli, témoignages et documents, Découvertes - Histoire
du XXème siècle, n° 236, Paris, Gallimard, 1995.
Dominique
NATANSON,
La Shoah et les crimes nazis,
J'enseigne avec l'Internet, Scérén / CRDP
de Bretagne, 2002.
Alain
RESNAIS,
Nuit et Brouillard,
film documentaire sur un texte écrit par Jean
CAYROL, dit par Michel Bouquet,
vidéocassette, 32 minutes, Paris, CNDP / Argos Films, 1956.
Réalisé en 1955 en collaboration avec le Comité
d'histoire de la 2ème guerre mondiale et de son président Henri
Michel, ce film qui traite de la déportation en général a fait l'objet
à sa sortie de ce qu'on peut appeler une « censure-boycott
».
Alain Resnais fut en effet contraint, pour obtenir
le visa d'exploitation de son film, d'effacer le képi d'un gendarme
français filmé par les Allemands au camp de Pithiviers, c'est-à-dire
de gommer la complicité du gouvernement de Vichy et la participation
de la police française à la mise en œuvre en France par les nazis
de la « solution finale ».
Sélectionné pour représenter la France au Festival
de Cannes en 1956, le film a été retiré de la sélection à la suite
des pressions diplomatiques de l'ambassade de la République fédérale
d'Allemagne auprès du Quai d'Orsay et du gouvernement français.
Le film fut interdit en Suisse au nom de la neutralité,
et il n'avait jamais été programmé à la télévision française jusqu'à
ce que Michel Polac ait décidé de le diffuser à l'improviste, à
la fin de son émission « Droit de réponse » sur TF1,
en septembre 1987, pour répliquer à Le Pen qui venait de déclarer,
dans le contexte du procès Barbie, que « les chambres à gaz
n'étaient qu'un point de détail de l'histoire de la Seconde Guerre
mondiale ».
Le film reçut néanmoins le prix Jean Vigo en 1956
et fut largement diffusé dans le circuit des cinéclubs.
En 1992, après l'arrêt de non-lieu prononcé par
la Cour d'Appel de Paris en faveur de l'ancien chef de la Milice
à Lyon, Paul Touvier, arrêt qui suscita une vive émotion, la cassette-vidéo
de ce film a été envoyée dans tous les lycées publics et privés
par le Centre national de documentation pédagogique, à la demande
du ministre de l'Éducation nationale, Jack Lang.
En 1997, le texte du commentaire
de Jean CAYROL qui avait été
publié en 1949 dans la revue Esprit, a été réédité dans la
collection de poche, Libres-Fayard.
http://www.cndp.fr/tice/teledoc/dossiers/dossier_brouillard.htm
Agnès
TRIEBEL,
Raconte moi... La déportation
dans les camps nazis, préface de Marie-José
CHOMBART DE LAUWE, collection du citoyen, Nouvelle Arche
de Noé éditions, 2003.
Annette
WIEVIORKA, Auschwitz expliqué
à ma fille, Paris, Le Seuil, 1999.
Sur
la Shoah, ensemble
pédagogique composé de 10 ouvrages et de 4 affiches,
CNDP / CRDP de Bourgogne, 1998 :
- Jean-Michel
LECOMTE ( coordination ), Savoir
la Shoah, collection Documents, actes et rapports pour
l'éducation ;
- Christine SYREN,
Shoah, une bibliographie ;
- " Le mal impensable
? ", Philomène n° 10 ;
- Jean-Michel LECOMTE
et Nicolas GIACOMETTI,
Enseigner sur la Shoah,
Les carnets - collection pédagogique du CRDP de Bourgogne ;
- Philippe LE MAÎTRE,
Unicité de la Shoah,
Savoir et transmettre ;
- Didier MÉNY,
Shoah : limites de l'histoire,
Savoir et transmettre ;
- Pierre-Yves GAUDARD,
Shoah : l'impasse des explications
monocausales, Savoir et transmettre ;
- Philippe LE MAÎTRE,
Le catholique et la Shoah,
Savoir et transmettre ;
- Jean-François
FORGES, Shoah : le silence
français, Savoir et transmettre ;
- Jean-Michel LECOMTE,
Shoah et formation citoyenne,
Savoir et transmettre ;
-
Carte des camps de concentration et d'extermination
en Europe ;
- Carte du maillage
ferroviaire de l'Europe vers Auschwitz ;
- Carte de la France
des camps ;
- Plan d'Auschwitz-Birkenau,
camp d'extermination.
Histoire et mémoire des deux guerres mondiales
http://www.crdp-reims.fr/memoire
Site
animé par Jean-Pierre HUSSON,
sur le serveur du
Centre régional de documentation pédagogique
de Champagne-Ardenne
L'enseignement
de la déportation et du génocide
dans les programmes scolaires
La
mémoire des « années noires »
de l'Occupation
et la mémoire du génocide en France depuis 1945
Les
lieux de mémoire du génocide
René
Bousquet, itinéraire d'un préfet de Vichy
dans la Marne et en Champagne
Le
camp de Natzweiler-Struthof
La
déportation des Juifs de Sainte-Ménehould
Le
Concours de la Résistance et de la Déportation
Ressources
documentaires
Liens
Mémoire juive et éducation
http://perso.orange.fr/d-d.natanson/
- Pour
la recherche des élèves de collège et de lycée :
que
voulez-vous savoir sur la déportation des Juifs ?
- Autour
d'un enfant juif déporté.
- Documents
sur la déportation.
- Pédagogie
et Shoah.
- Littérature
et Shoah.
- Résistance
et collaboration.
- Pour
garder mémoire : antiracisme et antifascisme
Site
créé et animé par Dominique
NATANSON,
professeur d'histoire-géographie au lycée de Soissons
( Aisne )
professeur formateur dans l'Académie
d'Amiens.
L'enseignement de la résistance,
de la déportation et de la Shoah,
une histoire civique
http://lyc-edgar-quinet.scola.ac-paris.fr/mem_hist.htm
- Journées
de mémoire et d'histoire
- Films
- Voyages d'étude
- Témoignages d'élèves après
un voyage à Auschwitz
Coordination : Marie-Paule
HERVIEU et Nicole
MULLIER
Lycée
Edgar Quinet de Paris 9ème
La Seconde Guerre mondiale
( 1939 - 1945 )
et la Shoah
http://erra.club.fr/SGM39-45.htm
Nombreux
liens vers :
cours, fiches de travail, dossiers,
documents pédagogiques,
cartes, évaluations
Sur
le site d'Éric RANGUIN
Site-Portail des Cyber-Profs d'histoire-géographie
Mémoire " Net "
http://www.memoire-net.org/
Site créé
en 1998 et animé
par Évelyne PY,
professeur d'histoire
au collège Pierre de Ronsard de Mornant
( Rhône )
Auschwitz
http://home.nordnet.fr/~fghesquier/Ausch000.htm
Site créé par les
élèves de Première
du lycée André Malraux de Béthune ( Pas-de-Calais
)
avec leurs professeurs Frédéric GHESQUIER
et Corinne DESFACHELLE-KRAJEWSKI,
à la suite d'un voyage effectué en Pologne en octobre 1997
The Holocaust Revisited : A Retrospective Analysis
of the Auschwitz-Birkenau Extermination Complex
http://www.globalsecurity.org/intell/library/imint/holocaust.htm
Analyse
de photographies aériennes d'Auschwitz
prises par la RAF en 1944
Dino A. BRUGIONI and Robert
G. POIRER
February 1979
Shoah
http://perso.orange.fr/arkham/shoah/index.htm
Séquences pédagogiques développées
par les élèves et les enseignants
du lycée Maine de Biran à Bergerac,
avant et après la projection du film Shoah
et les rencontres avec son réalisateur, Claude LANZMANN,à Bergerac du 16 au 18 janvier 2000.
Bonjour les enfants !
L'histoire du sauvetage des enfants juifs en Creuse
durant la Seconde Guerre mondiale
http://www.educreuse23.ac-limoges.fr/loewy/
realisations/enfants/sommaire.htm
Site réalisé par les
élèves de terminale et les professeurs
du lycée R. Loewy de La Souterraine ( Creuse
)
Il y a 60 ans,
ils partaient pour la mort
http://www.jdi-mag.com/acl/acc00249.asp
Sur
le site
du Journal des instituteurs et des
professeurs des écoles ( JDI )
une séquence pour le cycle 3
préparée
par Florence GABETTE et Claude
MARCOT
Natzwiller-Struthof
http://home.nordnet.fr/%7Efghesquier/Camp1000.htm
Lycée
André Malraux de Béthune ( Nord )
VIII.
Le film documentaire Requiem pour 500 000 |
Requiem
pour 500 000
est un
film documentaire polonais de
28 minutes réalisé
en 1963 par
Jerzy BOSSAK et Waclaw
KASZMIERCZAK,
à
partir de documents cinématographiques réalisés
par les nazis eux-mêmes.
Il
retrace l'histoire du ghetto de Varsovie
pendant la Seconde Guerre mondiale, et s'achève par l'insurrection
et l'anéantissement du ghetto en avril 1943.
Le
soulèvement du ghetto de Varsovie
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